Révolution!
Par : Conan
Genre : Action
Status : Terminée
Note :
Chapitre 27
Récupération
Publié le 25/04/11 à 20:21:21 par Conan
Assis sur un matelas de fortune sur la place, je récupère peu à peu de tout ce que j'ai pris dans la gueule. Mes oreilles sifflent encore mais heureusement je n'ai aucune plaie ouverte importante. Je me lève pour laisser la place à un blessé plus gravement atteint que moi et marche en boitant jusqu'à la barricade nord.
Si tous les soldats participant à l'assaut ont foutu le camp, les tireurs embusqués sont toujours planqués un peu partout et font un carton depuis deux heures. Alors que j'arrive devant la barricade que la Jeune Garde est déjà en train de reconstruire, Ritchie parle à couvert derrière une voiture non-loin avec un homme qui s'avère être un ancien membre d'un club de tir sportif. Il lui demande de recruter les plus fins tireurs qu'il connaisse afin de monter un groupe de tireurs d'élite.
Armé d'un FR-F2 fraichement récupéré sur le champ de bataille, l'homme hoche la tête et part en courant, les jambes fléchies et la tête baissée.
Quand mon ami me voit, il est partagé entre la colère et le rassurement :
-Nom de Dieu, profite d'un moment de répit pour te reposer!
-Non, je ne peux pas. Qu'est-ce que t'es en train de faire?
-Dans une heure, la nuit commencera à tomber. Il faut commencer à organiser des groupes pour aller faire le plein d'armes et de munitions là-bas. Me dit-il en désignant le champ de bataille.
-Le jeu en vaut la chandelle? Avec tous ces snipers ça ne va pas être chose aisée.
-Oh que oui. D'après les premières estimations, il y aurait au total plus de 200 soldats du Système au tapis. Et c'est justement pour contrer ces tireurs embusqués que je veux monter un groupe qui rassemble nos meilleures gâchettes.
-Et nous alors?
Il baisse les yeux :
-On... On n'a pas encore fini de compter... Mais si autours de nous y'a 200 pétoires et les bastos qui vont avec, plus tout un lot de pare-balles et de casques, oui, ça en vaut la peine, et je suis même prêt à y aller.
-Qui va se coltiner cette tâche?
-La Jeune Garde s'est portée volontaire.
-Des gosses qui ont eu des dizaines de victimes a cause de ces putains de snipers oui! Je veux que des partisans armés y aillent, et je suis de la partie.
-Tu te rends compte qu'il ne reste qu'une partie du groupe de Blanquet encore debout dans ta section?
-Et alors?
-Tu es frappé.
-Oui. Que Jack et son groupe s'occupent du coté sud. Tu prends l'ouest.
-Ça roule.
Une heure plus tard, Blanquet et les 9 hommes qu'il lui reste sont prêts à partir. Couverts par les fusils d'une poignée d'experts disséminés un peu partout dans les bâtiments autours de la place, nous avançons de chaque coté de la rue. Il n'est pas impossible que l'ennemi organise une autre offensive, même si j'en doute fortement.
La lune est cachée par les nuages. Il n'empêche qu'un claquement lointain se fait entendre et qu'une balle ricoche juste devant mon visage. Tout le monde se couche.
-Comment il a fait pour nous voir? Demande tout bas un jeunot derrière moi.
-Ils ont sûrement des lunettes thermiques. On continue à plat ventre.
Nous rampons jusqu'aux cadavres déjà couverts de mouches et nous les fouillons. Un des partisans lève la tête trop haut et se prend une balle de plein fouet. Un sniper derrière nous riposte immédiatement et averti posément dans le talkie : "je l'ai eu".
Je fouille un huitième corps et déjà les six fusils d'assaut accumulés sur mon dos plus les ceinturons de munitions commencent à peser lourd. La Jeune Garde arrive en rampant et récupère les armes que nous avons déjà prises pour les ramener en arrière puis revient.
En détroussant une dépouille, Blanquet sifflote La Faute à Voltaire.
-Ferme-là, Gavroche! Lui dis-je d'un air sévère. Il se met à rire :
-Désolé, c'était plus fort que moi.
Un troisième claquement se fait entendre. Un des nôtres s'écroule en se tenant l'épaule. Un autre partisan le met sur son dos pour le ramener mais au bout de seulement cinq secondes il est lui aussi frappé d'une balle, cette fois dans la cuisse.
-L'occasion était trop belle, ils préfèrent nous faire des blessés qui seront lourds et lents à transporter plutôt que de nous flinguer net. Dis-je, dégouté.
Les deux hommes rampent tant bien que mal jusqu'à la barricade qui est déjà à plus de trois-cent mètres de nous. Je prends mon talkie-walkie :
-Avons récupéré soixante-dix fusils d'assaut. On décroche.
Je fais un signe de demi-tour et nous retournons lentement jusqu'à nos positions.
-Alors? Me fait Ritchie installé à sa mitrailleuse quand je passe devant lui.
-Soixante-dix pétoires et plusieurs sacs pleins de chargeurs. La pêche a été bonne mais pas autant que je l'espérais, ces foutus tireurs nous ont empêché de prendre les armes lourdes.
-Je crois que Jack a battu ton record au sud. Nous ça a été tranquille. Pas un chat et une petite dizaine de fusils d'assaut, les combats n'ont pas été trop durs là bas, par contre aucun tireur, du coup on a pu transporter deux de leurs mitrailleuses.
-C'est pas ça qui nous permettra d'avoir leurs hélicos. Il faut que je trouve Ivan.
-Bah alors dépêche-toi, il est à l'hosto et plutôt mal en point.
-Quoi?! M'écrie-je en ouvrant grand mes yeux.
-T'étais pas au courant?
-Non, je dois absolument aller le voir.
Avant que Ritchie n'ait le temps de me répondre, je fonce vers l'hôpital.
C'est un véritable capharnaüm, les conditions sanitaires sont déplorables. Je parcours tout le rez-de-chaussée en demandant à tout le monde où je peux le trouver mais personne ne semble l'avoir vu. Au bout de dix minutes je trouve enfin un gars de sa section, le bras bandé. Il me dit qu'Ivan a été transféré au troisième étage. Le service des grands brulés.
Je monte les marches quatre-à-quatre et débarque dans le service grouillant d'infirmières qui s'affairent autours des malheureux carbonisés. Entre deux corps, je trouve Ivan. Allongé dans un lit d'hôpital, sa couverture le recouvre jusqu'au torse. Son cou et une partie de son visage sont rougeoyants. Le Serbe tourne la tête et me regarde avec son œil encore valide puis me salue d'une voix faible.
-Conan... Tu es venu.
Je m'agenouille auprès de lui et lui prends la main qu'il me tend.
-Une explosion de gaz dans le bâtiment que j'occupais quand ils ont donné l'assaut... Je suis cramé au troisième degré... Sur 70% du corps.
-Tu t'en tireras?
-Non. Je ne veux pas... Regarde dans quel état ils m'ont mis.
Il enlève sa main de la mienne et tire la couverture, me dévoilant son corps atrocement brulé. Ses orteils ont disparu, ses jambes sont noires et maigres, son ventre est rouge. Le solide Yougoslave a perdu de sa superbe. Il reprend, toujours avec son accent d'Europe de l'Est :
-Ils ne m'ont pas raté, hein?
J'avale ma salive pour faire disparaître la boule qui me prend la gorge.
-Tu as pu contacter ton pote pour les lance-roquettes?
-Oui... Le paiement a été effectué.
-Mais, comment?
-J'avais toujours de vieux placements en Serbie... Les vingt SR-18 seront cachés dans un train de marchandise en provenance de Toulouse, après-demain... Le terminus se trouve à Orléans, sachant que rien... Rien ne transitera à Austerlitz tant qu'on tiendra la gare... Tu dois te débrouiller pour faire entrer le train jusque dans notre zone... Il contient beaucoup de nourriture...
-J'ai déjà des hommes sur le coup. On y arrivera. Je te le jure.
-J'en doute pas mon ami... J'en doute pas... Maintenant laisse-moi, je veux mourir seul. Offre moi ce privilège que Dieu m'a accordé... Celui de savoir la date de ma mort.
Je pars sans un mot de plus, ne me retournant vers mon ami que lorsque je referme la porte, et retourne à l'État-Major.
Si tous les soldats participant à l'assaut ont foutu le camp, les tireurs embusqués sont toujours planqués un peu partout et font un carton depuis deux heures. Alors que j'arrive devant la barricade que la Jeune Garde est déjà en train de reconstruire, Ritchie parle à couvert derrière une voiture non-loin avec un homme qui s'avère être un ancien membre d'un club de tir sportif. Il lui demande de recruter les plus fins tireurs qu'il connaisse afin de monter un groupe de tireurs d'élite.
Armé d'un FR-F2 fraichement récupéré sur le champ de bataille, l'homme hoche la tête et part en courant, les jambes fléchies et la tête baissée.
Quand mon ami me voit, il est partagé entre la colère et le rassurement :
-Nom de Dieu, profite d'un moment de répit pour te reposer!
-Non, je ne peux pas. Qu'est-ce que t'es en train de faire?
-Dans une heure, la nuit commencera à tomber. Il faut commencer à organiser des groupes pour aller faire le plein d'armes et de munitions là-bas. Me dit-il en désignant le champ de bataille.
-Le jeu en vaut la chandelle? Avec tous ces snipers ça ne va pas être chose aisée.
-Oh que oui. D'après les premières estimations, il y aurait au total plus de 200 soldats du Système au tapis. Et c'est justement pour contrer ces tireurs embusqués que je veux monter un groupe qui rassemble nos meilleures gâchettes.
-Et nous alors?
Il baisse les yeux :
-On... On n'a pas encore fini de compter... Mais si autours de nous y'a 200 pétoires et les bastos qui vont avec, plus tout un lot de pare-balles et de casques, oui, ça en vaut la peine, et je suis même prêt à y aller.
-Qui va se coltiner cette tâche?
-La Jeune Garde s'est portée volontaire.
-Des gosses qui ont eu des dizaines de victimes a cause de ces putains de snipers oui! Je veux que des partisans armés y aillent, et je suis de la partie.
-Tu te rends compte qu'il ne reste qu'une partie du groupe de Blanquet encore debout dans ta section?
-Et alors?
-Tu es frappé.
-Oui. Que Jack et son groupe s'occupent du coté sud. Tu prends l'ouest.
-Ça roule.
Une heure plus tard, Blanquet et les 9 hommes qu'il lui reste sont prêts à partir. Couverts par les fusils d'une poignée d'experts disséminés un peu partout dans les bâtiments autours de la place, nous avançons de chaque coté de la rue. Il n'est pas impossible que l'ennemi organise une autre offensive, même si j'en doute fortement.
La lune est cachée par les nuages. Il n'empêche qu'un claquement lointain se fait entendre et qu'une balle ricoche juste devant mon visage. Tout le monde se couche.
-Comment il a fait pour nous voir? Demande tout bas un jeunot derrière moi.
-Ils ont sûrement des lunettes thermiques. On continue à plat ventre.
Nous rampons jusqu'aux cadavres déjà couverts de mouches et nous les fouillons. Un des partisans lève la tête trop haut et se prend une balle de plein fouet. Un sniper derrière nous riposte immédiatement et averti posément dans le talkie : "je l'ai eu".
Je fouille un huitième corps et déjà les six fusils d'assaut accumulés sur mon dos plus les ceinturons de munitions commencent à peser lourd. La Jeune Garde arrive en rampant et récupère les armes que nous avons déjà prises pour les ramener en arrière puis revient.
En détroussant une dépouille, Blanquet sifflote La Faute à Voltaire.
-Ferme-là, Gavroche! Lui dis-je d'un air sévère. Il se met à rire :
-Désolé, c'était plus fort que moi.
Un troisième claquement se fait entendre. Un des nôtres s'écroule en se tenant l'épaule. Un autre partisan le met sur son dos pour le ramener mais au bout de seulement cinq secondes il est lui aussi frappé d'une balle, cette fois dans la cuisse.
-L'occasion était trop belle, ils préfèrent nous faire des blessés qui seront lourds et lents à transporter plutôt que de nous flinguer net. Dis-je, dégouté.
Les deux hommes rampent tant bien que mal jusqu'à la barricade qui est déjà à plus de trois-cent mètres de nous. Je prends mon talkie-walkie :
-Avons récupéré soixante-dix fusils d'assaut. On décroche.
Je fais un signe de demi-tour et nous retournons lentement jusqu'à nos positions.
-Alors? Me fait Ritchie installé à sa mitrailleuse quand je passe devant lui.
-Soixante-dix pétoires et plusieurs sacs pleins de chargeurs. La pêche a été bonne mais pas autant que je l'espérais, ces foutus tireurs nous ont empêché de prendre les armes lourdes.
-Je crois que Jack a battu ton record au sud. Nous ça a été tranquille. Pas un chat et une petite dizaine de fusils d'assaut, les combats n'ont pas été trop durs là bas, par contre aucun tireur, du coup on a pu transporter deux de leurs mitrailleuses.
-C'est pas ça qui nous permettra d'avoir leurs hélicos. Il faut que je trouve Ivan.
-Bah alors dépêche-toi, il est à l'hosto et plutôt mal en point.
-Quoi?! M'écrie-je en ouvrant grand mes yeux.
-T'étais pas au courant?
-Non, je dois absolument aller le voir.
Avant que Ritchie n'ait le temps de me répondre, je fonce vers l'hôpital.
C'est un véritable capharnaüm, les conditions sanitaires sont déplorables. Je parcours tout le rez-de-chaussée en demandant à tout le monde où je peux le trouver mais personne ne semble l'avoir vu. Au bout de dix minutes je trouve enfin un gars de sa section, le bras bandé. Il me dit qu'Ivan a été transféré au troisième étage. Le service des grands brulés.
Je monte les marches quatre-à-quatre et débarque dans le service grouillant d'infirmières qui s'affairent autours des malheureux carbonisés. Entre deux corps, je trouve Ivan. Allongé dans un lit d'hôpital, sa couverture le recouvre jusqu'au torse. Son cou et une partie de son visage sont rougeoyants. Le Serbe tourne la tête et me regarde avec son œil encore valide puis me salue d'une voix faible.
-Conan... Tu es venu.
Je m'agenouille auprès de lui et lui prends la main qu'il me tend.
-Une explosion de gaz dans le bâtiment que j'occupais quand ils ont donné l'assaut... Je suis cramé au troisième degré... Sur 70% du corps.
-Tu t'en tireras?
-Non. Je ne veux pas... Regarde dans quel état ils m'ont mis.
Il enlève sa main de la mienne et tire la couverture, me dévoilant son corps atrocement brulé. Ses orteils ont disparu, ses jambes sont noires et maigres, son ventre est rouge. Le solide Yougoslave a perdu de sa superbe. Il reprend, toujours avec son accent d'Europe de l'Est :
-Ils ne m'ont pas raté, hein?
J'avale ma salive pour faire disparaître la boule qui me prend la gorge.
-Tu as pu contacter ton pote pour les lance-roquettes?
-Oui... Le paiement a été effectué.
-Mais, comment?
-J'avais toujours de vieux placements en Serbie... Les vingt SR-18 seront cachés dans un train de marchandise en provenance de Toulouse, après-demain... Le terminus se trouve à Orléans, sachant que rien... Rien ne transitera à Austerlitz tant qu'on tiendra la gare... Tu dois te débrouiller pour faire entrer le train jusque dans notre zone... Il contient beaucoup de nourriture...
-J'ai déjà des hommes sur le coup. On y arrivera. Je te le jure.
-J'en doute pas mon ami... J'en doute pas... Maintenant laisse-moi, je veux mourir seul. Offre moi ce privilège que Dieu m'a accordé... Celui de savoir la date de ma mort.
Je pars sans un mot de plus, ne me retournant vers mon ami que lorsque je referme la porte, et retourne à l'État-Major.
28/04/11 à 19:26:16
Comme tu es un homme de lettres
Merci pour le conseil, pas d'inquiétudes, j'ai déjà la suite de l'histoire en tête, il y aura des remises en cause, des retournements de situation...
Pour l'instant les rebelles combattent sans relâche pour avoir un territoire conséquent et du matériel
28/04/11 à 10:37:45
C'est toujours très bon mais y a un truc que je constate depuis quelques chapitres déjà: on ne ressent plus trop les enjeux de cette guerre, c'est peut-être fait exprès, je ne sais pas mais je trouve qu'il faudrait qu'on sente plus les motivations de Conan, pour l'instant on dirait qu'il se bat pour vaincre ses ennemis, rien de plus et ça me plaît moins.
Malgré ça, ton style est toujours agréable à lire, tu arrives à nous tenir en haleine, espérons juste que ça ne s?essouffle pas. (Kom g fai un bo je de mo )
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