Red Brenn
Par : Conan
Genre : Polar , Action
Status : C'est compliqué
Note :
Chapitre 44
Publié le 27/08/13 à 01:14:23 par Conan
Il conduit, accompagné par la pluie nocturne. Des milliers de gouttes d'eau s'écrasent sur son pare-brise, et sont instantanément balayées d'un revers d'essuie-glace.
Comment va-t-il s'y prendre, une fois qu'il sera face à lui ? Vanderbeke n'est pour lui qu'une photo, un dossiers d'archives, des racontars d'indics. Mais aussi, et surtout, une colère. Une haine aveugle et transcendante. Comme si il lui fallait une raison valable pour justifier la mort d'une dizaine d'hommes, de tout ce qu'il lui restait d'amis, dans la croisade du Chevalier Blanc contre la crasse et la vermine qui rongent ce monde.
Ce soir, il va en finir avec le Hollandais, en même temps qu'avec sa croisade, avec la dernière raison valable pour laquelle il s'accroche à la vie depuis vingt ans.
C'est ici. La Cour des Miracles, la bien-nommée. Vanderbeke est debout devant les phares de la voiture. Retourné. Redig descend du véhicule.
« Vanderbeke ». Son voyage s'achète ici, dans ce bidonville écrasé par la nuit, la pluie, la crasse et le poids des morts, trop nombreux dans ce sinistre quartier. L'homme d'âge mûr aux cheveux gris et mi-long arrête de marcher.
L'eau a transformé son costume de soie blanc en un torchon grisâtre trempé jusqu'à la dernière fibre, collant à la peau de l'homme qui le porte. Après quelques secondes d'arrêt, il se retourne face à Red, dévoilant un visage plus fatigué, plus marqué, et plus bouffi que sur les photos de police.
-T'as pas perdu de temps pour me retrouver. Hein. Je suppose que c'est Karl qui t'as dit où j'étais. Alors ça va s'arrêter là, comme ça. Je vais finir comme lui, une balle dans la tête.
Il parle impeccablement le Français, malgré un accent Néerlandais assez prononcé, et dégage plus de charisme qu'auraient pu le laisser croire les photographies.
Le Colt 1911 qu'a laissé Meyer à Brenn est enserré par ses phalanges.
-Tu sembles boiter. Et il y a encore du sang sur ton jeans.
Red remonte le canon de l'arme vers le Hollandais.
-Pourquoi t'as été aussi loin ? Pour ça ? Pour cet avocat partouzard ?
-Frénant ? Frénant je m'en foutais comme de l'an quarante. Que ce soit toi qui le bute ou un autre, il aurait fini exactement de la même manière.
Brennan est déstabilisé. Son arme vacille.
-Mais... Mais pourquoi ?
-Tu sais pas pourquoi ? Alors tu ne sais rien. En réalité, tu ne sais même pas pourquoi tu veux me tuer.
Red baise le canon de son pistolet. Vanderbeke continue.
-Sais-tu seulement comment j'ai pu venir en France sans aucun problème, sans aucune casserole ?.. Vinyard et Roland, ça te dit quelque chose ? Leur place dans les rangs de la police les a bien aidés à se faire quelques contacts, aussi bien dans le milieu que chez les renseignement généraux. Je payais cher pour avoir droit à une nouvelle virginité dans un nouveau pays. Mais ils sont devenus gourmands. De plus en plus. Roland voulait tout arrêter, c'était un garçon posé mais il avait un gros soucis avec l'argent. Étonnant qu'il ait choisi ce métier d'ailleurs. Vinyard voulait toujours aller plus loin. Ça en devenait presque gênant.
-Des conneries... C'est des conneries.
-Ah ? Alors explique-moi pourquoi j'ai leur numéro dans mon répertoire ? Explique-moi aussi comment des types comme Le Brun ont pu travailler pour moi ?
Brenn redresse le canon de son arme vers Vanderbeke.
-Ta gueule ! Ferme ta putain de gueule !
-Pourquoi ? T’arrives pas à supporter la vérité, Brennan ? C'est quoi le problème !
Red tire une première fois au niveau du thorax. Vanderbeke a un mouvement de recul et porte sa main à son cœur. Le deuxième projectile traverse sa tête depuis le front jusqu'à l'arrière du crâne, qui explose et repeint de le mur de derrière d'une couleur sombre et suintante.
Le corps du Hollandais gît sur les pavés entre lesquels ruisselle un mélange de sang et d'eau.
Redig range son arme et vérifie le répertoire de sa victime. Un de ses contacts porte le nom de Vincent Vinyard. C'est le numéro de Vinny. Red est sur le point de l'appeler, puis se ravise, effaçant juste le contact du téléphone avant de le remettre là où il était.
Brennan rentre chez lui à pied, boitant, se vidant de son sang. Sa blessure au bras s'est rouverte, et le garrot n'a pas suffit à endiguer le flot de sang qui s'écoule de sa cuisse.
Trempé et exténué, il s'assied sur son canapé, dans son salon en foutoir. A bout de nerfs, à bout de souffle, à bout de vie, à bout de tout. Il sort le 11.43 de sa poche. Il reste une cartouche en chambre.
Il avale deux antidouleurs. Dommage qu'il n'y ait plus de whisky. Sa fin en aurait été plus supportable.
Il retire le cran de sûreté, porte le marteau de l'arme à l'arrière puis insère le canon dans sa bouche avant de se permettre de verser une petite larme.
Greg vient de s'asseoir en face de lui et fait un dernier clin d’œil.
Sa croisade est finie.
Comment va-t-il s'y prendre, une fois qu'il sera face à lui ? Vanderbeke n'est pour lui qu'une photo, un dossiers d'archives, des racontars d'indics. Mais aussi, et surtout, une colère. Une haine aveugle et transcendante. Comme si il lui fallait une raison valable pour justifier la mort d'une dizaine d'hommes, de tout ce qu'il lui restait d'amis, dans la croisade du Chevalier Blanc contre la crasse et la vermine qui rongent ce monde.
Ce soir, il va en finir avec le Hollandais, en même temps qu'avec sa croisade, avec la dernière raison valable pour laquelle il s'accroche à la vie depuis vingt ans.
C'est ici. La Cour des Miracles, la bien-nommée. Vanderbeke est debout devant les phares de la voiture. Retourné. Redig descend du véhicule.
« Vanderbeke ». Son voyage s'achète ici, dans ce bidonville écrasé par la nuit, la pluie, la crasse et le poids des morts, trop nombreux dans ce sinistre quartier. L'homme d'âge mûr aux cheveux gris et mi-long arrête de marcher.
L'eau a transformé son costume de soie blanc en un torchon grisâtre trempé jusqu'à la dernière fibre, collant à la peau de l'homme qui le porte. Après quelques secondes d'arrêt, il se retourne face à Red, dévoilant un visage plus fatigué, plus marqué, et plus bouffi que sur les photos de police.
-T'as pas perdu de temps pour me retrouver. Hein. Je suppose que c'est Karl qui t'as dit où j'étais. Alors ça va s'arrêter là, comme ça. Je vais finir comme lui, une balle dans la tête.
Il parle impeccablement le Français, malgré un accent Néerlandais assez prononcé, et dégage plus de charisme qu'auraient pu le laisser croire les photographies.
Le Colt 1911 qu'a laissé Meyer à Brenn est enserré par ses phalanges.
-Tu sembles boiter. Et il y a encore du sang sur ton jeans.
Red remonte le canon de l'arme vers le Hollandais.
-Pourquoi t'as été aussi loin ? Pour ça ? Pour cet avocat partouzard ?
-Frénant ? Frénant je m'en foutais comme de l'an quarante. Que ce soit toi qui le bute ou un autre, il aurait fini exactement de la même manière.
Brennan est déstabilisé. Son arme vacille.
-Mais... Mais pourquoi ?
-Tu sais pas pourquoi ? Alors tu ne sais rien. En réalité, tu ne sais même pas pourquoi tu veux me tuer.
Red baise le canon de son pistolet. Vanderbeke continue.
-Sais-tu seulement comment j'ai pu venir en France sans aucun problème, sans aucune casserole ?.. Vinyard et Roland, ça te dit quelque chose ? Leur place dans les rangs de la police les a bien aidés à se faire quelques contacts, aussi bien dans le milieu que chez les renseignement généraux. Je payais cher pour avoir droit à une nouvelle virginité dans un nouveau pays. Mais ils sont devenus gourmands. De plus en plus. Roland voulait tout arrêter, c'était un garçon posé mais il avait un gros soucis avec l'argent. Étonnant qu'il ait choisi ce métier d'ailleurs. Vinyard voulait toujours aller plus loin. Ça en devenait presque gênant.
-Des conneries... C'est des conneries.
-Ah ? Alors explique-moi pourquoi j'ai leur numéro dans mon répertoire ? Explique-moi aussi comment des types comme Le Brun ont pu travailler pour moi ?
Brenn redresse le canon de son arme vers Vanderbeke.
-Ta gueule ! Ferme ta putain de gueule !
-Pourquoi ? T’arrives pas à supporter la vérité, Brennan ? C'est quoi le problème !
Red tire une première fois au niveau du thorax. Vanderbeke a un mouvement de recul et porte sa main à son cœur. Le deuxième projectile traverse sa tête depuis le front jusqu'à l'arrière du crâne, qui explose et repeint de le mur de derrière d'une couleur sombre et suintante.
Le corps du Hollandais gît sur les pavés entre lesquels ruisselle un mélange de sang et d'eau.
Redig range son arme et vérifie le répertoire de sa victime. Un de ses contacts porte le nom de Vincent Vinyard. C'est le numéro de Vinny. Red est sur le point de l'appeler, puis se ravise, effaçant juste le contact du téléphone avant de le remettre là où il était.
Brennan rentre chez lui à pied, boitant, se vidant de son sang. Sa blessure au bras s'est rouverte, et le garrot n'a pas suffit à endiguer le flot de sang qui s'écoule de sa cuisse.
Trempé et exténué, il s'assied sur son canapé, dans son salon en foutoir. A bout de nerfs, à bout de souffle, à bout de vie, à bout de tout. Il sort le 11.43 de sa poche. Il reste une cartouche en chambre.
Il avale deux antidouleurs. Dommage qu'il n'y ait plus de whisky. Sa fin en aurait été plus supportable.
Il retire le cran de sûreté, porte le marteau de l'arme à l'arrière puis insère le canon dans sa bouche avant de se permettre de verser une petite larme.
Greg vient de s'asseoir en face de lui et fait un dernier clin d’œil.
Sa croisade est finie.
02/06/13 à 21:58:56
Bravo Conan, encore une fois tu nous aura fait voyager et créer un univers cohérent et sombre. C'est clair qu'avec ca, j'suis un peu plus fan de toi maintenant Sinon la fin en elle même, le passage avec le Hollandais est un peu court a mon goût, a part ca. rien a dire, du bon boulot.
Merci Conan et repos soldat Brennan.
02/06/13 à 19:26:11
La fic la plus énorme que j'ai suivi depuis les débuts de l'auteur. Une fin magnifique même si je pense qu'une visite chez Vinyard ce serait imposée ! :
02/06/13 à 18:44:00
Ca s'enchaîne très vite, un peu fouillis, mais qu'est-ce que c'est bien écrit..
Très noir, touchant, réel.. Un grand bravo!
Maintenant me reste plus qu'à me relire d'affilée la trilogie de Révolution et celui là
02/06/13 à 14:08:42
Excellent. Les trois derniers chapitres étaient poignants.. Dommage que cela se termine si vite.
Superbe texte, un brin décousu, mais au combien sombre et prenant.
Toujours aussi fan, et j'attends ton prochain texte avec impatience !
02/06/13 à 13:20:21
Très bonne fic, avec les clins d'oeil à "Révolution", génial !
J'ai eu parfois l'impression de me retrouver dans la série "Braquo", le flic/truand est très bien représenté :)
(3ème ligne, "dossier" sans "s" )
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