On ne vit qu'une fois
Par : Pronche
Genre : Action , Fantastique
Status : C'est compliqué
Note :
Chapitre 9
Publié le 29/03/12 à 18:44:03 par Pronche
Le regard vide, porté vers l’horizon. Des larmes, de chaudes larmes coulaient le long de ses joues. Une demi-heure qu’il attendait. Rien dans son attitude ne laissait transparaître la tristesse qui le rongeait de l’intérieur. Il restait planté là, à ne rien faire d’autre qu’observer ce qui se passait dans la ville tandis que son meilleur ami était peut-être voire sûrement entre la vie et la mort. Impuissant, tel était le mot qui le définissait le mieux à l’heure actuelle.
Il ne lui restait qu’une seule possibilité…attendre, encore et toujours.
Le Prof. Chen avait tenté de le joindre à plusieurs reprises mais l’adolescent avait rejeté les appels à chaque fois.
Perdu, l’état dans lequel il se trouvait actuellement. Aucun repère, rien à quoi il pouvait se raccrocher comme s’il n’y avait plus rien pour le maintenir en équilibre. Des regrets ? Pas à sa connaissance. Cet évènement, il n’aurait pas pu l’éviter…comme à chaque fois. Depuis le début, une quelconque divinité Pokémonesque devait s’acharner sur son pauvre sort.
Un frisson parcouru son échine, descendant rapidement vers ses reins. Alex se sentait horriblement seul, personne ne pouvait comprendre et ne pourrait jamais comprendre ce qu’il ressentait. Ils ne se connaissaient que depuis un mois, tout au plus mais agissaient comme s’ils se fréquentaient depuis longtemps. L’un étant la bouffée d’oxygène de l’autre.
Son ami se trouvait actuellement en réanimation, se battant pour échapper à la fatalité.
— Qu’est-ce que tu fais là ?, demanda-t-il en regardant la rousse du coin de l’œil.
Celle-ci s’approcha du dresseur et baissa son regard, cherchant désespérément ses mots. Elle releva ensuite la tête, le jeune Savarin put déceler de la tristesse et de la culpabilité sur le visage de la Championne.
— J-je suis venue te dire…que…j’étais d-désolé pour ce qui s’est passé, commença Ondine, je n’aurais pas du agir ainsi. J’ai perdue mon sang-froid et j’ai mal réagi.
— Ce sont des choses qui arrivent, personne n’est parfait. On perd tous les pédales un jour où l’autre.
La jeune femme le regarda d’un air choqué. Sa réponse, dénuée de toute trace de colère ou d’animosité était le simple reflet d’une cruelle réalité que le jeune homme avait déjà accepté sans détour.
— Comment est-ce que tu fais ? Je veux dire…tu devrais pourtant être en colère contre moi, me haïr, me maudire et pourtant il n’en est rien…pourquoi ?
— Disons que…c’est juste…je sais que tu n’as pas voulu que cet incident arrive et que même si tu es un Champion, tu n’en reste pas moins un humain comme moi ou quelqu’un d’autre. Voilà pourquoi je ne peux t’en vouloir.
Ondine souffla un bon coup et s’approcha d’Alex, elle posa ensuite sa main sur son épaule et lui tendit un petit objet de couleur bleu ciel et en forme d’hexagone.
— Selon les règles de la Ligue, lorsqu’un Champion utilise des techniques réservées aux challengers de niveau supérieur contre des adversaires ne disposant que de trois badges ou moins alors ils sont déclarés automatiquement perdants. Je sais parfaitement que si je n’avais pas perdue mon sang-froid, tu aurais quand même gagné. Ne me demandes pas pourquoi car c’est juste une question d’habitude ou d’instinct si tu préfères. Un Champion sait quand le dresseur adverse possède les capacités et le talent pour obtenir son badge, il le sent.
L’adolescent tenait le minuscule badge entre son pouce et son index, partagé entre l’idée d’accepter ce pourquoi il était venu à Azuria et le refuser. Il le posa finalement dans une des poches de son jean.
— J’aurais tellement aimé l’obtenir dans des conditions plus…normales que celles-ci, murmura Alex en détournant son regard vers la porte qui menait aux urgences.
— Moi aussi. Je ne peux rester ici plus longtemps, mon arène ne peut malheureusement se gérer toute seule. Vraiment désolée de devoir t’abandonner à ton sort.
Avant que le dresseur n’ait pu rajouter quoi que ce soit, la jeune femme avait déjà quittée le centre. Son PokéMatos sonna à nouveau et le numéro du vieux Chen s’afficha, le pouce du garçon appuya sur le bouton pour refuser l’appel, une fois de plus.
— C’est fou ça, à croire que je ne peux même pas avoir cinq minutes sans qu’on me dérange.
Soudainement, un bip retentit dans la salle et le voyant rouge qui indiquait que la salle de réanimation était occupée s’éteignit. Alex eut à peine le temps de tourner sa tête en direction de l’origine du bruit qu’il vit l’infirmière passer la porte et se diriger vers lui. Un grand sourire arborait ses lèvres et cela mit du baume au cœur du jeune Savarin.
— Alors ? Comment est-ce qu’il va ?, demanda Alex sur un ton réjouis et à la fois un peu inquiet.
— Ne t’inquiètes pas, ton Evoli va bien. Il est actuellement dans la salle de repos, tu peux aller le voir si tu veux.
— Merci beaucoup.
Mais avant que l’adolescent ait pu faire un seul pas, l’infirmière lui saisit vigoureusement le bras.
— Tu es un dresseur chanceux, ton Pokémon a bien failli ne pas revenir. J’ai du lui administrer un shot d’adrénaline pour le faire revenir parmi nous et surtout, pas d’entraînement pendant une semaine minimum. Le temps qu’il se remette du choc.
Alex lui répondit par un simple hochement de tête avant d’entrer dans la pièce.
Dans la salle de réanimation, se trouvait plusieurs lits dont un seul qui était occupé par le renard. Le silence régnait dans ce lieu. L’adolescent s’approcha doucement, l’inquiétude envers son ami se lisant sur son visage. Finalement, il se posa sur le lit et commença à caresser la douce fourrure de son compagnon.
— Tu sais que tu m’as fichu une peur bleue, là ?, murmura-t-il.
Un rire sans joie sorti du gosier du dresseur.
— J’ai l’air complètement con, à parler tout seul même si je sais que tu m’entends enfin du moins…je l’espère. Ondine est passée…elle m’a remit le badge parce qu’elle avait enfreins les règles mais…je m’en fous…
Les larmes recommencèrent à perler les joues du jeune homme alors que le sang montait jusqu'à ses joues, leur faisant prendre une teinte rouge ainsi que ses yeux.
— …je m’en fous parce que t’aurais pu y laisser ta peau et c’est une chose que je n’accepterai jamais. Il est hors de question que tu risques ta vie pour un stupide badge. Je préfèrerai qu’on me tue à petit feu et qu’on me torture plutôt que t’envoyer sciemment à l’abattoir. Je me suis trop attaché à toi pour laisser de telles choses arriver.
Le dresseur essuya les larmes qui coulaient en frottant avec la manche de sa veste.
— Ne bouges surtout pas, je vais aller chercher quelque chose à boire au distributeur.
A ces mots, le jeune Savarin caressa une dernière fois son ami avant de se diriger vers la porte qui menait au hall.
— N…n…non, lança faiblement une voix mais de façon à se faire entendre dans toute la pièce.
En entendant ça, Alex s’arrêta immédiatement, ses yeux s’ouvrant en grand tandis que son cerveau essayait de deviner d’où venait la voix et refusant l’option qui venait à lui. Il se retourna brusquement, toujours aussi surpris par ce qu’il venait d’entendre.
— C’…c’est toi qui as parlé ?
— Ou…oui.
Tout en prononçant les paroles, le renard avait fait un signe affirmatif de la tête. L’adolescent secoua la tête de gauche à droite et se pinça sur un de ses bras pour voir si ce qu’il voyait était bien réel ou s’il ne s’agissait pas d’un rêve. Finalement, un fin sourire s’étira sur ses lèvres. Qui sait ? Peut-être qu’avec un peu de chance, il pourrait lui apprendre à parler comme lui. Cette idée soulagea un peu le garçon, désormais, il n’aurait plus besoin d’essayer de comprendre les gestes et les regards de son ami, ce qui faciliterait la communication entre eux et les rapprocheraient surement.
— Il va falloir que je t’apprenne à parler ma langue. Vu le temps que ça va mettre, mieux vaut s’y atteler dès maintenant, dit simplement Alex en sortant un stylo, un bloc-notes et en se réinstallant confortablement sur le lit.
__________________________________________________________________________________
Il était désormais 20h passées. Le soleil avait laissé sa place à la lune et le grand manteau noir recouvert d’étoile qui remplaçait le ciel bleu.
Dans une chambre du Centre Pokémon, deux personnes étaient assis sur un lit. L’un tenait un bout de papier dans ses mains et pointait un mot qui était écrit dessus. Quand à l’autre, on voyait sur son visage qu’il essayait de retranscrire à l’oral le mot écrit sur la feuille.
— Répètes après moi. Petit-déjeuner.
Le renard fronça les sourcils alors qu’il ouvrait la bouche pour imiter son dresseur.
— Pe-p…petit…déjeu…petit-déje…petit-déjeuner !
Evoli répéta le mot à plusieurs reprises, fier d’en avoir encore assimilé un nouveau. Un doux sourire s’étira sur les lèvres d’Alex.
— C’est pas mal. Tu apprends plus vite que je ne pensais, d’habitude, il faut près de trois à quatre jours pour arriver à ce résultat. En parlant de nourriture, je crois qu’on devrait y aller.
— Oui, manger.
Les deux compagnons descendirent à l’accueil où Latias les attendait patiemment en lisant un magazine people rempli de choses complètement inutiles et débiles.
‘Enfin là, ça fait un certain temps que je vous attends pour aller manger’, lança la légendaire en posant le bouquin et en se levant de son fauteuil.
— Tu aurais pu aller manger sans nous, on t’aurait rejointe un peu plus tard.
‘Je sais mais tu sais très bien que le repas est gratuit pour les dresseurs donc j’aurais été obligée de payer’
Un léger rire s’échappa de la gorge de l’adolescent.
— Je vois, donc je ne suis qu’un moyen d’économiser de l’argent pour toi ? La prochaine fois, je te laisserai payer quand il faudra refaire le plein pour le voyage.
Latias ne répondit pas, croisa les bras et se dirigea vers la cafétéria, visiblement vexée par la pique du jeune homme.
« Elle va quand même pas me faire la tête ? Si ? Qu’est-ce qu’elle peut être susceptible parfois. À croire que c’est elle la gamine qui doit être surveillée et moi qui m’en occupe. »
Le repas se passa en silence, aucun des deux jeunes adultes ne s’adressait la parole, préférant se concentrer sur leur repas. Ils furent interrompus par le son émis par l’écran plasma de la pièce. La chaîne actuelle était celle des informations.
—…Information de dernière minute : le Conseil des 4 vient de déclarer que le Major Bob, Champion de l’arène de Carmin-sur-mer, vient d’être porté disparu alors que cela faisait plus d’une semaine que personne n’avait plus aucune nouvelle de lui et qu’il était injoignable, dit le journaliste sur un ton calme et professionnel. Pour le moment, rien n’a été décidé sur son remplacement mais…
Soudainement, la télé s’éteignit toute seule ainsi que toute source de lumière dans le Centre. Des voix s’élevèrent parmi les dresseurs présents pour signaler leur mécontentement. Alex n’en avait cure, il s’était levé et s’était dirigé vers la fenêtre la plus proche. Dehors, on ne distinguait plus que du noir.
Au bout d’une trentaine de secondes, le courant revint dans le bâtiment, alimentant uniquement l’éclairage et les systèmes de soins.
— Le générateur de secours a du prendre le relais, constata le jeune Savarin en observant tout autour de lui.
Un son parvînt aux oreilles d’Alex, qui n’y prêta pas vraiment attention alors que celui-ci devenait de plus en plus fort. Plusieurs lumières de couleur rouges et bleus passèrent rapidement devant la bâtisse et disparurent aussitôt, s’éloignant à grande vitesse ainsi que le bruit des gyrophares qui s’atténuait. L’adolescent regarda la direction dans laquelle les véhicules se dirigeaient et ouvrit ses yeux en grand lorsqu’il comprit…La centrale électrique de la ville, celle qui alimentait Azuria et le train qui faisait le lien entre Safrania et Doublonville, à Johto. Cet évènement avait déjà eu lieu, six ans auparavant et il n’y avait eu qu’un seul responsable à l’époque : La Team Rocket.
Le dresseur partit au quart de tour, courant rapidement vers le hall lorsqu’une main se serra autour de son bras droit, l’arrêtant immédiatement dans sa course.
‘Non’, dit simplement Latias, sur un ton autoritaire et neutre.
— Je dois y aller, hors de question de laisser ces enfoirés faire ce qu’ils veulent.
‘Tu restes ici. Pour une fois, laisse les autorités faire leur travail. Qui plus est, tes Pokémon sont encore trop fatigués suite au combat d’aujourd’hui.’
Alex grinça des dents. Elle avait raison, ses compagnons n’étaient pas en état de se battre, lui-même était aussi assez fatigué de cette journée déjà riche en évènements. Il porta son regard vers ses amis et voyait la fatigue qui se lisait dans leurs yeux. L’adolescent soupira de frustration.
— D’accord. Mais ne comptes pas sur moi pour me laisser abattre aussi facilement la prochaine fois.
Il n’eut qu’un hochement de tête en retour. Alex soupira à nouveau et se dirigea vers leur chambre, trop crevé pour finir son repas. La nuit allait être bien longue.
Il ne lui restait qu’une seule possibilité…attendre, encore et toujours.
Le Prof. Chen avait tenté de le joindre à plusieurs reprises mais l’adolescent avait rejeté les appels à chaque fois.
Perdu, l’état dans lequel il se trouvait actuellement. Aucun repère, rien à quoi il pouvait se raccrocher comme s’il n’y avait plus rien pour le maintenir en équilibre. Des regrets ? Pas à sa connaissance. Cet évènement, il n’aurait pas pu l’éviter…comme à chaque fois. Depuis le début, une quelconque divinité Pokémonesque devait s’acharner sur son pauvre sort.
Un frisson parcouru son échine, descendant rapidement vers ses reins. Alex se sentait horriblement seul, personne ne pouvait comprendre et ne pourrait jamais comprendre ce qu’il ressentait. Ils ne se connaissaient que depuis un mois, tout au plus mais agissaient comme s’ils se fréquentaient depuis longtemps. L’un étant la bouffée d’oxygène de l’autre.
Son ami se trouvait actuellement en réanimation, se battant pour échapper à la fatalité.
— Qu’est-ce que tu fais là ?, demanda-t-il en regardant la rousse du coin de l’œil.
Celle-ci s’approcha du dresseur et baissa son regard, cherchant désespérément ses mots. Elle releva ensuite la tête, le jeune Savarin put déceler de la tristesse et de la culpabilité sur le visage de la Championne.
— J-je suis venue te dire…que…j’étais d-désolé pour ce qui s’est passé, commença Ondine, je n’aurais pas du agir ainsi. J’ai perdue mon sang-froid et j’ai mal réagi.
— Ce sont des choses qui arrivent, personne n’est parfait. On perd tous les pédales un jour où l’autre.
La jeune femme le regarda d’un air choqué. Sa réponse, dénuée de toute trace de colère ou d’animosité était le simple reflet d’une cruelle réalité que le jeune homme avait déjà accepté sans détour.
— Comment est-ce que tu fais ? Je veux dire…tu devrais pourtant être en colère contre moi, me haïr, me maudire et pourtant il n’en est rien…pourquoi ?
— Disons que…c’est juste…je sais que tu n’as pas voulu que cet incident arrive et que même si tu es un Champion, tu n’en reste pas moins un humain comme moi ou quelqu’un d’autre. Voilà pourquoi je ne peux t’en vouloir.
Ondine souffla un bon coup et s’approcha d’Alex, elle posa ensuite sa main sur son épaule et lui tendit un petit objet de couleur bleu ciel et en forme d’hexagone.
— Selon les règles de la Ligue, lorsqu’un Champion utilise des techniques réservées aux challengers de niveau supérieur contre des adversaires ne disposant que de trois badges ou moins alors ils sont déclarés automatiquement perdants. Je sais parfaitement que si je n’avais pas perdue mon sang-froid, tu aurais quand même gagné. Ne me demandes pas pourquoi car c’est juste une question d’habitude ou d’instinct si tu préfères. Un Champion sait quand le dresseur adverse possède les capacités et le talent pour obtenir son badge, il le sent.
L’adolescent tenait le minuscule badge entre son pouce et son index, partagé entre l’idée d’accepter ce pourquoi il était venu à Azuria et le refuser. Il le posa finalement dans une des poches de son jean.
— J’aurais tellement aimé l’obtenir dans des conditions plus…normales que celles-ci, murmura Alex en détournant son regard vers la porte qui menait aux urgences.
— Moi aussi. Je ne peux rester ici plus longtemps, mon arène ne peut malheureusement se gérer toute seule. Vraiment désolée de devoir t’abandonner à ton sort.
Avant que le dresseur n’ait pu rajouter quoi que ce soit, la jeune femme avait déjà quittée le centre. Son PokéMatos sonna à nouveau et le numéro du vieux Chen s’afficha, le pouce du garçon appuya sur le bouton pour refuser l’appel, une fois de plus.
— C’est fou ça, à croire que je ne peux même pas avoir cinq minutes sans qu’on me dérange.
Soudainement, un bip retentit dans la salle et le voyant rouge qui indiquait que la salle de réanimation était occupée s’éteignit. Alex eut à peine le temps de tourner sa tête en direction de l’origine du bruit qu’il vit l’infirmière passer la porte et se diriger vers lui. Un grand sourire arborait ses lèvres et cela mit du baume au cœur du jeune Savarin.
— Alors ? Comment est-ce qu’il va ?, demanda Alex sur un ton réjouis et à la fois un peu inquiet.
— Ne t’inquiètes pas, ton Evoli va bien. Il est actuellement dans la salle de repos, tu peux aller le voir si tu veux.
— Merci beaucoup.
Mais avant que l’adolescent ait pu faire un seul pas, l’infirmière lui saisit vigoureusement le bras.
— Tu es un dresseur chanceux, ton Pokémon a bien failli ne pas revenir. J’ai du lui administrer un shot d’adrénaline pour le faire revenir parmi nous et surtout, pas d’entraînement pendant une semaine minimum. Le temps qu’il se remette du choc.
Alex lui répondit par un simple hochement de tête avant d’entrer dans la pièce.
Dans la salle de réanimation, se trouvait plusieurs lits dont un seul qui était occupé par le renard. Le silence régnait dans ce lieu. L’adolescent s’approcha doucement, l’inquiétude envers son ami se lisant sur son visage. Finalement, il se posa sur le lit et commença à caresser la douce fourrure de son compagnon.
— Tu sais que tu m’as fichu une peur bleue, là ?, murmura-t-il.
Un rire sans joie sorti du gosier du dresseur.
— J’ai l’air complètement con, à parler tout seul même si je sais que tu m’entends enfin du moins…je l’espère. Ondine est passée…elle m’a remit le badge parce qu’elle avait enfreins les règles mais…je m’en fous…
Les larmes recommencèrent à perler les joues du jeune homme alors que le sang montait jusqu'à ses joues, leur faisant prendre une teinte rouge ainsi que ses yeux.
— …je m’en fous parce que t’aurais pu y laisser ta peau et c’est une chose que je n’accepterai jamais. Il est hors de question que tu risques ta vie pour un stupide badge. Je préfèrerai qu’on me tue à petit feu et qu’on me torture plutôt que t’envoyer sciemment à l’abattoir. Je me suis trop attaché à toi pour laisser de telles choses arriver.
Le dresseur essuya les larmes qui coulaient en frottant avec la manche de sa veste.
— Ne bouges surtout pas, je vais aller chercher quelque chose à boire au distributeur.
A ces mots, le jeune Savarin caressa une dernière fois son ami avant de se diriger vers la porte qui menait au hall.
— N…n…non, lança faiblement une voix mais de façon à se faire entendre dans toute la pièce.
En entendant ça, Alex s’arrêta immédiatement, ses yeux s’ouvrant en grand tandis que son cerveau essayait de deviner d’où venait la voix et refusant l’option qui venait à lui. Il se retourna brusquement, toujours aussi surpris par ce qu’il venait d’entendre.
— C’…c’est toi qui as parlé ?
— Ou…oui.
Tout en prononçant les paroles, le renard avait fait un signe affirmatif de la tête. L’adolescent secoua la tête de gauche à droite et se pinça sur un de ses bras pour voir si ce qu’il voyait était bien réel ou s’il ne s’agissait pas d’un rêve. Finalement, un fin sourire s’étira sur ses lèvres. Qui sait ? Peut-être qu’avec un peu de chance, il pourrait lui apprendre à parler comme lui. Cette idée soulagea un peu le garçon, désormais, il n’aurait plus besoin d’essayer de comprendre les gestes et les regards de son ami, ce qui faciliterait la communication entre eux et les rapprocheraient surement.
— Il va falloir que je t’apprenne à parler ma langue. Vu le temps que ça va mettre, mieux vaut s’y atteler dès maintenant, dit simplement Alex en sortant un stylo, un bloc-notes et en se réinstallant confortablement sur le lit.
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Il était désormais 20h passées. Le soleil avait laissé sa place à la lune et le grand manteau noir recouvert d’étoile qui remplaçait le ciel bleu.
Dans une chambre du Centre Pokémon, deux personnes étaient assis sur un lit. L’un tenait un bout de papier dans ses mains et pointait un mot qui était écrit dessus. Quand à l’autre, on voyait sur son visage qu’il essayait de retranscrire à l’oral le mot écrit sur la feuille.
— Répètes après moi. Petit-déjeuner.
Le renard fronça les sourcils alors qu’il ouvrait la bouche pour imiter son dresseur.
— Pe-p…petit…déjeu…petit-déje…petit-déjeuner !
Evoli répéta le mot à plusieurs reprises, fier d’en avoir encore assimilé un nouveau. Un doux sourire s’étira sur les lèvres d’Alex.
— C’est pas mal. Tu apprends plus vite que je ne pensais, d’habitude, il faut près de trois à quatre jours pour arriver à ce résultat. En parlant de nourriture, je crois qu’on devrait y aller.
— Oui, manger.
Les deux compagnons descendirent à l’accueil où Latias les attendait patiemment en lisant un magazine people rempli de choses complètement inutiles et débiles.
‘Enfin là, ça fait un certain temps que je vous attends pour aller manger’, lança la légendaire en posant le bouquin et en se levant de son fauteuil.
— Tu aurais pu aller manger sans nous, on t’aurait rejointe un peu plus tard.
‘Je sais mais tu sais très bien que le repas est gratuit pour les dresseurs donc j’aurais été obligée de payer’
Un léger rire s’échappa de la gorge de l’adolescent.
— Je vois, donc je ne suis qu’un moyen d’économiser de l’argent pour toi ? La prochaine fois, je te laisserai payer quand il faudra refaire le plein pour le voyage.
Latias ne répondit pas, croisa les bras et se dirigea vers la cafétéria, visiblement vexée par la pique du jeune homme.
« Elle va quand même pas me faire la tête ? Si ? Qu’est-ce qu’elle peut être susceptible parfois. À croire que c’est elle la gamine qui doit être surveillée et moi qui m’en occupe. »
Le repas se passa en silence, aucun des deux jeunes adultes ne s’adressait la parole, préférant se concentrer sur leur repas. Ils furent interrompus par le son émis par l’écran plasma de la pièce. La chaîne actuelle était celle des informations.
—…Information de dernière minute : le Conseil des 4 vient de déclarer que le Major Bob, Champion de l’arène de Carmin-sur-mer, vient d’être porté disparu alors que cela faisait plus d’une semaine que personne n’avait plus aucune nouvelle de lui et qu’il était injoignable, dit le journaliste sur un ton calme et professionnel. Pour le moment, rien n’a été décidé sur son remplacement mais…
Soudainement, la télé s’éteignit toute seule ainsi que toute source de lumière dans le Centre. Des voix s’élevèrent parmi les dresseurs présents pour signaler leur mécontentement. Alex n’en avait cure, il s’était levé et s’était dirigé vers la fenêtre la plus proche. Dehors, on ne distinguait plus que du noir.
Au bout d’une trentaine de secondes, le courant revint dans le bâtiment, alimentant uniquement l’éclairage et les systèmes de soins.
— Le générateur de secours a du prendre le relais, constata le jeune Savarin en observant tout autour de lui.
Un son parvînt aux oreilles d’Alex, qui n’y prêta pas vraiment attention alors que celui-ci devenait de plus en plus fort. Plusieurs lumières de couleur rouges et bleus passèrent rapidement devant la bâtisse et disparurent aussitôt, s’éloignant à grande vitesse ainsi que le bruit des gyrophares qui s’atténuait. L’adolescent regarda la direction dans laquelle les véhicules se dirigeaient et ouvrit ses yeux en grand lorsqu’il comprit…La centrale électrique de la ville, celle qui alimentait Azuria et le train qui faisait le lien entre Safrania et Doublonville, à Johto. Cet évènement avait déjà eu lieu, six ans auparavant et il n’y avait eu qu’un seul responsable à l’époque : La Team Rocket.
Le dresseur partit au quart de tour, courant rapidement vers le hall lorsqu’une main se serra autour de son bras droit, l’arrêtant immédiatement dans sa course.
‘Non’, dit simplement Latias, sur un ton autoritaire et neutre.
— Je dois y aller, hors de question de laisser ces enfoirés faire ce qu’ils veulent.
‘Tu restes ici. Pour une fois, laisse les autorités faire leur travail. Qui plus est, tes Pokémon sont encore trop fatigués suite au combat d’aujourd’hui.’
Alex grinça des dents. Elle avait raison, ses compagnons n’étaient pas en état de se battre, lui-même était aussi assez fatigué de cette journée déjà riche en évènements. Il porta son regard vers ses amis et voyait la fatigue qui se lisait dans leurs yeux. L’adolescent soupira de frustration.
— D’accord. Mais ne comptes pas sur moi pour me laisser abattre aussi facilement la prochaine fois.
Il n’eut qu’un hochement de tête en retour. Alex soupira à nouveau et se dirigea vers leur chambre, trop crevé pour finir son repas. La nuit allait être bien longue.
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