Chapitre 2 – Le salon délaissé

C’était ce fameux Mercredi 1er Juillet 2009. La plus grosse soirée jamais organisée chez moi. Les deux premières avaient réuni une vingtaine de personnes, tout au plus, tandis qu’on en comptait cette fois entre 30 et 40. Comme d’habitude, j’avais tout préparé de sorte à ce qu’il ne manque aucun siège pour les invités : Des tabourets, le canapé, etc…

Les invités arrivèrent tour à tour : Marc, un pote guitariste, Ted, un mec qu’il m’a fait connaitre qui est super intelligent, limite surdoué, et Jacques, un musicien que j’ai connu par sa copine, Hélène, dont j’étais épris avant d’apprendre sa relation, furent les premiers. Etonnement, Hélène, que j’avais bien entendu aussi invité, n’accompagnait pas son copain. Elle devait sûrement venir avec d’autres gens… Suivirent les membres de mon groupe d’amis proches, à savoir Guy, le comique du groupe, Jonathan, le géant nolife, et Victor, le plus vieux du groupe. C’est ainsi que je remarquai à regret qu’aucun de ces deux groupes de potes n’allaient l’un vers l’autre pour faire connaissance. Ma soirée commençait un peu mal : Deux groupes d’introvertis qui s’évitent…

La chaleur était de mise. Ainsi, la salle que j’avais préparé pour accueillir tout le monde se vidait au fur et à mesure que de nouvelles têtes se montraient. Hélène arriva enfin, accompagnée de Coralie, une blondinette sportive, et de Clothilde, que je ne connaissais pas mais que les deux autres avaient voulu inviter à tout prix. Au rythme des arrivés, je distinguai deux grands groupes se former : Un dans mon jardin, l’autre devant chez moi. C’est comme ça que mon salon fut délaissé à cause de la chaleur d’été qui s’en émanait.

Deux de mes amis proches, Pierre et Melvin, se faisaient un câlin pour rigoler. Je décidai donc de me joindre à eux :love:

- Putain de gays ! Hurla Ken, un autre ami à moi. Vous abusez trop
- Bien ton ouverture d’esprit ? répliquai-je
- Heureusement que vous avez pas bu en plus… Ajouta t-il.
- Nan mais ça va pas la tête ?! S’exclama une fille que je ne connaissais pas.

Devant ma surprise, Pierre crut bon de préciser que c’était sa copine, puis qu’elle était du genre jalouse. Je la rencontrais enfin, j’en étais ravi, mais alors qu’on faisait plus ample connaissance, Pierre la mît à part.

- Franck, j’ai faim, t’as pas des pates ? Vint me demander Florie.
- Ah okay la meuf tu veux pas du McDo non plus ? Lança Guy
- Non je n’aime pas le McDo, et les pates c’est un des seuls trucs que j’arrive à supporter, avec la viande et le yaourt.
- 5 Fruits et légumes frais par jour sinon… Commença t-il.
- Non plus, le coupa-t-elle. Les fruits j’en mangeais pas quand j’étais petite du coup maintenant quand j’en mange ça me fait bizarre et je vomis
- Gore.
- Elle est chelou ta best, me chuchota Pierre.

Melvin récupéra son BMX et commença à faire n’importe quoi avec, comme un fou. Enfin… Il était fou, donc ça n’avait rien d’étonnant C’est à ce moment là que Mathilde arriva avec ses copines… Mathilde… Mathilde, c’était le genre de fille parfaite. Joyeuse, élégante, belle, toujours souriante. Mathilde avait un corps parfait : Elle était petite, avec des seins assez gros, pas non plus disproportionnés, mais bien ronds, à vue de nez du 85 D, et des courbes parfaites, plus précisément des hanches en S et des fesses bien rebondies, aucun surplus de gras ou que ce soit, un visage rayonnant de bonheur, avec des yeux souvent plissés par un sourire constant, des grosses joues aux pommettes roses lui donnant un air de bébé rempli de charme, et une voix féminine que je ne saurais décrire… Mathilde, je la trouvais belle depuis l’école primaire mais ne lui parlait que depuis son départ du lycée. C’était, selon ce que je connaissais d’elle et ce qu’on m’en a dit, une fille adorable.

- Ah, Mathilde ! Lançai-je en lui faisant la bise. Ca me fait plaisir de te voir.
- Moi aussi ! Tiens, fit-elle en me tendant une bouteille de vodka.
- Ah okay la seule bouteille de la soirée heureusement que j’ai dis à tout le monde d’en ramener
- Ah ouais nous on y a pensé t’as vu ! S’enthousiasma-t-elle pendant que je faisais la bise à ses copines.
- Vous pouvez poser vos affaires dans le salon, fis-je sans l’écouter en espérant remplir un peu la salle que j’avais prévu pour la soirée.

C’est vrai que j’avais tendance à ignorer un peu tout le monde, car cette soirée s’avérait compliquée. J’avais une chose à faire toutes les 30 secondes, si bien que je ne pus profiter pleinement de chaque invité. Mais loin de moi l’idée de trouver des excuses quant au fait que je n’ai apporté que très peu d’attention à Mathilde en particulier. J’étais très hésitant quant au fait d’entamer une relation avec elle et, même sans aller jusque là, je ne lui trouvais rien de bien spécial. Je n’étais pas du genre à me lancer comme ça au premier coup d’œil. Au risque de paraître très cliché ou de faire vieux jeu, je dirais tout simplement que le physique ne fait pas tout. Elle n’est pas non plus conne, ce n’est pas une salope non plus, mais disons qu’à ce moment je restais sur une vision très superficielle de sa personnalité. Je comptais sur le temps, et non sur mes efforts personnels, pour me démontrer que j’avais tort. Je voulais la connaitre sans aller vers elle, j’attendais que ça vienne d’elle ou que ça se fasse tout seul.

Melvin venait de chuter avec son vélo contre un trottoir. Malgré la souffrance, il semblait mort de rire. Sa copine Florence fonça sur lui pour l’engueuler.

- Mais Melvin, tu fais chier à faire le con tout le temps, tu vas te tuer un d’ses quatre !
- Mouahahahahaha ! Répondit-il simplement.
- Je rigole pas ! Continua Florence. Putain, mais tu saignes en plus ?!
- MOUAHAHAHAHAHA !!! Hurla Melvin en léchant son sang.
- Ah okay il est vraiment trop fou fit Guy.
- MMMMOOUUUUAAHAHAHAHAHAAAAAAA !!!!! Exagéra Melvin.

Florence finît par rigoler à son tour et l’embrassa. C’était elle qui avait proposé cette date pour la soirée, d’ailleurs. Par chance, cela arrangeait tout le monde. Bref, je les abandonnai pour trouver Mathilde. Malgré tout ce que je pensais de notre relation, j’avais envie de la voir, elle plus que les autres. Je commençai à traverser le salon en passant par la porte fenêtre de devant pour tomber sur Coralie qui pleurait sur le canapé.

- Bah… Coralie, qu’est ce qui va pas ? M’enquis-je.
- Rien, rien, t’en fais pas… Fit-elle en essuyant ses larmes.
- T’es sûr hein ? Faudrait pas que tu…
- Ah ah ah ah ! Oh bah tiens, la voila ! S’exclama Hélène en entrant dans la pièce avec Clothilde, revenant toutes deux du jardin.

Coralie ricana finalement avec ses deux amies sans leur montrer ni leur dire qu’elle venait juste de pleurer, comme pour leur cacher. Je me demandai si ça avait un quelconque rapport avec le fait que Melvin soit son ex… Cela m’aurait étonné étant donné que Coralie a un copain et que son histoire avec Melvin était terminée depuis longtemps. Mais cette piste n’était pas à négliger, d’autant que c’était la seule. Une fois de plus, mes réflexions intérieures furent interrompues, cette fois par Hélène :

- Alors, content de ta soirée ?
- Hein ? Ah, euh… Ouais, ça va, j’ai un peu l’temps de rien faire mais bon parvins-je à répondre.
- Oh ouais, c’est dommage !
- Et toi, tu t’amuses ? M’assurai-je
- Ouais ! Trop ! Franchement c’est trop bien, t’as bien fait d’organiser une soirée comme ça ^^
- Merci mais bon y’a un peu trop de monde quoi… Personne vient dans le salon, lawl.
- Moi j’aime bien, je fais plein de rencontres et tout ! Par contre ouais il fait trop chaud s’pour ça que tout le monde sort.
- Ouais… Au fait toi, c’est pas la première fois que tu revois ton mec depuis ton retour de vacances là ?
- Si si ^^
- Béh comment ça se fait que vous soyez si distants ?!
- Oh, j’sais pas, il est avec ses potes, moi avec mes copines quoi…
- Ah… Okay ( )

Hélène était une fille tout aussi adorable que Mathilde. Elle était bien plus jeune, avait d’ailleurs une apparence et une voix plus enfantine, mais elle était du genre grande et fine, du moins pour son âge, avec des fesses cambrées et une poitrine difficilement distinguable mais tout de même plus qu’existante. Elle était aussi dotée d’une personnalité géniale, entre la gentillesse, une charmante naïveté et une folie humoristique. Toujours souriante, fraiche et soucieuse de plaire ou de ne pas passer pour une folle (à ses risques et périls) ou pour une hypocrite, une ingrate et une mégère, elle m’intéressait pour l’instant bien plus que Mathilde. Or, j’avais quelque peu peur d’une certaine immaturité dont je n’étais guère sûr mais dont je me méfiais toutefois.

J’allais finalement dans le jardin retrouver le groupe de Mathilde et de ses copines.

- Et vous alors, vous passez une bonne soirée ? Interrogeai-je.
- Bah écoute, oui y’a aucun soucis, me répondit Mathilde. On a un peu monopolisé ma bouteille par contre, tu m’en veux pas ?
- Quoi ? Oh non ça, pas grave avec une bouteille on aurait pas été bien loin t’façon… Bref tu pars toi cet été ?
- Bah ouais là pendant 2 semaines après en fin Aout. Et toi ? Répondit-elle
- Moi pareil, dernière semaine d’Aout en camping avec Florie et tout, et j’voulais partir à Center Park avec des potes aussi mais ils sont pas motivés…
- Ah ouais c’est bien ça ! Dommage pour Center Park…
- Ouais =/ J’ai toujours envie d’y aller mais tout seul voila quoi… Je sais que mon frère des fois il y va genre juste une aprem vue que c’est tout près, mais voila quoi moi rien que ça faut que je motive les gens et ils veulent pas, c’est chiant à force…
- Ah j’avoue, bah écoute moi si tu veux j’suis dispo au mois d’Aout et j’kifferais bien y aller.
- Sérieux ?
- Bah ouais c’est trop bien Center Park !
- Bah écoute j’irais voir les réservations s’il reste des cotages et j’te tiens au courant alors !
- Okay ! ^^
- On aura cas se faire un Lundi au Vendredi, ou un Weekend comme tu le sens.
- J’préférerais un Lundi au Vendredi mais si y’a pas la place ou si tu veux pas j’me contenterais d’un Weekend ouais
- Okay bah moi aussi j’préfère rester 5 jours donc voila. J’te tiendrais au courant !

Voila comment je venais de sceller une grande partie de mon récit, mais celle-ci ne se concrétisera que bien plus tard… Le reste de la soirée s’est déroulé assez banalement. Ce fut une soirée pour voir du monde, grossiérement sans alcool, ce fut la plus grosse que je ne ferais jamais chez moi. Ouais, la prochaine fois, moins lourde quoi…