Révolution!
Par : Conan
Genre : Action
Status : Terminée
Note :
Chapitre 23
L'hôpital
Publié le 17/04/11 à 23:28:34 par Conan
Les hélicoptères ne patrouillent plus depuis hier soir, sans doute à cause du mauvais temps. Je marche en direction de l'hôpital afin de rendre visite aux blessés.
Dans l'entrée, une infirmière aux traits marqués par l'exténuation et aux mains pleines de sang m'accueille :
-Monsieur, vous êtes blessé?
-Non, je... Je venais juste voir mes hommes.
-Désolée, c'est un peu la panique, nous n'avons pas encore pris toutes les identités. Il y a beaucoup de corps non identifiés à la morgue et...
Je l'arrête d'un signe de la main.
-Ne vous inquiétez pas, je ne fais que passer.
Les sols sont couverts de sang, de pansements usagés,de bandages et de bouts de tissus. Des lits et des brancards où se reposent des combattants meurtris sont posés en plein milieu du couloir, les chambres sont bondées, les salles d'opération toujours occupées, les chirurgiens ne savent plus où donner de la tête. Ici on crie, là on trépasse. L'odeur du sang et de la chair a remplacé celle du formol.
Je croise au détour d'un couloir un des hommes de l'escouade de Blanquet, un jeune d'à peine 18 ans. Il est allongé sur un lit dont le matelas est souillé par du sang caillé. Sa voix est rauque, ses yeux ont perdu tout éclat. Il est torse-nu et des bandages lui barrent le ventre.
-Monsieur... C'est bien vous?
Je lui prend la main qu'il tend vers moi.
-Ne parle pas, tu te fatiguerais.
-Je sais que je vais y rester. J'ai soif.
-Tu veux de l'eau?
-Non... Du vin.
Son faible sourire dévoile des dents tachées de tâches rouges.
-Je ne fais que cracher du raisiné depuis ce matin. Ils m'ont descendu hier à la gare, j'ai pris quatre balles dans le bide... Les médecins disent que si je m'en sors, je ne pourrais plus vivre comme avant... Autant crever.
-Ne dis pas ça, tu es encore jeune!
-Arrêtez... Me prenez pas pour une buse... Je veux juste un peu de pinard.
-Il te cramerait les intestins.
-Z'avez raison... J'ai pas peur de partir... C'est juste vis-à-vis de ma mère... Elle habite dans le 15ème arrondissement...
Il plonge son regard dans le mien avec insistance et redresse sa tête.
-C'est madame Krowczy... Promettez moi que vous irez la voir, que vous lui direz comment je suis mort... Promettez-le moi.
-Je te le jure.
Sa tête retombe sur son oreiller. Il pousse un soupir de soulagement.
-Merci...
Ses yeux restent rivés sur le plafond. Ils se sont vidés de toute once de vie. Je passe ma main devant son regard, il ne réagit plus. Je mets ma paume contre son visage pour fermer ses paupières et repart la gorge nouée.
-Celui-là est mort. Dis-je à un médecin en désignant le jeune Krowczy, mort pour ses idées dans une guerre qui était la sienne. Dans une guerre qu'il avait choisie de mener jusqu'au bout.
Je sors de l'hôpital. D'après ce qu'on m'a dit, Ivan picole avec des compatriotes dans un bar de la rue de Lyon. Lorsque je pousse la porte, je suis au beau milieu de chants folkloriques Yougoslaves. Ivan est accoudé au comptoir, ivre. Je lui tape sur l'épaule et sa nausée éthylique se transforme en un foudroyant salut militaire suivi d'une chaleureuse accolade.
-Conan! Kako si?
-Ça va. Ivan, reprends tes esprits, tu arrives toujours à entrer en contact avec tes amis Serbes?
-En ce moment c'est difficile mais par liaison sécurisée il y a toujours moyen.
-Il nous faut des armes, en grand nombre. Occupes-toi seulement de les trouver, je m'occupe du reste.
-Quoi comme armes?
-Des lance-roquettes, des fusils d'assaut, des mitrailleuses!
-Sortons, tu m'expliqueras ça dehors.
Nous nous asseyons sur le trottoir devant le bar. Je ne peux m'empêcher de repenser au soir du concert de punk rock lorsque j'étais en infiltration chez les Smash.
-Il nous faut de quoi descendre leurs hélicoptères. Ils vont sûrement nous envoyer l'aviation et je n'ai pas envie qu'on se fasse laminer en trois jours. Tu pourrais me trouver des Stingers?
-Oulà, tu places la barre haut cette fois. Si j'ai bien compris on rentre dans le vif du sujet... J'ai pas de Stinger à te proposer, en revanche j'ai souvenir d'un type qui avait récupéré une cargaison de 9K 38 Igla à la chute de l'URSS. Tu dois sûrement connaître sous l'identifiant de SA-18.
-L'IRA avait acheté ces lance roquettes sol-air à la Libye non?
-Exact. Je pourrais peut-être t'en avoir une dizaine en bon état et quelques cinquantaines de roquettes. L'ennui, c'est pour les faire venir jusqu'ici.
-J'ai déjà pensé à ça, ne t'inquiètes pas. Tout ce qu'il faut, c'est que tu les envoies par train dans une ville qui est reliée à la gare d'Austerlitz. Il faut que tu me donnes une réponse demain, grand maximum.
-Bien.
Je repars en direction du QG et demande à Jack de constituer un groupe de trois de ses meilleurs hommes afin qu'ils se préparent à détourner un train.
Vers 16 heures, alors que je retourne vers la place, poursuivi par d'épais nuages sombres, mon talkie s'affole et crache :
-Ici section Resnil, ramène toi à la Barricade nord, vite!
Je cours jusqu'à la section de Ritchie rassemblée près de la montagne de pavés et prête à ouvrir le feu.
-Ils vont nous attaquer, j'en suis sur et certain. Me dit mon ami.
-Et aux autres axes?
-Toute la place est encerclée, ils vont tenter un assaut généralisé.
-Cette fois c'est à leur tour d'attaquer. Je fais rameuter tous les partisans.
Dans l'entrée, une infirmière aux traits marqués par l'exténuation et aux mains pleines de sang m'accueille :
-Monsieur, vous êtes blessé?
-Non, je... Je venais juste voir mes hommes.
-Désolée, c'est un peu la panique, nous n'avons pas encore pris toutes les identités. Il y a beaucoup de corps non identifiés à la morgue et...
Je l'arrête d'un signe de la main.
-Ne vous inquiétez pas, je ne fais que passer.
Les sols sont couverts de sang, de pansements usagés,de bandages et de bouts de tissus. Des lits et des brancards où se reposent des combattants meurtris sont posés en plein milieu du couloir, les chambres sont bondées, les salles d'opération toujours occupées, les chirurgiens ne savent plus où donner de la tête. Ici on crie, là on trépasse. L'odeur du sang et de la chair a remplacé celle du formol.
Je croise au détour d'un couloir un des hommes de l'escouade de Blanquet, un jeune d'à peine 18 ans. Il est allongé sur un lit dont le matelas est souillé par du sang caillé. Sa voix est rauque, ses yeux ont perdu tout éclat. Il est torse-nu et des bandages lui barrent le ventre.
-Monsieur... C'est bien vous?
Je lui prend la main qu'il tend vers moi.
-Ne parle pas, tu te fatiguerais.
-Je sais que je vais y rester. J'ai soif.
-Tu veux de l'eau?
-Non... Du vin.
Son faible sourire dévoile des dents tachées de tâches rouges.
-Je ne fais que cracher du raisiné depuis ce matin. Ils m'ont descendu hier à la gare, j'ai pris quatre balles dans le bide... Les médecins disent que si je m'en sors, je ne pourrais plus vivre comme avant... Autant crever.
-Ne dis pas ça, tu es encore jeune!
-Arrêtez... Me prenez pas pour une buse... Je veux juste un peu de pinard.
-Il te cramerait les intestins.
-Z'avez raison... J'ai pas peur de partir... C'est juste vis-à-vis de ma mère... Elle habite dans le 15ème arrondissement...
Il plonge son regard dans le mien avec insistance et redresse sa tête.
-C'est madame Krowczy... Promettez moi que vous irez la voir, que vous lui direz comment je suis mort... Promettez-le moi.
-Je te le jure.
Sa tête retombe sur son oreiller. Il pousse un soupir de soulagement.
-Merci...
Ses yeux restent rivés sur le plafond. Ils se sont vidés de toute once de vie. Je passe ma main devant son regard, il ne réagit plus. Je mets ma paume contre son visage pour fermer ses paupières et repart la gorge nouée.
-Celui-là est mort. Dis-je à un médecin en désignant le jeune Krowczy, mort pour ses idées dans une guerre qui était la sienne. Dans une guerre qu'il avait choisie de mener jusqu'au bout.
Je sors de l'hôpital. D'après ce qu'on m'a dit, Ivan picole avec des compatriotes dans un bar de la rue de Lyon. Lorsque je pousse la porte, je suis au beau milieu de chants folkloriques Yougoslaves. Ivan est accoudé au comptoir, ivre. Je lui tape sur l'épaule et sa nausée éthylique se transforme en un foudroyant salut militaire suivi d'une chaleureuse accolade.
-Conan! Kako si?
-Ça va. Ivan, reprends tes esprits, tu arrives toujours à entrer en contact avec tes amis Serbes?
-En ce moment c'est difficile mais par liaison sécurisée il y a toujours moyen.
-Il nous faut des armes, en grand nombre. Occupes-toi seulement de les trouver, je m'occupe du reste.
-Quoi comme armes?
-Des lance-roquettes, des fusils d'assaut, des mitrailleuses!
-Sortons, tu m'expliqueras ça dehors.
Nous nous asseyons sur le trottoir devant le bar. Je ne peux m'empêcher de repenser au soir du concert de punk rock lorsque j'étais en infiltration chez les Smash.
-Il nous faut de quoi descendre leurs hélicoptères. Ils vont sûrement nous envoyer l'aviation et je n'ai pas envie qu'on se fasse laminer en trois jours. Tu pourrais me trouver des Stingers?
-Oulà, tu places la barre haut cette fois. Si j'ai bien compris on rentre dans le vif du sujet... J'ai pas de Stinger à te proposer, en revanche j'ai souvenir d'un type qui avait récupéré une cargaison de 9K 38 Igla à la chute de l'URSS. Tu dois sûrement connaître sous l'identifiant de SA-18.
-L'IRA avait acheté ces lance roquettes sol-air à la Libye non?
-Exact. Je pourrais peut-être t'en avoir une dizaine en bon état et quelques cinquantaines de roquettes. L'ennui, c'est pour les faire venir jusqu'ici.
-J'ai déjà pensé à ça, ne t'inquiètes pas. Tout ce qu'il faut, c'est que tu les envoies par train dans une ville qui est reliée à la gare d'Austerlitz. Il faut que tu me donnes une réponse demain, grand maximum.
-Bien.
Je repars en direction du QG et demande à Jack de constituer un groupe de trois de ses meilleurs hommes afin qu'ils se préparent à détourner un train.
Vers 16 heures, alors que je retourne vers la place, poursuivi par d'épais nuages sombres, mon talkie s'affole et crache :
-Ici section Resnil, ramène toi à la Barricade nord, vite!
Je cours jusqu'à la section de Ritchie rassemblée près de la montagne de pavés et prête à ouvrir le feu.
-Ils vont nous attaquer, j'en suis sur et certain. Me dit mon ami.
-Et aux autres axes?
-Toute la place est encerclée, ils vont tenter un assaut généralisé.
-Cette fois c'est à leur tour d'attaquer. Je fais rameuter tous les partisans.
21/04/11 à 13:37:48
Fuck Yeah
C'est très bon, le problème est vu que tes chapitres sont très intenses, ils ont aussi l'air beaucoup plus courts, c'est le problème des chapitres de combat
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