<h1>Noelfic</h1>

Révolution!


Par : Conan

Genre : Action

Status : Terminée

Note :


Chapitre 44

Le voyage

Publié le 08/08/11 à 16:24:50 par Conan

Huit heures du soir. Je marche dans le XVème arrondissement, accompagné de Lézard qui tient à me suivre dans tous mes déplacements, "au cas ou". Les rues sont désertes, les gens ont bien trop peur de sortir suite aux violents combats de la journée.

Nous arrivons à destination; un immeuble moderne assez bien préservé de la violence ambiante. J'appuie sur l'interphone mais le courant a du être coupé dans ce quartier car la porte donnant sur le hall est déverrouillée et l'ascenseur est HS. Je regarde les noms sur les boites au lettres :
-C'est bien ici. Quatrième étage.

Nous gravissons les marches et frappons à une porte. Une dame nous ouvre. Elle a soixante-dix ans, peut-être moins, des cheveux frisés et teints en châtain qui surmontent un visage maigre et attristé.
-Madame Krowcy?
Elle sursaute en voyant Lézard.
-Oui? Qui êtes-vous?
-Je suis... Conan Sauvant madame. Ne vous inquiétez pas, nous ne voulons pas de mal. Nous sommes venus parler de votre fils.
-Mon Pierre... On ne m'a informée de sa mort seulement deux jours après qu'il ait été tué... Je ne passe pas un jour sans y penser... Que venez-vous faire ici ?
-Madame, j'ai fait à votre fils la promesse de venir vous voir sur son lit de mort.
-Que lui est-il arrivé?
-C'était... C'était en mars. Nous sortions d'un combat très dur. J'ai rencontré votre fils un peu par hasard à l'hôpital. Il était allongé dans son lit et m'a demandé une rasade de vin. J'ai refusé, il était blessé au ventre.
Elle sanglote.
-Madame, je ne peux me mettre à votre place, ni ressentir votre douleur. Pierre m'a fait promettre de vous dire qu'il vous aimait, de vous dire comment il est mort. J'ai lu dans son regard un soupir de soulagement lorsqu'il est parti. Il est mort pour une chose en laquelle il croyait profondément. Il était heureux de partir ainsi.
-Comment est-il parti?
-Juste après m'avoir parlé de vous, sur son lit d'hôpital. En me serrant la main son regard s'est vidé. C'était fini.
-Vous êtes l'homme par qui tout est arrivé. Vous êtes l'instigateur de cette guerre civile. Aussi je respecte le fait que vous ayez tenu votre parole, mais maintenant je vais vous demander de partir. Pierre était mon unique enfant, et votre guerre me l'a arraché.

Elle claque la porte. Je baisse la tête.
-Amène-toi Lézard, on n'a plus rien à faire ici.

A neuf heures, je suis devant l'une des voitures qui va nous conduire jusqu'à Ribeauvillé en compagnie de La Peste, Lezard, Ritchie, Jack et quatre de ses hommes : Jules, Max, Gabriel et Yanis.

Après une bonne douche nous avons enfilé des tenues de chasseur. Avant de monter dans nos breaks, je leur expose le plan :
-Ribeauvillé est bordée par des champs à l'est et des forêts à l'ouest. L'échange aura lieu le 12, c'est à dire dans trois jours, dans une clairière au nord-ouest. Il semblerait qu'il y ait une petite maison abandonnée là-bas qui fera un très bon abri. Les armes ont-elle été sélectionnées comme je l'avais demandé et bien cachées dans les voitures?
-Affirmatif. Répond Jack.
-Bien. Il y aura très certainement des barrages sur la route. Officiellement, nous sommes un groupe de provinciaux qui fuient les combats de Paris. Sur place, nos fusils et notre accoutrement nous feront passer pour des chasseurs.
-Des chasseurs, en cette période? Fait remarquer Ritchie.
-Alors des braconniers, on n'a pas le temps de peaufiner notre couverture. Ça passe ou ça casse. De toutes manières la place sera déserte et les militaires sur qui on tomberait sauront qu'on n'est pas là pour aller aux champignons.
-L'échange se fera à quelle heure? Demande Jack.
-Et dans quelles circonstances? Renchérit Yanis.
-Aucune idée de l'heure, certainement dans la soirée. Nos contacts arriveront séparément. Le type avec qui j'ai pris contact arrivera le premier dans une voiture simple et quelques minutes plus tard viendront les deux camions qui transportent la marchandise. On file le blé et on repart avec les camions en laissant les bagnoles sur place, direction Paris.
-Et pour les contrôles?
-Les armes et les munitions ont été cachées dans des fonds de caisses et de bidons, en tout cas c'est ce qui était prévu. Bien, pas d'autres questions? Alors en route.

Nous montons dans les voitures. Le temps est toujours couvert et la température est vraiment fraîche pour la saison. Je prends le volant du véhicule de tête, une Renaud Nevada. Ritchie monte à coté de moi avec La Peste et Lézard derrière. La Peste a caché ses cheveux avec un bonnet et Lézard tente de camoufler ses tatouages avec bandages et pansements. Dans la Renaud 21 qui nous suit se trouvent Jack et ses quatre hommes. Ritchie communiquera avec eux tout le long du voyage via des mobiles cellulaires jetables.

Nous roulons en direction de la Porte de Vincennes, la Porte d'Italie étant fermée a cause des dommages considérables qu'a provoqué la guerre.
-Nous prendrons l'autoroute pour nous y rendre, ça sera plus rapide et plus pratique. Attendez-vous à des contrôles.
Ça n'y manque pas. A peine dix minutes après avoir quitté la capitale, nous sommes pris dans un embouteillage. La cause? Un barrage de l'armée. Les soldats inspectent en tous les véhicules et leurs occupants.
-Il aurait fallu prendre des gonzesses avec nous. Ça serait passé plus facilement. Dit Ritchie.
-Les faux-papiers que j'ai récupérés sont bons. Hé Ritch.
-Quoi?
-Ta moustache se décolle.

Après une bonne heure bloqués dans les bouchons nous arrivons à hauteur du barrage. Un VAB sur lequel est montée une mitrailleuse de 12.7 stationne sur la bande d'arrêt d'urgence et des soldats lourdement armés vérifient les papiers des conducteurs et font le tour des véhicules.
-On reste calme. Dit Ritchie au téléphone. Le véhicule de Jack est juste derrière nous.
C'est à notre tour de passer. Le sous-officier se penche vers moi :
-Bonjour monsieur, papiers du véhicule et des occupants s'il vous plaît.
Malgré sa politesse il grimace. Je lui donne ce qu'il m'a demandé et lui-même tend les cartes à son subordonné qui vérifie le tout pendant que deux types font le tour de la voiture.
-Raison de votre départ?
-Nous fuyons les combats. Notre ami assis derrière moi a été blessé par des gravats, son plafond lui est tombé dessus.
-Vous êtes tous amis?
-Oui monsieur, nous sommes originaires d'Alsace et y retournons. On raconte que là-bas la situation y est meilleure.
-Que veniez-vous faire à Paris?
-Chercher du travail. Les temps sont durs.
Le sous-off se tourne vers son adjoint qui lui rend les papiers en hochant la tête.
-Très bien, vous pouvez circuler.
-Merci. La Renaud 21 derrière est avec nous, ils peuvent passer?
-Nous avons ordre de vérifier chaque véhicule et ses occupants.
-Bien, je comprends.
Le contrôle est plus rapide pour le groupe de Jack. Pas de questions, simplement une vérification d'identité. Nous reprenons tranquillement la route.

Sitôt le barrage franchi, la circulation se fait beaucoup plus fluide. Malgré tout, des hommes en armes sont postés sur le côté de la route tous les cinq kilomètres. Cette fois ce ne sont pas des Français, mais des Américains avec des Humvees et des M-16 entre les mains.
-Contractors? Demande La Peste.
-Force internationale. Répond Ritchie.

La suite du voyage se fait sans encombre. Nous arrivons aux abords de Ribeauvillé vers minuit.

Commentaires

ElBloobs

09/08/11 à 16:54:28

Toujours aussi bon, je t'ai pas oublié :hap:

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