Chapitre 1 – L’histoire que je m'apprête à vous raconter

L'histoire que je m'apprête à vous raconter est à 75% nofake. Elle est nofake dans ses racines, dans son contexte et dans ses péripéties. Les 25% restants ne servent qu'à remplacer le nom des gens ayant inspirés les personnages par des noms fictifs, ou encore à affiner ce qui est réel, même si son statut original parait suffisamment intéressant pour être raconté, afin que le rendu final soit digne d'une fiction à la trame et à l'intrigue susceptibles de vous plaire... Je vous promets même de l’humour, pas très présente dans ce premier chapitre qui j’espère vous accrochera malgré tout, mais bien plus présente par la suite.

Tout débuta en ce Samedi 4 Juillet 2009, alors que je sortais à peine de la douche pour rejoindre ma chambre et m'habiller. Mon téléphone retentît au rythme de la très familière musique de Justice : Newjack. Je décrochai rapidement, toujours dans mon peignoir, à me sécher les cheveux.

- Allo ?
- Allo Franck ? Demanda mon interlocuteur.
- Hey, Guy ! Reconnu-je.
- Ouais, hum j'arrive... Accéléra Guy.
- ... Mec euh... Il est 20h, j'ai envie d'te dire ! Rétorquai-je après une courte pause.
- ... Et ?
- C'est à 21h que ça commence mec ! Précisai-je.
- Mais vas y mais j'me fais chieeeeeeeeer chez moi !!! Expliqua t-il.
- Bah go WoW, racl' proposai-je
- Mais go t'faire mettre, sacré nom d'une pipe en bois d'acajou ! Proposa t-il
- Bon, j'dois aller chercher l'Ogre et ses potes au lycée 'toutes façons, annonçai-je. Tu veux viendre ?
- Non j'ai pas envie... Me coupa t-il presque catégoriquement.
- Bon j't'attends et on y va ensemble. Le temps que je me prépare, viens dans, euh... 10min.
- Okay j'arrive, à tout de suite.
- Non ! Dans 10...

La sonorité de fin d'appel remplaça rapidement mon interlocuteur. Quelle racl'... En plus il joue à la souris ce noob Avant d’entrer dans une profonde réflexion en m’habillant, je laissai mon iTunes jouer un bon 42 de Coldplay. Guy, c’était un bon joueur de WoW, vous l’aurez compris.

Mais ce pourquoi nous nous préparions, l'évènement dont nous venions juste de parler au téléphone, n'avait aucun quelconque rapport avec WoW ou notre passion commune pour les jeux vidéos. Non, à l'opposé, il s'agissait en fait d’une très grosse soirée à laquelle nous nous apprêtions à participer. Une soirée pire qu'arrosée, mieux que névrosée, égale à ce qu'on pourrait qualifier de grosse débauche de drogués. Mais trêve d'hyperboles, disons simplement que cette fiesta organisée par ma meilleure amie n'est que la prolongation de sa série de fiestas des deux dernières années, regroupant en son sein une centaine de personnes que je connais pratiquement toutes... Plus on est de fous, plus on rit, dit on. Je détaillerai personnellement : Plus on est de fous se connaissant bien, plus on délire et passe du bon temps !

Finalement, attendez... Pour mieux comprendre, il faut remonter le temps, bien plus loin, et garnir quelques formalités... Je m'appelle Franck. Ces deux dernières années représentent une nouvelle ère de mon existence, m'ayant donné l’occasion de vivre les plus intenses évènements de toute ma vie... J'étais un asocial, renfermé sur moi-même, introverti, et je ne fréquentais le monde extérieur que dans de subtiles termes amicaux très occasionnels. En effet, je ne possédais qu'un petit groupe de potes qui avaient le même statut social que moi. Nous partagions les mêmes passions, nous nous amusions bien... Bref, ils étaient mes seuls amis, en dehors de quelques rares connaissances.

C'est pourquoi, il y a deux ans, j'ai décidé de passer à autre chose, de changer de vie... Mon objectif était simple : Je voulais me sociabiliser. La principale raison de cette décision, même si je l'assume encore difficilement aujourd'hui, du fait que je regrette d'avoir eu à faire de tels efforts pour atteindre cette finalité si simple pour quelqu’un de normal, était mon besoin obsessionnel de partager ma vie avec quelqu'un, de combler mon manque d'affection, de rendre une personne heureuse, bref, de sortir avec une fille... Mais outre cet objectif assez ridicule, dans le sens où au jour d'aujourd'hui j'ai pleinement conscience que ce genre d'attraits se forge sans qu'on ait à effectuer de telles manœuvres pour le pousser, j'éprouvais tout simplement l'envie de ne plus stresser en présence de gens que je ne connaissais pas, de ne plus subir aucun handicap social de n'importe quel type...

La première année, je me suis éloigné progressivement de mon propre groupe d'amis, heureusement sans y parvenir totalement (peut être parce que je ne le voulais pas vraiment) en remplaçant nos habituelles soirées geeks hebdomadaires par l'affligeante épreuve de me bouger jusqu'en soirée. A l'époque, ce n'était que condensé de durs labeurs puisque je n'avais aucune expérience même banale du contact humain primaire de par mon introversion passée. Pour me faire inviter dans ces sortes de BG IRL (), je reprenais contact avec de vieilles connaissances bien sympas qui, elles, n'eurent aucun problème à s'intégrer à la société, au monde, aux gens, qu'importe qui ils sont...

Mais ces évènements, de par leur existence occasionnelle et le peu de contact que je possédais avec le monde adolescent, se faisaient rares, très rares, trop rares... La fin de cette première année m'a permis de me rapprocher de ces quelques connaissances que je n’avais plus fréquenté depuis bien longtemps, au lieu de, comme je le voulais à la base, me rendre à l'aise en société grâce aux rencontres que je pensais qu'ils m'apporteraient... C'était sans compter sur Florie. En effet, elle faisait partie de ces rares connaissances que j'eus rencontré à l'époque du collège. Ce que j'ignorais encore, donc, il y a un an, c'est que Florie allait rapidement devenir ma meilleure amie...

En aparté, Florie était une chanteuse et une compositrice acoustique très émotive, quelque peu hippie en apparence, se faisant des amis partout malgré un manque d'assurance navrant.

Quoi qu'il en soit, c'est ainsi que s'enchaina la deuxième année. Ayant redoublé la classe de Seconde, l'année scolaire 2008-2009 représentait alors ma dernière année de lycée, en admettant obtenir le bac du premier coup... Elle se caractérisa par mon rapprochement avec Florie, organisatrice régulière de grosses soirées, ce qui m'a permis de rencontrer, dans le contexte du lycée, des gens de tout âge, tellement nombreux qu'il m'aurait été impossible d'assimiler la conséquente intégration sociale dans laquelle j'étais lancé sans même m'en rendre compte. De plus, la rencontre d'un camarade de classe m'a beaucoup apporté.

En effet, l'Ogre, de son vrai prénom Cyril, était du genre tout le temps de bonne humeur, à rigoler avec tout le monde, super sociable donc, gros drogué de la vie, adductif au shit, tout autant geek en terme de mangas, de drama et autres jeux musicaux (DDR, Guitard Hero, DJ Max, etc...) mais aussi et surtout membre d'un groupe d'amis soudés dont il ne cessait de louer les exploits. C'est lui qui m'a appris les valeurs sûres de l'amitié et qui m'a ouvert les yeux quant au groupe de potes dont je m'éloignais. C'est dès ce jour que je sus me contenter des amis que j'avais et leur apporter l'importance qu'ils méritaient. Je pris la décision de les embarquer avec moi dans ma sociabilité nouvelle, chose que je pensais facile à l'époque, mais qui s'avéra en fait un lourd fardeau de par leur manque de motivation individuel...

Enfin, malgré tout, le simple fait de fréquenter de plus en plus de gens sociaux au lycée a permis à certains membres de mon groupe d’amis de se sociabiliser quelque peu ou, du moins, de m’accompagner aux soirées de Florie, qui les invitait constamment à force de les voir avec moi… Guy comprit. C’est d’ailleurs avec lui que mon récit commence, puisque deux minutes après que je me sois habillé sur un rythme de Coldplay ayant laissé place au mythique Clair de Lune de Debussy, ce dernier frappa à ma porte, me coupant momentanément à mes réflexions. Nous devions aller chercher l’Ogre pour cette fameuse fête qui s’annonçait comme la seconde meilleure soirée de ma vie.

Toujours est il que, cette dernière année donc, enchainant les soirées, faisant de ma Terminale la meilleure expérience scolaire et (surtout) extrascolaire de toute ma vie, ma "cote" sociale (et non d'arène ) ne cessa d'augmenter au rythme des nombreuses soirées que j'enchainais et que, contre toute attente, je ne tardais donc pas à organiser moi même.

Oh, ben justement. À bien y réfléchir, mon histoire ne commence pas directement avec cette grandiose soirée du 4 Juillet. Même si celle ci s'annonçait comme la plus importante de ma vie de lycéen désormais révolue, il y eut comme une "introduction" à cet évènement, trois jours plus tôt, chez moi, alors que j'organisai ma propre troisième soirée à domicile...