Profession : animateur
Par : MonsieurF
Genre : No-Fake , Réaliste
Status : C'est compliqué
Note :
Chapitre 7
Jour 1 (quatrième partie)
Publié le 04/01/14 à 00:27:16 par MonsieurF
Pendant tout le trajet du retour dans le bus, je n’osais même pas l'ouvrir pour recadrer les gosses, je me repassais encore et toujours le film dans ma tête. Moi qui traverse comme si de rien était, et moi qui me fait passer un savon devant tous les gosses par cette... folle !
J'incarnais l'autorité à leurs yeux, et me voilà ridiculisé.
Et puis j'étais sûr à 400% que cette fois j'allais vite être dégagé par Patricia. Bon sang mais c'est dingue d'être aussi stupide.
Le trajet était terminé et nous sommes tous rentrés dans le centre. Le groupe d'Ambre grimpa dans le bus et reparti en direction du spectacle. Anaïs était dans la salle principale et distribuait des casquettes à son groupe.
-"Bah t'en fais une tête, qu'est-ce-qui t'arrives ?" me demanda-t-elle avec un grand sourire dont elle seule à le secret
-"Je vais me faire jeter par Patricia c'est sûr. On est arrivé à la route et je n’ai même pas su comment faire traverser les gosses sur le passage piéton. Et le pire c'est que... cette... grosse femme qui travaille au centre d'en bas, m'a vu faire."
Le visage d'Anaïs s'assombrissait d'un coup. Cette grosse femme c'était Solange. Le pilier du centre de la commune voisine. Elle ne pouvait s'empêcher de rabaisser tout et tout le monde. C'était elle la patronne, l'animatrice ayant le plus gros nombre d'année de service derrière elle. C'était la Gustavo Fring du centre aéré (d'ailleurs j'avais bien envie de lui faire péter la moitié de son visage)
Elle croyait avoir le droit de regard sur tout ce qui se passait, même hors de son champ de vision. Et d'après Anaïs, c'était sûr à 200% qu'elle s'était empressée de saisir son téléphone pour appeler Patricia et l'informer de ma bavure directement après que ça se soit passé.
-"Mais pourtant c'est pas comme si j'avais vendu du beurre aux Allemands! Je n’avais juste... pas la méthode pour faire traverser une bande de gosses. Et en plus Chloé est direct venu m'expliquer, ça ne se reproduira même plus !"
Anaïs haussa les sourcils comme pour me faire comprendre que ce qui était fait, était fait, et elle m'encouragea à ne pas me faire trop de soucis.
Vingt minutes plus tard, le groupe d'Ambre était de retour et Anaïs s'en alla à son tour.
Je mettais la table pour « le manger du midi » tout en me refaisant encore et encore le film du "passage piéton" dans la tête. Alexandra, la sœur de Yohan, toujours armée de son scoubidou, vint me rejoindre.
-"Hé l'animateur, tu t'es pris la honte à cause de Solange à ce qu'il parait ? LOL" fit-elle en riant de tout son appareil dentaire
-"Arrête de m'appeler comme ça, j'ai un prénom tu sais..." répondis-je tout en plaçant les assiettes sur les tables.
-"Ouais mais je le retiens jamais. Ouais donc c'est vrai que Solange elle t’a trop gueulé dessus?"
-"Ça te regarde pas c'est des affaires de grands ça"
-"Ouais n'empêche que tout le monde sait que vous devez faire le petit pont quand nous on doit traverser la route!"
Heureusement que j'avais des assiettes dans les mains et pas des couteaux, sinon cette histoire de passage piéton n'aurait pas été mon plus gros problème de la journée.
-"Bon tu sais quoi... Tiens, tu vas placer les couverts sur toutes les tables, ça t'apprendra à te mêler des affaires des grands." lançais-je
Et... magie. Alexandra s’exécuta. Bon, dans un tonitruant "OH FAIS CHIER", mais elle m'a tout de même écouté, et ça, ça n'a pas de prix quand on est un apprenti animateur.
Le groupe d'Anaïs revint, et ce fût l'heure tant attendu par les enfants; l'heure de la boustifaille.
J'étais assigné à la "vérification du lavage de mains dans les toilettes"
Ça parait minime comme job, mais c'est encore plus technique que de faire décoller un satellite.
Comme dans tous les WC de l'univers, dans le centre aéré, écoles ou maternelles, l'évier était bien sûr trop haut, et le bouton pour faire couler l'eau (ce genre de gros bouton qui ne délivre de l'eau que pendant une courte période. Après quoi il faut ré-appuyer sur le bouton, en laissant dessus la moitié du savon qu'on avait sur les mains) l’étais tout autant.
Mon job était simple, appuyer sur les boutons des robinets, faire couler le savon, et donner des feuilles de sopalin (de l'essuie-tout, pardon)
-De plus, j'adorais quand un des marmots décidait qu'il avait envie de faire la petite ou la grosse commission, APRÈS s'être lavé les mains-
Par la suite, j'étais assigné au "placement" qui consiste à placer les enfants aux différentes tables. Ce n’était pas le plus dur. (Ça le devient au fil des semaines, quand tu repères qui ne doit surtout pas s'asseoir à côté de son copain)
Quand tout le monde fût enfin placé, et que les enfants fussent servis par mes soins et ceux d'Ambre, d'Anaïs et de Chloé, je pris place au coin de la table réservé aux animateurs.
C'est alors que Patricia fît son entrée dans le réfectoire, et s'installa en face de moi avec son assiette.
J'avais compris que cette fois, mon compte allait être bon.
-"Dis Greg, j'ai eu Solange au téléphone." commença-t-elle sur un ton propice à annoncer mon licenciement par la suite.
-"Ah oui..." répondis-je avec un regard de chien battu
-"Les filles, il est fou ce Greg hein! Il voulait traverser comme... comme un PAPA, en leurs tenant la main!" s’esclaffa Patricia, avant de rire.
J'incarnais l'autorité à leurs yeux, et me voilà ridiculisé.
Et puis j'étais sûr à 400% que cette fois j'allais vite être dégagé par Patricia. Bon sang mais c'est dingue d'être aussi stupide.
Le trajet était terminé et nous sommes tous rentrés dans le centre. Le groupe d'Ambre grimpa dans le bus et reparti en direction du spectacle. Anaïs était dans la salle principale et distribuait des casquettes à son groupe.
-"Bah t'en fais une tête, qu'est-ce-qui t'arrives ?" me demanda-t-elle avec un grand sourire dont elle seule à le secret
-"Je vais me faire jeter par Patricia c'est sûr. On est arrivé à la route et je n’ai même pas su comment faire traverser les gosses sur le passage piéton. Et le pire c'est que... cette... grosse femme qui travaille au centre d'en bas, m'a vu faire."
Le visage d'Anaïs s'assombrissait d'un coup. Cette grosse femme c'était Solange. Le pilier du centre de la commune voisine. Elle ne pouvait s'empêcher de rabaisser tout et tout le monde. C'était elle la patronne, l'animatrice ayant le plus gros nombre d'année de service derrière elle. C'était la Gustavo Fring du centre aéré (d'ailleurs j'avais bien envie de lui faire péter la moitié de son visage)
Elle croyait avoir le droit de regard sur tout ce qui se passait, même hors de son champ de vision. Et d'après Anaïs, c'était sûr à 200% qu'elle s'était empressée de saisir son téléphone pour appeler Patricia et l'informer de ma bavure directement après que ça se soit passé.
-"Mais pourtant c'est pas comme si j'avais vendu du beurre aux Allemands! Je n’avais juste... pas la méthode pour faire traverser une bande de gosses. Et en plus Chloé est direct venu m'expliquer, ça ne se reproduira même plus !"
Anaïs haussa les sourcils comme pour me faire comprendre que ce qui était fait, était fait, et elle m'encouragea à ne pas me faire trop de soucis.
Vingt minutes plus tard, le groupe d'Ambre était de retour et Anaïs s'en alla à son tour.
Je mettais la table pour « le manger du midi » tout en me refaisant encore et encore le film du "passage piéton" dans la tête. Alexandra, la sœur de Yohan, toujours armée de son scoubidou, vint me rejoindre.
-"Hé l'animateur, tu t'es pris la honte à cause de Solange à ce qu'il parait ? LOL" fit-elle en riant de tout son appareil dentaire
-"Arrête de m'appeler comme ça, j'ai un prénom tu sais..." répondis-je tout en plaçant les assiettes sur les tables.
-"Ouais mais je le retiens jamais. Ouais donc c'est vrai que Solange elle t’a trop gueulé dessus?"
-"Ça te regarde pas c'est des affaires de grands ça"
-"Ouais n'empêche que tout le monde sait que vous devez faire le petit pont quand nous on doit traverser la route!"
Heureusement que j'avais des assiettes dans les mains et pas des couteaux, sinon cette histoire de passage piéton n'aurait pas été mon plus gros problème de la journée.
-"Bon tu sais quoi... Tiens, tu vas placer les couverts sur toutes les tables, ça t'apprendra à te mêler des affaires des grands." lançais-je
Et... magie. Alexandra s’exécuta. Bon, dans un tonitruant "OH FAIS CHIER", mais elle m'a tout de même écouté, et ça, ça n'a pas de prix quand on est un apprenti animateur.
Le groupe d'Anaïs revint, et ce fût l'heure tant attendu par les enfants; l'heure de la boustifaille.
J'étais assigné à la "vérification du lavage de mains dans les toilettes"
Ça parait minime comme job, mais c'est encore plus technique que de faire décoller un satellite.
Comme dans tous les WC de l'univers, dans le centre aéré, écoles ou maternelles, l'évier était bien sûr trop haut, et le bouton pour faire couler l'eau (ce genre de gros bouton qui ne délivre de l'eau que pendant une courte période. Après quoi il faut ré-appuyer sur le bouton, en laissant dessus la moitié du savon qu'on avait sur les mains) l’étais tout autant.
Mon job était simple, appuyer sur les boutons des robinets, faire couler le savon, et donner des feuilles de sopalin (de l'essuie-tout, pardon)
-De plus, j'adorais quand un des marmots décidait qu'il avait envie de faire la petite ou la grosse commission, APRÈS s'être lavé les mains-
Par la suite, j'étais assigné au "placement" qui consiste à placer les enfants aux différentes tables. Ce n’était pas le plus dur. (Ça le devient au fil des semaines, quand tu repères qui ne doit surtout pas s'asseoir à côté de son copain)
Quand tout le monde fût enfin placé, et que les enfants fussent servis par mes soins et ceux d'Ambre, d'Anaïs et de Chloé, je pris place au coin de la table réservé aux animateurs.
C'est alors que Patricia fît son entrée dans le réfectoire, et s'installa en face de moi avec son assiette.
J'avais compris que cette fois, mon compte allait être bon.
-"Dis Greg, j'ai eu Solange au téléphone." commença-t-elle sur un ton propice à annoncer mon licenciement par la suite.
-"Ah oui..." répondis-je avec un regard de chien battu
-"Les filles, il est fou ce Greg hein! Il voulait traverser comme... comme un PAPA, en leurs tenant la main!" s’esclaffa Patricia, avant de rire.
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