Tiraillé par la curiosité malgré tout ce qui s’était déjà passé, je reprenais ma cachette derrière le buisson. Dino déposa le corps sans ménagement sur le précédent. Le trou avait été creusé mais pas rebouché :

- Je vais devoir me salir les mains soupirai-il en prenant la pelle pour reboucher.

Il reboucha le trou, monta dans la Maserati et partit. Je venais d’assister à un règlement de compte, deux assassinats dans les règles de l’art.
A ce moment là, je me pinçais car je croyais faire un mauvais cauchemar mais c’était bel et bien la réalité. Je rentrais décidément chez moi. Il fallait trouver une excuse plausible à mon retard de 2h30. Il était maintenant presque 22h00.

Mon père était sur le palier, fou de rage quand j’arrivai :

- Tu as vu l’heure ?
- Me suis blessé fis-je en indiquant mon genoux.

Mon père oublia sa colère et soigna ma plaie assez profonde. Je lui racontais que j’avais simplement ripé sur le trottoir et avait affreusement mal.
Bizarrement, ce soir là, il ne me demanda pas plus de détail ».

- Tu te souviens vraiment dans les moindres détails. Toutes mes félicitations dit-elle en tapant dans ses mains de façon ironique.
- Tu connaissais ces types ?
- Un peu, Le plus jeune était mon beau-frère. Et le plus vieux… mon père.

Je faisais désormais une tête de con comme on en tire pas souvent. Si je suivais bien la conversation, ce dont je n’étais plus très sur, le père de Laura avait tué son beau-frère c'est-à-dire son fils :

- C’était le beau-frère du côté paternel ou maternel.
- Pour faire court, mon père à tué son fils.
- Et j’ai l’impression que tu trouves ça normal… Il y à pas une explication.
- Si mais tu sauras tout… en temps voulu.
- Cette histoire ne me plait pas trop.
- On ne contrôle pas son destin philosopha-elle.

On ne contrôle pas son destin…
Si c’était le cas…
Maman ne serait pas morte et n’aurait pas pris son avion.
Kelly ne serait pas tombé de l’escalier après une soirée arrosé.
Cher n’aurait pas eu ce foutu accident de train.
Je n’aurais pas assisté à ces assassinats morbides.

Non, on ne contrôle pas son destin…