Red Brenn
Par : Conan
Genre : Polar , Action
Status : C'est compliqué
Note :
Chapitre 13
Le pont
Publié le 02/12/12 à 02:32:29 par Conan
La nuit est noire. Des nuages recouvrent la lune. Un pellicule de givre s'est déposé partout sur la forêt, craquant sous nos rangers qui piétinent les petits chemins et les pistouilles caillouteuses.
Même avec trente kilos de barda sur le dos, nous marchons silencieusement, et pour cause, le moindre bruit pourrait mener le commando tout droit en enfer.
Je suis emmitouflé dans ma polaire, mon écharpe autours du cou. Mes mains gantées tiennent à bout de bras l'AK prête à tirer. Seuls mes avant-bras sont dénudés. Cette marche rapide nous donne chaud, et sans notre stick-cam sur la gueule, nous brillerions au clair de lune, tel le ver luisant moyen.
Le Brun marche à coté de moi. Son camouflage est beaucoup plus élaboré que le mien qui ne se résume qu'à trois larges bandes verte, marron et noire barrées en travers de ma gueule. Il lève la main et chuchote.
-Halte, on fait une pause. On repart dans cinq minutes.
Les gars posent leurs sacs, boivent un coup, sortent un petit quelque chose à grignoter. Je regarde tout autours. Greg, avec sa cagoule sur la tronche. Vinny, et son camouflage aux reflets bleutés. Titi, et ses zébrures vertes et marron du front au menton. Il y a aussi Nasser, Orsini, Phil, Rick.Tous Français. Tous volontaires. Partis se battre dans les Balkans, à l'autre bout de l'Europe. Pas pour du pognon, ni même pour la gloire, mais pour une cause. Juste pour une cause perdue.
Notre matériel est issu en majorité des stocks des armées Serbes et Russes, des uniformes aux gilets de combat, ainsi que pour les armes. AK 74, PKM, Zastava, AS Val, SVD etc...
Je me rapproche de Le Brun qui regarde attentivement sa carte.
-Alors ?
Il trace des lignes du bout de ses doigts.
-On est ici. Tu vois, juste là, près du fleuve. Son doigt remonte le cours d'eau. Maintenant, faut qu'on continue vers le nord, sur deux kilomètres. Jusqu'au pont.
Je hoche la tête en mâchonnant un bâtonnet de viande séchée.
Ce pont relie une enclave Serbe du nord du Kosovo au reste du territoire. Hasard, l'UCK Albanaise a installé des troupes à proximité de ce pont et mène régulièrement des patrouilles armées aux abords du pont. Une attaque Albanaise contre le village Serbe semble imminente. Si ça arrive, les habitants seront massacrés jusqu'au dernier, et l'UCK avancera encore un peu plus en territoire Serbe. On doit empêcher ça. On doit faire sauter ce pont.
L'opération est planifiée depuis deux semaines déjà. A peine le commando monté, chacun a eu les éléments, les objectifs. Chacun connaît son rôle dans la machine. Si un seul d'entre-nous vient à merder, c'est l'opération qui sera foutue. Et nos chances de survies avec.
La marche d'infiltration depuis notre QG jusqu'aux abords du pont nous a pris trois bonnes heures. Un peu plus de dix kilomètres dans les forêts denses, froides et sombres.
Le Brun observe toujours sa carte d'un air songeur.
-Qu'est-ce qu'il y a ?
Il me montre les courbes représentant la dénivelée sur la carte qui encerclent le pont.
-Tu vois, au sud-est du pont ? Ya comme une sorte de ligne de crête. Faut qu'on arrive d'ici pour que notre couverture soit efficace. Ça devrait nous filer un angle de vue pas dégueulasse sur l'objectif et les alentours.
-Tu veux changer d'itinéraire ?
-En se déportant légèrement vers l'est, on arrivera pile-poil là où il faut.
-J'te fais confiance.
Il replie la carte et la remet dans sa poche de treillis.
-Ok, sac à dos.
On repart sur une colonne. On s'enfonce dans les ténèbres en silence.
Une demie-heure plus tard, on atteint la ligne de crête dont parlait Le Brun. C'est plus comme une colline boisée. Le pont est en contrebas, à moins de trois-cent mètres. Dès qu'on l'a en visuel, la colonne s'arrête, et on se rassemble tous.
-Ok, objectif en vue. On applique le plan.
Chacun connaît parfaitement sa mission et sait ce qu'il y a à faire.
Le Brun, chef du commando, accompagné de Greg et de Phil, fait partie de l'équipe sabotage et neutralisation. C'est eux qui ont les explosifs capables de faire sauter trois fois ce pont. Titi et moi, on est l'équipe d'appui. Quelques dizaines de mètres derrière l'équipe de sabotage, c'est nous qui devons avoiner le groin des mecs d'en face en cas de coup dur, pour que l'équipe de tête puisse se replier. Vinny avec son SVD, Orsini avec sa PKM, Nasser et Ricky sont respectivement en couverture et en recueil. Ils resteront sur la colline, avec les sacs et le matériel trop encombrant qu'on aura laissé là haut pour descendre léger. Chargés de nous couvrir si on engage les mecs de l'UCK et de nous ouvrir la voie pour le repli.
Je vire mon sac à dos et mon bonnet. On se repasse un coup de peinture sur la gueule. Je vérifie mon matos. La Kalach est approvisionnée et armée. Mon gilet de combat a ses douze chargeurs et ses quatre grenades. Tout le monde est fin prêt. J'bois une gorgée de flotte, et en avant.
On zieute le pont à l'aide des jumelles. Deux types sont installés derrière des sacs de sable, face à l'autre rive. Un troisième fait les cent pas à l'entrée du pont. Un peu plus loin en arrière, une petite baraque de bois. Éclairée. Sûrement ici qu'ils dorment.
Le Brun, Greg et Phil commencent à descendre lentement la colline. Suivis de Titi et moi.
On avance lentement, prenant le temps de regarder derrière chaque tronc d'arbre, chaque buisson. Le sol est peut-être miné. Peut-être ont-ils organisé des patrouilles dans les environs.
On arrive en bas de la colline, à l'orée du bois. Les nuages se dissipent, et la lune est pleine. C'est pas bon pour nous.
Va falloir arriver jusqu'au pont sans se faire repérer. On rampe, lentement, sans bruit, sans geste brusque, le long des cent mètres de découvert qui nous séparent de l'objectif. Arrivés là-bas, on se planque derrière deux gros caisses de bois abandonnées là.
La sentinelle fait sa ronde à cinquante mètres de nous. Les deux autres somnolent à moitié sur leurs chaises. Si on parvient à poser les charges sans les alerter, ça ira. Mais on pourra pas aller plus loin tant que ce type fera les cent pas juste devant notre gueule.
Le Brun se tourne vers son équipe. Titi et moi sommes déjà en position face aux ennemis, prêts à tirer en cas de pépin.
-Ok. Va falloir se débarrasser de c'mec. Greg.
-J'men charge.
-Phil, tu vas contourner par la rive et te foutre juste en dessous du pont. Ok ?
-Ça roule.
Phil part en rampant jusqu'au bord de la flotte un peu plus bas. Greg attend que la sentinelle ait le dos tourné.
Le garde nous tourne le dos. Greg doit agir maintenant, il sait qu'il aura pas beaucoup de temps. Tout en sortant son poignard, il se dirige doucement vers le milicien.
Il lui passe sa main sur la bouche et le poignarde plusieurs fois dans le dos. Le type remue un peu au début, mais se calme au bout de trois ou quatre coups. Greg revient vers nous en tirant le corps du mec.
Il a les yeux grands ouverts. Sa parka est pleine de sang. Greg aussi, d'ailleurs. Il essuie sa lame sur le macchabée.
-Il nous emmerdera plus.
-Ok, dit Le Brun, on y va. Red, Titi, vous nous appuyez.
Ils repartent tous les deux vers le pont. Phil les attend déjà en bas.
Je distingue les trois silhouettes en train de placer leurs pains de plastic et de préparer les détonateurs. Mais j'me concentre sur les mecs au poste de garde. Y'en a un qui regarde autours. Il a l'air de chercher son pote du regard. Merde. J'espère qu'il va pas repérer l'équipe de Le Brun.
Il se lève. Il scrute les environs. Fait chier, les autres peuvent pas le voir depuis le pont à cause de la structure métallique qui cache les sacs de sable. Ils vont se jeter droit dans la gueule du loup en revenant.
-Putain de merde, qu'est-ce qu'il fait ce connard ? Me demande Titi en prenant sa visée.
-J'sais pas, ça pue la mort. Attend avant de tirer.
Le mec commence à brailler le nom de son pote qui est en train de refroidir à nos pieds.
Il est à cent-cinquante mètres. A peine.
Son binôme se lève à son tour. Il prend son flingue. Il a l'air d'avoir vu un truc sur le pont. J'entends un coup de feu. Je sais pas d'où ça vient. Ni même qui a tiré. Mais j'envoie la soudure. Trois rafales vers le type d'en face qui se casse la gueule. Titi défouraille à son tour.
Le Brun, Greg et Phil reviennent du pont en courant.
-Vous avez pu foutre les explos ?
-Ouais, c'est bon ! Faut qu'on s'casse, ça pète dans deux minutes !
Plusieurs types sortent de la baraque à trois-cent mètres en face de nous. Ça commence à tirer depuis la colline. Les balles traçantes d'Orsini font mouche et viennent s'écraser au milieu des mecs qui se foutent à couvert en ripostant timidement. Faut qu'on en profite.
Je tire encore quelques cartouches et on se barre en courant en direction de la colline. On remonte en quatrième vitesse et on rejoint nos potes là-haut qui balancent tout ce qu'ils ont pour ralentir les emmanchés.
-Allez, mettez vos sacs, on décarre !
A ce moment là, une gerbe de lumière, suivie d'un son lourd et un immense fracas. Le pont a explosé et les flammes éclairent tout à deux-cent mètres à la ronde. Le grondement de l'explosion a fait trembler la terre sous nos pieds et le souffle fait bruisser les arbres comme un jour de tempête.
-Avec ça ils seront sonnés ! On dégage ! Hurle Le Brun.
Sac à dos, à dos. Et en avant comme en quarante. On s'enfonce dans les bois au pas de course, en direction du QG. Cette fois-ci les dix bornes, on les fera pas en trois heures.
Même avec trente kilos de barda sur le dos, nous marchons silencieusement, et pour cause, le moindre bruit pourrait mener le commando tout droit en enfer.
Je suis emmitouflé dans ma polaire, mon écharpe autours du cou. Mes mains gantées tiennent à bout de bras l'AK prête à tirer. Seuls mes avant-bras sont dénudés. Cette marche rapide nous donne chaud, et sans notre stick-cam sur la gueule, nous brillerions au clair de lune, tel le ver luisant moyen.
Le Brun marche à coté de moi. Son camouflage est beaucoup plus élaboré que le mien qui ne se résume qu'à trois larges bandes verte, marron et noire barrées en travers de ma gueule. Il lève la main et chuchote.
-Halte, on fait une pause. On repart dans cinq minutes.
Les gars posent leurs sacs, boivent un coup, sortent un petit quelque chose à grignoter. Je regarde tout autours. Greg, avec sa cagoule sur la tronche. Vinny, et son camouflage aux reflets bleutés. Titi, et ses zébrures vertes et marron du front au menton. Il y a aussi Nasser, Orsini, Phil, Rick.Tous Français. Tous volontaires. Partis se battre dans les Balkans, à l'autre bout de l'Europe. Pas pour du pognon, ni même pour la gloire, mais pour une cause. Juste pour une cause perdue.
Notre matériel est issu en majorité des stocks des armées Serbes et Russes, des uniformes aux gilets de combat, ainsi que pour les armes. AK 74, PKM, Zastava, AS Val, SVD etc...
Je me rapproche de Le Brun qui regarde attentivement sa carte.
-Alors ?
Il trace des lignes du bout de ses doigts.
-On est ici. Tu vois, juste là, près du fleuve. Son doigt remonte le cours d'eau. Maintenant, faut qu'on continue vers le nord, sur deux kilomètres. Jusqu'au pont.
Je hoche la tête en mâchonnant un bâtonnet de viande séchée.
Ce pont relie une enclave Serbe du nord du Kosovo au reste du territoire. Hasard, l'UCK Albanaise a installé des troupes à proximité de ce pont et mène régulièrement des patrouilles armées aux abords du pont. Une attaque Albanaise contre le village Serbe semble imminente. Si ça arrive, les habitants seront massacrés jusqu'au dernier, et l'UCK avancera encore un peu plus en territoire Serbe. On doit empêcher ça. On doit faire sauter ce pont.
L'opération est planifiée depuis deux semaines déjà. A peine le commando monté, chacun a eu les éléments, les objectifs. Chacun connaît son rôle dans la machine. Si un seul d'entre-nous vient à merder, c'est l'opération qui sera foutue. Et nos chances de survies avec.
La marche d'infiltration depuis notre QG jusqu'aux abords du pont nous a pris trois bonnes heures. Un peu plus de dix kilomètres dans les forêts denses, froides et sombres.
Le Brun observe toujours sa carte d'un air songeur.
-Qu'est-ce qu'il y a ?
Il me montre les courbes représentant la dénivelée sur la carte qui encerclent le pont.
-Tu vois, au sud-est du pont ? Ya comme une sorte de ligne de crête. Faut qu'on arrive d'ici pour que notre couverture soit efficace. Ça devrait nous filer un angle de vue pas dégueulasse sur l'objectif et les alentours.
-Tu veux changer d'itinéraire ?
-En se déportant légèrement vers l'est, on arrivera pile-poil là où il faut.
-J'te fais confiance.
Il replie la carte et la remet dans sa poche de treillis.
-Ok, sac à dos.
On repart sur une colonne. On s'enfonce dans les ténèbres en silence.
Une demie-heure plus tard, on atteint la ligne de crête dont parlait Le Brun. C'est plus comme une colline boisée. Le pont est en contrebas, à moins de trois-cent mètres. Dès qu'on l'a en visuel, la colonne s'arrête, et on se rassemble tous.
-Ok, objectif en vue. On applique le plan.
Chacun connaît parfaitement sa mission et sait ce qu'il y a à faire.
Le Brun, chef du commando, accompagné de Greg et de Phil, fait partie de l'équipe sabotage et neutralisation. C'est eux qui ont les explosifs capables de faire sauter trois fois ce pont. Titi et moi, on est l'équipe d'appui. Quelques dizaines de mètres derrière l'équipe de sabotage, c'est nous qui devons avoiner le groin des mecs d'en face en cas de coup dur, pour que l'équipe de tête puisse se replier. Vinny avec son SVD, Orsini avec sa PKM, Nasser et Ricky sont respectivement en couverture et en recueil. Ils resteront sur la colline, avec les sacs et le matériel trop encombrant qu'on aura laissé là haut pour descendre léger. Chargés de nous couvrir si on engage les mecs de l'UCK et de nous ouvrir la voie pour le repli.
Je vire mon sac à dos et mon bonnet. On se repasse un coup de peinture sur la gueule. Je vérifie mon matos. La Kalach est approvisionnée et armée. Mon gilet de combat a ses douze chargeurs et ses quatre grenades. Tout le monde est fin prêt. J'bois une gorgée de flotte, et en avant.
On zieute le pont à l'aide des jumelles. Deux types sont installés derrière des sacs de sable, face à l'autre rive. Un troisième fait les cent pas à l'entrée du pont. Un peu plus loin en arrière, une petite baraque de bois. Éclairée. Sûrement ici qu'ils dorment.
Le Brun, Greg et Phil commencent à descendre lentement la colline. Suivis de Titi et moi.
On avance lentement, prenant le temps de regarder derrière chaque tronc d'arbre, chaque buisson. Le sol est peut-être miné. Peut-être ont-ils organisé des patrouilles dans les environs.
On arrive en bas de la colline, à l'orée du bois. Les nuages se dissipent, et la lune est pleine. C'est pas bon pour nous.
Va falloir arriver jusqu'au pont sans se faire repérer. On rampe, lentement, sans bruit, sans geste brusque, le long des cent mètres de découvert qui nous séparent de l'objectif. Arrivés là-bas, on se planque derrière deux gros caisses de bois abandonnées là.
La sentinelle fait sa ronde à cinquante mètres de nous. Les deux autres somnolent à moitié sur leurs chaises. Si on parvient à poser les charges sans les alerter, ça ira. Mais on pourra pas aller plus loin tant que ce type fera les cent pas juste devant notre gueule.
Le Brun se tourne vers son équipe. Titi et moi sommes déjà en position face aux ennemis, prêts à tirer en cas de pépin.
-Ok. Va falloir se débarrasser de c'mec. Greg.
-J'men charge.
-Phil, tu vas contourner par la rive et te foutre juste en dessous du pont. Ok ?
-Ça roule.
Phil part en rampant jusqu'au bord de la flotte un peu plus bas. Greg attend que la sentinelle ait le dos tourné.
Le garde nous tourne le dos. Greg doit agir maintenant, il sait qu'il aura pas beaucoup de temps. Tout en sortant son poignard, il se dirige doucement vers le milicien.
Il lui passe sa main sur la bouche et le poignarde plusieurs fois dans le dos. Le type remue un peu au début, mais se calme au bout de trois ou quatre coups. Greg revient vers nous en tirant le corps du mec.
Il a les yeux grands ouverts. Sa parka est pleine de sang. Greg aussi, d'ailleurs. Il essuie sa lame sur le macchabée.
-Il nous emmerdera plus.
-Ok, dit Le Brun, on y va. Red, Titi, vous nous appuyez.
Ils repartent tous les deux vers le pont. Phil les attend déjà en bas.
Je distingue les trois silhouettes en train de placer leurs pains de plastic et de préparer les détonateurs. Mais j'me concentre sur les mecs au poste de garde. Y'en a un qui regarde autours. Il a l'air de chercher son pote du regard. Merde. J'espère qu'il va pas repérer l'équipe de Le Brun.
Il se lève. Il scrute les environs. Fait chier, les autres peuvent pas le voir depuis le pont à cause de la structure métallique qui cache les sacs de sable. Ils vont se jeter droit dans la gueule du loup en revenant.
-Putain de merde, qu'est-ce qu'il fait ce connard ? Me demande Titi en prenant sa visée.
-J'sais pas, ça pue la mort. Attend avant de tirer.
Le mec commence à brailler le nom de son pote qui est en train de refroidir à nos pieds.
Il est à cent-cinquante mètres. A peine.
Son binôme se lève à son tour. Il prend son flingue. Il a l'air d'avoir vu un truc sur le pont. J'entends un coup de feu. Je sais pas d'où ça vient. Ni même qui a tiré. Mais j'envoie la soudure. Trois rafales vers le type d'en face qui se casse la gueule. Titi défouraille à son tour.
Le Brun, Greg et Phil reviennent du pont en courant.
-Vous avez pu foutre les explos ?
-Ouais, c'est bon ! Faut qu'on s'casse, ça pète dans deux minutes !
Plusieurs types sortent de la baraque à trois-cent mètres en face de nous. Ça commence à tirer depuis la colline. Les balles traçantes d'Orsini font mouche et viennent s'écraser au milieu des mecs qui se foutent à couvert en ripostant timidement. Faut qu'on en profite.
Je tire encore quelques cartouches et on se barre en courant en direction de la colline. On remonte en quatrième vitesse et on rejoint nos potes là-haut qui balancent tout ce qu'ils ont pour ralentir les emmanchés.
-Allez, mettez vos sacs, on décarre !
A ce moment là, une gerbe de lumière, suivie d'un son lourd et un immense fracas. Le pont a explosé et les flammes éclairent tout à deux-cent mètres à la ronde. Le grondement de l'explosion a fait trembler la terre sous nos pieds et le souffle fait bruisser les arbres comme un jour de tempête.
-Avec ça ils seront sonnés ! On dégage ! Hurle Le Brun.
Sac à dos, à dos. Et en avant comme en quarante. On s'enfonce dans les bois au pas de course, en direction du QG. Cette fois-ci les dix bornes, on les fera pas en trois heures.
04/12/12 à 20:08:31
J'aime franchement, c'est cool !
04/12/12 à 19:34:05
Assez intéressant, :sweet:
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