Le prince de lumière
Par : darkthrak
Genre : Fantastique , Action
Status : C'est compliqué
Note :
Chapitre 15
Publié le 24/09/12 à 22:55:42 par darkthrak
Il sentit le vent souffler sur ses écailles. Il frissonna de plaisir car la douce fraîcheur l'enivra.
Aunareth se trouvait sur une colline des grandes plaines de Drazgoor. Il fixait l'horizon sans véritable but. Ses yeux vagabondaient de lieux en lieux. Même si Drazgoor avait été construite près de la montagne de Rivlak jusqu'à être liée à elle, devant, se trouvait des plaines complètement désertes où ne se trouvait pas âme qui vive. Il ne restait plus que les cadavres des wyverns déchues, mortes lors des assauts répétés qui ont eu lieu pendant les deux semaines qui ont suivi la première bataille de Drazgoor.
En effet, les wyverns n'avaient pas été découragé par les victoires des nains et elles avaient continué d'attaquer la cité. Aunareth n'en avait pas cru ses oreilles quand Grivrath le lui avait dit mais cela faisait réellement deux semaines qu'ils attendaient un signe des elfes. Pour Aunareth, cela avait été une éternité.
Quand il avait dit au messager de délivrer un message de la part de Derlyas, il avait cru que cela ferait réagir les elfes plus rapidement. Mais d'après Grivrath, la coutume des elfes est de se réunir en un grand conseil pour décider d'entrer ou non dans une guerre qui les concerneraient alors tous. Aunareth n'avait jamais été réellement patient mais ces derniers n'arrangeaient rien du tout.
Le problème n'était pas qu'ils les insultaient ou qu'ils leur répondaient avec mépris. Le problème était que les elfes les ignoraient totalement. Le seul contact qu'ils avaient eu avec cette race était un jeune elfe qui était apparu devant les portes de la ville, une semaine auparavant, en pleine nuit pendant qu'Aunareth dormait. Personne ne l'avait vu arriver, pas même les sentinelles. Pourtant quand Aunareth le vit, le jeune elfe était habillé d'une armure d'argent d'une pureté inégalable et qui brillait de milles feux. La lumière sur sa cuirasse les avait tant ébloui qu'Aunareth s'était étonné de ne pas l'avoir vu malgré qu'il se reposait. Le jeune elfe ne s'était même pas préoccupé des nains et était passé en les ignorant tous sans exception. Il s'était approché des deux dragons et avait demandé d'une voix douce mais forte, celle d'un mâle.
- Lequel d'entre vous s'appelle Derlyas?
Aunareth s'était alors approché.
- Je ne suis pas Derlyas, mais en son honneur, je vous salue, avait répondu le dragon doré.
- Je ne tiens pas à recevoir vos salutations mais je les accepte, avait répondu l'elfe, polie. Accepteriez-vous de me conduire maintenant devant Derlyas?
- Je l'aurai bien voulu mais c'est avec peine que je dois vous annoncer son décès.
L'elfe ne parut pas s'émouvoir plus que de raison de cette nouvelle et il le regarda sans expression.
- Alors pourquoi avoir envoyé un message de sa part ? Demanda-t-il enfin.
- Parce que je suis magicien depuis peu, grâce à lui, et qu'il est entré en contact avec moi. Son esprit n'a pas été envoyé dans le néant comme les autres. Il est dans un plan entre les deux mondes et c'est ainsi qu'il peut me parler. J'ai besoin d'aide pour vaincre de terribles créatures et Derlyas m'a dit de m'adresser à vous.
- Nous ne répondons pas à l'appel d'un dragon parce qu'il le désire et parce qu'il connaît l'un des nôtres.
- Je sais mais c'est lui qui m'a parlé de votre peuple. Et il m'a dit aussi que vous lui aviez juré une dette éternelle après la bataille des Vrattghrad.
Le jeune elfe fut surpris pour la première fois et le fixa avec beaucoup plus d'attention.
Aunareth sourit. Cette bataille lui était totalement inconnue avant que Derlyas ne lui raconte l'histoire. Des assauts répétés du royaume des hommes de Drearon avaient acculé l'un des peuples des elfes de la région dans leurs contrées les plus vitales. Les humains, voraces de nouveaux territoires, avaient décidé de lancer un ultime assaut pour en finir une bonne fois pour toutes. Un jour avant la bataille, le seigneur des elfes Celilmar avait réuni ses plus proches conseillers pour décider de leurs derniers actes. Ils étaient désespérés et avaient déjà perdu tout espoir quand un dragon d'une couleur bleu mystique était venu devant le conseil, à leur plus grande surprise. Il s'était posé près de l'immense table de bois de chêne et avait observé les elfes.
Celilmar avait alors demandé.
-Qui êtes-vous jeune dragon pour venir ici, dans un lieu qui, bientôt, sera rouge du sang de mon peuple ?
-Mon nom n'a pas d'importance, avait répondu le dragon. Quant à ce lieu, j'en ai maintes fois entendu parler. On le dit magnifique les jours d'été, lorsque le soleil est haut dans le ciel. Mais aujourd'hui, je ne viens pas pour le visiter, je viens pour le protéger.
Les elfes avaient regardé le dragon comme on observe un esprit apparaître de milles lumières.
-Votre bonté vous honore Maître dragon. Cependant, il y a des dizaines de milliers d'humains à nos portes et nous ne sommes que quelques centaines. Il n'y a aucun moyen de nous sauver.
-Mon honneur serait sali si je devais accepter le bon vouloir d'un homme de Drearon, avait pesté le dragon. Accepterez-vous mon aide si je vous la proposais ?
-Si le dragon que vous êtes pouvait sauver mon peuple, je lui accorderais ma fidélité sans hésiter. J'accepte avec espoir.
Le dragon avait souri. Puis il était parti sans laisser de traces. Le lendemain, les elfes s'étaient préparés à leur dernier affrontement contre les hommes. Mais aucun ne vint. Les elfes apprirent quelques jours plus tard qu'un "monstrueux" dragon avait attaqué une forteresse de Drearon avec une puissance inimaginable. Les murs de pierre s'étaient effondrés comme la poussière dans le vent et le roi avait crut bon de laisser là ses guerres pour s'occuper de l'une de ses plus grandes bâtisses militaires. Le dragon ne revint jamais, mais aucun elfe n'oublia. La bataille fut ainsi nommée Vrattghrad qui signifie la bataille du soleil couchant, car leurs plus grands affrontements furent les angoisses de l'âme pendant la nuit, la veille de leur combat.
Le jeune elfe devant Aunareth reprit ensuite son attitude passive et poursuivit.
- Comment connaissez-vous cette bataille ?
- Je vous l'ai dit, je peux parler avec Derlyas et je vous demande de sa part de nous prêter main-forte en l'honneur de ce qu'il a accompli pour vous.
L'elfe le fixait encore et toujours sans interruption puis il répondit.
- Attendez mon retour, je vais m'entretenir avec mon roi et le conseil. Nous vous ferons part de notre décision.
Après ces paroles, il était reparti comme un fantôme et n'avait adressé la parole à personne d'autre. Il était déjà parti quand Orkan vint les rejoindre.
- Où est-il ? Avait demandé le nain. Où est l'elfe ?
- Il est parti, déclara Grivrath. Mais on m'aurait dit qu'il n'avait jamais existé, ça ne m'aurait pas plus étonné que ça ! Non mais tu as vu, Aunareth, comment il nous a tous ignoré ?! Heureusement que Derlyas était leur ami sinon je ne vois pas comment on aurait simplement pu leur adresser la parole ! De plus, il ne s'est même pas présenté.
- Attendez ! Le coupa Orkan. Vous voulez dire qu'il est déjà parti ?
- Oui, avait répondu Aunareth, il m'a parlé de Derlyas, puis comme une hallucination, il s'est évaporé.
Grivrath avait secoué la tête d'un air renfrogné.
Hum... j'espère que les autres elfes que je verrai seront plus loquaces sinon, ça m'étonnerait que je les aime autant que Derlyas.
- Alors il est parti comme ça sans ne serait-ce que s'annoncer ? Répéta Orkan avec un air contrarié.
- Oui ! S'écria Aunareth avec agacement. Mais combien de fois je devrai vous le dire ?!
- Quel insulte ! Quel irrespect ! Je ne sais pas ce qui me retient d'aller chez les elfes et de balancer un tonneau d'alcool sur un arbre pour y foutre le feu !
Grivrath avait rit.
- Je ne donne qu'un avis subjectif, mais je dirais que c'est parce que tu as besoin d'eux.
- J'avais bien compris, merci !
Cela faisait maintenant une semaine que l'elfe était parti. Une semaine à attendre impatiemment un signe, un geste de la part du peuple sylvestre. Et maintenant, Aunareth était là, sur cette colline, sans n'avoir rien à faire, attendant probablement non pas les elfes mais le prochain assaut des wyverns.
- Visiblement, les elfes vous donnent plus de fil à retordre que les wyverns, observa Derlyas.
- C'est vrai, répondit Aunareth. Vous auriez pu nous choisir des alliés un peu plus vifs.
Derlyas était apparu soudainement, dans la seconde, mais cela ne l'avait même pas étonné. Depuis quelques jours, Derlyas avait découvert comment apparaître dans le monde d'Aunareth, un signe que ses recherches sur son retour parmi les vivants avançaient même si aucune autre personne, à part Aunareth, n'arrivait à le voir.
- Tiens, tu ne t'offusques plus de mes incessantes visites surprises? S'étonna Derlyas avec un rictus moqueur.
- J'étais égoïste, mon ami. Je n'avais pas compris que c'était ton seul moyen de voir le monde, même si le monde ne peut pas te voir. Excuse-moi.
- Tu progresses visiblement sur le chemin de la courtoisie, dit Derlyas sur un ton moqueur, mais en même temps, tu as dû te faire à l'idée que tu n'étais plus prince et que tu étais sur un même pied d'égalité avec tous les autres.
Aunareth le dévisagea avant de comprendre de quel prince il parlait. Il ne se rappelait même plus avoir été prince. Il était le prince de lumière, ça il le savait, mais ses souvenirs en tant que prince d'un royaume étaient si loin. Cela faisait si longtemps qu'il s'était enfui de son royaume. Il ne s'était même pas rendu compte que le trajet qu'il avait fait depuis le royaume de Varìannor l'avait conduit aux confins du monde connu devant les portes de Drakkengard elle-même. Maintenant qu'Aunareth y repensait, il se rendit compte qu'entre les recherches des traces de Sovrak, la fuite, les combats, le voyage jusqu'à Drazgoor, il avait oublié sa famille et sa sœur, Drésiala...
Il lui avait dit qu'il ne s'enfuyait pas pour disparaître mais pour retrouver l'assassin de leur père. Quelle idée, il avait pu se faire ! Il s'était bel et bien enfui, et pour sa sœur, il devait s'être évaporé quelque part. Elle devait sûrement l'avoir oublié depuis le temps. Il ne s'était jamais demandé comment elle allait, comment avançait sa vie, si Dremth était bon avec elle.
- Derlyas, vous faites rejaillir des souvenir d'un temps que j'ai complètement oublié, maugréa le jeun dragon.
- Je comprends, dit le dragon bleu. Cela ne doit pas être facile tous les jours.
- Ca va. Avez-vous eu le temps d'étudier ces démons pendant leurs assauts?
- Oui effectivement, et je dois dire que je ne sais vraiment pas quoi en penser.
- Que voulez-vous dire?
- Eh bien je ne veux pas t'ennuyer avec des termes techniques. Lorsque pour la première fois, les démons ont été chassés de notre monde, il y a des milliers d'années, chaque démon a été marqué par le portail qui les emmenait vers leur territoire de ténèbres et de flammes. Les anciens mages se sont alors réunis et ont ainsi jeté un puissant sortilège sur le portail, interdisant à quiconque portant cette marque de revenir dans notre monde.
- Et tous les démons ont été marqué ?
- Oui sans exception, même ceux-là, déclara Derlyas en montrant les cadavres de wyverns avec sa queue. Je vois leur marque sur leur corps. Tu ne la vois pas, mais en tant qu'esprit, j'arrive à voir ce sortilège qui agit sur les démons.
- Alors comment se fait-il que je les combatte, qu'il soit réel? Je ne combats pas de la poussière à ce que je sache.
- Non, les démons ont dû trouver un moyen d'entrer dans notre monde avec quelque chose, sûrement une énergie extérieure, mais pour englober la totalité des wyverns que l'on voit, cela doit être une source de puissance extraordinaire.
- Nous aurons tout le temps de la découvrir lorsque nous les aurons vaincu à...
Il s'arrêta et Derlyas disparut. Grivrath venait le rejoindre à grande vitesse. Il s'écria.
- Aunareth ! Les elfes sont arrivés !
Aunareth se trouvait sur une colline des grandes plaines de Drazgoor. Il fixait l'horizon sans véritable but. Ses yeux vagabondaient de lieux en lieux. Même si Drazgoor avait été construite près de la montagne de Rivlak jusqu'à être liée à elle, devant, se trouvait des plaines complètement désertes où ne se trouvait pas âme qui vive. Il ne restait plus que les cadavres des wyverns déchues, mortes lors des assauts répétés qui ont eu lieu pendant les deux semaines qui ont suivi la première bataille de Drazgoor.
En effet, les wyverns n'avaient pas été découragé par les victoires des nains et elles avaient continué d'attaquer la cité. Aunareth n'en avait pas cru ses oreilles quand Grivrath le lui avait dit mais cela faisait réellement deux semaines qu'ils attendaient un signe des elfes. Pour Aunareth, cela avait été une éternité.
Quand il avait dit au messager de délivrer un message de la part de Derlyas, il avait cru que cela ferait réagir les elfes plus rapidement. Mais d'après Grivrath, la coutume des elfes est de se réunir en un grand conseil pour décider d'entrer ou non dans une guerre qui les concerneraient alors tous. Aunareth n'avait jamais été réellement patient mais ces derniers n'arrangeaient rien du tout.
Le problème n'était pas qu'ils les insultaient ou qu'ils leur répondaient avec mépris. Le problème était que les elfes les ignoraient totalement. Le seul contact qu'ils avaient eu avec cette race était un jeune elfe qui était apparu devant les portes de la ville, une semaine auparavant, en pleine nuit pendant qu'Aunareth dormait. Personne ne l'avait vu arriver, pas même les sentinelles. Pourtant quand Aunareth le vit, le jeune elfe était habillé d'une armure d'argent d'une pureté inégalable et qui brillait de milles feux. La lumière sur sa cuirasse les avait tant ébloui qu'Aunareth s'était étonné de ne pas l'avoir vu malgré qu'il se reposait. Le jeune elfe ne s'était même pas préoccupé des nains et était passé en les ignorant tous sans exception. Il s'était approché des deux dragons et avait demandé d'une voix douce mais forte, celle d'un mâle.
- Lequel d'entre vous s'appelle Derlyas?
Aunareth s'était alors approché.
- Je ne suis pas Derlyas, mais en son honneur, je vous salue, avait répondu le dragon doré.
- Je ne tiens pas à recevoir vos salutations mais je les accepte, avait répondu l'elfe, polie. Accepteriez-vous de me conduire maintenant devant Derlyas?
- Je l'aurai bien voulu mais c'est avec peine que je dois vous annoncer son décès.
L'elfe ne parut pas s'émouvoir plus que de raison de cette nouvelle et il le regarda sans expression.
- Alors pourquoi avoir envoyé un message de sa part ? Demanda-t-il enfin.
- Parce que je suis magicien depuis peu, grâce à lui, et qu'il est entré en contact avec moi. Son esprit n'a pas été envoyé dans le néant comme les autres. Il est dans un plan entre les deux mondes et c'est ainsi qu'il peut me parler. J'ai besoin d'aide pour vaincre de terribles créatures et Derlyas m'a dit de m'adresser à vous.
- Nous ne répondons pas à l'appel d'un dragon parce qu'il le désire et parce qu'il connaît l'un des nôtres.
- Je sais mais c'est lui qui m'a parlé de votre peuple. Et il m'a dit aussi que vous lui aviez juré une dette éternelle après la bataille des Vrattghrad.
Le jeune elfe fut surpris pour la première fois et le fixa avec beaucoup plus d'attention.
Aunareth sourit. Cette bataille lui était totalement inconnue avant que Derlyas ne lui raconte l'histoire. Des assauts répétés du royaume des hommes de Drearon avaient acculé l'un des peuples des elfes de la région dans leurs contrées les plus vitales. Les humains, voraces de nouveaux territoires, avaient décidé de lancer un ultime assaut pour en finir une bonne fois pour toutes. Un jour avant la bataille, le seigneur des elfes Celilmar avait réuni ses plus proches conseillers pour décider de leurs derniers actes. Ils étaient désespérés et avaient déjà perdu tout espoir quand un dragon d'une couleur bleu mystique était venu devant le conseil, à leur plus grande surprise. Il s'était posé près de l'immense table de bois de chêne et avait observé les elfes.
Celilmar avait alors demandé.
-Qui êtes-vous jeune dragon pour venir ici, dans un lieu qui, bientôt, sera rouge du sang de mon peuple ?
-Mon nom n'a pas d'importance, avait répondu le dragon. Quant à ce lieu, j'en ai maintes fois entendu parler. On le dit magnifique les jours d'été, lorsque le soleil est haut dans le ciel. Mais aujourd'hui, je ne viens pas pour le visiter, je viens pour le protéger.
Les elfes avaient regardé le dragon comme on observe un esprit apparaître de milles lumières.
-Votre bonté vous honore Maître dragon. Cependant, il y a des dizaines de milliers d'humains à nos portes et nous ne sommes que quelques centaines. Il n'y a aucun moyen de nous sauver.
-Mon honneur serait sali si je devais accepter le bon vouloir d'un homme de Drearon, avait pesté le dragon. Accepterez-vous mon aide si je vous la proposais ?
-Si le dragon que vous êtes pouvait sauver mon peuple, je lui accorderais ma fidélité sans hésiter. J'accepte avec espoir.
Le dragon avait souri. Puis il était parti sans laisser de traces. Le lendemain, les elfes s'étaient préparés à leur dernier affrontement contre les hommes. Mais aucun ne vint. Les elfes apprirent quelques jours plus tard qu'un "monstrueux" dragon avait attaqué une forteresse de Drearon avec une puissance inimaginable. Les murs de pierre s'étaient effondrés comme la poussière dans le vent et le roi avait crut bon de laisser là ses guerres pour s'occuper de l'une de ses plus grandes bâtisses militaires. Le dragon ne revint jamais, mais aucun elfe n'oublia. La bataille fut ainsi nommée Vrattghrad qui signifie la bataille du soleil couchant, car leurs plus grands affrontements furent les angoisses de l'âme pendant la nuit, la veille de leur combat.
Le jeune elfe devant Aunareth reprit ensuite son attitude passive et poursuivit.
- Comment connaissez-vous cette bataille ?
- Je vous l'ai dit, je peux parler avec Derlyas et je vous demande de sa part de nous prêter main-forte en l'honneur de ce qu'il a accompli pour vous.
L'elfe le fixait encore et toujours sans interruption puis il répondit.
- Attendez mon retour, je vais m'entretenir avec mon roi et le conseil. Nous vous ferons part de notre décision.
Après ces paroles, il était reparti comme un fantôme et n'avait adressé la parole à personne d'autre. Il était déjà parti quand Orkan vint les rejoindre.
- Où est-il ? Avait demandé le nain. Où est l'elfe ?
- Il est parti, déclara Grivrath. Mais on m'aurait dit qu'il n'avait jamais existé, ça ne m'aurait pas plus étonné que ça ! Non mais tu as vu, Aunareth, comment il nous a tous ignoré ?! Heureusement que Derlyas était leur ami sinon je ne vois pas comment on aurait simplement pu leur adresser la parole ! De plus, il ne s'est même pas présenté.
- Attendez ! Le coupa Orkan. Vous voulez dire qu'il est déjà parti ?
- Oui, avait répondu Aunareth, il m'a parlé de Derlyas, puis comme une hallucination, il s'est évaporé.
Grivrath avait secoué la tête d'un air renfrogné.
Hum... j'espère que les autres elfes que je verrai seront plus loquaces sinon, ça m'étonnerait que je les aime autant que Derlyas.
- Alors il est parti comme ça sans ne serait-ce que s'annoncer ? Répéta Orkan avec un air contrarié.
- Oui ! S'écria Aunareth avec agacement. Mais combien de fois je devrai vous le dire ?!
- Quel insulte ! Quel irrespect ! Je ne sais pas ce qui me retient d'aller chez les elfes et de balancer un tonneau d'alcool sur un arbre pour y foutre le feu !
Grivrath avait rit.
- Je ne donne qu'un avis subjectif, mais je dirais que c'est parce que tu as besoin d'eux.
- J'avais bien compris, merci !
Cela faisait maintenant une semaine que l'elfe était parti. Une semaine à attendre impatiemment un signe, un geste de la part du peuple sylvestre. Et maintenant, Aunareth était là, sur cette colline, sans n'avoir rien à faire, attendant probablement non pas les elfes mais le prochain assaut des wyverns.
- Visiblement, les elfes vous donnent plus de fil à retordre que les wyverns, observa Derlyas.
- C'est vrai, répondit Aunareth. Vous auriez pu nous choisir des alliés un peu plus vifs.
Derlyas était apparu soudainement, dans la seconde, mais cela ne l'avait même pas étonné. Depuis quelques jours, Derlyas avait découvert comment apparaître dans le monde d'Aunareth, un signe que ses recherches sur son retour parmi les vivants avançaient même si aucune autre personne, à part Aunareth, n'arrivait à le voir.
- Tiens, tu ne t'offusques plus de mes incessantes visites surprises? S'étonna Derlyas avec un rictus moqueur.
- J'étais égoïste, mon ami. Je n'avais pas compris que c'était ton seul moyen de voir le monde, même si le monde ne peut pas te voir. Excuse-moi.
- Tu progresses visiblement sur le chemin de la courtoisie, dit Derlyas sur un ton moqueur, mais en même temps, tu as dû te faire à l'idée que tu n'étais plus prince et que tu étais sur un même pied d'égalité avec tous les autres.
Aunareth le dévisagea avant de comprendre de quel prince il parlait. Il ne se rappelait même plus avoir été prince. Il était le prince de lumière, ça il le savait, mais ses souvenirs en tant que prince d'un royaume étaient si loin. Cela faisait si longtemps qu'il s'était enfui de son royaume. Il ne s'était même pas rendu compte que le trajet qu'il avait fait depuis le royaume de Varìannor l'avait conduit aux confins du monde connu devant les portes de Drakkengard elle-même. Maintenant qu'Aunareth y repensait, il se rendit compte qu'entre les recherches des traces de Sovrak, la fuite, les combats, le voyage jusqu'à Drazgoor, il avait oublié sa famille et sa sœur, Drésiala...
Il lui avait dit qu'il ne s'enfuyait pas pour disparaître mais pour retrouver l'assassin de leur père. Quelle idée, il avait pu se faire ! Il s'était bel et bien enfui, et pour sa sœur, il devait s'être évaporé quelque part. Elle devait sûrement l'avoir oublié depuis le temps. Il ne s'était jamais demandé comment elle allait, comment avançait sa vie, si Dremth était bon avec elle.
- Derlyas, vous faites rejaillir des souvenir d'un temps que j'ai complètement oublié, maugréa le jeun dragon.
- Je comprends, dit le dragon bleu. Cela ne doit pas être facile tous les jours.
- Ca va. Avez-vous eu le temps d'étudier ces démons pendant leurs assauts?
- Oui effectivement, et je dois dire que je ne sais vraiment pas quoi en penser.
- Que voulez-vous dire?
- Eh bien je ne veux pas t'ennuyer avec des termes techniques. Lorsque pour la première fois, les démons ont été chassés de notre monde, il y a des milliers d'années, chaque démon a été marqué par le portail qui les emmenait vers leur territoire de ténèbres et de flammes. Les anciens mages se sont alors réunis et ont ainsi jeté un puissant sortilège sur le portail, interdisant à quiconque portant cette marque de revenir dans notre monde.
- Et tous les démons ont été marqué ?
- Oui sans exception, même ceux-là, déclara Derlyas en montrant les cadavres de wyverns avec sa queue. Je vois leur marque sur leur corps. Tu ne la vois pas, mais en tant qu'esprit, j'arrive à voir ce sortilège qui agit sur les démons.
- Alors comment se fait-il que je les combatte, qu'il soit réel? Je ne combats pas de la poussière à ce que je sache.
- Non, les démons ont dû trouver un moyen d'entrer dans notre monde avec quelque chose, sûrement une énergie extérieure, mais pour englober la totalité des wyverns que l'on voit, cela doit être une source de puissance extraordinaire.
- Nous aurons tout le temps de la découvrir lorsque nous les aurons vaincu à...
Il s'arrêta et Derlyas disparut. Grivrath venait le rejoindre à grande vitesse. Il s'écria.
- Aunareth ! Les elfes sont arrivés !
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