<h1>Noelfic</h1>

Profession : animateur


Par : MonsieurF

Genre : No-Fake , Réaliste

Status : C'est compliqué

Note :


Chapitre 4

Jour 1 (première partie)

Publié le 30/12/13 à 02:32:22 par MonsieurF

"Bordel de bordel à cul"

Complètement paniqué, je farfouillais dans mon sac afin de retrouver la brochure de l'agence qui gérait ses bus à la demande.
Lorsque j'avais enfin remis la main dessus, je composais à toute vitesse leur numéro sur mon téléphone.

-"Ne quittez pas, un conseiller va prendre votre appel."
Il était maintenant 8h20, pendu au téléphone et toujours en attente d'une réponse d'un putain de conseiller, je commençais à entrevoir la possibilité de me faire virer de mon job avant même de l'avoir officiellement commencé.

-"Bus à la demande j'écoute?" fit une voix au téléphone, brisant enfin la chanson de mise en attente stupide
-"Bonjour, je m'appelle Gregory Machin, j'ai commandé un bus à la demande pour 7h30, POUVEZ-VOUS ME DIRE OÙ IL EST ?!"
-"Ne quittez pas je l'appelle"

Et c'est ainsi qu'une fois de plus j'étais là, seul à mon arrêt de bus à attendre un miracle. Finalement l'explication de ce retard était tout simple; le bus est passé, il s'est arrêté, mais le numéro que le bus affichait sur sa façade ne correspondait pas au numéro du bus que je devais prendre, alors logiquement je n'étais pas monté. Explication du chauffeur ? "J'ai oublié de changer le numéro du bus" ...

Après avoir eu les excuses de la demoiselle du téléphone, elle m'informa que mon bus était en route pour venir me chercher pour ensuite me déposer au centre.
Une bonne chose de réglée, maintenant je n'avais plus qu'à m'assurer que mes efforts pour me rendre au centre ne sont pas vain, en imaginant que je ne suis pas encore viré.

Je prenais donc une forte inspiration, priait intérieurement que tout irait bien, et composa le numéro de ma patronne sur mon téléphone.
Ce fût la tonalité la plus longue que j'ai entendu de ma vie.
-"Allô ?" fît Patricia au téléphone
-"Ahem... Bonjo-bonjour Patricia... C'est Greg... vous savez vous m'avez engagé l'autre jour héhé..." lançais-je maladroitement
-"Oui je sais, où tu es?"

J'expliquais la situation avec le plus d'aplomb possible et en essayant de faire transparaitre mes regrets les plus sincères dans le ton de ma voix.

-"...Je suis désolé, le bus ne devrait plus tarder mais je crois que je vais arriver sur les coups de 9h, voir peut-être un peu plus." dis-je pour conclure
-"D'accord, c'est pas grave, merci de m'avoir prévenue, on se retrouve au centre. A tout de suite."

Puis c'était tout. Trois excuses, un gros coup de flippe et c'était terminé. C'était vraiment la peine de stresser pour ça.

Le bus arriva quelques minutes plus tard, je n'adressais même pas un seul regard ni quoi que ce soit d'autre à l'attention du chauffeur. J'avais juste envie qu'il roule, et qu'il me foute la paix pendant que je m’efforcerais de me préparer psychologiquement à ce que j'allais devoir affronter une fois au centre.

Au lieu de ça, j'étais obligé de répondre "Ce n’est pas grave" toutes les 30 secondes au chauffeur parce-que ce dernier s'excusait à tout bout de champ. En toute honnêteté j'aurais insulté cet abruti pendant tout le trajet pour lui faire comprendre son incompétence, mais vu les nerfs dans lesquels j'étais j'avais préféré la jouer profil bas.

Enfin j'arrivais au centre. Je quittai le bus en marmonnant une dernière fois un "C'est pas grave" en réponse aux soixante quatorzième excuses du chauffeur, puis je m’avançai près du portail grillagé, que j’entre-ouvris pour rentrer dans l'enceinte du centre aéré.

"Allez, respire, ce ne sont que des gosses après tout."

Je passais la porte qui donnait sur la salle principale du centre, la salle de jeu, donnant sur l'extérieur, et vit une dizaine d'enfants se chahuter et jouer sans faire trop de bruit.

Je commençais alors à penser que je m'étais peut-être noirci le tableau avec cette histoire de centre aéré. Et si la difficulté première de ce job c'était celle que je m'imposais?
Pas le temps pour de la philo, je devais trouver ma patronne, m'excuser platement autant de fois qu'il le faudrait (j’eu une petite pensée pour le chauffeur qui avait fait de même plus tôt) pour me faire pardonner ce retard, puis commencer à travailler.

En me rendant au bureau de Patricia, je fis un arrêt à la cantine, qui faisait face à la salle de jeu.
Ambre et Anaïs étaient là, assises à une table, sirotant un café.
-"Hé salut" fît Anaïs en portant son regard vers moi

Je m’approchai et leurs fît une bise à toute les deux.

-"Alors, en retard pour ton premier jour? Sacré cliché, tu l'as pas loupé celle-là ahah" fît Ambre

"Ahah trop drôle :bravo: " pensais-je

-"Patricia est dans son bureau?" je demandais afin d'éviter de rebondir sur la "blague" d'Ambre
Anaïs acquiesça et je tournai les talons en direction du bureau.

J'entrais fébrile, Patricia inscrivait quelque chose sur une feuille de papier quadrillée.
Après un sobre « bonjour», je déballais l’entièreté des excuses que je connaissais afin de tenter de rattraper le coup avec mon retard.
Patricia laissa échapper un seul et unique "Ce n’est pas grave", puis posa son crayon et me tendit un stylo ainsi que la feuille sur laquelle elle gribouillait encore quelques secondes plus tôt.

-"Tiens c'est la liste d'appel, le matin quand un petit arrive, tu demandes le prénom aux parents et tu le coche sur la liste, au bon jour s'il te plait, vérifie bien que tu coches le bon jour." fit-elle d'une traite avant de filer je ne sais où

Bien, maintenant j'avais une tâche. Je rangeais mes affaires dans le casier portant mon nom, ne gardant sur moi que mon téléphone et le stylo pour l'appel.

Puis je me postai devant l'entrée du centre, la feuille de présence et le stylo à la main.
La salle de jeu étant la salle principale du centre, elle était aussi l'entrée où les parents amenaient et récupéraient leurs enfants le matin et le soir. La porte d'entrée était toujours ouverte et on pouvait donc voir le portail de l'enceinte du centre tout en restant à l'intérieur de la salle principale.

J'étais donc là, attendant patiemment les parents et leurs enfants, tout en surveillant ceux déjà présents qui ne jouaient pas loin de moi.

Les enfants arrivaient au compte-gouttes, et le rituel était toujours le même ; faire un grand sourire aux parents, dire "Vous êtes les parents du petit/de la petite..." et attendre qu'ils finissent ma phrase, pour ensuite cocher leurs nom sur la feuille d'appel.

Il était 9h45 et la salle était maintenant remplie d'enfants qui jouaient, mais tout ce petit monde était largement plus bruyant que quand ils n'étaient que 4 ou 5 comme c'était le cas une demi-heure plus tôt.
Les tous petits se disputaient les seuls jouets disponible dans la salle, les plus grands couraient partout dans la salle en jouant à "tape-cul" (sorte de "chat" sauf qu'au lieu d'une tape sur l'épaule quand vous vous faites attraper, vous recevez un gros coup de pied dans le derche) et les pré-ados, eux, papotaient entre eux sur ce qu'ils vont faire pendant les vacances.

Et moi j'étais là, au milieu de ce joyeux bordel et ça commençait sérieusement à me donner le tournis. Je devais constamment remettre en place les grands qui foutaient le bordel en jouant à se donner des coups de pieds au cul, à séparer les petits qui se disputaient "l'arbre magique" et à confisquer les scoubidous des pré-ados, qui avaient perdus leurs fonctions initiale de passe-temps sympathique pour devenir des fouets et des martinets.

Alors que j'étais au bord d'avoir un malaise, une jeune fille faisant parti des pré-ados vint à ma rencontre.
-"Hé toi l'animateur." fit-elle, un scoubidou à peine commencé à la main
-"Qu'est-ce-qu'il y a ?" répondis-je, transpirant
-"Mon frère s'est tiré"
-"Ton... frère à fait… quoi? :ouch2: "

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