<h1>Noelfic</h1>

Révolution!


Par : Conan

Genre : Action

Status : Terminée

Note :


Chapitre 47

Réunion de crise

Publié le 09/08/11 à 23:34:25 par Conan

Le quartier est en flammes et noyé sous un nuage de fumée quand nous arrivons à la Sorbonne. La tranchée est jonchée de corps et de débris tandis qu'en face des carcasses de blindés finissent de bruler.

Un partisan vient à notre rencontre. Il porte des lunettes de ski et une écharpe, maigre protection contre la poussière.
-Qu'est-ce qu'il s'est passé ici? Demande Jack en descendant.
Le type lève le doigt vers le ciel :
-Les avions! Depuis deux jours ils nous bombardent et lancent des assauts frontaux contre la tranchée. La Sorbonne est en flammes, tout le QG à l'intérieur a été bousillé. Les cadres restant ont été se reloger au lycée Saint-Louis, quelques rues derrière! Vous voulez que je vous y conduise?
-Oui, il faut qu'on décharge le matériel dans un endroit plus sûr! Dis-je.
-Vous en faites pas, ça flambe depuis hier soir et la fumée empêche l'aviation de manœuvrer au dessus de nous.
-Vous êtes seul à ce poste?
-Affirmatif, mais il me reste une mitrailleuse en état de fonctionnement et plus de 3000 cartouches!
-Il faut qu'on trouve un gradé!
-J'vous l'ai dit, ils sont tous à Saint-Louis!
-Bon, on y va! Lézard, La Peste, restez-ici et trouvez moi des types en état de combattre, il faut reformer des sections!
-Reçu!

Nous remontons dans nos véhicules et prenons la direction du nouveau QG. Au moins celui-ci est bien gardé, une douzaine de membres des Escadrons de la Mort encerclent les camions. En nous voyant descendre ils relâchent la tension.
-Monsieur O'Reilly! Mon Colonel! On n'arrivait pas à vous contacter, la situation est critique et...
-Je sais, je sais! Répond Jack en ouvrant le container. Aidez-nous plutôt à décharger le matériel. On a aussi un homme au fond, il est mort!
-Bien.
Je m'approche du garde :
-Il faut qu'on rassemble tous les cadres encore debout!
-Ils sont tous à l'intérieur, au premier étage dans une salle de classe. Il faut que vous y alliez avec messieurs Resnil et O'Reilly.
-Bien, on y va!

Nous courrons tous les trois à l'intérieur, laissant aux autres le soin de mettre les armes et les munitions à l'abri.
On monte les escalier quatre par quatre et entrons avec fracas dans la salle de classe. Une vingtaine d'hommes y sont assis. Des militaires dissidents, parmi lesquels se trouve le Capitaine Grangier, des partisans, dont Beaussant, mais aussi des civils : ingénieurs, médecins... Devant eux est dressé le Colonel Rebagnac devant un tableau.
-Nous n'attendions plus que vous. Prenez place. Avons-nous les armes?
-Comme prévu. Les gardes sont en train de décharger les camions. Dit Ritchie en s'asseyant.
-Bien. Je vais réexpliquer la situation pour vous. Le lendemain de votre départ, nous avons appris que, malgré le blocage des régiments de l'armée régulière dans leurs casernes par le Président, des groupes de combat aériens, composés essentiellement de Rafale, ont été formés par des volontaires afin de venir s'occuper des blindés à l'ouest de la ville. Une dizaine d'avions a fondu sur eux sans que nous ne puissions nous défendre, ne disposant pas de lance-missiles sol-air de longue portée. Deux VBCI alliés ont été détruits mais le reste des véhicules a pu être mis en lieu sûr. Depuis ce raid les frappes se concentrent particulièrement sur la tranchée Saint-Germain qui a subi de lourds dégâts, la Sorbonne a été annihilée par des bombes au phosphores et l'État-major décimé. En parallèle des blindés et de l'infanterie ennemie ont lancé des attaques frontales sur nos défenses. Nous avons pu les repousser au prix de lourdes pertes. Tous les hôpitaux de la ville sont débordés et sans les armes que vous venez de rapporter on n'aurait pas tenu un jour de plus. Il y a maintenant un deuxième point sérieux à aborder qui est l'arrivée sur notre sol de troupes Américaines.
-Des contractors? Demande Jack.
-Négatif, les mercenaires ne sont affiliés officiellement à aucun pays, seulement des sociétés privées. Là nos renseignements ont rapporté que des membres des Marines Américains patrouillaient sur la rive droite. Leur Q.G serait installé au jardin des Tuileries mais on n'a pas encore confirmation pour le moment.
-Qu'est-ce qu'il risque de se passer dans la durée? Demande Beaussant.
-Deux hypothèses sont envisageables. Soit ces troupes font partie de la force internationale et ne seront déployées qu'a petite échelle pour sécuriser les quartiers sous le contrôle du Système, ce qui nous laisserait quelques mois. L'autre cas de figure est que ces hommes ont été déployés dans un but clairement offensif et qu'ils recevront des renforts massifs incessamment sous peu. Si tel est le cas, nous n'aurons aucune chance de gagner sur le terrain. Vu la disposition de leur QG et son emplacement près de nos lignes, la deuxième hypothèse semble la plus juste.

Silence. Jusqu'au moment où un médecin se lève et prend la parole:
-Je me présente, Jean Destraud, fondateur du Comité Révolutionnaire Civil. J'ai ici une liste contenant le nombre de victimes et de sans-abris qu'a causé la guerre depuis le début du conflit. En moins de quatre mois, on dénombre 15 000 morts uniquement dans l'agglomération Parisienne. Parmi eux ne se trouvent que 8 000 combattants, de tous bords confondus. Ce qui fait que la moitié de ces victimes sont des civils. Ce conflit a en outre causé 500 000 blessés et plus d'un million de sans abris, la plupart de ces blessés n'étant pas des soldats.
-Venez-en au fait voulez-vous? Coupe Rebagnac.
-Ma question est simple : que fait-on pour les civils? La croix-rouge internationale a cessé d'intervenir dans la ville depuis une semaine, l'électricité a été coupée dans 75% de la ville, l'eau courante dans la plupart des quartiers! Les groupes armés réquisitionnent toute la nourriture, les services hospitaliers manquent de moyens et de personnel, les conditions de salubrité sont déplorables. J'ai fondé mon association il y a un mois et la situation va de mal en pis. Il faut changer ça.
-Ça, c'est votre travail. Tranche Rebagnac. Je suis un militaire et comme tout militaire j'accomplis ma mission avant tout, avec sacrifice et abnégation. Si je peux éviter de nuire à la population, je le fais, mais à partir du moment où nous sommes attaqués par de l'armement lourd nous devons riposter plus fort encore pour pouvoir tenir ou prendre une position. Ce n'est pas de gaieté de cœur que je rase des quartiers, mais nous luttons pour le bien de notre pays sur le long terme. Si en 1944 des concessions avaient été faites pour préservé la population, je peux vous dire qu'aujourd'hui on défilerait le bras tendu! Je sais que la situation est très difficilement supportable pour la population, mais allez donc voir en face si ils en font des concessions, tous les jours de jeunes gars franchissent la rive par les ponts ou à la nage à la merci des tireurs embusqués, pour venir s'enrôler dans l'ARF parce que la situation là-bas est plus déplorable qu'ici.
-Est-ce une raison pour martyriser la population?
-Êtes-vous bien sûr de vous adresser au bourreau?
-J'ai besoin de vivres.
-Que vous faut-il?
-De la nourriture, de l'eau, des bandages, du désinfectant, des draps propres...
-Voyez ça au service logistique à l'étage au dessus.
Je prends la parole :
-Un des deux camions que nous avons ramené contient du linge de maison. Vous y trouverez des serviettes, des draps...
-Bien, merci.
-Autre chose? Demande Jack.
-Oui, il y a un dernier point à aborder. Une cellule de partisans risque d'entrer en dissidence. Il s'agit d'un groupe Marxiste qui veut aller plus loin dans le combat idéologique.
-C'était à prévoir.
-Il faudrait surveiller ces zozos de près, hélas ont ne peut pas être au four et au moulin et les attaques peuvent reprendre n'importe quand.
-On élimine? Demande Jack.
-Si ils sont un risque pour la cause il faudra envisager la neutralisation de ce groupe.
-Sont-ils armés?
-Du matos de la deuxième guerre et quelques Kalachnikov. Ils représentent une quinzaine de membres mais leur influence pourrait s'étendre parmi les rangs des partisans. Ils refusent déjà de coopérer avec mes hommes. Colonel O'Reilly, je compte sur vous pour faire preuve de discrétion en cas de neutralisation. Nous avons plusieurs cellules de gauche au sein de l'ARF et ils pourraient provoquer des mutineries si ils savaient que des camarades politiques ont été tués par vos hommes.
-Bien, je mettrais des hommes sur le coup.
-Sauvant?
-Hm hm?
-Vos fantômes se sont redéploiements au centre de la tranchée et tiennent face aux trois ponts. Ça leur ferait du bien au moral si ils vous voyaient.
-Je comprends.
-Resnil?
-Oui?
-Votre section est en sécurisation autours du bâtiment, je me suis permis de leur ordonner de rejoindre la tranchée après cette mission.
-Vous avez bien fait, je les rejoindrais dès que j'aurais récupéré assez de matériel.
-Bien, personne n'a de questions? Conclut le Colonel, suivi d'un "non" général. Nous rompons les rangs et rejoignons nos sections.

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