On ne vit qu'une fois
Par : Pronche
Genre : Action , Fantastique
Status : C'est compliqué
Note :
Chapitre 11
Publié le 26/04/12 à 11:39:34 par Pronche
— Yeah, encore un hôpital ! Nan, sérieusement, je commence clairement à en avoir ma claque de m’y réveiller tous les quatre matins. D’abord les contusions et maintenant une balle dans le bras.
Tels furent les premiers mots qui sortirent de la bouche d’Alex quand il se réveilla dans une chambre, seul. Il se débarrassa ensuite de ses couvertures et de sa chemise avant d’enfiler ses vêtements habituels, non sans une certaine difficulté à cause de la douleur permanente dans son bras gauche et des bandages qui recouvraient la blessure. Il fourra son sac sur le dos et quitta la pièce en veillant à n’avoir rien laissé derrière lui. L’adolescent prit ensuite la direction de la sortie malgré les propos véhéments de l’infirmière qui le sommait de retourner dans sa chambre.
Le jeune homme n’en eut cure et continua sa route jusqu’à se retrouver dehors. Alex porta son regard jusqu’au soleil et vit que celui-ci avait déjà entamé sa descente depuis pas mal de temps. Ensuite, ses yeux s’attardèrent sur la ville. Tout autour de lui, se dressait des habitations. Celles-ci étaient plutôt simples, faites de briques, ne possédant qu’un rez-de-chaussée et un étage. La teinte jaune-orange des maisons s’accentuait avec l’arrivée du crépuscule et de la nuit, rendant l’ensemble presque…irréel. Le dresseur errait dans les rues, sans but autre que d’observer silencieusement tout ce petit monde s’agiter. Il n’avait absolument aucune idée de l’endroit où se trouvait Latias ainsi que les autres…au contraire, le fait de ne pas avoir leur présence à ses côtés lui produisait un bien fou. Cela fait tellement longtemps qu’il ne s’était pas retrouvé seul, avec ses pensées et en profita pour ne penser à rien, faire le vide dans son esprit.
Alex laissa son corps et ses jambes le guider là où elles voulaient aller. En remettant son cerveau en marche, l’adolescent se rendit compte qu’il se trouvait désormais accoudé à un petit candélabre, les mains dans les poches de son jean et à quelques pas de la bordure de l’eau. L’astre solaire, face à lui, illuminant son visage d’une douce chaleur grâce aux milliers rayons flamboyants. Cette vue du soleil couchant, dont le reflet sur la mer calme qui s’éteignait aussi rapidement que son homologue, arracha un sourire sur le visage du garçon.
Son âme ainsi que son cœur ressemblaient en tout point au liquide, à la fois calme et plat, dans un état de paix intérieure. Aucune pensée parasite ne vînt le déranger. Le jeune homme restait planté là, tel une statue taillée dans la plus dure et immuable des roches, à admirer ce paysage d’un air songeur. Une petite larme, semblable à un minuscule diamant, prit naissance au coin de son œil droit, coula lentement le long de sa joue avant de se perdre sur son t-shirt. Il ne s’agissait pas là d’une larme de colère ou de tristesse comme auparavant mais de joie. Il était fier d’assister à pareille scène et se moquait éperdument de ce que pouvaient en penser les autres. Si contempler l’énorme boule de feu permettait de lui mettre un peu de baume au cœur et d’oublier tous ses soucis passés ainsi que ceux à venir alors l’adolescent le ferait volontiers tous les soirs.
« C’est vraiment dommage que les gens ne prennent pas plus de temps que ça à observer la nature qui les entoure mais je ne peux les blâmer. Ils ont d’autres priorités que de regarder un coucher de soleil »
Il secoua la tête de gauche à droite, comme pour se débarrasser d’un insecte sur la tête :
« Bah…j’ai l’impression de penser comme un vieil ermite qui aurait passé les cinquante dernières années à méditer dans une grotte sombre et humide »
Le jeune Savarin regarda vers sa gauche et surpris un spectacle peu commun. Assis sur un banc fait de planches de bois d’une couleur marron sombre, se tenait un humain et un Pokémon humanoïde, légèrement plus grand qu’Alex. Ses plumes de duvet étaient d'un rouge profond, celles qui se trouvaient le long de sa tête arboraient un coloris blanc argenté et le bas de ses jambes — en partant du milieu du mollet jusqu’aux pieds— étaient jaune clair. L’iris de ses yeux avait une couleur bleu cyan et était entouré d’un fond ocre.
Ce qui le déconcertait le plus dans cette scène n’était le fait qu’ils soient assis sur le banc, l’un collé à l’autre…ça venait du fait que le Brasegali avait posé sa tête contre l’épaule de l’homme et qu’ils se tenaient par la main, le regard porté vers la mer. L’instant d’après, les lèvres des deux personnes se rencontrèrent. En voyant cela, la bouche du dresseur s’ouvrit légèrement et ses yeux s’agrandirent pour exprimer sa surprise. Alex détourna vivement le regard en sentant le sang lui monter à la tête et ses joues s’empourprer.
« Je croyais que ce genre de relations étaient interdites ? À croire que le gouvernement de Kanto a aboli la vieille loi qui interdisait aux humains et aux Pokémon d’être ensembles. Comme quoi, vivre pendant plus d’une décennie dans un orphelinat n’a rien de bon sur le développement social si on n’est même pas au courant des derniers décrets. Après tout, ce sont des être doués de sentiments et aussi intelligents que nous et puis, s’ils sont bien ensemble…je vois pas où est le problème.»
Se détournant de la scène pour recommencer à vagabonder dans les avenues, le jeune homme sentit un poids contre son menton et son torse avant de se retrouver par terre, sur l’arrière-train.
— Aïe, ça fait mal !, constata Alex en massant la partie douloureuse.
— Je suis vraiment désolée ! J’avais la tête ailleurs et je ne vous aie pas vu, faudrait vraiment que je sois plus attentive la prochaine fois, s’exclama la personne qui avait bousculé le dresseur.
— C’est pas grave, j’étais moi aussi concentré sur autre chose et je…
Tout en parlant, Alex s’était relevé avant de poser ses yeux sur son ‘agresseur’ et de laisser sa phrase en suspension. Face à lui, se dressait une jeune femme ayant le même âge que lui, si ce n’est une ou deux années de plus. La première chose qui frappa le garçon était ses yeux, ressemblants à deux magnifiques émeraudes dont les rayons du soleil mettaient encore plus en valeur. Venait ensuite les longs, fins et lisses cheveux couleur chocolat qui prenaient une teinte plus claire lorsqu’ils étaient exposés à une source de lumière. Son corps fin et svelte, son nez en bec d’aigle, ses fines lèvres roses, ses sourcils arborant une couleur plus sombre que ses cheveux, l’expression d’inquiétude qui habitait son visage et son teint légèrement halé. Absolument toutes les caractéristiques physiques de la jeune femme fascinaient l’adolescent. Elle portait une courte veste en cuir noir qui descendait jusqu’aux côtes, un t-shirt bleu, un jean aussi azur que le débardeur et pour finir des bottes noires montant à deux-trois centimètres en-dessous de la rotule.
— Je m’en veux vraiment…je sais que ça m’arrive d’être tête en l’air mais jamais à ce point, pardonnez-moi, je suis sincèrement désolée !
Alex lâcha un petit rire en observant la réaction excessive de l’inconnue :
— Ne vous en voulez pas mademoiselle, ce sont des choses qui arrivent. Si tout le monde devait s’excuser pour un petit écart de conduite ou un moment d’égarement, on n’en finirait jamais !
Son visage se détendit soudainement et un sourire fit son apparition aux coins de ses lèvres.
— Vous avez raison, je ne devrais pas m’en faire autant. Permettez-moi de vous payer un café pour me faire pardonner.
Le jeune homme se retint d’hausser les épaules et accepta l’invitation d’un simple hochement de la tête.
« Après tout, pourquoi pas ? Ça m’a l’air d’être fille sympa même si elle est un peu perchée. Et puis, on l’est tous d’une façon ou d’une autre »
Alex se laissa guider dans les rues par l’inconnue, remettant en elle sa confiance pour ne pas les paumer à travers les ruelles. Ils arrivèrent à un petit café plutôt bien entretenu, peint aux couleurs de la ville et avec une terrasse extérieure pour ceux qui souhaitaient boire dehors. C’est à cet endroit que les deux jeunes gens s’installèrent et commandèrent leur boisson.
— Vous savez, vous n’étiez pas obligée de faire ça. Les excuses me suffisaient amplement.
— Je le sais mais j’avais envie, rien que pour faire connaissance. A propos, mon nom est Evelyn, Evelyn White.
Le garçon ouvrit la bouche pour répondre mais s’arrêta le temps que le serveur dépose leurs cafés et que le jeune Savarin mette son sucre dans la tasse et ne commence à touiller.
— Je m’appelle Alex Savarin.
— Savarin ?, répéta la jeune femme. Bizarre, ton nom me dit quelque chose mais je ne m’en souviens plus ou j’ai pu l’entendre ou voir.
— Probablement dans la presse ou à la télé vu que je collecte les badges d’arènes.
— Oui, ça me revient. C’était à la Une du magazine des dresseurs pour l’accident lors d’un match à Azuria.
Alex lâcha un soupir avant de baisser les yeux vers sa tasse pour y contempler son reflet.
— Bah…tant que Richard et sa bande ne tombent pas dessus, ça ne posera pas de problèmes. Dis, elle est connue la revue qui parle de moi ?
Evelyn but une gorgée de son café avant de se mettre à rire.
— Bien sûr, c’est l’hebdomadaire le plus lu du pays. On y trouve tous les conseils pou les apprentis dresseurs et les bons coins pour capturer certains Pokémon rares. T’es étrange comme gars, tu es dresseur et tu ne savais même pas qu’il y avait un magazine rien que pour ça. T’a vécu où pour ne même pas savoir ça ?
Il lui lança un regard triste avant de répondre.
— Dans un orphelinat, à Cramois’ile. Pendant les douze dernières années, si tu veux savoir.
— Excuse-moi, ça ne me regardes pas et je n’aurais pas due poser une question aussi personnelle.
— T’inquiètes, je commence à avoir l’habitude. Et toi ? Tu viens d’où ?
— De Féli-Cité, à Sinnoh.
Le dresseur leva un sourcil.
— Ça fait une trotte entre Kanto et Sinnoh, qu’est-ce qui t’amène ici ?
Elle le fixa intensément avec un petit sourire qui s’étirait doucement.
— Le paysage et le travail. Je bosse en tant que dessinatrice pour une galerie d’Art et je leur envoie mes créations, une fois par mois. Ça rapporte pas mal et ça me permet de visiter de nouveaux lieux et de faire des rencontres…intéressantes.
— Je suppose que tu as du visiter Johto ou Hoenn.
— Non, fit-elle en secouant négativement la tête. J’ai fait le tour de Sinnoh et Unys mais pas les autres. Je voulais savoir, qui est ce Richard dont tu parlais tout à l’heure ?
Une grimace déforma les traits de l’adolescent pendant l’espace de quelques secondes et ses yeux s’assombrirent.
— Une personne contre qui j’ai…une grande rancune et que je cherche. Je ne peux pas t’en dire plus car c’est une vengeance personnelle et que je ne veux pas mêler des innocents à cette histoire. Sache juste que ce type est un malfrat et qu’il est prêt à n’importe quoi pour arriver à ses fins. La cicatrice sur mon visage en est la preuve flagrante.
Alex laissa sa phrase en suspens pendant un court moment avant de reprendre sur un ton plus enjoué :
— Mais bon, ne laissons pas les mauvaises choses gâcher cette journée. Toujours est-il que j’ai grandement apprécié cette discussion. En espérant croiser à nouveau ta route.
Un billet de dix PokéDollars fut posé sur la table par le garçon avant qu’il remette son sac sur son dos et reparte en direction du Centre Pokémon. La jeune femme le regarda s’éloigner avant de sortir de la monnaie de sa poche et de courir à la poursuite du jeune homme.
— Alex, attends ! Tu as oublié ta monnaie, lança Evelyn en le rattrapant et en tendant les pièces.
— C’est sympa mais je voulais les laisser au serveur comme pourboire mais bon si tu les as récupérés, gardes-les.
— Merci, c’est gentil de ta part.
Le jeune Savarin gloussa légèrement.
— De toute façon, je n’en ai pas besoin. Les fournitures de voyages coûtent assez cher pour ne pas avoir l’utilité des petites pièces.
Evelyn hocha positivement la tête avant d’inspirer grandement et de poser la question qui lui trottait dans la tête depuis quelques minutes déjà.
— Je sais qu’on se connait à peine et que j’ai l’air d’une parfaite inconnue pour toi mais je voulais savoir…ça ne te dérange pas si je viens avec toi ? Vu que tu comptes faire tout Kanto, ce serait pas mal si on… faisait le trajet ensemble, comme ça…on apprendrait à…mieux se connaître et devenir…amis enfin, si tu veux. Je ne veux surtout pas te forcer à accepter mais tu…m’a l’air d’être un gars…sympathique et tu me…plais bien.
Son visage était aussi rouge qu’une tomate trop exposée au soleil, Evelyn se mordilla la lèvre supérieure en attendant la réponse du jeune homme qui s’était arrêté en écoutant la question. Sur le moment, la jeune femme regretta d’avoir posée une telle question et se sentait pataude. En voyant le grand sourire qui s’affichait sur le visage d’Alex, elle comprit aussitôt que la réponse était positive.
— Pourquoi pas ? J’ai juste une chose à te dire : quelqu’un m’accompagne déjà dans mon voyage. C’est une personne qui est cool quoiqu’un peu enfantine sur les bords et elle est muette.
— Ah ? Ça ne pose pas trop de problèmes pour communiquer ?
— Nan, on a un truc simple pour discuter mais je t’en parlerai quand on sera avec elle. On y va ?
La future adulte fit un ‘oui’ de la tête avant de se positionner aux côtés du garçon et de reprendre leur route.
Tels furent les premiers mots qui sortirent de la bouche d’Alex quand il se réveilla dans une chambre, seul. Il se débarrassa ensuite de ses couvertures et de sa chemise avant d’enfiler ses vêtements habituels, non sans une certaine difficulté à cause de la douleur permanente dans son bras gauche et des bandages qui recouvraient la blessure. Il fourra son sac sur le dos et quitta la pièce en veillant à n’avoir rien laissé derrière lui. L’adolescent prit ensuite la direction de la sortie malgré les propos véhéments de l’infirmière qui le sommait de retourner dans sa chambre.
Le jeune homme n’en eut cure et continua sa route jusqu’à se retrouver dehors. Alex porta son regard jusqu’au soleil et vit que celui-ci avait déjà entamé sa descente depuis pas mal de temps. Ensuite, ses yeux s’attardèrent sur la ville. Tout autour de lui, se dressait des habitations. Celles-ci étaient plutôt simples, faites de briques, ne possédant qu’un rez-de-chaussée et un étage. La teinte jaune-orange des maisons s’accentuait avec l’arrivée du crépuscule et de la nuit, rendant l’ensemble presque…irréel. Le dresseur errait dans les rues, sans but autre que d’observer silencieusement tout ce petit monde s’agiter. Il n’avait absolument aucune idée de l’endroit où se trouvait Latias ainsi que les autres…au contraire, le fait de ne pas avoir leur présence à ses côtés lui produisait un bien fou. Cela fait tellement longtemps qu’il ne s’était pas retrouvé seul, avec ses pensées et en profita pour ne penser à rien, faire le vide dans son esprit.
Alex laissa son corps et ses jambes le guider là où elles voulaient aller. En remettant son cerveau en marche, l’adolescent se rendit compte qu’il se trouvait désormais accoudé à un petit candélabre, les mains dans les poches de son jean et à quelques pas de la bordure de l’eau. L’astre solaire, face à lui, illuminant son visage d’une douce chaleur grâce aux milliers rayons flamboyants. Cette vue du soleil couchant, dont le reflet sur la mer calme qui s’éteignait aussi rapidement que son homologue, arracha un sourire sur le visage du garçon.
Son âme ainsi que son cœur ressemblaient en tout point au liquide, à la fois calme et plat, dans un état de paix intérieure. Aucune pensée parasite ne vînt le déranger. Le jeune homme restait planté là, tel une statue taillée dans la plus dure et immuable des roches, à admirer ce paysage d’un air songeur. Une petite larme, semblable à un minuscule diamant, prit naissance au coin de son œil droit, coula lentement le long de sa joue avant de se perdre sur son t-shirt. Il ne s’agissait pas là d’une larme de colère ou de tristesse comme auparavant mais de joie. Il était fier d’assister à pareille scène et se moquait éperdument de ce que pouvaient en penser les autres. Si contempler l’énorme boule de feu permettait de lui mettre un peu de baume au cœur et d’oublier tous ses soucis passés ainsi que ceux à venir alors l’adolescent le ferait volontiers tous les soirs.
« C’est vraiment dommage que les gens ne prennent pas plus de temps que ça à observer la nature qui les entoure mais je ne peux les blâmer. Ils ont d’autres priorités que de regarder un coucher de soleil »
Il secoua la tête de gauche à droite, comme pour se débarrasser d’un insecte sur la tête :
« Bah…j’ai l’impression de penser comme un vieil ermite qui aurait passé les cinquante dernières années à méditer dans une grotte sombre et humide »
Le jeune Savarin regarda vers sa gauche et surpris un spectacle peu commun. Assis sur un banc fait de planches de bois d’une couleur marron sombre, se tenait un humain et un Pokémon humanoïde, légèrement plus grand qu’Alex. Ses plumes de duvet étaient d'un rouge profond, celles qui se trouvaient le long de sa tête arboraient un coloris blanc argenté et le bas de ses jambes — en partant du milieu du mollet jusqu’aux pieds— étaient jaune clair. L’iris de ses yeux avait une couleur bleu cyan et était entouré d’un fond ocre.
Ce qui le déconcertait le plus dans cette scène n’était le fait qu’ils soient assis sur le banc, l’un collé à l’autre…ça venait du fait que le Brasegali avait posé sa tête contre l’épaule de l’homme et qu’ils se tenaient par la main, le regard porté vers la mer. L’instant d’après, les lèvres des deux personnes se rencontrèrent. En voyant cela, la bouche du dresseur s’ouvrit légèrement et ses yeux s’agrandirent pour exprimer sa surprise. Alex détourna vivement le regard en sentant le sang lui monter à la tête et ses joues s’empourprer.
« Je croyais que ce genre de relations étaient interdites ? À croire que le gouvernement de Kanto a aboli la vieille loi qui interdisait aux humains et aux Pokémon d’être ensembles. Comme quoi, vivre pendant plus d’une décennie dans un orphelinat n’a rien de bon sur le développement social si on n’est même pas au courant des derniers décrets. Après tout, ce sont des être doués de sentiments et aussi intelligents que nous et puis, s’ils sont bien ensemble…je vois pas où est le problème.»
Se détournant de la scène pour recommencer à vagabonder dans les avenues, le jeune homme sentit un poids contre son menton et son torse avant de se retrouver par terre, sur l’arrière-train.
— Aïe, ça fait mal !, constata Alex en massant la partie douloureuse.
— Je suis vraiment désolée ! J’avais la tête ailleurs et je ne vous aie pas vu, faudrait vraiment que je sois plus attentive la prochaine fois, s’exclama la personne qui avait bousculé le dresseur.
— C’est pas grave, j’étais moi aussi concentré sur autre chose et je…
Tout en parlant, Alex s’était relevé avant de poser ses yeux sur son ‘agresseur’ et de laisser sa phrase en suspension. Face à lui, se dressait une jeune femme ayant le même âge que lui, si ce n’est une ou deux années de plus. La première chose qui frappa le garçon était ses yeux, ressemblants à deux magnifiques émeraudes dont les rayons du soleil mettaient encore plus en valeur. Venait ensuite les longs, fins et lisses cheveux couleur chocolat qui prenaient une teinte plus claire lorsqu’ils étaient exposés à une source de lumière. Son corps fin et svelte, son nez en bec d’aigle, ses fines lèvres roses, ses sourcils arborant une couleur plus sombre que ses cheveux, l’expression d’inquiétude qui habitait son visage et son teint légèrement halé. Absolument toutes les caractéristiques physiques de la jeune femme fascinaient l’adolescent. Elle portait une courte veste en cuir noir qui descendait jusqu’aux côtes, un t-shirt bleu, un jean aussi azur que le débardeur et pour finir des bottes noires montant à deux-trois centimètres en-dessous de la rotule.
— Je m’en veux vraiment…je sais que ça m’arrive d’être tête en l’air mais jamais à ce point, pardonnez-moi, je suis sincèrement désolée !
Alex lâcha un petit rire en observant la réaction excessive de l’inconnue :
— Ne vous en voulez pas mademoiselle, ce sont des choses qui arrivent. Si tout le monde devait s’excuser pour un petit écart de conduite ou un moment d’égarement, on n’en finirait jamais !
Son visage se détendit soudainement et un sourire fit son apparition aux coins de ses lèvres.
— Vous avez raison, je ne devrais pas m’en faire autant. Permettez-moi de vous payer un café pour me faire pardonner.
Le jeune homme se retint d’hausser les épaules et accepta l’invitation d’un simple hochement de la tête.
« Après tout, pourquoi pas ? Ça m’a l’air d’être fille sympa même si elle est un peu perchée. Et puis, on l’est tous d’une façon ou d’une autre »
Alex se laissa guider dans les rues par l’inconnue, remettant en elle sa confiance pour ne pas les paumer à travers les ruelles. Ils arrivèrent à un petit café plutôt bien entretenu, peint aux couleurs de la ville et avec une terrasse extérieure pour ceux qui souhaitaient boire dehors. C’est à cet endroit que les deux jeunes gens s’installèrent et commandèrent leur boisson.
— Vous savez, vous n’étiez pas obligée de faire ça. Les excuses me suffisaient amplement.
— Je le sais mais j’avais envie, rien que pour faire connaissance. A propos, mon nom est Evelyn, Evelyn White.
Le garçon ouvrit la bouche pour répondre mais s’arrêta le temps que le serveur dépose leurs cafés et que le jeune Savarin mette son sucre dans la tasse et ne commence à touiller.
— Je m’appelle Alex Savarin.
— Savarin ?, répéta la jeune femme. Bizarre, ton nom me dit quelque chose mais je ne m’en souviens plus ou j’ai pu l’entendre ou voir.
— Probablement dans la presse ou à la télé vu que je collecte les badges d’arènes.
— Oui, ça me revient. C’était à la Une du magazine des dresseurs pour l’accident lors d’un match à Azuria.
Alex lâcha un soupir avant de baisser les yeux vers sa tasse pour y contempler son reflet.
— Bah…tant que Richard et sa bande ne tombent pas dessus, ça ne posera pas de problèmes. Dis, elle est connue la revue qui parle de moi ?
Evelyn but une gorgée de son café avant de se mettre à rire.
— Bien sûr, c’est l’hebdomadaire le plus lu du pays. On y trouve tous les conseils pou les apprentis dresseurs et les bons coins pour capturer certains Pokémon rares. T’es étrange comme gars, tu es dresseur et tu ne savais même pas qu’il y avait un magazine rien que pour ça. T’a vécu où pour ne même pas savoir ça ?
Il lui lança un regard triste avant de répondre.
— Dans un orphelinat, à Cramois’ile. Pendant les douze dernières années, si tu veux savoir.
— Excuse-moi, ça ne me regardes pas et je n’aurais pas due poser une question aussi personnelle.
— T’inquiètes, je commence à avoir l’habitude. Et toi ? Tu viens d’où ?
— De Féli-Cité, à Sinnoh.
Le dresseur leva un sourcil.
— Ça fait une trotte entre Kanto et Sinnoh, qu’est-ce qui t’amène ici ?
Elle le fixa intensément avec un petit sourire qui s’étirait doucement.
— Le paysage et le travail. Je bosse en tant que dessinatrice pour une galerie d’Art et je leur envoie mes créations, une fois par mois. Ça rapporte pas mal et ça me permet de visiter de nouveaux lieux et de faire des rencontres…intéressantes.
— Je suppose que tu as du visiter Johto ou Hoenn.
— Non, fit-elle en secouant négativement la tête. J’ai fait le tour de Sinnoh et Unys mais pas les autres. Je voulais savoir, qui est ce Richard dont tu parlais tout à l’heure ?
Une grimace déforma les traits de l’adolescent pendant l’espace de quelques secondes et ses yeux s’assombrirent.
— Une personne contre qui j’ai…une grande rancune et que je cherche. Je ne peux pas t’en dire plus car c’est une vengeance personnelle et que je ne veux pas mêler des innocents à cette histoire. Sache juste que ce type est un malfrat et qu’il est prêt à n’importe quoi pour arriver à ses fins. La cicatrice sur mon visage en est la preuve flagrante.
Alex laissa sa phrase en suspens pendant un court moment avant de reprendre sur un ton plus enjoué :
— Mais bon, ne laissons pas les mauvaises choses gâcher cette journée. Toujours est-il que j’ai grandement apprécié cette discussion. En espérant croiser à nouveau ta route.
Un billet de dix PokéDollars fut posé sur la table par le garçon avant qu’il remette son sac sur son dos et reparte en direction du Centre Pokémon. La jeune femme le regarda s’éloigner avant de sortir de la monnaie de sa poche et de courir à la poursuite du jeune homme.
— Alex, attends ! Tu as oublié ta monnaie, lança Evelyn en le rattrapant et en tendant les pièces.
— C’est sympa mais je voulais les laisser au serveur comme pourboire mais bon si tu les as récupérés, gardes-les.
— Merci, c’est gentil de ta part.
Le jeune Savarin gloussa légèrement.
— De toute façon, je n’en ai pas besoin. Les fournitures de voyages coûtent assez cher pour ne pas avoir l’utilité des petites pièces.
Evelyn hocha positivement la tête avant d’inspirer grandement et de poser la question qui lui trottait dans la tête depuis quelques minutes déjà.
— Je sais qu’on se connait à peine et que j’ai l’air d’une parfaite inconnue pour toi mais je voulais savoir…ça ne te dérange pas si je viens avec toi ? Vu que tu comptes faire tout Kanto, ce serait pas mal si on… faisait le trajet ensemble, comme ça…on apprendrait à…mieux se connaître et devenir…amis enfin, si tu veux. Je ne veux surtout pas te forcer à accepter mais tu…m’a l’air d’être un gars…sympathique et tu me…plais bien.
Son visage était aussi rouge qu’une tomate trop exposée au soleil, Evelyn se mordilla la lèvre supérieure en attendant la réponse du jeune homme qui s’était arrêté en écoutant la question. Sur le moment, la jeune femme regretta d’avoir posée une telle question et se sentait pataude. En voyant le grand sourire qui s’affichait sur le visage d’Alex, elle comprit aussitôt que la réponse était positive.
— Pourquoi pas ? J’ai juste une chose à te dire : quelqu’un m’accompagne déjà dans mon voyage. C’est une personne qui est cool quoiqu’un peu enfantine sur les bords et elle est muette.
— Ah ? Ça ne pose pas trop de problèmes pour communiquer ?
— Nan, on a un truc simple pour discuter mais je t’en parlerai quand on sera avec elle. On y va ?
La future adulte fit un ‘oui’ de la tête avant de se positionner aux côtés du garçon et de reprendre leur route.
29/04/12 à 10:33:07
C'est vrai, il commence à y avoir pas mal de monde mais des départs (ainsi que l'arrivée de nouveaux personnages) sont prévus dans les prochains chapitres
28/04/12 à 20:46:48
Un plaisir comme toujours.
La troupe commence à être vachement grande maintenant, non? Bref, :sweet:
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