L'étoile Filante
Par : MrKat
Genre : Science-Fiction
Status : C'est compliqué
Note :
Chapitre 8
Ce qu'il y avait dans la boîte
Publié le 27/08/13 à 23:35:21 par MrKat
Nikolaüs Gëllart était de fort méchante humeur. On l'avait tiré de ses recherches en l'abusant oralement avec une sonnerie de téléphone, et on l'avait kidnappé dans un camp militaire de fortune avec en insinuant que l'ordre dissimulé sous la question était effectivement un ordre, et certainement pas une question. Il avait donc dû rouler plusieurs heures, au moins deux, jusqu'à un coin de désert où il avait aperçu quelques voitures sur le côté de la route qui traversait les dunes.
Les gardes perdus là avait envoyé la sienne rejoindre les autres au coin, et l'avait amené avec leur propre véhicule jusqu'à un cirque de fortune, où il espérait ne rencontrer aucun clown tant ils l'horripilait. On l'avait envoyé voir un colonel quelconque à l'extérieur de la tente principale, qui lui avait vaguement expliqué la situation et donné quelques directives avant d'aller vaquer à d'autres occupations. Il avait ordonné aux deux soldats qui le précédait partout depuis qu'il avait posé le pied dans ce théâtre de récupérer le matériel qu'il estimait nécessaire pour étudier un ovni. Il se saisit lui même de l'écran de son ordinateur, et ils pénétrèrent dans l'enceinte de toile. L'intérieur lui parut peu intéressant, sinon qu'il vit que certains bureaux étaient déjà occupés. Il décida d'aller s'installer à l'opposé de ses potentiels collègues, tant il aimait travailler seul.
Alors que ses larbins improvisés avaient déjà déposé ses affaires sur son bureau de fortune, un claquement sec en provenance de la construction centrale retentit dans tout le chapiteau, le faisait brièvement sursauter et lâcher son écran. Il se baissa pour le ramasser en maugréant sur l'imbécile qui avait probablement fait sauter son matériel informatique, ou qui s'était amusé à faire du pop corn dessus, puis installa la volumineuse fenêtre numérique sur son espace de travail. Quand il releva les yeux et les posa sur la pièce, il vit que l'intérieur du cube central s'était illuminé, révélant posé sur son socle de verre l'objet qui l'avait entraîné dans tant de désagréments.
Accroché de part et d'autre de la base octogonale et dorée de l'engin s'étiraient deux longs bras mécaniques sur lesquelles s'agrippaient d'étranges appareils d'une complexité encore inédite aux yeux du scientifique, témoignant de l'avance que l'espèce ayant enfanté cet objet avait sur eux. Sur la face arrière de la base se trouvait les restes tordus de ce qui avait dû être autrefois une sculpture de tiges métalliques destinées à la stabiliser pendant sa lutte pour s'arracher aux pièces de gravité des différents corps célestes. Sur l'autre face se tenait une grande coupole blanche, dont l'éclat avait été noirci en de nombreux points, conséquences d'un voyage qui avait probablement duré des milliards de kilomètres. À l'intérieur de la coupole était érigée une armature de tige de fer à la forme d'un chapiteau, dont l'utilité resterait à déterminer. Enfin, du côté de l'un des bras, deux tiges de métal fines s'élançaient à la perpendiculaire de la coupole, tandis qu'une autre, plus longue et d'un jaune autrefois chatoyant partait de leur milieu pour s'incliner vers elle. Le tout devait atteindre les deux ou trois mètres de large et de haut, sans compter les antennes mécaniques qui augmentaient sa largeur de manière fort déloyale. L'objet tout entier semblait entouré d'un halo de lumière, mais peut être cela venait-il de la lampe qui l'éclairait.
Toujours était-il que Nikolaüs se sentait étrange en la présence de l'ovni, comme s'il s'agissait de quelque chose de familier et de complètement étranger, qu'il connaissait parfaitement mais qu'il n'avait jamais vu de sa vie, et au vu des visages à la fois béats et intrigués, il n'était pas le seul à ressentir cette contradiction profonde. Il s'écoula quelques minutes de silence durant lesquelles personne ne dit mot, seulement brisée par les sonneries de téléphones que personne ne décrochait. Enfin, l'un des scientifiques qu'il avait voulu éviter quelques instants plus tôt s'avança vers la boîte contenant ce cadeau venu du vide. Il était assez grand, les cheveux bruns coupés court ni coiffés, ni en bataille. Son visage était plutôt banal mais néanmoins familier, des yeux d'un vert sombre caché derrière de petites lunettes, une bouche aux lèvres minces et un nez ni trop court ni trop long. Il se souvint de son nom et d'avoir vu sa photo dans le journal, présenté comme étant l'astronome ayant la chance de superviser le nouvel Observatoire. Le docteur Eshan regarda l'objet, puis pris la parole. Sa voix résonna, seule dans l’amphithéâtre de tissus.
« - Voici la preuve que nous ne sommes pas seuls. Que quelque part, parmi l'infinité d'étoiles et de planètes qui nous entourent, il en est une qui comme la notre abrite la vie. Ceci est la preuve qu'un peuple, qu'une civilisation toute entière s'est un jour tournée vers l'espace et a voulu l'explorer. Qui sait combien de temps il a fallu à ce petit morceau de civilisation pour arriver jusqu'à nous ? Qui sait combien de fois il a failli perdre sa route, combien de fois il a failli s'écraser sur une planète vide ? Mais le hasard a fait qu'il s'est perdu ici. C'est un cadeau perdu d'un peuple qui a, au moins un jour, rêvé de l'espace. Prouvons-leur que nous le méritons. »
Il n'y a aucun applaudissement. Aucun cris de joie. Aucune ovation. Seul le silence répondit à l'astronome. Chacun retourna simplement à son travail. Mais l'atmosphère était différente. Tous savaient qu'à présent, chaque personne qui serait impliqué dans ce projet avait une responsabilité, un devoir envers cet autre race, perdue quelque part dans un coin du cosmos. Le devoir de comprendre cet offrande, de découvrir là d'où elle venait. Et quand le moment sera venu, de partir à leur rencontre. C'était ainsi que Nikolaüs Gëllart voyait les choses en tout cas. Il n'était plus de fort méchante humeur. Il avait simplement hâte de se mettre au travail. Il s'assit à son bureau, but une gorgée de café, fit une trace sur ledit bureau en reposant la tasse, et commença à remplir les documents administratifs qu'on lui avait confiés.
Les gardes perdus là avait envoyé la sienne rejoindre les autres au coin, et l'avait amené avec leur propre véhicule jusqu'à un cirque de fortune, où il espérait ne rencontrer aucun clown tant ils l'horripilait. On l'avait envoyé voir un colonel quelconque à l'extérieur de la tente principale, qui lui avait vaguement expliqué la situation et donné quelques directives avant d'aller vaquer à d'autres occupations. Il avait ordonné aux deux soldats qui le précédait partout depuis qu'il avait posé le pied dans ce théâtre de récupérer le matériel qu'il estimait nécessaire pour étudier un ovni. Il se saisit lui même de l'écran de son ordinateur, et ils pénétrèrent dans l'enceinte de toile. L'intérieur lui parut peu intéressant, sinon qu'il vit que certains bureaux étaient déjà occupés. Il décida d'aller s'installer à l'opposé de ses potentiels collègues, tant il aimait travailler seul.
Alors que ses larbins improvisés avaient déjà déposé ses affaires sur son bureau de fortune, un claquement sec en provenance de la construction centrale retentit dans tout le chapiteau, le faisait brièvement sursauter et lâcher son écran. Il se baissa pour le ramasser en maugréant sur l'imbécile qui avait probablement fait sauter son matériel informatique, ou qui s'était amusé à faire du pop corn dessus, puis installa la volumineuse fenêtre numérique sur son espace de travail. Quand il releva les yeux et les posa sur la pièce, il vit que l'intérieur du cube central s'était illuminé, révélant posé sur son socle de verre l'objet qui l'avait entraîné dans tant de désagréments.
Accroché de part et d'autre de la base octogonale et dorée de l'engin s'étiraient deux longs bras mécaniques sur lesquelles s'agrippaient d'étranges appareils d'une complexité encore inédite aux yeux du scientifique, témoignant de l'avance que l'espèce ayant enfanté cet objet avait sur eux. Sur la face arrière de la base se trouvait les restes tordus de ce qui avait dû être autrefois une sculpture de tiges métalliques destinées à la stabiliser pendant sa lutte pour s'arracher aux pièces de gravité des différents corps célestes. Sur l'autre face se tenait une grande coupole blanche, dont l'éclat avait été noirci en de nombreux points, conséquences d'un voyage qui avait probablement duré des milliards de kilomètres. À l'intérieur de la coupole était érigée une armature de tige de fer à la forme d'un chapiteau, dont l'utilité resterait à déterminer. Enfin, du côté de l'un des bras, deux tiges de métal fines s'élançaient à la perpendiculaire de la coupole, tandis qu'une autre, plus longue et d'un jaune autrefois chatoyant partait de leur milieu pour s'incliner vers elle. Le tout devait atteindre les deux ou trois mètres de large et de haut, sans compter les antennes mécaniques qui augmentaient sa largeur de manière fort déloyale. L'objet tout entier semblait entouré d'un halo de lumière, mais peut être cela venait-il de la lampe qui l'éclairait.
Toujours était-il que Nikolaüs se sentait étrange en la présence de l'ovni, comme s'il s'agissait de quelque chose de familier et de complètement étranger, qu'il connaissait parfaitement mais qu'il n'avait jamais vu de sa vie, et au vu des visages à la fois béats et intrigués, il n'était pas le seul à ressentir cette contradiction profonde. Il s'écoula quelques minutes de silence durant lesquelles personne ne dit mot, seulement brisée par les sonneries de téléphones que personne ne décrochait. Enfin, l'un des scientifiques qu'il avait voulu éviter quelques instants plus tôt s'avança vers la boîte contenant ce cadeau venu du vide. Il était assez grand, les cheveux bruns coupés court ni coiffés, ni en bataille. Son visage était plutôt banal mais néanmoins familier, des yeux d'un vert sombre caché derrière de petites lunettes, une bouche aux lèvres minces et un nez ni trop court ni trop long. Il se souvint de son nom et d'avoir vu sa photo dans le journal, présenté comme étant l'astronome ayant la chance de superviser le nouvel Observatoire. Le docteur Eshan regarda l'objet, puis pris la parole. Sa voix résonna, seule dans l’amphithéâtre de tissus.
« - Voici la preuve que nous ne sommes pas seuls. Que quelque part, parmi l'infinité d'étoiles et de planètes qui nous entourent, il en est une qui comme la notre abrite la vie. Ceci est la preuve qu'un peuple, qu'une civilisation toute entière s'est un jour tournée vers l'espace et a voulu l'explorer. Qui sait combien de temps il a fallu à ce petit morceau de civilisation pour arriver jusqu'à nous ? Qui sait combien de fois il a failli perdre sa route, combien de fois il a failli s'écraser sur une planète vide ? Mais le hasard a fait qu'il s'est perdu ici. C'est un cadeau perdu d'un peuple qui a, au moins un jour, rêvé de l'espace. Prouvons-leur que nous le méritons. »
Il n'y a aucun applaudissement. Aucun cris de joie. Aucune ovation. Seul le silence répondit à l'astronome. Chacun retourna simplement à son travail. Mais l'atmosphère était différente. Tous savaient qu'à présent, chaque personne qui serait impliqué dans ce projet avait une responsabilité, un devoir envers cet autre race, perdue quelque part dans un coin du cosmos. Le devoir de comprendre cet offrande, de découvrir là d'où elle venait. Et quand le moment sera venu, de partir à leur rencontre. C'était ainsi que Nikolaüs Gëllart voyait les choses en tout cas. Il n'était plus de fort méchante humeur. Il avait simplement hâte de se mettre au travail. Il s'assit à son bureau, but une gorgée de café, fit une trace sur ledit bureau en reposant la tasse, et commença à remplir les documents administratifs qu'on lui avait confiés.
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