Comment Chloé squatta ma vie...
Par : OminiousO
Genre : Sentimental
Status : Terminée
Note :
Chapitre 38
Paroxysmes
Publié le 04/01/13 à 13:14:17 par OminiousO
Je raccrochai mon téléphone et me préparai à agir comme jamais je ne l'avais fais auparavant. J'imaginais toutes les atrocités que je m'apprêtais à lui faire subir. Et pour la première fois depuis longtemps, j'avais cessé de réfléchir rationnellement. Il fallait que je sois prêt, mais l'heure n'était plus aux mots.
Alex resta ainsi, assis sous le porche de la maison de son amie qui ne revint pas de la nuit. Chaque minute de plus passée dans l'attente de son retour n'apporta que plus de trouble dans son esprit, sa détermination croissant encore et encore. Son esprit était décidé et l'aurait mené inéluctablement à cette fin.
Quelques jours passèrent, et les choses semblaient avoir repris leurs cours habituels.
Nous étions la veille de Noël et les lycéens sortaient du gymnase en ce début de soirée après leur dernier entraînement de Handball de l'année.
Comme à l'accoutumé, il ne restait plus dans les vestiaires que Matthieu, Damien et Etienne qui aimaient discuter avant de rentrer chez eux. Malgré leurs différends, Matthieu avait réintégré l'unité. Ils avaient passé une bonne demi-heure à ressasser leurs souvenirs de l'année passée sans même évoquer les évènements incluant Alex et Chloé...
Sur des rires et des félicitations, ils sortirent du gymnase et s'apprêtèrent à s'en aller. Etienne confia son sac à Damien avant de retourner à l'intérieur, aux toilettes. Alors qu'ils étaient tous les deux à l'extérieur, Matthieu sortit son portable et envoya un message.
Quelques secondes après, Alex sortit de sa voiture et se dirigea vers eux. Damien marcha dans sa direction et lui dit :
- Qu'est-ce que tu viens foutre ici petit con ?
- Je viens voir Etienne... Lui répondit-il calmement.
Alors que Damien s'apprêtait à le bousculer, Matthieu s'approcha derrière lui, le renversa, l'immobilisant au sol.
Alex passa devant eux, puis s'introduisit rapidement dans l'enceinte du gymnase. Il extirpa un bâton de colle de sa poche qu'il serra dans son poing et poussa la porte des toilettes.
Etienne était toujours devant l'urinoir quand il tourna la tête pour voir Alex. Ses yeux se figèrent d'incrédulité. Dans ce bref instant, il prit conscience de la trahison.
Au moment où Etienne ouvrit la bouche, Alex fondit sur lui. Le premier coup le toucha au front et l'envoya sur le côté. Il se ressaisit rapidement, réajustant son pantalon.
Il n'eut pas le temps de répliquer, le deuxième coup l'atteignit de plein fouet au visage. De même que le troisième, puis le quatrième.
Alors qu'il chancelait, Alex lâcha le bâton, puis le saisit par le col. Etienne le tenait également, mais reçut un violent coup dans l'estomac qui lui coupa le souffle. Toujours en l'étreignant fermement, Alex l'envoya la tête la première contre le mur. Il tomba au pied de celui-ci.
Alex le saisit alors, l'adossant contre le mur en le maintenant assis au sol.
Il le roua d'une dizaine de coups de poings en lâchant des cris de rage, reprenant son souffle entre chaque coup infligé. Quand il s'arrêta enfin, Etienne avait le visage tuméfié et du sang coulait sur son menton.
- OÙ EST-ELLE, DIS-MOI ?!!! hurla-t-il, fou furieux.
Il ne répondit pas. Alex lui heurta le crâne contre le mur, puis continua :
- OÙ EST-ELLE ?!!!
Alex se figea un instant. Etienne cracha du sang, puis se mit à rire de manière incontrôlée, comme pris de folie. Alors que son assaillant s'apprêtait à le frapper de nouveau, il leva sa main en direction de la porte.
Elle était là, se tenant juste derrière la porte. Elle les observait, sous le choc. Alex s'était calmé à sa vue.
...
- Chloé ?! Qu'est-ce que tu fais ici ?!
À peine eus-je le temps de me lever qu'elle était déjà partie. Qu'est-ce qu'elle faisait ici ? Peu importe, il fallait que je la rattrape.
Elle courait, je me mis à la poursuivre dans la nuit.
Je la poursuivais éperdument, sans faire attention à mon environnement. Le décor défilait sous mes yeux, je ne sentais pas la fatigue. Tout ce qui me préoccupait, c'était la distance qu'il y avait entre elle et moi, une longueur que je peinai à combler, malgré mon allure de course. Je lui demandais de s'arrêter mais elle ne tourna pas la tête.
Je ne sais pas combien de temps passa, mais nous arrivâmes jusqu'au grand lac qui était gelé. Elle sauta sur la glace sans même hésiter, et moi de même. Arrivée à la moitié, elle se figea, en me tournant le dos.
Arrivé pratiquement à son niveau, je sentis la glace craqueler sous mes pieds. Je ne pouvais pas faire un pas de plus.
- E... Ecoute-moi Chloé ! Ne pars pas s'il te plaît !
- ...
- Tu avais disparu et seul Etienne savait où tu étais ! Pourquoi tu t'enfuis ?! Je ne te veux pas de mal...
Elle se retourna, le teint blême. Son regard croisa le mien, elle me répondit :
- Tu as quelque chose à me dire Alex ?
- Chloé... Etienne nous a piégé. Avec Emilie et Matthieu, et ce depuis le début... Ne fuis plus, c'est fini !
- Alex, c'est toi qui fuis...
- Pourquoi tu dis ça... Je ne te comprends pas !
- Depuis le début, c'est toi qui fuis... Tu as été lâche.
- Mais de quoi tu parles ? Tu déconnes ?! Je viens de casser la gueule à Etienne pour te retrouver... Et c'est moi qui suis lâche ?!
Elle soupira et me regarda droit dans les yeux. Ses yeux se détournèrent de moi, puis elle continua:
- Souviens-toi... Tu te rappelles de cette première soirée à l'hôtel ? Je t'ai entendu parler au réceptionniste. Ce soir, tout aurait pu être différent pour nous deux, mais tu t'es enfui. Elle me regarda d'un air triste.
- Mais c'est de ta faute ! Je ne savais pas comment me comporter avec toi, après tout ce que tu as vécu, je pensais que tu n'étais pas prête... Ou quelque chose comme ça...
- Ensuite, tu es parti avec Emilie... Tu ne l'aimais même pas...
- Ce n'était pas ma faute... J'ai été manipulé !
- Tu vois ? Tu étais venu pour me dire quelque chose et tu te défiles encore...
- ...C'est des excuses que tu veux ? Je suis prêt à m'excuser !
La neige se mit soudainement à tomber... Nos premiers flocons de neige ensemble. Ses yeux étaient devenus brillants sous les lueurs de la Lune. Elle pleurait.
- Tu sais Alex... Malgré tout ça, je ne comprends pas pourquoi je tiens toujours à toi... Tu as tellement de défauts, mais tu es un garçon très spécial. Tu me regardais différemment. Peut-être n'était-ce que mon imagination, peut-être parce que je t'aime...
Mais maintenant, il est trop tard...
Je ne compris ce qu'elle voulut dire que lorsque j'entendis quelqu'un s'approcher de nous en courant. C'était Etienne, il était salement amoché et avait un couteau en main. Comment avait-il fait pour nous rattraper aussi vite ?
Je ne paniquai pas et gesticulai dans sa direction, tentant de le ramener à la raison. Rien n'y fit, il s'approchait dangereusement, les yeux injectés de folie meurtrière.
Il se rua vers moi, j'attendis le dernier moment pour l'éviter quand soudain la glace se brisa sous mes pieds, m'empêchant d'esquiver. Je reçus le coup dans le ventre. La glace céda complétement sous notre poids et nous disparûmes sous l'eau.
Je distinguai la silhouette de Chloé une dernière fois à travers la glace alors que je sombrais complètement. Et cette fois, pour de vrai...
...
- C'est encore trop tôt pour le savoir, tout dépendra de sa volonté...
- Tu m'entends Alex ! Tu vas t'en sortir, t'es un battant !
Je me réveillai en sursaut, le bruit de l'encéphalogramme trottait à côté. J'étais allongé sur un lit d'hôpital, seul dans une grande chambre. Je pris rapidement connaissance de mon environnement, à peine éclairé par la lumière des machines et des éclairages extérieurs. Ceux-ci étaient filtrés par les stores de la grande baie vitrée située face au pied du lit.
Je ne sentais plus mes jambes et ne parvins donc à me lever. Qu'est-ce qui s'était passé ? Depuis quand j'étais endormi ? J'appuyai sur le bouton d'appel. Une infirmière surgit alors dans la chambre, suivie d'un homme en uniforme. Un policier.
Elle me demanda si j'avais besoin de quoi que ce soit, je lui répondis que non. Elle me laissa seul avec l'agent.
Il me déclina rapidement son identité en montrant son badge, il faisait parti de la brigade criminelle.
Il commença à me poser des questions sur ce qui m'était arrivé il y a quelques heures.
Je ne mentis pas, lui racontant toute l'histoire en détail et en commençant par les évènements du gymnase. En expliquant qu'il s'agissait d'un différend personnel. Il notait tout minutieusement sans me blâmer pour ce que j'avais fait. Il devait y avoir quelque chose de plus grave derrière tout ça.
- Et cette jeune femme dont tu parles. Elle ressemblait à quoi ?
- Hé bien, elle doit mesurer entre 1m65 et 70, des cheveux châtains avec des reflets roux, des yeux verts... Elle est assez mince aussi... Elle a aussi un léger accent quand elle parle français, parce qu'elle est de nationalité étrangère. Elle est d'origine suédoise...
- D'accord... Je te remercie, ça correspond bien à la description.
Je fus soulagé, elle avait du plonger pour me sauver et appeler les secours...
- Vous l'avez retrouvé ? Elle va bien ?
Il me regarda d'un air navré, je ne comprenais pas pourquoi, c'est bien elle qui m'avait sauvé, non ?
- Je suis désolé de devoir te l'apprendre... Elle est morte.
Je ne saisis pas au début, c'était impossible, elle m'avait sauvé, je serais mort noyé sinon, c'est impossible !
- Ton amie est morte poignardée, on a retrouvé son corps près du tien. Elle a dû sauter à l'eau pour t'en sortir, toi et l'autre... Puis l'autre garçon l'aurait tué... avant de prendre la fuite. Le fait que tu sois tombé dans l'eau a dû ralentir l'hémorragie, elle n'a pas eu cette chance...
Je mis un moment avant de réaliser ce qu'il venait de me dire... Chloé... Morte ?
- Je ne vous crois pas...
- Je suis désolé...
- ...Vous pouvez me laisser seul un moment ? lui glissai-je, toujours en état de choc.
- Oui, j'irai attendre dans le hall que tu ailles mieux.
Il se leva, se dirigea vers la porte et puis se retourna.
- On le retrouvera, je te le promet... Ce furent ses mots, ce que je compris, je ne l'entendais plus.
Il sortit de la pièce en fermant derrière lui.
Je ramenai les draps vers mes lèvres et me mis à crier, j'étais fou de colère mais en même temps je ne le croyais qu'à moitié, ça ne pouvait pas être vrai. Du moins, j'essayais de m'en persuader. Lorsque je pus me résoudre à le croire, la colère fit place au chagrin, je me mis à pleurer amèrement. Je sanglotais si fort que j'en avais mal...
Chloé... Elle était morte par ma faute. Si seulement je ne l'avais pas entraîné cette nuit là. Si seulement j'avais eu le courage de tout lui avouer plus tôt, rien de tout cela ne serait arrivé. Du chagrin... des regrets... je m'endormis quelques heures plus tard, toujours en pleurs... et complètement dévasté.
...
Le jour suivant fut morne, d'autres policiers passèrent pour me poser des questions. Personne d'autre ne semblait au courant de ce qui s'était passé, pas même mes proches... Ils me demandèrent qui était mon responsable légal, je leur donnai le nom de mon père, mais ils ne parvinrent pas à le contacter.
Je passai les journées qui suivirent à fixer l'horizon à travers la fenêtre. À repenser et à imaginer ce qu'aurait pu être ma vie avec celle que je venais de perdre... Je me mis aussi à penser à sa vie, et à imaginer la tournure que celle-ci aurait prise si elle ne m'avait pas rencontré. Elle avait des rêves, une ambition... Chloé... J'avais gâché sa vie, et tué celle que j'aimais plus que tout...
À la vue de ma condition, une infirmière alluma la télé pour moi. Qu'est-ce que j'en avais à foutre des informations ? Je n'y prêtais pas attention, zappant de chaîne en chaîne... Quand j'eus l'esprit un peu plus clair, un détail ne put échapper à mon attention. J'augmentai le son.
Sur les chaînes nationales, les informations qui passaient me rappelaient quelque chose, je les avais déjà vu, il y a longtemps auparavant.
J'appelai quelqu'un pour venir régler le problème. Quelques secondes après, une femme fit irruption dans la pièce.
- Vous êtes bien celui qui a un problème d'oreiller jeune homme ? Me demanda la dame.
- Euh... Non, j'ai un problème de télévision.
Elle était partie aussi vite qu'elle était arrivée. Peu après, l'image de la télé devint statique puis s'enneigea.
Quelque chose ne tournait pas rond ici. Cette femme, je l'avais déjà vu. Oui, c'était la secrétaire du bureau administratif. Je l'avais rencontré mon premier jour de rentrée. Je me souviens d'elle. Elle m'avait demandé si j'étais en S1, la classe de Chloé... Nous n'étions pas dans la même classe, comment se fait-il alors que...
Une autre infirmière ouvra la porte en m'annonçant que j'avais de la visite.
Mon invité portait un sweat-shirt à capuche qui cachait son visage. Il prit une chaise, la posa face à mon lit puis s'assit face à moi. Je ne voyais toujours pas son visage.
- Bonjour Alex... Dit-il en retirant sa capuche.
...
- Qu'est-ce que tu fais là Etienne ?
Alex resta ainsi, assis sous le porche de la maison de son amie qui ne revint pas de la nuit. Chaque minute de plus passée dans l'attente de son retour n'apporta que plus de trouble dans son esprit, sa détermination croissant encore et encore. Son esprit était décidé et l'aurait mené inéluctablement à cette fin.
Quelques jours passèrent, et les choses semblaient avoir repris leurs cours habituels.
Nous étions la veille de Noël et les lycéens sortaient du gymnase en ce début de soirée après leur dernier entraînement de Handball de l'année.
Comme à l'accoutumé, il ne restait plus dans les vestiaires que Matthieu, Damien et Etienne qui aimaient discuter avant de rentrer chez eux. Malgré leurs différends, Matthieu avait réintégré l'unité. Ils avaient passé une bonne demi-heure à ressasser leurs souvenirs de l'année passée sans même évoquer les évènements incluant Alex et Chloé...
Sur des rires et des félicitations, ils sortirent du gymnase et s'apprêtèrent à s'en aller. Etienne confia son sac à Damien avant de retourner à l'intérieur, aux toilettes. Alors qu'ils étaient tous les deux à l'extérieur, Matthieu sortit son portable et envoya un message.
Quelques secondes après, Alex sortit de sa voiture et se dirigea vers eux. Damien marcha dans sa direction et lui dit :
- Qu'est-ce que tu viens foutre ici petit con ?
- Je viens voir Etienne... Lui répondit-il calmement.
Alors que Damien s'apprêtait à le bousculer, Matthieu s'approcha derrière lui, le renversa, l'immobilisant au sol.
Alex passa devant eux, puis s'introduisit rapidement dans l'enceinte du gymnase. Il extirpa un bâton de colle de sa poche qu'il serra dans son poing et poussa la porte des toilettes.
Etienne était toujours devant l'urinoir quand il tourna la tête pour voir Alex. Ses yeux se figèrent d'incrédulité. Dans ce bref instant, il prit conscience de la trahison.
Au moment où Etienne ouvrit la bouche, Alex fondit sur lui. Le premier coup le toucha au front et l'envoya sur le côté. Il se ressaisit rapidement, réajustant son pantalon.
Il n'eut pas le temps de répliquer, le deuxième coup l'atteignit de plein fouet au visage. De même que le troisième, puis le quatrième.
Alors qu'il chancelait, Alex lâcha le bâton, puis le saisit par le col. Etienne le tenait également, mais reçut un violent coup dans l'estomac qui lui coupa le souffle. Toujours en l'étreignant fermement, Alex l'envoya la tête la première contre le mur. Il tomba au pied de celui-ci.
Alex le saisit alors, l'adossant contre le mur en le maintenant assis au sol.
Il le roua d'une dizaine de coups de poings en lâchant des cris de rage, reprenant son souffle entre chaque coup infligé. Quand il s'arrêta enfin, Etienne avait le visage tuméfié et du sang coulait sur son menton.
- OÙ EST-ELLE, DIS-MOI ?!!! hurla-t-il, fou furieux.
Il ne répondit pas. Alex lui heurta le crâne contre le mur, puis continua :
- OÙ EST-ELLE ?!!!
Alex se figea un instant. Etienne cracha du sang, puis se mit à rire de manière incontrôlée, comme pris de folie. Alors que son assaillant s'apprêtait à le frapper de nouveau, il leva sa main en direction de la porte.
Elle était là, se tenant juste derrière la porte. Elle les observait, sous le choc. Alex s'était calmé à sa vue.
...
- Chloé ?! Qu'est-ce que tu fais ici ?!
À peine eus-je le temps de me lever qu'elle était déjà partie. Qu'est-ce qu'elle faisait ici ? Peu importe, il fallait que je la rattrape.
Elle courait, je me mis à la poursuivre dans la nuit.
Je la poursuivais éperdument, sans faire attention à mon environnement. Le décor défilait sous mes yeux, je ne sentais pas la fatigue. Tout ce qui me préoccupait, c'était la distance qu'il y avait entre elle et moi, une longueur que je peinai à combler, malgré mon allure de course. Je lui demandais de s'arrêter mais elle ne tourna pas la tête.
Je ne sais pas combien de temps passa, mais nous arrivâmes jusqu'au grand lac qui était gelé. Elle sauta sur la glace sans même hésiter, et moi de même. Arrivée à la moitié, elle se figea, en me tournant le dos.
Arrivé pratiquement à son niveau, je sentis la glace craqueler sous mes pieds. Je ne pouvais pas faire un pas de plus.
- E... Ecoute-moi Chloé ! Ne pars pas s'il te plaît !
- ...
- Tu avais disparu et seul Etienne savait où tu étais ! Pourquoi tu t'enfuis ?! Je ne te veux pas de mal...
Elle se retourna, le teint blême. Son regard croisa le mien, elle me répondit :
- Tu as quelque chose à me dire Alex ?
- Chloé... Etienne nous a piégé. Avec Emilie et Matthieu, et ce depuis le début... Ne fuis plus, c'est fini !
- Alex, c'est toi qui fuis...
- Pourquoi tu dis ça... Je ne te comprends pas !
- Depuis le début, c'est toi qui fuis... Tu as été lâche.
- Mais de quoi tu parles ? Tu déconnes ?! Je viens de casser la gueule à Etienne pour te retrouver... Et c'est moi qui suis lâche ?!
Elle soupira et me regarda droit dans les yeux. Ses yeux se détournèrent de moi, puis elle continua:
- Souviens-toi... Tu te rappelles de cette première soirée à l'hôtel ? Je t'ai entendu parler au réceptionniste. Ce soir, tout aurait pu être différent pour nous deux, mais tu t'es enfui. Elle me regarda d'un air triste.
- Mais c'est de ta faute ! Je ne savais pas comment me comporter avec toi, après tout ce que tu as vécu, je pensais que tu n'étais pas prête... Ou quelque chose comme ça...
- Ensuite, tu es parti avec Emilie... Tu ne l'aimais même pas...
- Ce n'était pas ma faute... J'ai été manipulé !
- Tu vois ? Tu étais venu pour me dire quelque chose et tu te défiles encore...
- ...C'est des excuses que tu veux ? Je suis prêt à m'excuser !
La neige se mit soudainement à tomber... Nos premiers flocons de neige ensemble. Ses yeux étaient devenus brillants sous les lueurs de la Lune. Elle pleurait.
- Tu sais Alex... Malgré tout ça, je ne comprends pas pourquoi je tiens toujours à toi... Tu as tellement de défauts, mais tu es un garçon très spécial. Tu me regardais différemment. Peut-être n'était-ce que mon imagination, peut-être parce que je t'aime...
Mais maintenant, il est trop tard...
Je ne compris ce qu'elle voulut dire que lorsque j'entendis quelqu'un s'approcher de nous en courant. C'était Etienne, il était salement amoché et avait un couteau en main. Comment avait-il fait pour nous rattraper aussi vite ?
Je ne paniquai pas et gesticulai dans sa direction, tentant de le ramener à la raison. Rien n'y fit, il s'approchait dangereusement, les yeux injectés de folie meurtrière.
Il se rua vers moi, j'attendis le dernier moment pour l'éviter quand soudain la glace se brisa sous mes pieds, m'empêchant d'esquiver. Je reçus le coup dans le ventre. La glace céda complétement sous notre poids et nous disparûmes sous l'eau.
Je distinguai la silhouette de Chloé une dernière fois à travers la glace alors que je sombrais complètement. Et cette fois, pour de vrai...
...
- C'est encore trop tôt pour le savoir, tout dépendra de sa volonté...
- Tu m'entends Alex ! Tu vas t'en sortir, t'es un battant !
Je me réveillai en sursaut, le bruit de l'encéphalogramme trottait à côté. J'étais allongé sur un lit d'hôpital, seul dans une grande chambre. Je pris rapidement connaissance de mon environnement, à peine éclairé par la lumière des machines et des éclairages extérieurs. Ceux-ci étaient filtrés par les stores de la grande baie vitrée située face au pied du lit.
Je ne sentais plus mes jambes et ne parvins donc à me lever. Qu'est-ce qui s'était passé ? Depuis quand j'étais endormi ? J'appuyai sur le bouton d'appel. Une infirmière surgit alors dans la chambre, suivie d'un homme en uniforme. Un policier.
Elle me demanda si j'avais besoin de quoi que ce soit, je lui répondis que non. Elle me laissa seul avec l'agent.
Il me déclina rapidement son identité en montrant son badge, il faisait parti de la brigade criminelle.
Il commença à me poser des questions sur ce qui m'était arrivé il y a quelques heures.
Je ne mentis pas, lui racontant toute l'histoire en détail et en commençant par les évènements du gymnase. En expliquant qu'il s'agissait d'un différend personnel. Il notait tout minutieusement sans me blâmer pour ce que j'avais fait. Il devait y avoir quelque chose de plus grave derrière tout ça.
- Et cette jeune femme dont tu parles. Elle ressemblait à quoi ?
- Hé bien, elle doit mesurer entre 1m65 et 70, des cheveux châtains avec des reflets roux, des yeux verts... Elle est assez mince aussi... Elle a aussi un léger accent quand elle parle français, parce qu'elle est de nationalité étrangère. Elle est d'origine suédoise...
- D'accord... Je te remercie, ça correspond bien à la description.
Je fus soulagé, elle avait du plonger pour me sauver et appeler les secours...
- Vous l'avez retrouvé ? Elle va bien ?
Il me regarda d'un air navré, je ne comprenais pas pourquoi, c'est bien elle qui m'avait sauvé, non ?
- Je suis désolé de devoir te l'apprendre... Elle est morte.
Je ne saisis pas au début, c'était impossible, elle m'avait sauvé, je serais mort noyé sinon, c'est impossible !
- Ton amie est morte poignardée, on a retrouvé son corps près du tien. Elle a dû sauter à l'eau pour t'en sortir, toi et l'autre... Puis l'autre garçon l'aurait tué... avant de prendre la fuite. Le fait que tu sois tombé dans l'eau a dû ralentir l'hémorragie, elle n'a pas eu cette chance...
Je mis un moment avant de réaliser ce qu'il venait de me dire... Chloé... Morte ?
- Je ne vous crois pas...
- Je suis désolé...
- ...Vous pouvez me laisser seul un moment ? lui glissai-je, toujours en état de choc.
- Oui, j'irai attendre dans le hall que tu ailles mieux.
Il se leva, se dirigea vers la porte et puis se retourna.
- On le retrouvera, je te le promet... Ce furent ses mots, ce que je compris, je ne l'entendais plus.
Il sortit de la pièce en fermant derrière lui.
Je ramenai les draps vers mes lèvres et me mis à crier, j'étais fou de colère mais en même temps je ne le croyais qu'à moitié, ça ne pouvait pas être vrai. Du moins, j'essayais de m'en persuader. Lorsque je pus me résoudre à le croire, la colère fit place au chagrin, je me mis à pleurer amèrement. Je sanglotais si fort que j'en avais mal...
Chloé... Elle était morte par ma faute. Si seulement je ne l'avais pas entraîné cette nuit là. Si seulement j'avais eu le courage de tout lui avouer plus tôt, rien de tout cela ne serait arrivé. Du chagrin... des regrets... je m'endormis quelques heures plus tard, toujours en pleurs... et complètement dévasté.
...
Le jour suivant fut morne, d'autres policiers passèrent pour me poser des questions. Personne d'autre ne semblait au courant de ce qui s'était passé, pas même mes proches... Ils me demandèrent qui était mon responsable légal, je leur donnai le nom de mon père, mais ils ne parvinrent pas à le contacter.
Je passai les journées qui suivirent à fixer l'horizon à travers la fenêtre. À repenser et à imaginer ce qu'aurait pu être ma vie avec celle que je venais de perdre... Je me mis aussi à penser à sa vie, et à imaginer la tournure que celle-ci aurait prise si elle ne m'avait pas rencontré. Elle avait des rêves, une ambition... Chloé... J'avais gâché sa vie, et tué celle que j'aimais plus que tout...
À la vue de ma condition, une infirmière alluma la télé pour moi. Qu'est-ce que j'en avais à foutre des informations ? Je n'y prêtais pas attention, zappant de chaîne en chaîne... Quand j'eus l'esprit un peu plus clair, un détail ne put échapper à mon attention. J'augmentai le son.
Sur les chaînes nationales, les informations qui passaient me rappelaient quelque chose, je les avais déjà vu, il y a longtemps auparavant.
J'appelai quelqu'un pour venir régler le problème. Quelques secondes après, une femme fit irruption dans la pièce.
- Vous êtes bien celui qui a un problème d'oreiller jeune homme ? Me demanda la dame.
- Euh... Non, j'ai un problème de télévision.
Elle était partie aussi vite qu'elle était arrivée. Peu après, l'image de la télé devint statique puis s'enneigea.
Quelque chose ne tournait pas rond ici. Cette femme, je l'avais déjà vu. Oui, c'était la secrétaire du bureau administratif. Je l'avais rencontré mon premier jour de rentrée. Je me souviens d'elle. Elle m'avait demandé si j'étais en S1, la classe de Chloé... Nous n'étions pas dans la même classe, comment se fait-il alors que...
Une autre infirmière ouvra la porte en m'annonçant que j'avais de la visite.
Mon invité portait un sweat-shirt à capuche qui cachait son visage. Il prit une chaise, la posa face à mon lit puis s'assit face à moi. Je ne voyais toujours pas son visage.
- Bonjour Alex... Dit-il en retirant sa capuche.
...
- Qu'est-ce que tu fais là Etienne ?
05/01/13 à 02:30:59
Bien le rêve pendant qu'il est dans le coma ?
04/01/13 à 21:52:52
Bon bon bon, la suite s'il vous plaît.
04/01/13 à 20:11:21
need swuite :o
04/01/13 à 17:43:46
Ça devient un peu chelou, mais continue
J'aime bien
04/01/13 à 14:04:43
Très bonne histoire continue comme ca!!! vite une suite
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