La semaine suivante, commence d'intenses révisions. Justine et moi rentrons chacun de notre côté. Nous avons décidé d'éviter de nous voir pour réviser le bac. On ne s'appelle qu'une demie-heure le soir avant de se coucher.

Sa voix me fait vibrer. Je me sens vivant. Elle me manque tant. Nos retrouvailles en seront encore plus forte. Le bac approche jour après jour. Mais ça ne me fait pas peur. Au contraire, j'attends ce jour avec impatience. Car cela voudra dire que je vais revoir Justine.

Je travaille jour après jour. Le planning est chargé, j'ai une matière à réviser par jour. Un programme entier à revoir en une journée. Je frise parfois l'over dose. Sature devant une montagne de connaissances, de dates, de frises et cartes à connaître. Mais savoir que j'entendrais Justine le soir me revitalise sans cesse. C'est mon adrénaline, ma drogue. Je me sens de nouveau invincible. Le monde semble s'offrir à moi.

J'aime.








L'unique personne que je vois pendant cette semaine de révision est Éd. On se rejoint à Amiens. Mon meilleur ami... Il va me manquer. J'en aurais fais des choses avec lui. Fous rires, vannes et défis absurdes. Ce garçon est génial. Une perle, un ami hors du commun. On sait pourtant que bientôt, on sera séparé par les études.

- Alors Jack ? Prêt pour le bac.
- Je m'y prépare de mon mieux.
- Tant mieux !
- Au fait le sapin ?
- Ma mère est ravie. Je lui ai d'abord dit que je l'avais acheté. Mais quand elle a voulu en acheter d'autres, j'ai du lui avouer qu'il venait du lycée. T'aurais vu sa tête !
- J'imagine bien la réaction. Bravo pour Charlotte au passage.
- Du gâteau. Je te l'avais dit. Et un bon coup par dessus le marché. Bon, je suis pas sûr qu'elle ait aimé ton passage dans la chambre. Mais rien que pour sa tête quant tu es rentré, c'était énorme. Enfin, la prochaine fois, je t'envoie un texto avant pour te prévenir.
- S'il y a une prochaine fois.
- Je me fais pas de soucis de ce côté là. Et toi avec Justine, tu m'as rien dit. Pourtant, elle a de ses fesses !
- T'emballe pas Don Juan ! Avec elle c'est magique. Je suis amoureux. Je prend pleinement conscience de ce mot.
- Je suis heureux pour toi ptit gars. Tu le mérites.
- Tu vas me manquer Éd.
- Toi aussi tu vas me manquer.











Le bac arrive enfin. Lundi matin. Temps humide, cortèges de terminales anxieux à l'idée de passer la philo. Révisions de dernière minutes, retrouvailles, pleurs, angoisse. Il y a de tout. Chacun se concentre à sa manière. Je ne trouve pas Justine. Je la cherche. Mais ne trouve pas.

Et puis soudain, elle apparaît. Son sourire me donne la force. J'entre dans la salle d'examen serein. Nous ne sommes pas dans la même. Tant pis...

Peut-on désirer sans souffrir ?

Oui !

La semaine continue. J'alterne entre épreuves et retrouvailles avec Justine. Tout se passe bien. Après l'économie, je l'emmène au cinéma. Nous allons voir Las Vegas 21. Je veux lui faire découvrir un acteur que j'aime beaucoup : Kevin Spacey.

Elle aime le film, moi aussi. Nous sommes heureux. La semaine se termine Jeudi. C'est rare une semaine qui se termine un jeudi. Il ne nous reste plus que l'oral à passer lundi.

Oral d'espagnol ! Courage, la fin est proche.

Le week-end passe lentement.

On se retrouve enfin lundi. On passe l'oral. Justine brille devant l'examinatrice. Moi je limite la casse.

C'est bon. Plus qu'à attendre le résultat. On va se promener en ville. Il fait beau. Je suis heureux, toujours et encore.

Vient le soir. Le moment de se quitter. Chacun va prendre un train diffèrent. Je pars le premier. J'aurais aimé que ce soit l'inverse.

Je l'embrasse sur le quai. Une larme à l'œil.

- On se revoit vite Justine ?
- Jack...
- Oui ?
- Demain je pars.
- Super ! Tu vas où ?
- Loin. Aux États-Unis. Pendant trois mois.

Je ne sais pas quoi répondre. Je ne vois pas quoi répondre. Mon coeur vient de lâcher. Chute libre.

- Jack. Tu dis rien ?
- Je t'aime Justine !
- Moi aussi.
- Mais on se quitte ?

Elle va ouvrir la bouche. Je ne la laisse pas faire. Je l'embrasse avec passion.

Le train va partir. Je l'embrasse toujours et saute au dernier moment dans le wagon. Je vois le train avancer et Justine disparaître peu à peu. S'effacer du paysage. J'ai le cœur qui se déchire de nouveau. Merde, je pleure comme un con. J'ai même pas une seule photo d'elle !











Je rentre chez moi. M'assoit dans un fauteuil, la tête entre les mains.

Seul...

Tout seul et j'ai le blues.




Justine...