C’est l’histoire d’un petit bonhomme pas plus gros qu’un pouce, martyrisé parce qu’il est maigrichon et pas bien beau à regarder. Un rebut. Il se retrouve dans un énorme labyrinthe de montagne forestière où se dressent les bâtiments les plus insolites tels un lycée, gigantesque bloc de béton, ou un commissariat au beau milieu d’un mignon village de pierres jaunes. Le petit bonhomme a trouvé une bonne planque pour échapper à la haine de la populace : une tête de l’île de Pâques allongée et encastrée dans un roc, lui-même surplombant un petit village de pêcheurs et formant un rebord propice à la planque. Le petit bonhomme observe les pêcheurs de montagne, bien à l’abri derrière la paroi de roche, il est fasciné par l’activité intense du minuscule village, si fasciné qu’il se penche de plus en plus au-dessus de la paroi, pour mieux voir. Un jour, ça arrive : un pêcheur le repère, le pointe du doigt et aussitôt la haine envers le petit bonhomme persécuté se révèle et tous les habitants se mettent à pourchasser le pauvre homme pouce.

Terrifié, il s’enfuit de l’autre côté de la montagne et se retrouve sur une plateforme en pierre, courant en ligne droite le long de la majestueuse montagne. Sans réfléchir, notre petit bonhomme se jette à corps perdu sur la piste et court le plus vite possible. Jusqu’à ce qu’il tombe dans un trou béant s’ouvrant dans la plateforme. Il se retrouve alors sur une autre plateforme en contrebas. Sans pouvoir s’arrêter de courir, il saute par-dessus un autre trou puis se jette dans le suivant, espérant semer ses poursuivants. Tombé à nouveau sur une plateforme salvatrice, il court le plus vite possible et se jette finalement sur la droite, dans le vide. Les têtes des villageois émergent alors, tout en haut sur la première plateforme, et l’observe dans sa chute. Ils ont le sourire aux lèvres, ravis de s’être débarrassés de cette vermine maigrichonne. Mais le petit bonhomme avait prévu le coup et se rattrape d’une main sur le côté de la dernière plateforme, bien en dessous des précédentes. Il se hisse sur le plat de la roche. Il sait qu’il peut remonter jusqu’en haut par une habile escalade, il sait seulement que ce sera long.

Il se pend à deux piquets fichés dans la roche de la montagne puis se jette de côté pour attraper un lampadaire géant. Il entreprend alors la lente ascension le long du lampadaire. Mais c’est sans compter un hélicoptère qui vient tourner autour de lui, comme une mouche autour d’une crotte de chien. Le petit bonhomme ne se laisse pas démonter et continue de monter, lorsqu’une main ferme l’arrache à son lampadaire et le mène dans l’avion. Là, notre cher bonhomme se retrouve face au criminel le plus pervers et le plus talentueux de la planète : Sylva, le méchant de Skyfall. Terrassé par sa prestance et ému par l’aide que Sylva lui a offert, le petit maigrichon tombe immédiatement fou amoureux de cet homme cruel.

Arrivé dans la splendide demeure du criminel, s’apparentant à un temple grec, le petit bonhomme rencontre le chien de Sylva, une minuscule boule de poils blanche qui va devenir son meilleur ami. Le petit bonhomme coule alors des jours heureux sous la tutelle de Sylva mais peu à peu, le criminel se désintéresse de son protégé. Désespéré, le petit bonhomme cherche un moyen d’attirer l’attention de son dieu et élabore un rituel étrange : tous les matins, il se jette du haut du toit de la maison de Sylva. Il utilise toutes les techniques : le parapente, le parachute, le sac plastique, la toile de jute, les ailes d’Icare… Et chaque fois que sa chute se termine, sur le dur dallage de la cours, il attend que le chien de Sylva vienne panser ses blessures à coup de langue. Mais cela n’intéresse toujours pas Sylva.

Désespéré et en colère, le petit bonhomme décide de trahir Sylva et se rend au MI6. Détenteur de nombreuses informations, tous les agents sont pendus aux lèvres du maigrichon. Il apprend donc à l’équipe informatique du MI6 que Sylva est un grand amateur de philosophie. Tous les agents se ruent alors dans une salle informatique étrange et installe le petit bonhomme devant un écran tandis qu’ils prennent place devant leurs propres postes. Le maigrichon se retrouve alors face à un grand écran, pavé de menu et de petits carrés représentant des « pages », il a beau cliquer sur ces pages, rien ne se produit et personne ne lui explique rien. Il observe alors le curieux logiciel et le parcourt puis il comprend le système et le plan des agents. Le petit bonhomme clique alors sur « créer une page », un traitement de texte s’ouvre sur une page blanche et le maigrichon commence à écrire : « Platon et Nietzsche ont beaucoup aidé à la capture de… ». Ce qu’il écrit s’affiche sur un site internet de philosophie. Le plan est simple : Sylva étant un professionnel de l’informatique et un amateur de philosophie, il est évident qu’il visite ce genre de sites, le but du MI6 est de l’attirer sur le site rempli par le petit bonhomme pour coincer le dangereux criminel et le localiser. Le petit bonhomme continue d’écrire. Soudain, un onglet apparait, signalant la présence d’un visiteur.