Une Vie Mouvementée
Par : Goloump
Genre : Sentimental , Réaliste
Status : Terminée
Note :
Chapitre 20
Dernier Voyage
Publié le 19/07/14 à 22:16:05 par Goloump
« Nous sommes en 2001, le 22 septembre. Avec ta grand-mère, Annette, nous accompagnons ta mère, Laura, à l’aéroport. Elle avait de superbes yeux bleus, les cheveux longs, blonds, bouclés et toujours le sourire aux lèvres. J’appréhendais toujours ces voyages en avions que faisait régulièrement ta mère. Mais ce jour ci, pas un instant je n’ai pensé que c’était la dernière fois que je la verrais. Comme tu le sais, elle devait faire souvent Paris – New-York pour son travail.
Il est 11h00, ta mère va déposer sa valise sur le tapis roulant, elle porte un T-shirt bleu clair, un jean et des ballerines noires. Elle était magnifique. Le portrait craché de sa mère, mais en plus jeune.
C’est l’heure des aux revoir, à chaque fois, j’ai une boule au ventre en sachant qu’elle monte dans l’avion mais cette fois ci plus que les autres. L’attaque des tours du World Trade Center à eu lieu il y a 11 jours et la sécurité dans les aéroports à été renforcée :
- Salut fifille, à dans un mois lui dis-je en l’embrassant
- Salut Pa’
- Fait attention à toi dis Annette en l’embrassant
- Oui ne vous inquiétez pas pour moi, je fais ce voyage trois fois par an.
- Oui mais quand même
Elle s’éloigne, participe à la traditionnelle fouille.
La dernière image que j’ai d’elle vivante, c’est quand elle se retourne derrière le portique de sécurité, nous sourit et agite la main en guise de au revoir.
On retourne dans la voiture, on allume la radio comme à notre habitude, il nous faut 4 heures pour rentrer.
« Flash Spécial, un avion de Air France en partance de Roissy Charles de Gaulles à destination de New-York vient de se crasher dans l’océan Atlantique après deux heures de vols, les causes de l’accident sont inconnus mais la cause terroriste n’est pas exclue. Plus d’info à venir mais il n’y aurait pas de survivants. »
Cette annonce sonne comme une bombe.
Nous arrivons à la maison et nous dépêchons d’allumer la TV. Toujours les mêmes images, sur les chaînes d’information. C’était bien l’avion de Laura. Ta grand-mère pleure, dans mes bras, la perte de sa fille, la deuxième. Moi, je contiens mes larmes, je n’arrive pas à pleurer, je suis encore sous le choc.
Ma fille, Laura, je n’ai désormais plus personnes, à quoi bon vivre si tous les êtres auxquelles vous tenait ont disparus.
Je suis abattu, mon cœur se fend, je suis emprunt d’une haine inimaginable, la vie s’acharne contre moi.
Je vais chercher des mouchoirs pour essuyer le chagrin d’Annette.
Nous restons longtemps la TV, comme si nous voulions souffrir davantage en entendant en boucle « Il n’y aurait aucun survivant ».
Je reçois un appel de ton père :
- Laura, Laura, dîtes moi qu’elle n’a pas pris l’avion ! s’exclama-il
- Je suis désolé Philippe, c’est trop tard répondis-je
- …
- Je sais que ça va être dur, passe nous voir si tu veux.
- C’est surtout J-F, comme va-t-on lui expliquer ça, à 4 ans, plus de mère !!!!!!!!
La voix de ton père avait laissé place à la haine après la tristesse. J’entendais au bout du fil qu’il éclatait en sanglots :
- Aller Philippe, calmes toi, on va y arriver. Courage.
- Au revoir
Il raccrocha subitement. Je revins dans le canapé du salon, Annette pleurait toujours toutes les larmes qu’elles avaient :
- Notre vie n’a plus de sens maintenant … me dit-elle
- C’est vrai répondis-je sur le coup complètement déprimé
- J’aimerais bien la rejoindre me dit-elle les yeux brillants
- Qui ?
- Laura.
- Ah non, fait pas de conneries !
- Qu’est-ce-qui nous retient sur cette planète Georges ? Quoi ?
- Notre petit-fils.
- D’accord je reste …
Les prochains jours, les prochaines semaines furent les plus durs de ma vie.
Tu sais quand on perd quelqu’un à qui on tient beaucoup, tout devient très confus dans notre tête et un jour, sans raison, j’ai quitté la maison voulant rompre le lien avec toute civilisation.
J’ai rejoins le monde de l’obscurité, j’étais devenu un clochard. Pourquoi j’ai fait ça, je ne sais pas.
J’ai passé 11 ans à survivre ainsi, en faisant la manche, volant quelques habits, fouillant dans les poubelles. Le monde était devenu obscure, je le voyais sous un autre angle.
Et puis il y a eu ce jour, depuis quelques temps, je m’amusais à faire de la voyance alors que je n’avais aucun don. Je te vois, je fais mon baratin habituel. Au passage, je dois avouer que tu es très naïf…
Ton visage me rappelle vaguement quelque chose, je fouille dans la poche de mon vieux manteau miteux et ressort une photo ou il y a ta grand-mère, ta mère et toi qu’elle tient dans ses bras. Tu es jeune, tu n’as pas plus de trois ans mais je t’ai reconnu.
Alors là, j’ai pris conscience que ce à quoi je joue depuis 11 ans ne rimait à rien.
Je sais que Annette à cherché dans les premiers jours à me retrouver, croyant à un enlèvement mais personne ne m’a jamais retrouvé. Officiellement, je n’existe plus. Cette maison ou l’on se trouve, elle est abandonné depuis longtemps. Autrefois, elle m’appartenait puis je l’ai abandonné pour vivre avec Annette. Mais maintenant, je ne pourrais pas revenir à l’improviste. Pour tout le monde, je suis mort, d’ailleurs, je sais qu’il y a une tombe à mon non au cimetière.
Si je suis revenu, c’est pour toi uniquement et parce que j’estimais avoir assez souffert. Je ne sais même pas pourquoi j’ai voulu vivre comme cela pendant 11 ans même si j’en ai tiré beaucoup d’enseignements d’un point de vue humain. »
Nous sommes installés dans un vaste salon. Je suis dans un fauteuil en cuir, papy est assis dans le canapé en face de moi. Il venait de terminer son récit. Je ne l’avais pas interrompu une seule fois étant très attentif :
- Et ça rimait à quoi de jouer au psychologue, tu ne pouvais tout simplement pas me dire la vérité ?
- Bof. J’aime bien attiser la curiosité de gens et je trouvais ça marrant.
- Hum, et pourquoi cette folie de vivre 11 ans dans la rue, ça ne ressemble à rien de sensé !
- Quand on était dans mon état, on fait un tas de choses insensées.
- Oui j’imagine bien.
- Mais si je suis revenu et que je t’ai retrouvé, c’est que j’ai besoin de toi J-F.
- Pourquoi
- Pour elles.
Il me tendit une photo, dessus, il y avait un jeune homme, papy en compagnie d’une jeune femme visiblement sud-américaine. Le jeune homme, je l’ai reconnu, c’est papy. La jeune femme en revanche, je ne l’ai jamais vu. Elle ressemblait beaucoup à Ilena, la fille de l’hôpital avec les mêmes cheveux noirs bouclés et le teint mate. Elle était sans aucun doute aussi brésilienne.
Avec eux posait une jeune fille qui ne devait pas avoir plus de deux ans, elle ressemblait à la fille et un peu à papy :
- Qui c’est demandais-je
- La femme, elle s’appelle Clara, elle est brésilienne et je l’ai rencontré lors d’un de mes voyages d’affaire à Rio de Janeiro. La fille, elle s’appelle Niña.
- Elle te ressemble beaucoup.
- C’est ma fille, celle que j’ai eu avec Clara.
- T’as trompé mamy !
- C’était juste l’affaire d’un soir, on avait un peu bu. Et Clara m’appelle trois mois plus tard, elle est enceinte.
- Je décidais de retourner une fois à Rio de Janeiro pour les voir, je vais voir ma fille et sa mère, j’éprouvais maintenant vraiment de l’affection pour Clara. Je voulais vivre au Brésil, un moment j’ai vraiment failli le faire mais beaucoup trop de choses me retenaient ici.
- Et je viens faire quoi là dedans moi ?
- Je veux que tu m’aides à les retrouver.
- Comment ?
- Je ne sais pas, t’es mon petit-fils, tu ne veux pas rendre un dernier service à ton vieux grand-père.
- Moi j’veux bien mais t’es officiellement décédé alors pour prendre l’avion, bateau ou tout ça, ça va être compliqué.
- Bof, on trouvera bien quelque chose. Mais il faut d’abord savoir si elles sont encore en vie histoire que je ne fasse pas le voyage pour rien. Avec l’informatique maintenant tu ne peux pas retrouver leur trace ?
- Franchement je n’en sais rien. Déjà pour simplifier la tâche, dis que t’es vivant parce que tes papiers ne vaudront rien, il faut renouveler ta carte d’identité et tout ça.
- Mais que va dire Annette ?
- Tant pis, tu lui dis tout, après 11 ans, ce n’est même pas sur qu’elle veuille encore de toi de toute façon.
- Je ne sais pas trop …
- Ecoute, t’as vraiment envie de la revoir ta brésilienne ?
- Oui ce serait un beau cadeau avant de mourir.
- Mais t’as que 67 ans.
- 67 ans et un cancer du foie.
- Merde ! Oui faut faire vite alors. Combien de temps ?
- 6 mois à 2 ans.
- Impossible de le soigner ?
- Non, il en est à un stade trop avancé.
Il était déjà 18h00, je devais rentrer. Papy irait voir Annette le lendemain même pour tout lui expliquer, je savais que son périple était quasiment impossible mais ses yeux brillaient tellement en repensant à Clara que je ne voulais pas entamer son moral :
- Au fait, c’est quoi le nom de Clara ?
- Cruz quand je l’ai rencontré, me répondit-il
- Passe-moi la photo et je vais voir ce que je peux faire. Et sinon, tu penses qu’elle t’aura attendu plus de 20 ans ?
- J’en suis sur, elle m’a dit qu’elle m’attendrait tant qu’il faudra.
- Entre ce que les femmes disent et ce qu’elles font… Enfin bon je vais voir ce que je peux faire.
- Merci fiston.
Il me raccompagna à l’entrée de sa maison et me rappela de n’en parler à personne pour le moment, cela devait rester entre nous.
Ouah, quelle journée, j’ai retrouvé mon papy, et j’apprends qu’il veut faire un voyage au Brésil, un cancer du foie…
J’étais super content et à la fois triste de savoir que le papy que j’ai revu n’avait plus que quelques mois à vivre.
J’avais donc une belle-tante dont j’avais toujours ignoré l’existence, même si je devais être en colère contre Papy d’avoir trompé mamy, il n’en fut rien.
Je rentrais à la maison et mon premier réflexe fut d’aller sur Facebook. Je tape Carla Cruz. Aucun résultat.
Bon, je tape Niña Cruz, deux résultats. L’une des deux à une grande ressemblance avec la Niña de la photo, en même temps, l’autre est pâle. Ce n’est peut-être pas elle car sur la photo elle est néanmoins très jeune mais quand je regarde la photo d’elle maintenant, il y à une grande ressemblance avec Clara. Les mêmes cheveux que sa mère, le teint matte et les mêmes cheveux que mon papy. Elle à maintenant environ 20 ans. Sur la photo en fond d’écran, elle pose avec sa mère et … papy.
C’est exactement la même photo que celle que je tiens entre mes mains.
Un message en portugais est inscrit au dessus : « Meu pai francês quem eu nunca conheci »
Reverso me donne comme traduction approximative : « Papa français jamais connu »
Et des réponses, sans doute de ses copines :
« Triste », « il avait l’air sympa » …
Aucun doute, c’est elle.
Le nouvel an arrive, je l’ai passé avec la famille comme d’habitude, la fête bat son plein quand on sonne à la porte :
- Je vais ouvrir dit Annette
Nous passions aussi le réveillon chez mamy. Elle ouvre la porte puis reste de longues secondes à contempler le visage vieillit par le temps qu’elle n’avait pas vu depuis onze ans :
- Georges ?
- Annette.
- Tu es vivant.
- C’est une longue histoire
Stupéfaction à table, je feignis d’être étonné alors que je ne l’étais nullement. Papy s’installe, mange un morceau et dit la vérité, rien que la vérité.
Ce n’est que lorsque les invités sont assis tranquillement sur le canapé qu’il conviât Annette dans la cuisine pour lui parler. Les ayant suivit discrètement, je me cache dans la pièce d’à côté et les murs étant minces, j’entends toute la conversation :
- Ecoute, on est vieux maintenant, on ne s’est pas vu avant onze ans alors je ne vais pas tourner autour du pot. Je ne t’aime plus.
- Moi non plus tu sais avoues-elle froidement.
- Tant mieux alors.
- Que vas-tu faire alors ?
- Je vais refaire mes papiers, allé vérifier le montant de mes économies et aller au Brésil
- Dans quel but dit-elle curieuse.
- Revoir ma fille.
Elle le regarda silencieuse, interdite, le dévisageant, fronçant les sourcils à chaque fois qu’elle sentait que quelque chose lui échappait :
- Georges, je ne sais pas si tu te rappelles mais nos deux filles sont mortes. Inutile de refouler des souvenirs douloureux.
- Moi, j’en ai encore une …
- Bien sur, je m’en doute.
- Je t’assure ! Elle s’appelle Niña et je l’ai eue avec Clara, une brésilienne lors d’un de mes voyages d’affaire.
Et joignant le geste à la parole, il donna la photo à Annette que je lui avais redonnée plus tôt dans la soirée en lui informant que sa fille était vivante.
Elle crut encore que c’était une plaisanterie :
- Georges, tu as souvent été un sacré plaisantin mais on ne plaisante pas avec ça dit-elle en rigolant.
- Je sais, c’est pour ça que je ne rigole pas. Et puis après tout tu ne m’aimes plus alors. Au fait, je ne t’ai pas dit mais j’ai un cancer du foie et je n’ai pas envie de gaspiller le précieux temps qu’il me reste.
Annette était désormais confuse, elle ne savait plus quoi penser :
- Tu m’as trompé !?
- Oui mais c’était il y a longtemps …
- Dégage.
- Quoi, je viens à peine de revoir la famille et tu voudrais que je parte ?
- Dégage !!!! Ordure !
- Je peux au moins dire au revoir à la famille ?
- Oui et après tu dégages espèce d’enfoiré ! Va donc retrouver ta brésilienne !
Annette pleurait, savoir que son mari l’avait trompé il y plus de vingt ans alors qu’ils étaient encore ensemble lui fendait le cœur.
Papy dit au revoir à tout le monde et partit prématurément à la surprise générale. Il me donna son numéro de portable sachant que j’étais encore la seule personne sur laquelle il pouvait compter dans ce monde.
Le lendemain, j’envoie un message à Niña lui expliquant toute l’histoire. Mon message est certes en mauvais portugais mais elle parvient à en saisir l’essentiel. Elle me répond en français. J’apprends que Clara est toujours vivante, elle n’a pas oublié papy et l’attends toujours depuis tout ce temps.
J’informe mon papy des nouvelles. Il est heureux et prévoit de partir aux vacances d’été. Aussi fou que cela paraissait, avec l’informatique, cela n’a pas été si dur de retrouver la trace d’un amour d’un soir.
Le reste des vacances se passent tranquillement. Le dernier jour, je vais voir papy qui m’a demandé de venir chez lui. Il est très heureux, il m’informe qu’il lui reste assez d’argent sur son compte. Il me dit qu’il va dore et déjà acheter deux billets pour le Brésil, un aller simple et un aller-retour :
- Pourquoi deux l’interrompis-je
- Ne me dis pas que tu n’aurais pas envie de visiter le Brésil.
- Non ça ne me déplairait pas, tu veux vraiment que je vienne avec toi ?
- Oui, ça serait un plaisir de t’emmener avec moi, je te montrerais ta belle tante.
- C’est d’accord alors. Tu penses que papa voudras bien.
- Etre débarrassé de toi pendant deux semaines ne lui déplairait pas je pense ironisa-t-il
- C’est possible.
Après un voyage au Etats-Unis qui se profilait, j’aller passer deux semaines au Brésil, vraiment super. J’ai toujours eu envie de visiter ce pays, les plages, les senhoritas, Rio de Janeiro, le stade du Maracana et j’en passe.
J’abordais la rentrée d’excellente humeur. J’allais enfin revoir Cher. La sentir près de moi, nos corps en contact, entendre sa voix, son petit accent anglais trop mignon. Revoir sa petite bouille adorable et ses merveilleux longs cheveux bruns impeccablement coiffés. Tant de raisons d’être heureux…
Je me retrouvais donc, en ce début de janvier dans la cour du lycée avec mes potes habituels, Norbert, Arthur, Paul, Kevin, Quentin etc…
Alors que nous discutions des résultats des matchs de la dernière journée de Ligue 1, Cher arriva, elle me regarda et sourit :
- Bon je vais y aller, j’ai un truc à faire dis-je en quittant mon groupe d’amis.
- T’inquiète on a compris dit Paul en m’adressant un clin d’œil.
Je la rejoignis, elle s’avança vers moi, m’enlaça et m’embrassa tendrement. Cela faisait 15 jours que l’on ne s’était pas vu. Je passais ma main dans ses cheveux et en humectait le parfum, ils étaient si lisses, si doux. Je lui caressais la joue en la regardant droit dans les yeux :
- You missed me dit-elle
- Je suis content de te revoir
- J’ai pense à quelque chose pendant les vacances.
- Quoi ? demandais-je intrigué
- Pendant vacances d’été, si on partait tout les deux, juste you and me.
- Faut voir mais ça serait super, il faudra que l’on verra ça.
- Ce serait pour remercier toi du voyage aux USA
- Ben merci c’est gentil. Oui, ça serait vraiment bien.
Et je lui fis bien comprendre que j’étais enchanté par son idée en la serrant contre moi et en l’embrassant.
Après ce moment plutôt présent, nous devions nous rendre en cours.
Nous avions cour de français, le bac de français était en fin d’année et avec le prof que l’on avait, ce n’était pas dit que l’on allait réussir. Mme Viboche avait en effet de sérieux problèmes d’audition et développé une myopie assez handicapante. Ainsi, un jour, pendant un cours somme toute assez ennuyeux ou elle avait perdue ses lunettes, deux élèves ont eu la bonne idée de sortir de cour histoire de se fumer une cigarette jugeant que la destruction de leur poumon était bien plus intéressant que l’étude d’un corpus.
Bref, après un cours bien barbant, nous avions cours avec Mr.Abdaoui, le prof de sport :
- Allez les mollusques, on me fait 5x20 pompes et 10x10 abdos en guise d’échauffement. Puis 4 tours du terrain de foot au pas de course. Et après, on commencera le nouveau cycle qu’est le ping-pong.
- Euh, excusez moi monsieur mais il me semble que ces échauffements soient assez inutiles pour un sport comme le ping-pong ou il n’est nécessaire que de s’échauffer les épaules dit Norbert
- Norbert souhaite 8 tours de terrains, qu’il en soit ainsi. D’autres critiques ou remarques du même genre ?
- Non m’sieur
Tout le monde s’exécuta, peut réussir vraiment l’entraînement. Moi-même, j’ai largement triché sur les séries d’abdos malgré mon corps de sportif confirmé.
Enfin, après une heure, nous pouvions commencer le ping-pong. Enfin, tous sauf Norbert qui avait encore 4 tours de terrains à faire …
Le reste de la semaine se passa dans la bonne humeur, toujours une bonne ambiance en classe et le semblant de rivalité qui semblait naître de la part de Sonia vis-à-vis de Cher s’est bien vite atténué. Elles s’entendent désormais très bien et le voyage aux USA arrive à grand pas.
Plus qu’une semaine avant le grand départ…
Il est 11h00, ta mère va déposer sa valise sur le tapis roulant, elle porte un T-shirt bleu clair, un jean et des ballerines noires. Elle était magnifique. Le portrait craché de sa mère, mais en plus jeune.
C’est l’heure des aux revoir, à chaque fois, j’ai une boule au ventre en sachant qu’elle monte dans l’avion mais cette fois ci plus que les autres. L’attaque des tours du World Trade Center à eu lieu il y a 11 jours et la sécurité dans les aéroports à été renforcée :
- Salut fifille, à dans un mois lui dis-je en l’embrassant
- Salut Pa’
- Fait attention à toi dis Annette en l’embrassant
- Oui ne vous inquiétez pas pour moi, je fais ce voyage trois fois par an.
- Oui mais quand même
Elle s’éloigne, participe à la traditionnelle fouille.
La dernière image que j’ai d’elle vivante, c’est quand elle se retourne derrière le portique de sécurité, nous sourit et agite la main en guise de au revoir.
On retourne dans la voiture, on allume la radio comme à notre habitude, il nous faut 4 heures pour rentrer.
« Flash Spécial, un avion de Air France en partance de Roissy Charles de Gaulles à destination de New-York vient de se crasher dans l’océan Atlantique après deux heures de vols, les causes de l’accident sont inconnus mais la cause terroriste n’est pas exclue. Plus d’info à venir mais il n’y aurait pas de survivants. »
Cette annonce sonne comme une bombe.
Nous arrivons à la maison et nous dépêchons d’allumer la TV. Toujours les mêmes images, sur les chaînes d’information. C’était bien l’avion de Laura. Ta grand-mère pleure, dans mes bras, la perte de sa fille, la deuxième. Moi, je contiens mes larmes, je n’arrive pas à pleurer, je suis encore sous le choc.
Ma fille, Laura, je n’ai désormais plus personnes, à quoi bon vivre si tous les êtres auxquelles vous tenait ont disparus.
Je suis abattu, mon cœur se fend, je suis emprunt d’une haine inimaginable, la vie s’acharne contre moi.
Je vais chercher des mouchoirs pour essuyer le chagrin d’Annette.
Nous restons longtemps la TV, comme si nous voulions souffrir davantage en entendant en boucle « Il n’y aurait aucun survivant ».
Je reçois un appel de ton père :
- Laura, Laura, dîtes moi qu’elle n’a pas pris l’avion ! s’exclama-il
- Je suis désolé Philippe, c’est trop tard répondis-je
- …
- Je sais que ça va être dur, passe nous voir si tu veux.
- C’est surtout J-F, comme va-t-on lui expliquer ça, à 4 ans, plus de mère !!!!!!!!
La voix de ton père avait laissé place à la haine après la tristesse. J’entendais au bout du fil qu’il éclatait en sanglots :
- Aller Philippe, calmes toi, on va y arriver. Courage.
- Au revoir
Il raccrocha subitement. Je revins dans le canapé du salon, Annette pleurait toujours toutes les larmes qu’elles avaient :
- Notre vie n’a plus de sens maintenant … me dit-elle
- C’est vrai répondis-je sur le coup complètement déprimé
- J’aimerais bien la rejoindre me dit-elle les yeux brillants
- Qui ?
- Laura.
- Ah non, fait pas de conneries !
- Qu’est-ce-qui nous retient sur cette planète Georges ? Quoi ?
- Notre petit-fils.
- D’accord je reste …
Les prochains jours, les prochaines semaines furent les plus durs de ma vie.
Tu sais quand on perd quelqu’un à qui on tient beaucoup, tout devient très confus dans notre tête et un jour, sans raison, j’ai quitté la maison voulant rompre le lien avec toute civilisation.
J’ai rejoins le monde de l’obscurité, j’étais devenu un clochard. Pourquoi j’ai fait ça, je ne sais pas.
J’ai passé 11 ans à survivre ainsi, en faisant la manche, volant quelques habits, fouillant dans les poubelles. Le monde était devenu obscure, je le voyais sous un autre angle.
Et puis il y a eu ce jour, depuis quelques temps, je m’amusais à faire de la voyance alors que je n’avais aucun don. Je te vois, je fais mon baratin habituel. Au passage, je dois avouer que tu es très naïf…
Ton visage me rappelle vaguement quelque chose, je fouille dans la poche de mon vieux manteau miteux et ressort une photo ou il y a ta grand-mère, ta mère et toi qu’elle tient dans ses bras. Tu es jeune, tu n’as pas plus de trois ans mais je t’ai reconnu.
Alors là, j’ai pris conscience que ce à quoi je joue depuis 11 ans ne rimait à rien.
Je sais que Annette à cherché dans les premiers jours à me retrouver, croyant à un enlèvement mais personne ne m’a jamais retrouvé. Officiellement, je n’existe plus. Cette maison ou l’on se trouve, elle est abandonné depuis longtemps. Autrefois, elle m’appartenait puis je l’ai abandonné pour vivre avec Annette. Mais maintenant, je ne pourrais pas revenir à l’improviste. Pour tout le monde, je suis mort, d’ailleurs, je sais qu’il y a une tombe à mon non au cimetière.
Si je suis revenu, c’est pour toi uniquement et parce que j’estimais avoir assez souffert. Je ne sais même pas pourquoi j’ai voulu vivre comme cela pendant 11 ans même si j’en ai tiré beaucoup d’enseignements d’un point de vue humain. »
Nous sommes installés dans un vaste salon. Je suis dans un fauteuil en cuir, papy est assis dans le canapé en face de moi. Il venait de terminer son récit. Je ne l’avais pas interrompu une seule fois étant très attentif :
- Et ça rimait à quoi de jouer au psychologue, tu ne pouvais tout simplement pas me dire la vérité ?
- Bof. J’aime bien attiser la curiosité de gens et je trouvais ça marrant.
- Hum, et pourquoi cette folie de vivre 11 ans dans la rue, ça ne ressemble à rien de sensé !
- Quand on était dans mon état, on fait un tas de choses insensées.
- Oui j’imagine bien.
- Mais si je suis revenu et que je t’ai retrouvé, c’est que j’ai besoin de toi J-F.
- Pourquoi
- Pour elles.
Il me tendit une photo, dessus, il y avait un jeune homme, papy en compagnie d’une jeune femme visiblement sud-américaine. Le jeune homme, je l’ai reconnu, c’est papy. La jeune femme en revanche, je ne l’ai jamais vu. Elle ressemblait beaucoup à Ilena, la fille de l’hôpital avec les mêmes cheveux noirs bouclés et le teint mate. Elle était sans aucun doute aussi brésilienne.
Avec eux posait une jeune fille qui ne devait pas avoir plus de deux ans, elle ressemblait à la fille et un peu à papy :
- Qui c’est demandais-je
- La femme, elle s’appelle Clara, elle est brésilienne et je l’ai rencontré lors d’un de mes voyages d’affaire à Rio de Janeiro. La fille, elle s’appelle Niña.
- Elle te ressemble beaucoup.
- C’est ma fille, celle que j’ai eu avec Clara.
- T’as trompé mamy !
- C’était juste l’affaire d’un soir, on avait un peu bu. Et Clara m’appelle trois mois plus tard, elle est enceinte.
- Je décidais de retourner une fois à Rio de Janeiro pour les voir, je vais voir ma fille et sa mère, j’éprouvais maintenant vraiment de l’affection pour Clara. Je voulais vivre au Brésil, un moment j’ai vraiment failli le faire mais beaucoup trop de choses me retenaient ici.
- Et je viens faire quoi là dedans moi ?
- Je veux que tu m’aides à les retrouver.
- Comment ?
- Je ne sais pas, t’es mon petit-fils, tu ne veux pas rendre un dernier service à ton vieux grand-père.
- Moi j’veux bien mais t’es officiellement décédé alors pour prendre l’avion, bateau ou tout ça, ça va être compliqué.
- Bof, on trouvera bien quelque chose. Mais il faut d’abord savoir si elles sont encore en vie histoire que je ne fasse pas le voyage pour rien. Avec l’informatique maintenant tu ne peux pas retrouver leur trace ?
- Franchement je n’en sais rien. Déjà pour simplifier la tâche, dis que t’es vivant parce que tes papiers ne vaudront rien, il faut renouveler ta carte d’identité et tout ça.
- Mais que va dire Annette ?
- Tant pis, tu lui dis tout, après 11 ans, ce n’est même pas sur qu’elle veuille encore de toi de toute façon.
- Je ne sais pas trop …
- Ecoute, t’as vraiment envie de la revoir ta brésilienne ?
- Oui ce serait un beau cadeau avant de mourir.
- Mais t’as que 67 ans.
- 67 ans et un cancer du foie.
- Merde ! Oui faut faire vite alors. Combien de temps ?
- 6 mois à 2 ans.
- Impossible de le soigner ?
- Non, il en est à un stade trop avancé.
Il était déjà 18h00, je devais rentrer. Papy irait voir Annette le lendemain même pour tout lui expliquer, je savais que son périple était quasiment impossible mais ses yeux brillaient tellement en repensant à Clara que je ne voulais pas entamer son moral :
- Au fait, c’est quoi le nom de Clara ?
- Cruz quand je l’ai rencontré, me répondit-il
- Passe-moi la photo et je vais voir ce que je peux faire. Et sinon, tu penses qu’elle t’aura attendu plus de 20 ans ?
- J’en suis sur, elle m’a dit qu’elle m’attendrait tant qu’il faudra.
- Entre ce que les femmes disent et ce qu’elles font… Enfin bon je vais voir ce que je peux faire.
- Merci fiston.
Il me raccompagna à l’entrée de sa maison et me rappela de n’en parler à personne pour le moment, cela devait rester entre nous.
Ouah, quelle journée, j’ai retrouvé mon papy, et j’apprends qu’il veut faire un voyage au Brésil, un cancer du foie…
J’étais super content et à la fois triste de savoir que le papy que j’ai revu n’avait plus que quelques mois à vivre.
J’avais donc une belle-tante dont j’avais toujours ignoré l’existence, même si je devais être en colère contre Papy d’avoir trompé mamy, il n’en fut rien.
Je rentrais à la maison et mon premier réflexe fut d’aller sur Facebook. Je tape Carla Cruz. Aucun résultat.
Bon, je tape Niña Cruz, deux résultats. L’une des deux à une grande ressemblance avec la Niña de la photo, en même temps, l’autre est pâle. Ce n’est peut-être pas elle car sur la photo elle est néanmoins très jeune mais quand je regarde la photo d’elle maintenant, il y à une grande ressemblance avec Clara. Les mêmes cheveux que sa mère, le teint matte et les mêmes cheveux que mon papy. Elle à maintenant environ 20 ans. Sur la photo en fond d’écran, elle pose avec sa mère et … papy.
C’est exactement la même photo que celle que je tiens entre mes mains.
Un message en portugais est inscrit au dessus : « Meu pai francês quem eu nunca conheci »
Reverso me donne comme traduction approximative : « Papa français jamais connu »
Et des réponses, sans doute de ses copines :
« Triste », « il avait l’air sympa » …
Aucun doute, c’est elle.
Le nouvel an arrive, je l’ai passé avec la famille comme d’habitude, la fête bat son plein quand on sonne à la porte :
- Je vais ouvrir dit Annette
Nous passions aussi le réveillon chez mamy. Elle ouvre la porte puis reste de longues secondes à contempler le visage vieillit par le temps qu’elle n’avait pas vu depuis onze ans :
- Georges ?
- Annette.
- Tu es vivant.
- C’est une longue histoire
Stupéfaction à table, je feignis d’être étonné alors que je ne l’étais nullement. Papy s’installe, mange un morceau et dit la vérité, rien que la vérité.
Ce n’est que lorsque les invités sont assis tranquillement sur le canapé qu’il conviât Annette dans la cuisine pour lui parler. Les ayant suivit discrètement, je me cache dans la pièce d’à côté et les murs étant minces, j’entends toute la conversation :
- Ecoute, on est vieux maintenant, on ne s’est pas vu avant onze ans alors je ne vais pas tourner autour du pot. Je ne t’aime plus.
- Moi non plus tu sais avoues-elle froidement.
- Tant mieux alors.
- Que vas-tu faire alors ?
- Je vais refaire mes papiers, allé vérifier le montant de mes économies et aller au Brésil
- Dans quel but dit-elle curieuse.
- Revoir ma fille.
Elle le regarda silencieuse, interdite, le dévisageant, fronçant les sourcils à chaque fois qu’elle sentait que quelque chose lui échappait :
- Georges, je ne sais pas si tu te rappelles mais nos deux filles sont mortes. Inutile de refouler des souvenirs douloureux.
- Moi, j’en ai encore une …
- Bien sur, je m’en doute.
- Je t’assure ! Elle s’appelle Niña et je l’ai eue avec Clara, une brésilienne lors d’un de mes voyages d’affaire.
Et joignant le geste à la parole, il donna la photo à Annette que je lui avais redonnée plus tôt dans la soirée en lui informant que sa fille était vivante.
Elle crut encore que c’était une plaisanterie :
- Georges, tu as souvent été un sacré plaisantin mais on ne plaisante pas avec ça dit-elle en rigolant.
- Je sais, c’est pour ça que je ne rigole pas. Et puis après tout tu ne m’aimes plus alors. Au fait, je ne t’ai pas dit mais j’ai un cancer du foie et je n’ai pas envie de gaspiller le précieux temps qu’il me reste.
Annette était désormais confuse, elle ne savait plus quoi penser :
- Tu m’as trompé !?
- Oui mais c’était il y a longtemps …
- Dégage.
- Quoi, je viens à peine de revoir la famille et tu voudrais que je parte ?
- Dégage !!!! Ordure !
- Je peux au moins dire au revoir à la famille ?
- Oui et après tu dégages espèce d’enfoiré ! Va donc retrouver ta brésilienne !
Annette pleurait, savoir que son mari l’avait trompé il y plus de vingt ans alors qu’ils étaient encore ensemble lui fendait le cœur.
Papy dit au revoir à tout le monde et partit prématurément à la surprise générale. Il me donna son numéro de portable sachant que j’étais encore la seule personne sur laquelle il pouvait compter dans ce monde.
Le lendemain, j’envoie un message à Niña lui expliquant toute l’histoire. Mon message est certes en mauvais portugais mais elle parvient à en saisir l’essentiel. Elle me répond en français. J’apprends que Clara est toujours vivante, elle n’a pas oublié papy et l’attends toujours depuis tout ce temps.
J’informe mon papy des nouvelles. Il est heureux et prévoit de partir aux vacances d’été. Aussi fou que cela paraissait, avec l’informatique, cela n’a pas été si dur de retrouver la trace d’un amour d’un soir.
Le reste des vacances se passent tranquillement. Le dernier jour, je vais voir papy qui m’a demandé de venir chez lui. Il est très heureux, il m’informe qu’il lui reste assez d’argent sur son compte. Il me dit qu’il va dore et déjà acheter deux billets pour le Brésil, un aller simple et un aller-retour :
- Pourquoi deux l’interrompis-je
- Ne me dis pas que tu n’aurais pas envie de visiter le Brésil.
- Non ça ne me déplairait pas, tu veux vraiment que je vienne avec toi ?
- Oui, ça serait un plaisir de t’emmener avec moi, je te montrerais ta belle tante.
- C’est d’accord alors. Tu penses que papa voudras bien.
- Etre débarrassé de toi pendant deux semaines ne lui déplairait pas je pense ironisa-t-il
- C’est possible.
Après un voyage au Etats-Unis qui se profilait, j’aller passer deux semaines au Brésil, vraiment super. J’ai toujours eu envie de visiter ce pays, les plages, les senhoritas, Rio de Janeiro, le stade du Maracana et j’en passe.
J’abordais la rentrée d’excellente humeur. J’allais enfin revoir Cher. La sentir près de moi, nos corps en contact, entendre sa voix, son petit accent anglais trop mignon. Revoir sa petite bouille adorable et ses merveilleux longs cheveux bruns impeccablement coiffés. Tant de raisons d’être heureux…
Je me retrouvais donc, en ce début de janvier dans la cour du lycée avec mes potes habituels, Norbert, Arthur, Paul, Kevin, Quentin etc…
Alors que nous discutions des résultats des matchs de la dernière journée de Ligue 1, Cher arriva, elle me regarda et sourit :
- Bon je vais y aller, j’ai un truc à faire dis-je en quittant mon groupe d’amis.
- T’inquiète on a compris dit Paul en m’adressant un clin d’œil.
Je la rejoignis, elle s’avança vers moi, m’enlaça et m’embrassa tendrement. Cela faisait 15 jours que l’on ne s’était pas vu. Je passais ma main dans ses cheveux et en humectait le parfum, ils étaient si lisses, si doux. Je lui caressais la joue en la regardant droit dans les yeux :
- You missed me dit-elle
- Je suis content de te revoir
- J’ai pense à quelque chose pendant les vacances.
- Quoi ? demandais-je intrigué
- Pendant vacances d’été, si on partait tout les deux, juste you and me.
- Faut voir mais ça serait super, il faudra que l’on verra ça.
- Ce serait pour remercier toi du voyage aux USA
- Ben merci c’est gentil. Oui, ça serait vraiment bien.
Et je lui fis bien comprendre que j’étais enchanté par son idée en la serrant contre moi et en l’embrassant.
Après ce moment plutôt présent, nous devions nous rendre en cours.
Nous avions cour de français, le bac de français était en fin d’année et avec le prof que l’on avait, ce n’était pas dit que l’on allait réussir. Mme Viboche avait en effet de sérieux problèmes d’audition et développé une myopie assez handicapante. Ainsi, un jour, pendant un cours somme toute assez ennuyeux ou elle avait perdue ses lunettes, deux élèves ont eu la bonne idée de sortir de cour histoire de se fumer une cigarette jugeant que la destruction de leur poumon était bien plus intéressant que l’étude d’un corpus.
Bref, après un cours bien barbant, nous avions cours avec Mr.Abdaoui, le prof de sport :
- Allez les mollusques, on me fait 5x20 pompes et 10x10 abdos en guise d’échauffement. Puis 4 tours du terrain de foot au pas de course. Et après, on commencera le nouveau cycle qu’est le ping-pong.
- Euh, excusez moi monsieur mais il me semble que ces échauffements soient assez inutiles pour un sport comme le ping-pong ou il n’est nécessaire que de s’échauffer les épaules dit Norbert
- Norbert souhaite 8 tours de terrains, qu’il en soit ainsi. D’autres critiques ou remarques du même genre ?
- Non m’sieur
Tout le monde s’exécuta, peut réussir vraiment l’entraînement. Moi-même, j’ai largement triché sur les séries d’abdos malgré mon corps de sportif confirmé.
Enfin, après une heure, nous pouvions commencer le ping-pong. Enfin, tous sauf Norbert qui avait encore 4 tours de terrains à faire …
Le reste de la semaine se passa dans la bonne humeur, toujours une bonne ambiance en classe et le semblant de rivalité qui semblait naître de la part de Sonia vis-à-vis de Cher s’est bien vite atténué. Elles s’entendent désormais très bien et le voyage aux USA arrive à grand pas.
Plus qu’une semaine avant le grand départ…
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