Les Fantômes Peuvent Mourir
Par : BaliBalo
Genre : Polar , Réaliste
Status : C'est compliqué
Note :
Chapitre 9
La guerre est déclarée
Publié le 03/02/13 à 12:35:10 par BaliBalo
Suite à la révélation de Line quant à l’appel passé à son père le soir du meurtre, le bigboard avait été expédié. Les Quatre avaient des raisons de penser qu’il était plus important de rendre visite à leur père que de se disputer sur le cahier des charges de la BM-B. Après tout, leur innocence était en jeu et leur père avait de bonnes raisons de souhaiter la mort de son ex-femme qui avait brisé sa carrière, son cœur et sa famille. C’est pourquoi, malgré la douleur que cela leur causait, il était arrangeant pour eux de penser que leur père était coupable. Bien que chacun des Quatre en était arrivé au même état de sentiment, aucun n’avoua ce soulagement malsain. Si bien qu’un silence gêné régnait entre la fratrie pourtant réunie dans l’immense Hummer de Paul, cheminant vers une déclaration de guerre.
La longue route pavée de d’ennui se dessinait jusqu’à Fontainebleau, jusqu’à la résidence de leur père qui avait été un jour leur maison de campagne et n’était, à présent, qu’une vieille maison criblée de souvenirs d’enfants. Line détestait cette maison, elle prétendait ne pas supporter l’aménagement vieillot et l’état des lieux quelque peu chaotique alors qu’elle-même vivait dans l’opulence de la modernité où chaque chose avait sa place. En vérité, Line savait pertinemment que son dégoût était lié aux souvenirs de sa mère. Trop de partie de carte jouées à la table du salon, trop de jeux insouciants dans l’immense jardin et trop de déjeuners sur la terrasse en tomettes en sa compagnie pour ne pas distinguer le fantôme maternel errant dans la vieille bâtisse. Ainsi, Line était en proie à des sentiments contradictoires lorsqu’elle visitait son père : la joie des retrouvailles et l’angoisse de croiser un spectre. Par conséquent, elle préférait appeler régulièrement M. Bertau, le simple son de sa voix suffisait à la rendre heureuse. Aujourd’hui, cette dualité émotionnelle qui la poussait à préserver une certaine distance entre elle et la maison de Fontainebleau n’était plus, la situation avait d’autres enjeux. Certes Line s’en voulait terriblement d’accuser son père de meurtre, mais elle n’avait pas le choix si elle voulait préserver son innocence.
Paul manœuvra avec habileté à travers l’étroit portail, dont la peinture blanche s’émiettait, débouchant sur le jardin de la noble demeure. Les cailloux crissèrent sous les pneus et attirèrent M. Bertau hors de sa maison, les yeux plissés, il sembla reconnaître l’énorme voiture et ses lèvres dessinèrent un sourire à la vue de ses quatre enfants sautant au bas de leur siège. Ravi, il accouru et serra tour à tour chacun des Quatre. Il les invita à entrer et les installa autour du feu de cheminée alors qu’il faisait réchauffer du café. Ce n’est que lorsqu’il commença à servir le breuvage bouillant qu’il se permit de demander :
« Que me vaut le plaisir de cette visite en grand comité ?
— Tu ferais mieux de t’asseoir. L’enjoignit Marco
M. Bertau entreprit de terminer le service puis se laissa fondre dans un élégant fauteuil en velours vert, une tasse de café à la main. Ainsi, il avait l’air d’un homme si paisible et honnête que Line cru sentir un poignard s’enfoncer dans son cœur à l’idée de ce qu’elle allait annoncer. A ses yeux, il s’agissait d’une déclaration de guerre, elle devait prévenir son père qu’il n’existait plus de complicité au sein de leur famille : l’un d’entre eux avait tué et les autres, apeurés, avaient décidé de lui ôter son masque. Or lui, père de la famille pouvait tout aussi bien être le tueur. Il était donc du devoir de ses enfants de lui annoncer que tous se battrait, et chacun pour sa peau. M. Bertau sourit à Line, il ne lui en fallu pas plus pour se lancer :
— Ecoute Papa, tu te souviens que je t’ai appelé la semaine dernière, je voulais te parler de Maman, débuta Line, il s’est passé quelque chose de terrible ce jour-là. Ecoute Papa… Maman est morte.
— Il était temps ! s’exclama le père dans un demi-sourire
— Le problème c’est qu’elle a été assassinée… ajouta Line, à peine perturbée par la réaction enthousiaste de son paternel
— Et ?
— Du fait de l’appel de Line, reprit Caroline, nous te soupçonnons d’être le meurtrier.
— Impossible, soutint M. Bertau, je n’avais pas l’adresse.
— Line a admis qu’il était possible qu’elle l’ait glissée dans votre conversation le soir du meurtre sans vraiment s’en rendre compte… ajouta Marco
— Quand bien même je hais votre mère, je suis incapable de tuer quelqu’un.
— Qui sait ? répondit Caroline, la haine et la voix sanglotant de Line t’ont peut-être rendu fou. Techniquement, tu es tout à fait apte à tuer quelqu’un. »
Le père allait rétorquer lorsque le téléphone de Line sonna, brisant l’atmosphère rustique du salon et coupant les voix de chacun, la musique électronique, presque métallique semblait résonner plus fort que d’habitude, ici dans ce petit salon de campagne au beau milieu du silence tout neuf. Penaude, Line sorti l’appareil de son sac à main et décrocha. La demi-conversation qui parvenait aux convives les intrigua puis, la voix de Line se faisant plus chancelante, les inquiéta et, lorsque Line raccrocha, blême, ils éprouvèrent même de la peur devant l’air terrifié de leur sœur pourtant inébranlable d’ordinaire. Lentement, Line se leva, digne, et annonça la voix tremblante tant elle était désorientée :
« Ils ont la preuve de ma présence sur les lieux du crime. »
La longue route pavée de d’ennui se dessinait jusqu’à Fontainebleau, jusqu’à la résidence de leur père qui avait été un jour leur maison de campagne et n’était, à présent, qu’une vieille maison criblée de souvenirs d’enfants. Line détestait cette maison, elle prétendait ne pas supporter l’aménagement vieillot et l’état des lieux quelque peu chaotique alors qu’elle-même vivait dans l’opulence de la modernité où chaque chose avait sa place. En vérité, Line savait pertinemment que son dégoût était lié aux souvenirs de sa mère. Trop de partie de carte jouées à la table du salon, trop de jeux insouciants dans l’immense jardin et trop de déjeuners sur la terrasse en tomettes en sa compagnie pour ne pas distinguer le fantôme maternel errant dans la vieille bâtisse. Ainsi, Line était en proie à des sentiments contradictoires lorsqu’elle visitait son père : la joie des retrouvailles et l’angoisse de croiser un spectre. Par conséquent, elle préférait appeler régulièrement M. Bertau, le simple son de sa voix suffisait à la rendre heureuse. Aujourd’hui, cette dualité émotionnelle qui la poussait à préserver une certaine distance entre elle et la maison de Fontainebleau n’était plus, la situation avait d’autres enjeux. Certes Line s’en voulait terriblement d’accuser son père de meurtre, mais elle n’avait pas le choix si elle voulait préserver son innocence.
Paul manœuvra avec habileté à travers l’étroit portail, dont la peinture blanche s’émiettait, débouchant sur le jardin de la noble demeure. Les cailloux crissèrent sous les pneus et attirèrent M. Bertau hors de sa maison, les yeux plissés, il sembla reconnaître l’énorme voiture et ses lèvres dessinèrent un sourire à la vue de ses quatre enfants sautant au bas de leur siège. Ravi, il accouru et serra tour à tour chacun des Quatre. Il les invita à entrer et les installa autour du feu de cheminée alors qu’il faisait réchauffer du café. Ce n’est que lorsqu’il commença à servir le breuvage bouillant qu’il se permit de demander :
« Que me vaut le plaisir de cette visite en grand comité ?
— Tu ferais mieux de t’asseoir. L’enjoignit Marco
M. Bertau entreprit de terminer le service puis se laissa fondre dans un élégant fauteuil en velours vert, une tasse de café à la main. Ainsi, il avait l’air d’un homme si paisible et honnête que Line cru sentir un poignard s’enfoncer dans son cœur à l’idée de ce qu’elle allait annoncer. A ses yeux, il s’agissait d’une déclaration de guerre, elle devait prévenir son père qu’il n’existait plus de complicité au sein de leur famille : l’un d’entre eux avait tué et les autres, apeurés, avaient décidé de lui ôter son masque. Or lui, père de la famille pouvait tout aussi bien être le tueur. Il était donc du devoir de ses enfants de lui annoncer que tous se battrait, et chacun pour sa peau. M. Bertau sourit à Line, il ne lui en fallu pas plus pour se lancer :
— Ecoute Papa, tu te souviens que je t’ai appelé la semaine dernière, je voulais te parler de Maman, débuta Line, il s’est passé quelque chose de terrible ce jour-là. Ecoute Papa… Maman est morte.
— Il était temps ! s’exclama le père dans un demi-sourire
— Le problème c’est qu’elle a été assassinée… ajouta Line, à peine perturbée par la réaction enthousiaste de son paternel
— Et ?
— Du fait de l’appel de Line, reprit Caroline, nous te soupçonnons d’être le meurtrier.
— Impossible, soutint M. Bertau, je n’avais pas l’adresse.
— Line a admis qu’il était possible qu’elle l’ait glissée dans votre conversation le soir du meurtre sans vraiment s’en rendre compte… ajouta Marco
— Quand bien même je hais votre mère, je suis incapable de tuer quelqu’un.
— Qui sait ? répondit Caroline, la haine et la voix sanglotant de Line t’ont peut-être rendu fou. Techniquement, tu es tout à fait apte à tuer quelqu’un. »
Le père allait rétorquer lorsque le téléphone de Line sonna, brisant l’atmosphère rustique du salon et coupant les voix de chacun, la musique électronique, presque métallique semblait résonner plus fort que d’habitude, ici dans ce petit salon de campagne au beau milieu du silence tout neuf. Penaude, Line sorti l’appareil de son sac à main et décrocha. La demi-conversation qui parvenait aux convives les intrigua puis, la voix de Line se faisant plus chancelante, les inquiéta et, lorsque Line raccrocha, blême, ils éprouvèrent même de la peur devant l’air terrifié de leur sœur pourtant inébranlable d’ordinaire. Lentement, Line se leva, digne, et annonça la voix tremblante tant elle était désorientée :
« Ils ont la preuve de ma présence sur les lieux du crime. »
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