Entre_deux_mondes_:_la_quete_d__une_vie
Par : Pseudo supprimé
Genre : Inconnu
Status : C'est compliqué
Note :
Chapitre 16
Publié le 19/08/13 à 01:11:33 par Pseudo supprimé
Nous nous mîmes à marcher ensemble, silencieusement, lui devant moi. C'était un homme, comme je l'avais précisé précédemment, au visage impassible, dur. Cheveux longs, habillé de vêtements usés, il ne venait pas de l'abbaye et n'était pas riche. Mais qu'importe son apparence, il m'avait sauvé de la mort et c'était le principal. Je marchais sur ses pas, mais ne savait d'où il venait et qui il était.
« Encore merci, je vous dois la vie monsieur.
-Dis-moi, que fait un jeune religieux comme toi, dans cette forêt, si loin de l'abbaye des moines d'Ughän, avec une lame souillée de sang entre les mains ?
-Et bien...je...j'ai quitté l'abbaye, précipitamment. »
Il avait visé juste, de par mon accoutrement et la coupe de mes cheveux, il ne faisait aucun doute que je venais de l'abbaye. Par contre...jamais je n'avais entendu parler de ce Ughän. Mais je m'en fichais, chamboulé comme j'étais, je me posais déjà suffisamment de questions.
« Qui êtes vous exactement ?
-Ta question n'a aucun sens.
-Alors, qu'est-ce que vous faites par ici ?
-Je me promenais, tout naturellement.
-Et vous habitez loin d'ici ?
-Oui. Et toi, puisque tu es si loin de l'abbaye, où comptes-tu aller ?
-Je ne sais pas. Partir loin.
-J'habite une vieille bâtisse, pas très loin de la lisière de cette forêt. Si tu veux, tu peux t'y reposer quelques heures, ma femme pourra s'occuper de tes blessures.
-Je ne sais pas, mais...je pense que je n'ai pas le choix.
-Alors parfait...heu....
-Gabriel, et vous ?
-Sébastian. »
On se fraya un chemin à travers les arbres, les buissons et les fougères hautes. Je ne sais pas jusqu'où je m'étais aventuré, mais il faisait sombre. Nous étions toujours en pleine mâtinée, mais comme la lumière ne parvenait presque pas jusqu'à nous, on aurait pu penser être le soir.
Au bout d'un certain temps passé à marcher sur les feuilles mortes et les racines d'arbres, un bruit de ruisseau se fit entendre. Nous passâmes derrière deux arbres aux branches épaisses et touffus, et vîmes qu'il fallait descendre une petite côte pour s'en approcher.
« Tu n'as aucun problème avec tes jambes, petit ?
-Non, pas un.
-Alors descendons, je suis assoiffé. »
Je descendis en sa compagnie, en me laissant glisser tout en essayant de ne pas tomber. Une fois arrivé plus bas, au bord du ruisseau, Sébastien s'en approcha, se baissa, puis y plongea sa gourde. Moi aussi, j'avais soif, faim également. Je m'approchai à mon tour et m'agenouillai près de l'eau. Je pris un peu du liquide dans le creux de mes mains, et en bus une gorgée. C'était...rafraîchissant. Je réitérai le geste jusqu'à étancher ma soif, puis nous traversâmes le ruisseau pour continuer à avancer. Mes jambes étaient mouillées, la sensation était désagréable, la terre et les épines de sapins s'y collaient.
Pour arriver au lieu voulu, nous mîmes plusieurs heures. A un certain moment, je me suis demandé ce que Sébastien avait été faire si loin de chez lui. Mais comme pour beaucoup d'autres questions, je cessais de ma la poser. De toute façon, pourquoi me tirailler l'esprit d'avantage ?
Nous étions en début de soirée, la lumière se faisait forte devant moi, je pénétrais dans une toute petite clairière, avec en son centre, une maison de taille raisonnable. Les murs étaient de pierres, le toit était en bois, de multiples morceaux de bois, empilés ou attachés. Cela contrastait avec le reste de la forêt. Ce lieu m'a tout de suite paru sympathique.
Je ne l'ai pas tout de suite vue, mais une fille, très jeune, à peu près de mon âge à cette époque là, était assise dans l'herbe, prêt de la maison. En nous voyant approcher, elle se releva brusquement, et se figea sur place.
« Papas, attends, je...
-Allons, ne fait pas une tête pareil, nous avons un invité, lui dit-il en lui tapotant la tête avec sa main. »
Il ne s'arrêta pas, moi non plus. Mon guide était presque entré dans la demeure, et pourtant la fille ne bougeait pas. Nos regards se croisèrent, j'y lu de la surprise, de l'incompréhension . Mais n'y faisant pas attention, je continuai à avancer. Sébastian ouvrit rapidement la porte d'entrée, découpée dans le bois, puis entra chez lui, moi aussi.
Je venais de pénétrer dans une sorte de salon. La pièce était rectangulaire, un cheminée était installé contre un mur, loin de l'entrée. Une chaise confortable était installée dans un coin de pièce, des cadres étaient accrochés aux mur, et une grande table entourée de multiples petites chaises de bois était posée au centre, prenant ainsi beaucoup de place.
« Edna ! De l'eau, de l'alcool et du linge propre ! Vite ! »
Suite à l'appel de Sébastian, une femme pénétra dans la pièce. Je n'en avait encore jamais vu, ou du moins pas en chair et en os. Quelques vitraux et peintures représentaient des personnes féminines à l'abbaye, mais aucunes femmes n'y étaient un jour entrées. Elle devait être âgée d'une trentaine d'années, elle avait attaché ses cheveux blonds en une grande queue de cheval. Son visage, bien qu'encore ravissant, laissait entrevoir sa fatigue. Elle fut surprise de me voir, m'examina en quelques secondes, et repartit aussi vite qu'elle était arrivée. Lorsqu'elle revînt, c'est avec du linge et des bouteilles entre les mains.
Sébastian tira une chaise de sous la grande table en me demanda de m'asseoir. Je posai mon épée sur le sol, puis m'installa. Il se pencha par dessus la table et saisit un couteau, qu'il pointa vers moi. A l'aide de la lame, il déchira le haut de ma bure, de façon à ce qu'elle tombe de mes épaules, sur ma taille.
« Tu es bien maigre Gabriel. Pas un gramme de muscle.
-Ne...ne vous souciez pas de cela.
-Tu as raison. Tes plaies, elles sont assez profondes. Les loups d'ici ont de longues griffes.
-Pourtant, je n'ai pas si mal que cela.
-Maigre, chétif, mais dur à cuire. »
La femme, Edna, déboucha une bouteille, puis imbiba un linge avec son contenu. Elle s'approcha de moi et me dit pour m'avertir « Cela va piquer un peu. », puis appliqua la pièce de tissu sur mon dos. La douleur fut immédiate, une terrible sensation de brulure qui m'arracha quelques cris. Je me redressai sur la chaise, elle versa à nouveau l'alcool sur son chiffon, l'appliqua à un autre endroit, sur mon sein droit qui avait été méchamment touché par une des griffes de l'animal. Je me courbai sous la douleur, j'eus du mal à respirer. C'est à se demander si me faire manger par le loup n'aurait pas été moins douloureux.
La séance de torture dura de longues minutes. Après qu'Edna en eut fini avec l'alcool, elle passa à l'eau, pour nettoyer les tâche de sang sur ma peau. J'avais encore mal, mais beaucoup moins, le pire était passé. C'est le moment que choisit Sébastian pour me présenter quelques personnes.
« Les filles ! Venez ici ! »
Il les appela, elles arrivèrent aussitôt. Trois jeunes filles se stoppèrent devant lui, en prenant le soin de se tenir bien droites.
« Dîtes bonjour à notre invité, il se prénomme Gabriel. »
Elle se courbèrent toutes face à moi. Je me sentais gêné et impoli en restant assis devant elles. Malheureusement, Edna n'avait pas fini.
« Gabriel, je te présente mes filles : Céleste ; Eulalie ; Odeline. »
De toutes les trois, Odeline était sans aucun doute la plus âgée. De par son visage d'ange, ses cheveux bruns et se silhouette assez développée, je lui aurais donné quinze ans, peut-être même un peu plus. Elle portait une simple robe de toile , d'une couleur semblable à celle de la terre, tout comme ses deux autres soeurs. Céleste, elle, devait être la cadette. Ses cheveux étaient blonds, comme ceux de sa mère, et son visage tout aussi ravissant que celui de sa grande soeur. Sans trop me tromper, je peux dire qu'elle avait un âge à peu près égal au mien, soit environ douze ans. La dernière, Eulalie, ne restait pas en reste par rapport aux deux autres, ses cheveux blonds ondulaient sur ses épaules, et son visage était pourvu d'un petit nez...mignon. Elle n'était guère plus jeune que Céleste, mais cela faisait quand même d'elle la plus petite de la famille. Pour son âge, je lui donnais environ dix ans, voir onze, soit peu d'années de moins que moi.
Elles me regardaient toutes, moi je n'osais pas. J'étais timide, je n'avais jamais été entouré de personnes féminines. Comme précisé auparavant, je n'en avais jamais côtoyé. C'est drôle, à ce moment là, une nouvelle question s'est ajoutée à toutes les autres. Mais qu'avais-je fait de mon enfance ?
« Les filles, filez faire cuire la viande pour le diner ! Leur ordonna Sébastian, me coupant ainsi dans mes réflexions. »
Elles sont donc sorties de la pièce, comme de gentilles petites filles. Obéissantes, certes, mais peut-être un peu trop. Du peu que j'avais pu voir, cette famille avait l'air tranquille. Une femme serviable, des filles sages, un père aimable, le pilier central de la famille. Mais néanmoins, je ne me sentais pas à l'aise.
« Tu es sale, tu devrais te débarbouiller Gabriel, qu'en penses-tu ? Me demanda Edna.
-Je ne sais...je ne voudrais pas abuser de votre hospitalité.
-Pas du tout, ne te méprends pas, cela nous fait plaisir. Je te prépare du linge propre.
-Merci. Dis-je en me relevant, après avoir ramassé mon épée. »
Ils installèrent une grande bassine de métal emplit d'eau, dans le jardin, relativement loin de la maison, entre des buissons et trois arbres, afin que l'on ne m'importune pas. Des vêtements propres furent déposés sur l'herbe, ainsi qu'un linge pour me sécher et une éponge.
Une fois seul, je lâchai mon épée dans l'herbe, me déshabillai, puis entrai dans la bassine. L'eau m'arrivait aux mollets et la bassine était assez grande pour que je m'y asseye. Débout, je m'aspergeai d'eau et essayai d'enlever la crasse et la terre qui me tachaient la peau.
En y pensant, quelle aubaine. Être sauvé par un homme, en forêt, puis être accueilli chez lui. J'étais vraiment chanceux. Je me retrouvais même à me laver avec de l'eau propre. Bien sûr, je ne comptais pas rester indéfiniment. Il me fallait partir avant que la nuit ne tombe réellement. Mais pour aller où ? C'est vrai...c'était une bonne question.
« Ah ! Heu...toutes mes excuses...je... »
Je sursautai, quelqu'un venait de me surprendre. La jeune Eulalie s'était aventurée près des arbres, et m'avait surpris. Je m'assis rapidement dans la bassine, pour cacher mes parties masculines.
« Je suis désolée.
-Ou...oui, ce n'est pas grave. Si maintenant vous vouliez bien...
-Qu'est-ce que vous pensez de nous, de la vie ici ? »
Avait-elle fait semblant de me surprendre ?
« Et bien, vous m'avez l'air d'être une sympathique famille. Votre vie doit être calme, voir banale.
-Savez-vous comment achetons-nous la nourriture ?
-Évidemment, non. Nous sommes en pleine forêt, il n'y a rien d'autre ici.
-Nous marchons longtemps, sur de longues distances, et nous arrivons en ville, hors de la forêt.
-Bien, il y a donc une ville. Mais pour l'argent ?
-Pour l'argent...père...il nous fait faire des choses, avec les gens...des...
-Attendez ! Je...
-Parfois, la nuit, quand il boit, ou qu'il n'arrive pas à dormir, Père fait...des choses.
-Et, ces choses...il les faites avec vous ?
-Avec Odeline surtout. Plus avec Céleste depuis peu.
-Ce n'est pas l'image qu'il laisse paraître de lui.
-Les adultes ont plusieurs visages, ce sont des monstres.
-Les enfant aussi, parfois.
-Peut-être...
-Je suis navré tout ce qui vous arrive, mais je ne peux vous aider. Cela ne me regarde pas, et , mes problèmes eux-même, sont d'une réelle ampleur. »
Je la regardais droit dans les yeux, des yeux d'un bleu profond, et elle aussi. Aucun de nous ne faisait le moindre geste, seules nos lèvres bougeaient.
« Et vous, Gabriel, souhaitez-vous faire des choses avec moi, a votre tour ? »
Cette question avait été posée sur un ton doux, soutenu d'un regard morne, presque vide.
« Non.
-Peut-être n'êtes-vous pas comme les autres, après tout.
-Je l'espère.
-Gabriel...
-Oui ?
-Prie avec moi s'il te plait.
-Vous ne me vouvoyez plus ?
-Je t'en supplie.»
Quand elle me dit cela, les larmes perlèrent sur ses joues, souillant ainsi son beau visage. Je me sentais coupable de quelque chose, je n'aurais pu dire quoi.
Mon visage se reflétait dans l'eau. Ma tonsure, signe qui faisait de moi un moine. J'eus soudainement honte de cette infâme couronne sur mon crâne. Je n'avais pas réussi à me l'avouer depuis ma fuite de l'abbaye, mais je ne croyais plus en Dieu.
« Je suis navré, mais ce n'est pas Dieu qui te viendra en aide. Si tu as autant de problème, ce doit être parce qu'il t'a abandonné. »
Je n'avais pas dit cela pour lui remonter le morale, et ce n'est pas ce qui se passa. Ses larmes s'intensifièrent et furent doublées de sanglots. Elle fit quelques pas en arrière, puis finit par partir en pleurant, me laissant ainsi seul, à fixer l'eau qui me reflétait.
Je mis bien dix minutes à reprendre mes esprits. Le soleil commença à se coucher, je terminai rapidement mon toilettage. Je sortis lentement de la bassine, me séchai, puis la vidai en la renversant sur le sol. Je m'approchai ensuite des vêtements laissés par Edna ; un chainse de toile blanche, des braies de paysan bien trop grandes pour moi, ainsi qu'une paire de chaussure en cuire, aux semelles de bois. Cela me changeait de mon accoutrement monastique. J'ai ramassé mon épée, puis je l'ai glissée dans la ceinture de mes braies, avant d'attraper la bassine et de marcher vers la maison, où je déposai la bassine contre un mur avant d'entrer.
Sébastian était assis dans un coin de la pièce. C'était justement lui que je souhaitais voir. Non pas à cause d'Eulalie, non, pour une toute autre chose, plus personnelle.
« Sébastian ?
-Qui a-t-il Gabriel ?
-Serait-il possible de faire quelque chose pour mes cheveux ? »
Il me regarda un instant, l'air de ne pas comprendre, puis sourit.
« Je vois. Oui, ce doit être possible.
-Très bien.
-Sortons. »
Il attrapa un petit couteau et nous sortîmes à l'extérieur, devant la porte. Je me penchai un peu avant, il posa sa main gauche sur mon crâne et débuta le rasage avec son autre main. Son petit couteau était très aiguisé, et fort heureusement, pendant les longues minutes qu'a duré mon rasage, il ne me coupa pas. Plus mes cheveux chutaient, plus j'étais content. Je ne pouvais plus me permettre de porter la tonsure, pas après ce que j'avais fait.
Dès que Sébastian eut fini, je posai mes mains sur le dessus de mon crâne, pour le toucher, le palper. C'était froid, et...irrité. Mais peu m'importai, j'étais content.
« Je ne pense pas abuser de votre hospitalité plus longtemps, Sébastian. Lui dis-je en me tournant vers lui.
-Que dis tu ? Le diner va bientôt être servi, reste au moins cette nuit, tu pourras partir demain matin.
-Je...
-Ne soit pas bête, la forêt est dangereuse la nuit.
-très bien, c'est d'accord. Je vous remercie. »
J'entrai en sa compagnie, et comme il me l'avait dit, l'heure du dîner était arrivée. Je m'installai à table, en compagnie de toute la famille. Le repas débuta sans aucune prière et fut relativement bref. Je bus beaucoup, mais mangeai peu. Une fois que le repas fut fini, on me montra l'endroit où j'allais coucher. Petite pièce de forme rectangulaire pourvu d'une petite fenêtre à barreaux de bois, dans laquelle était installée une couche de paille. Sympathique. Une journée auparavant, j'aurais loué Dieu pour cela.
Fort heureusement, la journée était enfin terminée. Je pouvais enfin me reposer, pour partir en pleine forme le lendemain matin. Je retirai mon arme de ma ceinture, et la déposai à coté de moi, en m'allongeant sur la paille. La fatigue venait, mais le sommeil ne me prenait pas. Au bout d'une heure, j'étais toujours éveillé. Je ne me posais pas de questions, je connaissais le « pourquoi ». Si je ne parvenais pas à m'endormir, c'était à cause de la peur de revivre un cauchemar, si je m'endormais.
Fatigué, j'attrapai l'épée qui était à mes cotés et la portai au dessus de mon visage. Tant de malheur, à cause de cela ? Si elle n'était un moyen de défense dont je risquais avoir besoin en cas de problèmes, je l'aurais jetée dans la forêt. J'esquissai un discret, reposai l'arme à mes cotés, puis fermai mes yeux ; et le sommeil s'empara enfin de moi.
Ma nuit fut reposante, quoique courte. Ce ne fut pas la lueur du jour ou même un bruit qui me réveilla, non. Alors que mon esprit était en pleine inactivité, je sentis quelque chose entrer en contact avec mes lèvres. Inexplicablement, je me réveillai en sursaut et empoignai instinctivement mon arme récemment acquise.
La chambre était éclairée par le clair de lune. A coté de ma couche, se tenait Sébastian, nu, le sexe tendu. A voir son visage, mon soudain éveil l'avait surpris. C'est surement pour cela que j'avais eu le temps d'attraper mon arme.
« Qu'est-ce qui vous prend ? Lui demandais-je, paniqué.
-Gabriel, tu te trompes, je ne te veux pas de mal.
-Vous avez perdu la tête ?
-Je t'ai accueilli, tu vas bien m'accorder quelques petites faveurs ? Me dit-il, en avançant vers moi.
-Reculez ! Lui ordonnais-je, en pointant ma lame vers lui.
Il n'était pas armé, mais s'approchait quand même. J'étais paralysé par la peur, et lui, si proche qu'il pouvait m'attaquer. Son poing percuta mon visage, je tombai à la renverse, mon arme m'échappa des mains. Il se baissa et essaya de me monter dessus, de me chevaucher. Je ne le laissai pas faire, mon pied s'écrasa sur ses parties génitales.
« Petite ordure ! Cria-t-il, hors de lui, en attrapant mon arme traînante sur le sol. »
Sébastian la prit dans sa main droite, et, aussitôt, cessa tout mouvement pendant quatre bonnes secondes. Lorsqu'il bougea à nouveau, ce fut pour ce tenir la tête avec sa main gauche, et crier. Il tomba à la renverse, face contre terre, sans lâcher l'épée. Ses cris se changèrent en hurlements. Puis sa main droite se mit à fumer, et ses hurlements cessèrent. Il était mort, à quelques centimètres de moi. Je me mis à genoux à ses cotés, le sang commença à s'échapper des multiples orifices de son crâne. C''était l'épée qui lui avait fait cela, j'en étais certain. J'hésitai un moment à la reprendre, par peur du danger, mais malgré cela, je finis par la lui arracher des doigts.
La porte de la chambre s'ouvrit soudainement, le reste de la famille avait été alerté par les cris de Sébastian. Ce qu'elles virent, un jeune garçon au crâne rasé, agenouillé à coté du corps de l'homme de la maison, baignant dans son sang.
Je n'attendis pas leur réaction, je me levai et partis en courant, sans manquer de les bousculer. Je traversai le salon et sortis précipitamment, sans demander mon reste. C'était le milieu de la nuit, la lune m'éclairait, moi et tout ce qui m'entourait, mais pourtant, j'étais sûr de ne rien y voir sous les arbres.
Désorienté, je me stoppai prêt de la maison, pour décider de la direction à prendre pour ma fuite. Profitant de ma pause, quelque chose m'agrippa le bras. Je me retournai sur-le-champs, ce n'était qu'Eulalie.
« Gabriel, qu'est-il arrivé avec Père ?
-Je...je ne veux pas en parler.
-Mais...il est mort, nous sommes seules à présent, se plaignis-t-elle, en s'agrippant plus fort à moi.
-Écoute, je suis désolé. Je ne peux absolument rien faire pour vous aider.
-Alors emmène-moi avec toi !
-Non.
-Je t'en supplie...
-Lâche-moi ! »
Je la repoussai et me mis à m'enfoncer une nouvelle fois dans la forêt, la laissant, elle et les autres, à leur triste sort. Encore une fois, je me retrouvais à courir, sans autre but que fuir, sans endroit où aller, sans même me rendre compte que quelqu'un marchait sur mes pas.
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