(tentative_pitoyable_numero_deux_de_pondre_une_suite_a_AE_)
Par : Pseudo supprimé
Genre : Inconnu
Status : C'est compliqué
Note :
Chapitre 3
Publié le 19/08/13 à 01:15:40 par Pseudo supprimé
Je me présentais sans cérémonie. On m'assigna le Pacific, lourd bombardier de chasse à la tôle tannée par les ans. Je marchai quelques minutes jusqu’au garage de l’engin, me renseignai sur les divers réparations qu’il avait dû subir après la sortie catastrophique que j'avais essuyé.
D'un seul regard, j'embrassais le noble appareil, monstrueuse machine qui sème la mort. Les plaques d’aciers polis par les heures de vols, la pluie, les chocs thermiques et les pressions en tous genres que je lui faisais subir. Comme à mon habitude, j'en fis le tour, passant la main gauche au flanc de l’avion de combat, rituel conjuratoire, avant de m’immiscer à l’intérieur. Gestes sûrs et méticuleux. dans les entrelacs d’un lourd treillis tissé, je m'harnachais sans cérémonie. Presser un bouton, voir s'ouvrir une trappe dissimulée sur le tableau de bord. J'attrapai son contenu, qui se résumait à un système de visée sur-amplifié et d’un casque neural. Le système de visée se composait de plusieurs lentilles de diamètres divers, légèrement bombées, et d’attaches en métal souple. Je l’ajustai à mon œil droit, l’attachai sur mon crâne, après quoi j'ajustais le casque neural qui se connecta seul à plusieurs port de sorties dissimulés dans le siège. Divers ordres et protocoles s'affichaient devant moi, je n'y accordais guère d'importance. Au lieu de cela, j'achevai un semblant de rituel en ajustant fermement les sangles, soupirait, et lançai le contact holographique avec le contrôleur aérien.
- Pacific zéro deux, Pacific zéro deux. Lancement du protocole de contact avec PC aérien Kobalky. Ici le capitaine Mac Mordan.
Un hologramme surgit à ma gauche, haut d’une vingtaine de centimètre et large d’à peine cinq.
- PC aérien Kobalky à Pacific zéro deux. Bonjour, Gregor.
- Check up ?
- R.A.S. Réparation effectué dans la normale. Pas de protocoles spéciaux à mettre en place. Décollage autorisé après vérifications standards.
J'engageai une batterie de test à partir de l’holo, et enclenchai une bonne dizaine de commutateurs sur le tableau de bord. Un vrombissement sourd et puissant fit tressaillir la structure d’acier du vaisseau, après quoi je refermai le cockpit d’un geste machinal.
- Pacific zéro deux à PC aérien Kobalky. Vérifications standards R.A.S. Moteurs en charges d’allumage normal. Demande pour décollage immédiat.
- Pc aérien Kobalky à Pacific zéro deux. Décollage autorisé. Bonne chance, capitaine.
- Entendu. Terminé.
La structure longiligne commença doucement à s’avancer sur le tarmac. Guidés par un des agents de piste, j'ajustai les derniers paramètres de vols.
- Pc aérien Kobalky à Pacific zéro deux. Décollage autorisé sous protocole Red-Shadow.
- Pacific zéro deux à Red-Shadow. Entendu.
Le contact radio fut rompu, j'enclenchai le moteur.
- I.A, protocole de lançage standard, lança t-il mollement l’I.A du vaisseau. Réglage de poussé initial à quatre cent dix neuf térawatts.
Je n’y prêtai aucune importance.J'enfonçai la poignée des gaz à fond et me laissai écraser par la pression. Plaqué dans le siège, je parvenais à bouger ses doigts sur les commandes de l’appareil au prix d’efforts vertigineux. Le visage crispé, je luttais contre l'impressionnante luminosité qui envahissait la région de Kobalky.
- I.A, pare-soleil ! Soufflai-je en desserrant difficilement les dents, alors que la structure vrombissait et craquait dangereusement.
- Le turbinage est actuellement de quatre vingt sept …
- On s'en fout ! Beuglai-je..
Une obscurité tiède envahit le cockpit. Doucement, la puissante force qui appuyait sur chaque parcelle de mon corps décrut. Plongé dans le ciel, solitaire communiant du Soleil et du silence, je savourais ces ultimes instants où, réduit à un simple acte, ma conscience s’ouvrait au monde pur et désertique qui s’étalait autour de moi. La quiétude absolue de ce front de guerre était surréaliste. Comment la mort pouvait-elle sévir dix kilomètres en-dessous ?
Le bombardier filait à présent au-delà de la vitesse du son. La calme qui m'emplissait ne faisait que se renforcer à mesure que l'objectif se rapprochait. Je plongeais doucement son appareil vers la surface de la Caspienne afin de limiter sa signature radar, et en ressentais un sentiment de plénitude rare.
La cible était une banlieue d’Astrakhan, cité russe anonyme avant le conflit qui à présent pouvait se targuer de devenir une hypothétique Stalingrad. L’enlisement des forces armées plombaient les deux rivaux, et justifiaient les bombardements quotidiens de ses banlieues aux immeubles gris et ternes datant de l’ère soviétique.
Lorsque je quittais enfin la surface irisée de la mer pour s’engager vers les terres, j'eu une pensée pour les hommes qui tenteraient de me contacter, en vain.
- I.A, coupure du signal radio et passage en mode furtif.
La vitesse de progression de l’avion décéléra assez brusquement pour que j'en ressente les effets. Les angles de tissus comprimèrent quelques secondes mon torse, j'en retirai un mélange de désagrément et de joie. Enfin, j'y arrivais.
La longue ligne grise de la banlieue m'apparu doucement . Je crispai son index droit sur une targette disposé sous la commande de direction, et enclenchai le système de visée artificielle. Ma vision se stabilisa aussitôt.
Le calme relatif qui m'avait envahi de longues minutes se brisa net lorsque j'eusse en visuel deux transporteurs de la Confédération, piquant droit vers moi.
- Saskatchewan cinq à Pacific zéro deux, grésilla l’intercom. Veuillez vous détourner ou nous ouvrons le feu.
Je continuai, ignorant l’avertissement.
- Saskatchewan cinq à Pacific zéro deux. Seconde somation.
Rien ne me détournerait de mon objectif. Mon réel objectif.
- Saskatchewan cinq à Pacific zéro deux. Ultime sommation.
Bien que mécanique, la voix semblait empreinte d’une certaine résignation. Un cyborg. J'aurais à faire un cyborg. A cette pensée, J'accélérai violemment.
- Personne n’attrape un Mac Mordan vivant. Personne, murmurai-je.
Les premiers immeubles se dressaient sous le bombardier. J'activai la commande de largage des bombes, et reçut au même instant les premières salves ennemies.
L’avion fit une violente embardé, avant que le moteur ne crachote dangereusement et qu’il ne perde de la vitesse.
Cette fois, J'allais mourir. C’était une certitude.
Je sentis un sourire, naïf, barrer ma concentration.
La vitre avant du cockpit se fissura sous l’impact d’une décharge ionisée. Elle était prête à céder.
Il ne me restait plus que quelques secondes à vivre lorsque l’avion vrilla et piqua du nez, droit vers le sol. Mon corps réagit seul, et je ne pus que constater ma propre folie. Mes réflexes allaient me sauver.
La commande d’éjection répondit parfaitement. Le siège fut catapulté vers les cieux, me laissant surpris.
Surpris de voir la beauté extatique des cieux.
Surpris de l’explosion de l'appareil.
Surpris lorsque le souffle incendiaire de l’explosion arracha mes deux mains, mon bras droit et mes jambes.
J'hoquetai.
Le sol. Je le percutai violemment. Et je compris.
La douleur n’existait pas. Je voulus porter une main à mon visage , et constata froidement que deux moignons les avaient remplacés. Cautérisés par la chaleur des décharges, elles ne saignaient plus.
Mon regard se voilait, je prenais conscient que les sons me parvenaient étouffés.
Je soupirais, digne, rempli de cette satisfaction de ne plus vivre avec les troubles qui animaient mon esprit durant ces dernières semaines.
J'avais tort.
Un autre visage se pencha, sans expression. C’était un casque. Il me parlait, je ne le comprenais pas.Je sentis une main me retourner, m’installer sur des épaules tiédies par le soleil.
Ma conscience buttait sur la douleur. La seule certitude que j'avais, celle de mourir, venait d'être contredite.
Je n'en connaissais pas encore le prix.
D'un seul regard, j'embrassais le noble appareil, monstrueuse machine qui sème la mort. Les plaques d’aciers polis par les heures de vols, la pluie, les chocs thermiques et les pressions en tous genres que je lui faisais subir. Comme à mon habitude, j'en fis le tour, passant la main gauche au flanc de l’avion de combat, rituel conjuratoire, avant de m’immiscer à l’intérieur. Gestes sûrs et méticuleux. dans les entrelacs d’un lourd treillis tissé, je m'harnachais sans cérémonie. Presser un bouton, voir s'ouvrir une trappe dissimulée sur le tableau de bord. J'attrapai son contenu, qui se résumait à un système de visée sur-amplifié et d’un casque neural. Le système de visée se composait de plusieurs lentilles de diamètres divers, légèrement bombées, et d’attaches en métal souple. Je l’ajustai à mon œil droit, l’attachai sur mon crâne, après quoi j'ajustais le casque neural qui se connecta seul à plusieurs port de sorties dissimulés dans le siège. Divers ordres et protocoles s'affichaient devant moi, je n'y accordais guère d'importance. Au lieu de cela, j'achevai un semblant de rituel en ajustant fermement les sangles, soupirait, et lançai le contact holographique avec le contrôleur aérien.
- Pacific zéro deux, Pacific zéro deux. Lancement du protocole de contact avec PC aérien Kobalky. Ici le capitaine Mac Mordan.
Un hologramme surgit à ma gauche, haut d’une vingtaine de centimètre et large d’à peine cinq.
- PC aérien Kobalky à Pacific zéro deux. Bonjour, Gregor.
- Check up ?
- R.A.S. Réparation effectué dans la normale. Pas de protocoles spéciaux à mettre en place. Décollage autorisé après vérifications standards.
J'engageai une batterie de test à partir de l’holo, et enclenchai une bonne dizaine de commutateurs sur le tableau de bord. Un vrombissement sourd et puissant fit tressaillir la structure d’acier du vaisseau, après quoi je refermai le cockpit d’un geste machinal.
- Pacific zéro deux à PC aérien Kobalky. Vérifications standards R.A.S. Moteurs en charges d’allumage normal. Demande pour décollage immédiat.
- Pc aérien Kobalky à Pacific zéro deux. Décollage autorisé. Bonne chance, capitaine.
- Entendu. Terminé.
La structure longiligne commença doucement à s’avancer sur le tarmac. Guidés par un des agents de piste, j'ajustai les derniers paramètres de vols.
- Pc aérien Kobalky à Pacific zéro deux. Décollage autorisé sous protocole Red-Shadow.
- Pacific zéro deux à Red-Shadow. Entendu.
Le contact radio fut rompu, j'enclenchai le moteur.
- I.A, protocole de lançage standard, lança t-il mollement l’I.A du vaisseau. Réglage de poussé initial à quatre cent dix neuf térawatts.
Je n’y prêtai aucune importance.J'enfonçai la poignée des gaz à fond et me laissai écraser par la pression. Plaqué dans le siège, je parvenais à bouger ses doigts sur les commandes de l’appareil au prix d’efforts vertigineux. Le visage crispé, je luttais contre l'impressionnante luminosité qui envahissait la région de Kobalky.
- I.A, pare-soleil ! Soufflai-je en desserrant difficilement les dents, alors que la structure vrombissait et craquait dangereusement.
- Le turbinage est actuellement de quatre vingt sept …
- On s'en fout ! Beuglai-je..
Une obscurité tiède envahit le cockpit. Doucement, la puissante force qui appuyait sur chaque parcelle de mon corps décrut. Plongé dans le ciel, solitaire communiant du Soleil et du silence, je savourais ces ultimes instants où, réduit à un simple acte, ma conscience s’ouvrait au monde pur et désertique qui s’étalait autour de moi. La quiétude absolue de ce front de guerre était surréaliste. Comment la mort pouvait-elle sévir dix kilomètres en-dessous ?
Le bombardier filait à présent au-delà de la vitesse du son. La calme qui m'emplissait ne faisait que se renforcer à mesure que l'objectif se rapprochait. Je plongeais doucement son appareil vers la surface de la Caspienne afin de limiter sa signature radar, et en ressentais un sentiment de plénitude rare.
La cible était une banlieue d’Astrakhan, cité russe anonyme avant le conflit qui à présent pouvait se targuer de devenir une hypothétique Stalingrad. L’enlisement des forces armées plombaient les deux rivaux, et justifiaient les bombardements quotidiens de ses banlieues aux immeubles gris et ternes datant de l’ère soviétique.
Lorsque je quittais enfin la surface irisée de la mer pour s’engager vers les terres, j'eu une pensée pour les hommes qui tenteraient de me contacter, en vain.
- I.A, coupure du signal radio et passage en mode furtif.
La vitesse de progression de l’avion décéléra assez brusquement pour que j'en ressente les effets. Les angles de tissus comprimèrent quelques secondes mon torse, j'en retirai un mélange de désagrément et de joie. Enfin, j'y arrivais.
La longue ligne grise de la banlieue m'apparu doucement . Je crispai son index droit sur une targette disposé sous la commande de direction, et enclenchai le système de visée artificielle. Ma vision se stabilisa aussitôt.
Le calme relatif qui m'avait envahi de longues minutes se brisa net lorsque j'eusse en visuel deux transporteurs de la Confédération, piquant droit vers moi.
- Saskatchewan cinq à Pacific zéro deux, grésilla l’intercom. Veuillez vous détourner ou nous ouvrons le feu.
Je continuai, ignorant l’avertissement.
- Saskatchewan cinq à Pacific zéro deux. Seconde somation.
Rien ne me détournerait de mon objectif. Mon réel objectif.
- Saskatchewan cinq à Pacific zéro deux. Ultime sommation.
Bien que mécanique, la voix semblait empreinte d’une certaine résignation. Un cyborg. J'aurais à faire un cyborg. A cette pensée, J'accélérai violemment.
- Personne n’attrape un Mac Mordan vivant. Personne, murmurai-je.
Les premiers immeubles se dressaient sous le bombardier. J'activai la commande de largage des bombes, et reçut au même instant les premières salves ennemies.
L’avion fit une violente embardé, avant que le moteur ne crachote dangereusement et qu’il ne perde de la vitesse.
Cette fois, J'allais mourir. C’était une certitude.
Je sentis un sourire, naïf, barrer ma concentration.
La vitre avant du cockpit se fissura sous l’impact d’une décharge ionisée. Elle était prête à céder.
Il ne me restait plus que quelques secondes à vivre lorsque l’avion vrilla et piqua du nez, droit vers le sol. Mon corps réagit seul, et je ne pus que constater ma propre folie. Mes réflexes allaient me sauver.
La commande d’éjection répondit parfaitement. Le siège fut catapulté vers les cieux, me laissant surpris.
Surpris de voir la beauté extatique des cieux.
Surpris de l’explosion de l'appareil.
Surpris lorsque le souffle incendiaire de l’explosion arracha mes deux mains, mon bras droit et mes jambes.
J'hoquetai.
Le sol. Je le percutai violemment. Et je compris.
La douleur n’existait pas. Je voulus porter une main à mon visage , et constata froidement que deux moignons les avaient remplacés. Cautérisés par la chaleur des décharges, elles ne saignaient plus.
Mon regard se voilait, je prenais conscient que les sons me parvenaient étouffés.
Je soupirais, digne, rempli de cette satisfaction de ne plus vivre avec les troubles qui animaient mon esprit durant ces dernières semaines.
J'avais tort.
Un autre visage se pencha, sans expression. C’était un casque. Il me parlait, je ne le comprenais pas.Je sentis une main me retourner, m’installer sur des épaules tiédies par le soleil.
Ma conscience buttait sur la douleur. La seule certitude que j'avais, celle de mourir, venait d'être contredite.
Je n'en connaissais pas encore le prix.
Vous devez être connecté pour poster un commentaire