Survival
Par : chad44600
Genre : Science-Fiction
Status : C'est compliqué
Note :
Chapitre 4
Une soirée... banale
Publié le 23/07/14 à 00:59:15 par chad44600
Un flash, une explosion, des images. Ma tête... Une explosion de souffrances et de bonheur à la fois. Je me sentais malade, inquiet et une envie de vomir grandissait en moi mais... pourtant... le bonheur... Je le vivais enfin. Tout savoir : passé, futur, possibilités, vérités... Tout ! L'espace d'un instant, d'un millième de seconde, non, d'un dixième de millième de seconde, tout me semblait si clair. Enfin, je savais pourquoi notre société agissait de la sorte, le pourquoi d'un comment enfoui en moi. Je savais, je sais, je saurais. Une connaissance infinie, la réponse à chaque question. Qu'est-ce que je faisais la ? Je ne sais pas. Qui suis-je ? ...Chad... Je dois... me... rappeler !
La moitié des invités étaient déjà présents. Notre groupe à Thomas, Arnaud et moi fut arrivé ainsi que quelques personnes de divers groupes tels que les émos, les skateurs (j'en faisais parti à une certaine époque), les métalleux, etc... Inutile de se voiler la face, l'objectif de ma soirée glisse lentement vers le fiasco. Groupes ils étaient, groupes ils resteront. Personne ne se mélange, personne n'ose aller vers les autres groupes. Pourquoi, putain, pourquoi ?! On est tous humains bordel ! On devrait tous s'unir et non se détruire. J'arrête. Mon espoir... Prenez une feuille symbolisant ce sentiment, pliez la, découpez la, brûlez la et nous aurions presque ce que je ressentais. L'espoir que je me trompais sur le genre humain, que nous pouvions nous sortir de nos bulles, même à petite échelle. Merde.
Je me baladais au milieu de toutes ces personnes. Au final tous les invités sont venus, hallucinant. Ils ne sont pas venus pour que l'on puisse tous s'amuser ensemble mais pour s'amuser en bande, hilarant. Je les observais, dans le salon, dans la cuisine, dans le jardin, même dans l'escalier, devant le DJ... Tous en rond, enfin pas complètement, je dirais plutôt une forme d’œuf dont une personne était située en haut de cet œuf, et toutes les autres avaient leurs regards fixés sur cette même personne, le "chef" de chaque groupe... C'était ça la solution ! Les chefs ! Bien sûr, les pions ne feraient rien sans l'accord du chef, il y en a toujours un. Je me devais de trouver une solution pour qu'on se mette tous d'accord pour laisser chaque personne présente s'ouvrir à ceux qui n'étaient pas de leur groupe. Réfléchis, Chad. Aucune idée ne me venait pour le moment. Il fallait que j'observe et agisse directement sans être spectateur pour une fois. Un changement... Mon cocon s'enlève une protection. Il me fallait cette réponse, il me fallait savoir si nous sommes capables de nous entendre sans se détruire. Un pas pour mon futur, notre futur. Autant commencer par le groupe le plus facile, celui des populaires, je sais déjà qui semble être le moteur. Je le voyais, souriant comme à son habitude,un verre de je ne sais quelle boisson alcoolisée, adoptant une posture fière et sûre. Je m'avançais.
"- Hey Arnaud ! Faut que je te dise un truc !
- Laisse moi deviner, c'est à propos du fait que t'ait invité genre des mecs de groupes différents ?
- Ben écoutes, c'est... Hein ? Comment tu sais ? demandais-je, perplexe.
- Chuis pas con à ce point là tu sais, écoutes : tu invites pas mal de monde, des gens auxquels on parlerait pas d'habitude, tu les observes, tu t'énerves parce que ça ne se déroule pas comme tu l’espérait, donc tu viens demander de l'aide à ton meilleur pote pas vrai ? me nargua-t-il, souriant.
- Oh mais quel enculé ! T'aurais pas pu venir de toi-même et m'aider au lieu de me laisser m'enfoncer dans ma merde ? Et il est où Thomas ? Ça doit bien faire quinze minutes que je ne l'ai pas vu.
- Euh... Je crois qu'il essayait de draguer dans le jardin, je sais pas où il en est rendu, je voulais pas déranger. J'espère qu'il est dans ta chambre en train de foutre le bordel avec la meuf ! S'esclaffa-t-il. Bon allez ! Je t'aide mais juste parce que c'est ton anniv ! Essaye de ramener les personnes que tu juges utiles de chaque groupe et ramène les dans le jardin. Tu pourras nous parler de ce que tu souhaites et à partir de là je pense que je peux t'aider ! me dit-il, confiant.
- Ouais, reste dans le jardin en attendant, dis-je en partant."
L'heure de la chasse était ouverte. Mes proies : les meneurs. Déambulant au milieu des cadavres de bouteilles ( et d'humains), des mégots de cigarettes (ma mère va péter un câble), des discussions différées, j'observais mes proies. Quatre devraient suffire. Les autres meneurs, lorsqu'ils verront la plupart d'entre nous s'extraire hors de nos petites bulles, feront de même. La société... Le mieux serait de prendre deux filles et deux gars. Je continuais de regarder les différentes bandes et mes choix furent fixés. Les deux gars seront donc les pôles centraux des groupes de skateurs et de racailles, les deux filles les dirigeantes des groupes de riches et d'émos. Attaquons cette dernière. Wolf, pour une fois, me sera utile. Il était en train de se faire caresser par Clara, merci pour ton aide Wolf. Je m'avançais donc vers elle, fille d'un mètre soixante-cinq, cheveux lissés teints en noirs, vêtements foncés, bracelet noir avec une tête de mort en cœur dessiné dessus. Typiquement émo. Un contraste saisissant avec ses yeux bleus ciel.
"- Hey Clara ! T'as l'air de pas mal t'amuser avec Wolf !
Ah, salut Chad ! Merci pour la soirée au fait ! Il est trop chou ton chien tu sais ! Depuis tout à l'heure il n'arrête pas de vouloir des caresses ! Me dit-elle d'un ton enjoué.
Ah non, t'inquiète ! C'était juste pour te demander si tu peux me retrouver dehors dans cinq minutes, faut que je te parle d'un truc.
- Si c'est pour sortir avec moi, il y'a mieux comme proposition ! S'esclaffa-t-elle.
- Ah mais non ! Je dois juste dire quelques chose à plusieurs personnes ! Alors c'est mieux si on est tous réunis au même endroit afin de ne pas avoir à me répéter ! Parvins-je à articuler après qu'elle m'ait pris de cours.
- D'accord, pas de problèmes ! Mais si tu veux sortir avec moi, je ne suis pas contre... me lança t-elle avec un clin d’œil.
- Ah... Euh ouais... Wolf, viens !"
Je devais partir avant de perdre mon objectif de vue.
"- A tout de suite Chad !" lança-t-elle dans mon dos mais même sans regarder, je savais qu'un clin d'oeil m'attendait sur son visage.
Bravo. Intérieurement, je la félicitais. Le pouvoir des femmes sur l'homme, un peu trop grand à mon goût, on ne peut y résister. Wolf sur mes traces, nous nous dirigions vers le deuxième groupe, occupé à discuter consoles et jeux-vidéos, aucune fille en leur sein, un groupe exclusivement masculin.
"- Hey Mehdi ! La forme ?"
Mehdi, même si on peut dire que son groupe est celui des racailles, ils ne sont pas foncièrement mauvais, la plupart sont assez amicaux il faut dire. Mais le fait qu'ils aient grandis en cité a fait que nous autres, n'ayant pas vécu leurs vies, les appellent des racailles. De plus, Mehdi est assez intelligent, contrairement à ce que tous le monde peut penser. Il est dans les cinq meilleurs élèves du département, c'est juste son habit qui fait peur aux autres : doudoune, cheveux courts, expressif, yeux marrons, scooter débridé... Ce qui ne plaît pas à la société en fait.
"- Ah ! Chad ! Bien ou bien mon frère ? On parlait du nouveau FIFA qui va sortir ! Il va démonter ce jeu !
- Tu parles ! C'est moi qui vais me faire démonter ! Déjà que celui que j'ai je me fais défoncer dessus, imagines sur le prochain !
- Tracasse, gros ! Je t'apprendrais à bien jouer poto !
Cimer Mehdi ! Je voulais savoir, tu peux pas genre venir dans le jardin dans cinq minutes ? Faut que je te cause à toi et d'autres mecs d'un truc.
- Ouais, t'inquiète frère !"
Mon masque, encore. Un masque changeant suivant la personne qui me voit, qui suis-je vraiment en fin de compte ? Deux personnes encore, autant continuer par elle, Anne. Je la voyais, sur mon canapé central, entourée de ses amis friqués, prenant les autres de haut. Le comble de tout ça, c'est que ces personnes, auto-déclarés les plus chastes et les plus respectueux de la loi, étaient en train de fumer de l'herbe dans mon salon. Ça ne m'étonnerait même pas qu'ils aient déjà tous couchés entre eux. Et Anne... Anne ! Cette brune aux yeux verts d'un mètre soixante-dix, les cheveux coiffés en chignon, mini jupe et marinière était assise au centre.
"- Hey, Anne, les interrompis-je.
- Aaaah, le voilà enfin ! Chad ! Le seul, l'unique ! L'enculé qui m'a quitté. Qu'est-ce que tu veux ? Me dit-elle de son ton hautain.
- Tu sais, c'est mon anniv, respecte ceci au moins. Et je t'ai quitté parce que tu m'as trompé, deux fois. Sinon tu peux dégager. Et juste toi, pas les autres, eux ne m'ont pas insulté. Je voulais juste te dire de venir dans cinq minutes, il faut que je te dise quelque chose.
- Si tu veux on monte direct dans ta chambre et on baise ? C'est plus rapide.
- Je t'arrête tout de suite, Anne, c'est fini nous deux. Il faut juste que tu viennes dehors dans cinq minutes, lui dis-je férocement.
- Mais tu sais..." commença-t-elle.
Sa main bougeait vers mon visage, lentement, ce n'était donc pas une baffe mais semblait être le début de mouvement d'une caresse sur la joue. Mais, malheureusement pour elle, ce mouvement n'atteindra jamais son but, grâce à Wolf. Il avait sauté, la gueule ouverte vers la main d'Anne et il mordilla, provoquant ainsi un mouvement de recul de la part d'Anne, qui s'affala sur le canapé.
"- Attention Anne ! Ne recommence plus ça, nous deux c'est fini, même mon chien est d'accord. Alors, dans cinq minutes tu viens dehors ou tu dégages."
Je partis avant qu'elle n'ait eu le temps de répondre. « Merci Wolf » murmurais-je à l'oreille de mon ami poilu. Avant de passer voir ma dernière proie, je pris un détour par la cuisine afin d'offrir un biscuit à mon nouvel ami pour le récompenser. Je n'ai pas eu le besoin de me déplacer ensuite puisque ma dernière cible arriva d'elle même me parler : Antoine, le skateur en chef. Bonnet sur la tête, les yeux bleus, un t-shirt manches longues, un jean délavé et des chaussures DC. Normal quoi. Sa particularité ? Sa bonne humeur, son sourire répondant toujours présent et son enthousiasme à faire sourire le plus dépressif des dépressifs. Sans déconner.
"- Hey Chad ! Ça fait un bail que t'es pas venu skater ! Merci de l'invitation en tout cas ! me dit-il, enjoué par son optimisme naturel, aidé par l'alcool bien sûr.
- Yo Antoine ! Ça tombe bien que tu viennes me voir là, je voulais te voir, je dois te dire un truc à toi et d'autres personnes dehors, suis-moi !
- Dac, j'espère que c'est pas un truc grave, on est ici pour fêter ta motherfucking majorité ! Rigola-t-il.
- Non t'inquiètes, j'ai juste une chose à te demander à toi et aux autres, tu verras !"
Sur le chemin du jardin, on discuta des nouvelles figures de skate qu'il a apprises, ce qui en fait beaucoup quand même. Arrivés au jardin, je vis qu'Arnaud avait installé des chaises pour tout le monde, toutes assemblées pour former un cercle. J'aperçus aussi Thomas, l'air dépité, sa guitare à deux mètres de lui. Il n'a pas du réussir avec la fille. Je pris alors possession du seul transat présent, Wolf allongé sur moi. Autour, je les voyais, perplexes. Ils devaient se demander ce que je voulais d'eux, sachant qu'ils n'ont pas trop de liens les uns avec les autres à part moi et le lycée. Je commençais donc, non sans chercher quels mots utiliser pour qu'ils rejoignent mon idée.
"- D'abord, tout le monde, merci d'être venus pour mon anniversaire. Je vais essayer d'être bref afin que l'on puisse profiter à nouveau de la soirée le plus rapidement possible. Alors ce sera juste une question pour tous : pourquoi vous restez en bande au lieu de découvrir les autres ?"
Ils continuaient de me regarder pendant quelques secondes qui me parurent durer une éternité. Puis petit à petit ils répondirent. Ce fut plus ou moins la même réponse pour tout le monde. Ils attendaient que les autres fassent le premier pas. Personne n'osait. Je les regarda avec dépit tandis que Wolf bougea sur moi, tentant de trouver une place confortable.
"- Bon, ce qu'on va faire est très simple, leur répondais-je. On va travailler sur nous pour le reste de la soirée et partir parler avec les autres. Faites le au moins cette fois, en tant que cadeau d'anniversaire. Je suis sûr que grâce à ça, tout le monde en fera de même et une nouvelle ère pourra être créée au lycée, une ère dans laquelle nous serons tous soudés" ai-je dis, calmement.
Ils n'étaient pas encore sûrs de ce que je leur disais, cela se voyait. Dans leurs yeux, je pouvais apercevoir le doute. Et Wolf qui continuait de s'agiter sur moi ! Il commença même à me mordiller les doigts ! « Mais qu'est-ce que t'as, putain ?! » lui dis-je. Il regarda le ciel et aboya. Je leva les yeux. Une lumière scintillante semblait se rapprocher, de plus en plus rapidement.
"- C'est quoi ce..."
Je n'eus pas le temps de finir ma phrase. Quelque chose, une pierre rouge de la taille d'une main s'est posée au centre du cercle de chaises. Oui, posée, non écrasée, comme si sa course s'est ralentie d'elle-même avant d'arriver dans mon jardin.
"- C'est normal ça ? Demanda Arnaud.
- Un morceau de météorite ? Continua Thomas.
- Non, un rubis, rajouta Anne.
- N'y touchez pas ! Cria Clara.
- On a eu du cul de pas être touchés ! Déclara Antoine.
- Ça vaut combien ce truc la ?" Chuchota Mehdi.
Silencieux, mon regard fixé sur la chose, je m'avançais vers l'objet. Hypnotisé, je n'avais qu'une envie : la toucher. Découvrir ce que c'est. Wolf continua de me mordiller, non il me mordait maintenant, il ne voulait pas que j'y touche. Nul ne pouvait m'empêcher, je devais prendre cette nouveauté dans mes mains ! La tenir, la regarder, la toucher, la découvrir, l'avoir. Savoir. Et ce n'est pas Wolf qui m'en empêchera. Je prit mon chiot sous mon bras gauche et touchais la pierre rouge.
Une détonation sourde, une lumière blanche, aveuglante, je ne voyais plus rien... mais... en même temps... je voyais tout. Absolument tout.
Des images déferlèrent dans mon esprit, je me vois, ainsi que les autres, mais pas par mes yeux, c'est... Différent... Le jardin, un sentiment... la peur.. ? Oui, c'est ça ! J'ai peur ! Pour moi mais pas que... pour lui aussi, assis sur ce... Comment ça s'appelle ? Une chaise ? Non. Un transat ! Mais je le connais, son visage me rappelle quelque chose... C'est... Moi ?! Le flou apparaît, mes pensées s'échappent, je ne contrôle plus mes idées. Je...
Je me réveillais, enfin. Encore un cauchemar de ce genre et j'étais bon pour l'asile ! Bon sang, je devais me rincer le visage, je me sentais lourd, mes muscles réagissaient lentement. J'observais mes murs blancs.
Attendez, ce n'est pas ma chambre ça, mais une putain de chambre d'hôpital...
La moitié des invités étaient déjà présents. Notre groupe à Thomas, Arnaud et moi fut arrivé ainsi que quelques personnes de divers groupes tels que les émos, les skateurs (j'en faisais parti à une certaine époque), les métalleux, etc... Inutile de se voiler la face, l'objectif de ma soirée glisse lentement vers le fiasco. Groupes ils étaient, groupes ils resteront. Personne ne se mélange, personne n'ose aller vers les autres groupes. Pourquoi, putain, pourquoi ?! On est tous humains bordel ! On devrait tous s'unir et non se détruire. J'arrête. Mon espoir... Prenez une feuille symbolisant ce sentiment, pliez la, découpez la, brûlez la et nous aurions presque ce que je ressentais. L'espoir que je me trompais sur le genre humain, que nous pouvions nous sortir de nos bulles, même à petite échelle. Merde.
Je me baladais au milieu de toutes ces personnes. Au final tous les invités sont venus, hallucinant. Ils ne sont pas venus pour que l'on puisse tous s'amuser ensemble mais pour s'amuser en bande, hilarant. Je les observais, dans le salon, dans la cuisine, dans le jardin, même dans l'escalier, devant le DJ... Tous en rond, enfin pas complètement, je dirais plutôt une forme d’œuf dont une personne était située en haut de cet œuf, et toutes les autres avaient leurs regards fixés sur cette même personne, le "chef" de chaque groupe... C'était ça la solution ! Les chefs ! Bien sûr, les pions ne feraient rien sans l'accord du chef, il y en a toujours un. Je me devais de trouver une solution pour qu'on se mette tous d'accord pour laisser chaque personne présente s'ouvrir à ceux qui n'étaient pas de leur groupe. Réfléchis, Chad. Aucune idée ne me venait pour le moment. Il fallait que j'observe et agisse directement sans être spectateur pour une fois. Un changement... Mon cocon s'enlève une protection. Il me fallait cette réponse, il me fallait savoir si nous sommes capables de nous entendre sans se détruire. Un pas pour mon futur, notre futur. Autant commencer par le groupe le plus facile, celui des populaires, je sais déjà qui semble être le moteur. Je le voyais, souriant comme à son habitude,un verre de je ne sais quelle boisson alcoolisée, adoptant une posture fière et sûre. Je m'avançais.
"- Hey Arnaud ! Faut que je te dise un truc !
- Laisse moi deviner, c'est à propos du fait que t'ait invité genre des mecs de groupes différents ?
- Ben écoutes, c'est... Hein ? Comment tu sais ? demandais-je, perplexe.
- Chuis pas con à ce point là tu sais, écoutes : tu invites pas mal de monde, des gens auxquels on parlerait pas d'habitude, tu les observes, tu t'énerves parce que ça ne se déroule pas comme tu l’espérait, donc tu viens demander de l'aide à ton meilleur pote pas vrai ? me nargua-t-il, souriant.
- Oh mais quel enculé ! T'aurais pas pu venir de toi-même et m'aider au lieu de me laisser m'enfoncer dans ma merde ? Et il est où Thomas ? Ça doit bien faire quinze minutes que je ne l'ai pas vu.
- Euh... Je crois qu'il essayait de draguer dans le jardin, je sais pas où il en est rendu, je voulais pas déranger. J'espère qu'il est dans ta chambre en train de foutre le bordel avec la meuf ! S'esclaffa-t-il. Bon allez ! Je t'aide mais juste parce que c'est ton anniv ! Essaye de ramener les personnes que tu juges utiles de chaque groupe et ramène les dans le jardin. Tu pourras nous parler de ce que tu souhaites et à partir de là je pense que je peux t'aider ! me dit-il, confiant.
- Ouais, reste dans le jardin en attendant, dis-je en partant."
L'heure de la chasse était ouverte. Mes proies : les meneurs. Déambulant au milieu des cadavres de bouteilles ( et d'humains), des mégots de cigarettes (ma mère va péter un câble), des discussions différées, j'observais mes proies. Quatre devraient suffire. Les autres meneurs, lorsqu'ils verront la plupart d'entre nous s'extraire hors de nos petites bulles, feront de même. La société... Le mieux serait de prendre deux filles et deux gars. Je continuais de regarder les différentes bandes et mes choix furent fixés. Les deux gars seront donc les pôles centraux des groupes de skateurs et de racailles, les deux filles les dirigeantes des groupes de riches et d'émos. Attaquons cette dernière. Wolf, pour une fois, me sera utile. Il était en train de se faire caresser par Clara, merci pour ton aide Wolf. Je m'avançais donc vers elle, fille d'un mètre soixante-cinq, cheveux lissés teints en noirs, vêtements foncés, bracelet noir avec une tête de mort en cœur dessiné dessus. Typiquement émo. Un contraste saisissant avec ses yeux bleus ciel.
"- Hey Clara ! T'as l'air de pas mal t'amuser avec Wolf !
Ah, salut Chad ! Merci pour la soirée au fait ! Il est trop chou ton chien tu sais ! Depuis tout à l'heure il n'arrête pas de vouloir des caresses ! Me dit-elle d'un ton enjoué.
Ah non, t'inquiète ! C'était juste pour te demander si tu peux me retrouver dehors dans cinq minutes, faut que je te parle d'un truc.
- Si c'est pour sortir avec moi, il y'a mieux comme proposition ! S'esclaffa-t-elle.
- Ah mais non ! Je dois juste dire quelques chose à plusieurs personnes ! Alors c'est mieux si on est tous réunis au même endroit afin de ne pas avoir à me répéter ! Parvins-je à articuler après qu'elle m'ait pris de cours.
- D'accord, pas de problèmes ! Mais si tu veux sortir avec moi, je ne suis pas contre... me lança t-elle avec un clin d’œil.
- Ah... Euh ouais... Wolf, viens !"
Je devais partir avant de perdre mon objectif de vue.
"- A tout de suite Chad !" lança-t-elle dans mon dos mais même sans regarder, je savais qu'un clin d'oeil m'attendait sur son visage.
Bravo. Intérieurement, je la félicitais. Le pouvoir des femmes sur l'homme, un peu trop grand à mon goût, on ne peut y résister. Wolf sur mes traces, nous nous dirigions vers le deuxième groupe, occupé à discuter consoles et jeux-vidéos, aucune fille en leur sein, un groupe exclusivement masculin.
"- Hey Mehdi ! La forme ?"
Mehdi, même si on peut dire que son groupe est celui des racailles, ils ne sont pas foncièrement mauvais, la plupart sont assez amicaux il faut dire. Mais le fait qu'ils aient grandis en cité a fait que nous autres, n'ayant pas vécu leurs vies, les appellent des racailles. De plus, Mehdi est assez intelligent, contrairement à ce que tous le monde peut penser. Il est dans les cinq meilleurs élèves du département, c'est juste son habit qui fait peur aux autres : doudoune, cheveux courts, expressif, yeux marrons, scooter débridé... Ce qui ne plaît pas à la société en fait.
"- Ah ! Chad ! Bien ou bien mon frère ? On parlait du nouveau FIFA qui va sortir ! Il va démonter ce jeu !
- Tu parles ! C'est moi qui vais me faire démonter ! Déjà que celui que j'ai je me fais défoncer dessus, imagines sur le prochain !
- Tracasse, gros ! Je t'apprendrais à bien jouer poto !
Cimer Mehdi ! Je voulais savoir, tu peux pas genre venir dans le jardin dans cinq minutes ? Faut que je te cause à toi et d'autres mecs d'un truc.
- Ouais, t'inquiète frère !"
Mon masque, encore. Un masque changeant suivant la personne qui me voit, qui suis-je vraiment en fin de compte ? Deux personnes encore, autant continuer par elle, Anne. Je la voyais, sur mon canapé central, entourée de ses amis friqués, prenant les autres de haut. Le comble de tout ça, c'est que ces personnes, auto-déclarés les plus chastes et les plus respectueux de la loi, étaient en train de fumer de l'herbe dans mon salon. Ça ne m'étonnerait même pas qu'ils aient déjà tous couchés entre eux. Et Anne... Anne ! Cette brune aux yeux verts d'un mètre soixante-dix, les cheveux coiffés en chignon, mini jupe et marinière était assise au centre.
"- Hey, Anne, les interrompis-je.
- Aaaah, le voilà enfin ! Chad ! Le seul, l'unique ! L'enculé qui m'a quitté. Qu'est-ce que tu veux ? Me dit-elle de son ton hautain.
- Tu sais, c'est mon anniv, respecte ceci au moins. Et je t'ai quitté parce que tu m'as trompé, deux fois. Sinon tu peux dégager. Et juste toi, pas les autres, eux ne m'ont pas insulté. Je voulais juste te dire de venir dans cinq minutes, il faut que je te dise quelque chose.
- Si tu veux on monte direct dans ta chambre et on baise ? C'est plus rapide.
- Je t'arrête tout de suite, Anne, c'est fini nous deux. Il faut juste que tu viennes dehors dans cinq minutes, lui dis-je férocement.
- Mais tu sais..." commença-t-elle.
Sa main bougeait vers mon visage, lentement, ce n'était donc pas une baffe mais semblait être le début de mouvement d'une caresse sur la joue. Mais, malheureusement pour elle, ce mouvement n'atteindra jamais son but, grâce à Wolf. Il avait sauté, la gueule ouverte vers la main d'Anne et il mordilla, provoquant ainsi un mouvement de recul de la part d'Anne, qui s'affala sur le canapé.
"- Attention Anne ! Ne recommence plus ça, nous deux c'est fini, même mon chien est d'accord. Alors, dans cinq minutes tu viens dehors ou tu dégages."
Je partis avant qu'elle n'ait eu le temps de répondre. « Merci Wolf » murmurais-je à l'oreille de mon ami poilu. Avant de passer voir ma dernière proie, je pris un détour par la cuisine afin d'offrir un biscuit à mon nouvel ami pour le récompenser. Je n'ai pas eu le besoin de me déplacer ensuite puisque ma dernière cible arriva d'elle même me parler : Antoine, le skateur en chef. Bonnet sur la tête, les yeux bleus, un t-shirt manches longues, un jean délavé et des chaussures DC. Normal quoi. Sa particularité ? Sa bonne humeur, son sourire répondant toujours présent et son enthousiasme à faire sourire le plus dépressif des dépressifs. Sans déconner.
"- Hey Chad ! Ça fait un bail que t'es pas venu skater ! Merci de l'invitation en tout cas ! me dit-il, enjoué par son optimisme naturel, aidé par l'alcool bien sûr.
- Yo Antoine ! Ça tombe bien que tu viennes me voir là, je voulais te voir, je dois te dire un truc à toi et d'autres personnes dehors, suis-moi !
- Dac, j'espère que c'est pas un truc grave, on est ici pour fêter ta motherfucking majorité ! Rigola-t-il.
- Non t'inquiètes, j'ai juste une chose à te demander à toi et aux autres, tu verras !"
Sur le chemin du jardin, on discuta des nouvelles figures de skate qu'il a apprises, ce qui en fait beaucoup quand même. Arrivés au jardin, je vis qu'Arnaud avait installé des chaises pour tout le monde, toutes assemblées pour former un cercle. J'aperçus aussi Thomas, l'air dépité, sa guitare à deux mètres de lui. Il n'a pas du réussir avec la fille. Je pris alors possession du seul transat présent, Wolf allongé sur moi. Autour, je les voyais, perplexes. Ils devaient se demander ce que je voulais d'eux, sachant qu'ils n'ont pas trop de liens les uns avec les autres à part moi et le lycée. Je commençais donc, non sans chercher quels mots utiliser pour qu'ils rejoignent mon idée.
"- D'abord, tout le monde, merci d'être venus pour mon anniversaire. Je vais essayer d'être bref afin que l'on puisse profiter à nouveau de la soirée le plus rapidement possible. Alors ce sera juste une question pour tous : pourquoi vous restez en bande au lieu de découvrir les autres ?"
Ils continuaient de me regarder pendant quelques secondes qui me parurent durer une éternité. Puis petit à petit ils répondirent. Ce fut plus ou moins la même réponse pour tout le monde. Ils attendaient que les autres fassent le premier pas. Personne n'osait. Je les regarda avec dépit tandis que Wolf bougea sur moi, tentant de trouver une place confortable.
"- Bon, ce qu'on va faire est très simple, leur répondais-je. On va travailler sur nous pour le reste de la soirée et partir parler avec les autres. Faites le au moins cette fois, en tant que cadeau d'anniversaire. Je suis sûr que grâce à ça, tout le monde en fera de même et une nouvelle ère pourra être créée au lycée, une ère dans laquelle nous serons tous soudés" ai-je dis, calmement.
Ils n'étaient pas encore sûrs de ce que je leur disais, cela se voyait. Dans leurs yeux, je pouvais apercevoir le doute. Et Wolf qui continuait de s'agiter sur moi ! Il commença même à me mordiller les doigts ! « Mais qu'est-ce que t'as, putain ?! » lui dis-je. Il regarda le ciel et aboya. Je leva les yeux. Une lumière scintillante semblait se rapprocher, de plus en plus rapidement.
"- C'est quoi ce..."
Je n'eus pas le temps de finir ma phrase. Quelque chose, une pierre rouge de la taille d'une main s'est posée au centre du cercle de chaises. Oui, posée, non écrasée, comme si sa course s'est ralentie d'elle-même avant d'arriver dans mon jardin.
"- C'est normal ça ? Demanda Arnaud.
- Un morceau de météorite ? Continua Thomas.
- Non, un rubis, rajouta Anne.
- N'y touchez pas ! Cria Clara.
- On a eu du cul de pas être touchés ! Déclara Antoine.
- Ça vaut combien ce truc la ?" Chuchota Mehdi.
Silencieux, mon regard fixé sur la chose, je m'avançais vers l'objet. Hypnotisé, je n'avais qu'une envie : la toucher. Découvrir ce que c'est. Wolf continua de me mordiller, non il me mordait maintenant, il ne voulait pas que j'y touche. Nul ne pouvait m'empêcher, je devais prendre cette nouveauté dans mes mains ! La tenir, la regarder, la toucher, la découvrir, l'avoir. Savoir. Et ce n'est pas Wolf qui m'en empêchera. Je prit mon chiot sous mon bras gauche et touchais la pierre rouge.
Une détonation sourde, une lumière blanche, aveuglante, je ne voyais plus rien... mais... en même temps... je voyais tout. Absolument tout.
Des images déferlèrent dans mon esprit, je me vois, ainsi que les autres, mais pas par mes yeux, c'est... Différent... Le jardin, un sentiment... la peur.. ? Oui, c'est ça ! J'ai peur ! Pour moi mais pas que... pour lui aussi, assis sur ce... Comment ça s'appelle ? Une chaise ? Non. Un transat ! Mais je le connais, son visage me rappelle quelque chose... C'est... Moi ?! Le flou apparaît, mes pensées s'échappent, je ne contrôle plus mes idées. Je...
Je me réveillais, enfin. Encore un cauchemar de ce genre et j'étais bon pour l'asile ! Bon sang, je devais me rincer le visage, je me sentais lourd, mes muscles réagissaient lentement. J'observais mes murs blancs.
Attendez, ce n'est pas ma chambre ça, mais une putain de chambre d'hôpital...
Vous devez être connecté pour poster un commentaire