All Alone
Par : JambonShaw
Genre : Nawak
Status : C'est compliqué
Note :
Chapitre 4
Publié le 20/11/12 à 13:23:22 par JambonShaw
Chapitre 3
J'ai besoin d'obtenir des réponses, et ce besoin est d'autant plus insupportable que tout ce que je fais, tout ce que je vois, tout ce qui se passe ici suscite des questions. Il ne se passe pas une minute sans qu'une nouvelle énigme se pose. Et si le problème était que je ne me conformais pas aux règles du jeu? Je peux considérer que quelqu'un, au-dessus de moi, observe mes gestes et attend que je résolve le mystère. Du coup, dans un élan méthodique, je fais le point sur les éléments qui pourraient m'apporter des réponses. De quoi je dispose qui puisse m'apprendre quelque-chose de nouveau? Je n'ai en fin de compte que deux sources de réponses : les valises des voyageurs, et mon téléphone.
Ma flegme réapparaît l'espace d'un instant, me poussant d'abord vers la voie de la facilité : le portable... Je dégaine mon iPhone, et immédiatement, j'ai un doute. Si j'ai pu recevoir un appel, est-ce que j'aurais la chance de pouvoir en passer un? Même en imaginant le pire scénario, j'ai du mal à voir en quoi ça pourrait m'être nocif... Le choix du correspondant ne se pose même pas, je sélectionne Chloé, ma copine, et j'appelle.
Après avoir été intensément actif pendant une demie-heure, ma totale passivité devant les longs "bip" de mon haut-parleur font ressurgir la peur. Je suis debout, immobile, tendu, mais impuissant et dépendant d'une réponse. Ma soudaine fragilité me pousse à jeter des coup d’œils alentours pour la millième fois. Je me sens défaillir, et à cet instant j'entends qu'elle décroche.
"... allô?"
Pas de réponse, ce qui augmente rapidement mon effroi. Pourquoi personne ne parle? J'ai affaire à qui, derrière le combiné? Qui a décroché? Mes pensées galopent, ça va à toute vitesse dans ma tête. J'ai presque le sentiment d'entendre un son, j'aimerais que ce soit sa voix, même déformée par un mauvais signal. En fait, j'aimerais entendre n'importe quelle voix, du moment qu'on me réponde.
"Chloé?...
... c'est Nicolas."
Mes paroles ne sont qu'une tentative désespérée, je le sens bien. Je n'aurai personne à l'autre bout du fil. Avec tout ce qui passe autour de moi, je n'essaie même plus de trouver d'excuses rationnelles (du style, elle a décroché sans faire exprès) : j'ai bien dit que je me conformais aux règles, non? Alors je m'y conforme.
Mais tandis que je commençais à reprendre mes esprits, le son que je distinguais augmenta soudainement. C'était un bruit blanc, mêlé à une vibration aiguë, qui me vrilla le tympan. C'est arrivé si soudainement que je sursautai, et la peur m'enveloppa enfin totalement.
Je cédai à une sorte de crise à laquelle je ne m'étais jamais confronté. J'envoyais le téléphone à l'autre bout de la pièce, en poussant un cri qui n'eut comme effet que de m'effrayer davantage. Je tournai sur moi-même, mes yeux pivotant dans tous les sens, ma vue totalement déstabilisée. Je perdis l'équilibre et cru que quelqu'un m'attrapait la jambe par derrière : dans un réflexe j'agitais les mains et les bras, mais pas vers un point précis. Je tournoyais par terre, chassant des démons, les objets de la pièce devenant soudainement hostiles. Je m'attendais à ce qu'un monstre apparaisse et me dévore, qu'on me poignarde dans le ventre, qu'on m'enlève, qu'on me torture. Comme un enfant ; je n'osai pas pousser un cri, de peur qu'on me découvre et qu'on me fasse mal, je tremblais et après avoir gratté le sol jusqu'à n'avoir plus d'ongles, je repliai mes bras sur moi-même et fermai les yeux le plus fort possible. Je m'agitai malgré ma position fœtale, m'échappant du mieux que je pouvais d'un filet imaginaire. Pourtant, la terreur m'habitait parfaitement, je ne pouvais que lutter contre l'air. Je redoutais d'entendre encore le bruit qui s'était échappé de mon téléphone, et poussait un gémissement qui pourrait le couvrir. Enfin, je plaquais mon visage par terre et ne bougeai plus. Une anomalie m'avait mis KO.
Dans ce genre de crise, on considère que l'individu nécessite 2 bonnes heures pour se ressaisir. Il a fait l'objet d'un dysfonctionnement neuronal aigu, c'est pourquoi il lui faut (dans ce cas plus que dans un autre ; en effet, il n'y pas d'aide extérieure ici) non seulement regagner sa raison, mais aussi se rétablir physiquement. Les mouvements compulsifs de la crise sont souvent sous-estimés dans le diagnostic. Mais cet exemple montre bien que se débattre jusqu'à ne plus avoir de force, cela incombe naturellement de devoir reprendre ses forces. Sans avoir mangé, le processus est d'autant plus difficile.
Ce processus, je l'expérimente, même si je considère que plus de 2 heures ce sont écoulées. Ça ne m'étonnerait pas, car l'origine de ma crise ne rentre pas dans cette théorie. Il n'y a pas de catégorie scientifique pour ce qui est fantastique. Ma crise échappe à tout examen.
J'ai besoin d'obtenir des réponses, et ce besoin est d'autant plus insupportable que tout ce que je fais, tout ce que je vois, tout ce qui se passe ici suscite des questions. Il ne se passe pas une minute sans qu'une nouvelle énigme se pose. Et si le problème était que je ne me conformais pas aux règles du jeu? Je peux considérer que quelqu'un, au-dessus de moi, observe mes gestes et attend que je résolve le mystère. Du coup, dans un élan méthodique, je fais le point sur les éléments qui pourraient m'apporter des réponses. De quoi je dispose qui puisse m'apprendre quelque-chose de nouveau? Je n'ai en fin de compte que deux sources de réponses : les valises des voyageurs, et mon téléphone.
Ma flegme réapparaît l'espace d'un instant, me poussant d'abord vers la voie de la facilité : le portable... Je dégaine mon iPhone, et immédiatement, j'ai un doute. Si j'ai pu recevoir un appel, est-ce que j'aurais la chance de pouvoir en passer un? Même en imaginant le pire scénario, j'ai du mal à voir en quoi ça pourrait m'être nocif... Le choix du correspondant ne se pose même pas, je sélectionne Chloé, ma copine, et j'appelle.
Après avoir été intensément actif pendant une demie-heure, ma totale passivité devant les longs "bip" de mon haut-parleur font ressurgir la peur. Je suis debout, immobile, tendu, mais impuissant et dépendant d'une réponse. Ma soudaine fragilité me pousse à jeter des coup d’œils alentours pour la millième fois. Je me sens défaillir, et à cet instant j'entends qu'elle décroche.
"... allô?"
Pas de réponse, ce qui augmente rapidement mon effroi. Pourquoi personne ne parle? J'ai affaire à qui, derrière le combiné? Qui a décroché? Mes pensées galopent, ça va à toute vitesse dans ma tête. J'ai presque le sentiment d'entendre un son, j'aimerais que ce soit sa voix, même déformée par un mauvais signal. En fait, j'aimerais entendre n'importe quelle voix, du moment qu'on me réponde.
"Chloé?...
... c'est Nicolas."
Mes paroles ne sont qu'une tentative désespérée, je le sens bien. Je n'aurai personne à l'autre bout du fil. Avec tout ce qui passe autour de moi, je n'essaie même plus de trouver d'excuses rationnelles (du style, elle a décroché sans faire exprès) : j'ai bien dit que je me conformais aux règles, non? Alors je m'y conforme.
Mais tandis que je commençais à reprendre mes esprits, le son que je distinguais augmenta soudainement. C'était un bruit blanc, mêlé à une vibration aiguë, qui me vrilla le tympan. C'est arrivé si soudainement que je sursautai, et la peur m'enveloppa enfin totalement.
Je cédai à une sorte de crise à laquelle je ne m'étais jamais confronté. J'envoyais le téléphone à l'autre bout de la pièce, en poussant un cri qui n'eut comme effet que de m'effrayer davantage. Je tournai sur moi-même, mes yeux pivotant dans tous les sens, ma vue totalement déstabilisée. Je perdis l'équilibre et cru que quelqu'un m'attrapait la jambe par derrière : dans un réflexe j'agitais les mains et les bras, mais pas vers un point précis. Je tournoyais par terre, chassant des démons, les objets de la pièce devenant soudainement hostiles. Je m'attendais à ce qu'un monstre apparaisse et me dévore, qu'on me poignarde dans le ventre, qu'on m'enlève, qu'on me torture. Comme un enfant ; je n'osai pas pousser un cri, de peur qu'on me découvre et qu'on me fasse mal, je tremblais et après avoir gratté le sol jusqu'à n'avoir plus d'ongles, je repliai mes bras sur moi-même et fermai les yeux le plus fort possible. Je m'agitai malgré ma position fœtale, m'échappant du mieux que je pouvais d'un filet imaginaire. Pourtant, la terreur m'habitait parfaitement, je ne pouvais que lutter contre l'air. Je redoutais d'entendre encore le bruit qui s'était échappé de mon téléphone, et poussait un gémissement qui pourrait le couvrir. Enfin, je plaquais mon visage par terre et ne bougeai plus. Une anomalie m'avait mis KO.
Dans ce genre de crise, on considère que l'individu nécessite 2 bonnes heures pour se ressaisir. Il a fait l'objet d'un dysfonctionnement neuronal aigu, c'est pourquoi il lui faut (dans ce cas plus que dans un autre ; en effet, il n'y pas d'aide extérieure ici) non seulement regagner sa raison, mais aussi se rétablir physiquement. Les mouvements compulsifs de la crise sont souvent sous-estimés dans le diagnostic. Mais cet exemple montre bien que se débattre jusqu'à ne plus avoir de force, cela incombe naturellement de devoir reprendre ses forces. Sans avoir mangé, le processus est d'autant plus difficile.
Ce processus, je l'expérimente, même si je considère que plus de 2 heures ce sont écoulées. Ça ne m'étonnerait pas, car l'origine de ma crise ne rentre pas dans cette théorie. Il n'y a pas de catégorie scientifique pour ce qui est fantastique. Ma crise échappe à tout examen.
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