Profession : animateur
Par : MonsieurF
Genre : No-Fake , Réaliste
Status : C'est compliqué
Note :
Chapitre 1
Publié le 27/12/13 à 02:24:26 par MonsieurF
La chaleur dans cet entrepôt était tout simplement écrasante. Je ne vois pas comment on peut travailler dans de telles conditions. On sent bien que l'été commence à pointer le bout de son nez, et c'est sacrément éprouvant.
Remarquez, le matin ça va il ne fait pas si chaud que ça, on peut même dire qu'il fait plutôt froid... mais balader à droite et à gauche des palettes pleines à craquer de bouteilles d'alcool dans tout un entrepôt, ce n'est clairement pas la même chose quand il fait 30 degrés dehors, surtout par un mois de Juin particulièrement chaud.
Après avoir rempli le dernier camion de la journée d'une grosse palette de Pastis, mon supérieur arrive, une feuille de papier à la main, et la pose sur une petite table improvisée avec des cagettes pour des bouteilles de Rhum, empilées les unes sur les autres, le tout formant une petite table stable.
-"Tiens Greg, c'est les dernières commandes à préparer du jour. Elle a l'air un peu grosse alors fait là avec Gilda" lança Yannick, portant sa voix vers moi, alors que je lambinais après le départ du dernier camion.
Gilda s'approche à toute vitesse de la table, saisi le papier et à l'aide de son surligneur jaune fluo, surligne les produits de la commande qui sont en rupture de stock.
-"Yannick!" s'écrit-elle, "78 bouteilles de vodka pour un commissariat à Marseille? Qu'est-ce-qu'ils comptent faire avec tout ça?" demande-t-elle d'un air ahuri
-"J'en ai aucune idée. Ça arrive de temps en temps, je ne sais pas ce qu'ils font avec tout ça." réponds Yannick en se rapprochant de Gilda
Gilda, tout comme moi et deux autres personnes, étions en stage dans l'entrepôt d'une distillerie près de Marseille pour nos études. Il avait commencé au début du mois de Juin et touchait à sa fin. Et qui disait fin de stage, disait début des vacances. Après un mois aussi éprouvant, un peu de repos n'était vraiment pas de refus.
Malgré tout j'étais assez triste de devoir quitter la distillerie. Malgré la chaleur éprouvante, la forte odeur de Pastis qui vous prends le nez dès le matin sans vous quitter de la journée, ainsi que la mauvaise humeur permanente du superviseur de l'entrepôt qui passait le plus clair de son temps à nous rabaisser sous prétexte qu'il "n'aura pas d'augmentation de salaire pour compenser de nous avoir toute la journée dans les pattes" ... malgré tout, oui, c'était un bon stage.
Aujourd'hui c'était le dernier jour de ma 3éme semaine à la distillerie. Il ne m'en restait plus qu'une à faire pour me considérer officiellement en vacances.
La dernière commande fût rapidement complétée, et après avoir filmée et rangée la palette pour qu'elle soit prête à l'expédition, je jetai un rapide coup d’œil à ma montre.
C'était l'heure pour moi. Chaussé de mes grosses chaussures de sécurité, je me rendis au bureau du superviseur de l'entrepôt qui était aussi (malheureusement) mon tuteur.
Je passai la porte de son bureau discrètement, discret au point qu'il n'avait pas remarqué que j'étais là. Salim était sur son ordinateur et semblait être concentré par son fil d'actualité Facebook.
Je me raclai la gorge pour exprimer ma présence et Salim ferma d'un clic la fenêtre de Facebook pour faire apparaitre Excel.
-"Qu'est-ce-qu'il y a?" fît-il sans quitter le regard de son écran
-"Est-ce-que notre arrangement tiens toujours? Je peux partir un peu plus tôt aujourd'hui ?" demandais-je d'une petite voix maladroite
Il me répondit un rapide "Oui c'est bon" qu'il marmonna dans sa barbe.
En réalité je ne sais pas s'il y avait vraiment réfléchi, j'avais plus l'impression qu'il n'en aurait rien eu à faire que je parte plus tôt ou que je reste dans l'entrepôt toute la nuit et durant tout le week-end.
Après avoir pris mes affaires dans le vestiaire et m'être préparé à partir, mes trois acolytes de l'entrepôt me rejoignirent, et commencèrent à se changer eux aussi.
-"Qu'est-ce-que vous faites?" demandais-je intrigué.
-"Bah, Salim est sorti du bureau et nous a demandé ce qu'on faisait encore là alors qu'on avait demandé à partir plus tôt... Je crois qu'il n'a pas compris qu'il n'y avait que toi qui étais censé partir plus tôt... Yannick nous as dit d'en profiter de partir alors on s'en va !" fit Gigi toute contente de tirer profit de ma situation
On se souhaita tour à tour de passer un bon week-end, et nous quittons tour à tour la distillerie.
Il ne restait plus que moi, assis à l'accueil de la distillerie, attendant que mon père m'envoie un SMS pour me prévenir qu'il était sur le parking à m'attendre.
Après quelques minutes d'attente, mon père était là.
Je grimpe dans la voiture, et passe mes doigts dans mes cheveux histoire de me refaire un peu la coupe, et me dépoussiérer un peu pour être présentable.
-"Il t’a rien dit ton patron que tu partais plus tôt?" demanda mon père
-"Que tu crois... J'ai presque eu l'impression qu'il n'attendait que ça."
D'habitude je prends le bus sans aucun mal, mais aujourd'hui c'était différent. Mon père travaillait avec l'époux de la gérante d'un centre aéré d'été, centre aéré situé à l'intersection de 3 grandes communes près de Marseille, et qui était donc plutôt assailli chaque été par des parents voulant déposer leurs progénitures pour avoir la paix toute la journée.
Donc mon père avait cru bon de demander s'il était possible que je puisse travailler pendant tout un mois des grandes vacances dans ce centre aéré, ce qui tombait bien vu que d'après la gérante du centre, à quelques semaines du début des grandes vacances un peu d'aide pour renforcer l'équipe d'animation n’était pas de refus.
J'avais donc rendez-vous aujourd'hui pour passer un petit entretien d'embauche auprès de la gérante du centre.
Arrivé devant le centre, mon père me donna les dernier conseils d'usage comme "serre-lui la main fermement" ou autres "regarde la bien dans les yeux quand tu lui parles" ...
J'entre donc dans le grand bâtiment, dont la presque totalité des murs à l'intérieur étaient couverts de dessins plus moche les uns que les autres.
Je me retrouve devant un escalier, un allant plus bas dans le bâtiment et un autre allant à l'étage. L'étage du bas n'étant pas éclairé, je monte donc vers le niveau supérieur.
Devant moi se déploie une imposante salle de jeux pleine à craquer de jouets en tout genre. Les quelques gamins qui attendaient encore que leurs parents viennent les chercher, me regardèrent avec tellement d'insistance qu'on aurait dit qu'ils avaient vu le Père Noël en personne.
Une femme d'une quarantaine d'année vint rapidement à ma rencontre.
-"Bonjour, je suis Patricia, je suis ravie, tu dois être Grégoire?"
-"Oui c'est bien ça" répondis-je tout en lui serrant la main
Pendant que je lui serrais la main, je ne pouvais m'empêcher de regarder les enfants qui jouaient plus loin dans la salle.
"Putain, mais qu'est-ce-que je fous là... je déteste les gosses."
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