<h1>Noelfic</h1>

On ne vit qu'une fois


Par : Pronche

Genre : Action , Fantastique

Status : C'est compliqué

Note :


Chapitre 12

Publié le 05/06/12 à 21:59:35 par Pronche

Désolé pour l'attente de presque...un mois ! J'avais d'autres priorités (des CCF, des révisions et un OS que vous pouvez lire à partir de mon profil et qui s’appelle Hope) donc je suis de retour pour ce chapitre assez court (fait en à peine 4 pages et 1 925 mots, ce qui est peu comparé à d'habitude)

Très belle musique d’ambiance :

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— Bon, quoi qu’il arrive, je ne veux surtout pas que tu interviennes. On est bien d’accord ?

Evelyn plongea ses yeux émeraude dans ceux d’Alex et hocha la tête. Celui-ci se retourna et posa sa main moite sur la porte de la chambre avant de l’ouvrir en grand et d’entrer. Face à lui, se dressait une jeune femme assise sur une chaise et accompagnée de quatre créatures qui observaient attentivement l’arrivée du jeune Savarin. La fille aux cheveux blets se leva et avança d’un pas sûr avant de se planter devant le dresseur et de lui coller une gifle monumentale d’un revers de main.

‘Je peux savoir où est-ce que tu étais encore ? C’est incroyable, dès qu’on te laisse cinq petites minutes sans surveillance, tu t’enfuis et te balade on-ne-sais-où, même un gamin de cinq ans obéirait plus que toi ! Tu es la pire tête de mule que je connais. Alex Savarin, le plus grand entêté et aimant à emmerdes de tous les temps, ça tu peux en être fier !’ dit la légendaire sur un ton qui montrait clairement qu’elle était en colère.

Alex baissa la tête en entendant Latias dire à quel point il était buté jusqu’au niveau où il pourrait gagner le championnat international de la plus grande tête de bois et insinuant même qu’un de ses ancêtres avait du être un Tauros pour qu’il ait un comportement pareil. L’adolescent ne pipa mot car il se savait un peu en tord. Cinq autres minutes passèrent où la légendaire continua à dire qu’il était stupide et qu’il avait du recevoir un coup sur la tête dans son enfance pour se jeter d’une telle façon au devant des ennuis. Mais ce fut la dernière phrase qui acheva le garçon : ‘Tes parents auraient honte de toi’

Ces mots le prirent au dépourvu, il s’attendait à tout sauf…ça. De fines larmes apparurent aux bords de ses yeux et sans un geste annonciateur, il se retourna et quitta la pièce en courant. Evoli avança rapidement jusqu'à la porte et cria son nom, désespérément.

— T’es allée trop loin Latias, tu n’avais pas à parler de ses parents et encore moins de la façon dont tu l’as fait. J’espère que t’es fière de toi.

Sur ces mots, le petit renard sortit et partit à la poursuite de son meilleur ami.

‘Sinon, t’es qui toi ?’ lança l’Eon en dardant son regard sur Evelyn.
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Evoli courrait aussi vite que ses petites jambes le lui permettaient. Il avait, certes, perdu son dresseur de vue depuis un moment mais se fiait désormais à son odorat développé pour retrouver son meilleur ami. Le soleil n’était pas encore complètement parti même si ses derniers rayons disparaissaient peu à peu, plongeant la ville dans une obscurité temporaire, bientôt remplacée pas la lumière artificielle des candélabres. Cette lente plongée dans le noir et le peu de gens qui déambulaient encore dans les rues ne rassuraient pas du tout le renard. Certes, il aimait la nuit car il était nyctalope mais c’est l’ambiance actuelle qui le forçait à être sur ses gardes. Il continuait à courir désespérément en suivant l’odeur de la mer, d’herbe fraîche et de terre appartenant à son compagnon. Evoli ne s’arrêterait pas de sprinter à travers les rues tant qu’il ne l’aurait pas trouvé car c’était le seul à comprendre le jeune homme, à partager cette douleur et ce vide dans le cœur lors de la disparition d’un proche.

*Flashback, go !*

Oui, le renard avait lui aussi perdu ses parent mais d’une façon différente, les siens avaient étés capturés par des braconniers avant de finir dépecés vivants et encore conscients à ce moment-là.

Evoli était parti à leur recherche et les avait retrouvés mais quelques secondes trop tard. Toute l’horrible scène s’était jouée sous ses yeux, sous un ciel dénué de lune et d’étoiles, dans ce vieil entrepôt délabré, au fin fond d’une zone commerciale désertée depuis des décennies. Il avait vu ces monstres ouvrir l’estomac de son père en premier et de laisser ses tripes, son contenu ainsi que son sang se déverser sur le sol poussiéreux et déjà tâché par d’énormes flaques de sang séchées depuis un moment déjà. Le cri d’agonie de son paternel lui fit courber l’échine et une énorme sueur froide passa dans son dos, le long de sa colonne vertébrale. Il baissa la tête et ferma les yeux embuées de larmes, tentant de protéger ses innocentes oreilles avec ses pattes mais en vain. Quelques instants plus tard, alors qu’il rouvrait les yeux en espérant que ce calvaire ne soit qu’un horrible cauchemar, il vit sa mère se faire étriper à son tour. Cette fois-ci, s’en était trop pour la pauvre créature qui s’enfuit en courant aussi loin que possible de cet enfer.

Les jours suivants, il voyageait à travers divers lieux, s’éloignant physiquement et mentalement du lieu maudit. Le jeune Evoli faisait tout son possible pour ne pas y penser et essayait de se soustraire à la présence des humains jusqu’au fameux jour. Celui où ses pattes refusaient de faire un mètre de plus, où il s’effondra sur le sol, complètement en sueur, assoiffé et mort de faim. Ce jour où il croisa la route d’un vieil homme aux cheveux grisonnants, portant une veste de scientifique blanche, un pull rouge et un pantalon beige. Aujourd’hui allait être marqué d’une pierre blanche car sa vision du monde et des humains allait radicalement changer, l’amenant à considérer le tout sous un nouvel angle. Il fut capturé sans aucun effort, trop faible pour se battre. Le vieux Chen traita la créature comme il l’avait toujours fait avec les autres, veillant à ce que le renard ne manque de rien. Il lui arrivait même d’aller dehors pour jouer avec un petit garçon aux cheveux bruns qui était aussi âgé que lui à l’époque, ayant quatre voire cinq années. En se ressassant le souvenir, Evoli se souvint du nom du garçon et ce n’était autre que…

*Bien joué flashback, reviens !*

Le renard inspira l’air ambiant une fois de plus, cette fois-ci, l’odeur du jeune Savarin se faisait plus forte. Il respirait bruyamment, par à-coups et ses pattes le faisaient énormément souffrir, au point de le laisser s’effondrer sur l’asphalte à chaque instant mais malgré ça, Evoli continuait à courir. Sa volonté refusant de céder tant qu’il n’aurait pas retrouvé son meilleur ami.
Il continua ainsi jusqu’à dépasser le Tunnel Taupiqueur et se retrouver à la lisière de la Route 11. Sa route le mena jusqu’à un étang décoré d’un simple rocher et d’un sol parsemé d’une fine herbe verte, accompagné de quelques fleurs. Assis sur la pierre, dos au renard, se trouvait un Alex recroquevillé sur lui-même. Ses jambes ramenées contre son torse et entourées par ses bras, son sac à dos jeté sans ménagement à même le sol, avec deux fines rivières de larmes coulant le long de ses joues rougies par l’effort et des yeux bouffis, injectés d’une telle quantité de sang que l’on aurait cru qu’ils allaient exploser.

— A-Alex…, commença Evoli.

— Laisse-moi ! J’ai pas envie de parler, aboya l’adolescent avec son regard toujours rivé sur l’eau calme du petit lac.

La créature brune recula d’un pas et dégluti de peur. C’était la première fois. La première fois que son ami haussait le ton contre lui, sa voix était emplie de colère et de tristesse mais aussi d’un peu de…culpabilité ?

En dépit de l’attitude colérique du jeune dresseur, Evoli tenta une approche en avançant de quelques pas, aussi discrètement que possible.

Il entendit son ami murmurer, parlant pour lui-même.

—J’en ai ma claque de cette putain d’histoire, tout ça à cause de ces enflures de malfrats. S’ils n’avaient pas fait sauter ce foutu tunnel, on en serait pas là. Je ferais mieux d’en finir une bonne fois pour toute.

Tout en laissant le flot de paroles sortir de sa gorge, l’adolescent sortit son petit couteau de son étui et le porta à son cou, prêt à trancher sa jugulaire gauche et ainsi obtenir une hémorragie qui ne s’arrêterait que lorsqu’il se serait vidé de son sang. Voyant ça, le renard sauta en avant et chassa l’objet tranchant du cou de son ami d’un revers de queue.

— Je peux savoir ce qui te prend ? T’es devenu fou ou quoi ?

— NON, ça me saoule. T’entends, j’en ai MARRE ! J’en peux plus, je suis au bord du rouleau. Il y a eu assez de dégâts comme ça, hurla l’adolescent avant que sa voix ne se brise et qu’il fonde à nouveau en larmes. Evoli s’installa à ses côtés et se frotta contre sa cheville, ronronnant légèrement.

— Tu crois vraiment que le suicide est une solution ? Il est passé où l’Alex souriant à chaque lever de soleil et qui s’inquiétait toujours de ses compagnons ? Celui qui n’hésitait pas à risquer sa vie pour les autres, a-t-il définitivement disparu ?

Le jeune homme ne répondit pas et détourna son regard dans une autre direction.

— C’est bien ce que je pensais. Ecoutes, tu n’es pas le seul à souffrir de la mort d'un proche mais ne laisse pas les paroles des autres et le chagrin dicter ta vie, tu ne dois plus vivre dans le passé. Alors maintenant, tu va bouger ton fessier de là et venir avec moi.

— Quoi ? Toi aussi ?, murmura le jeune Savarin, plongeant son regard dans celui de l’animal à la fourrure brune et vivement intéressé par la conversation.

Evoli hocha la tête.

— Oui, j’ai moi aussi perdu mes parents d’une façon assez…sanglante. Je t’en parlerai plus tard si tu veux. D’ailleurs, ne te crois pas aussi seul que tu ne penses.

— Comment ça ?

— Je suis aussi de ta famille Alex, comme le sont Typhlosion et Heledelle même s’ils l’expriment d’une autre manière. Tu es comme un frère à mes yeux, si ce n’est plus. Je serais toujours là en cas de coup dur, ne l’oublie jamais.

Alex soupira avant qu’un petit sourire ne s’étire sur ses lèvres. Les paroles du renard avaient eu un effet apaisant sur le cœur du garçon, lui permettant de dissiper un peu sa morosité. Il se leva de son emplacement, récupéra le couteau qu’il mit dans son étui et installa son sac sur son dos. D’un signe de tête, il fit signe à Evoli de le suivre et ensemble, ils reprirent la route en direction de Carmin-sur-Mer.

— Je voulais savoir, il est devenu quoi l’enfoiré qui abusait de Gardevoir ?

— Mort, il s’est brisé la nuque lorsque tu l’as envoyé dans les fourrés.

L’adolescent jura.

— Mince, j’ai frappé un peu plus fort que je ne pensais. Il avait beau être une ordure finie, il ne méritait pas de crever.

— Je sais.

Les deux voyageurs continuèrent leur route pendant plusieurs minutes, dans un silence presque « normal » pour eux. Subitement, l’adolescent s’arrêta avant de parler.

— Tu sais Evoli, j’ai bien réfléchi. Et plus je ressasse tes paroles, plus ça me semble vrai. C’est vrai que mon acte était désespéré, peut-être même qu’il s’agissait de folie mais je tiens à te remercier. Tous ces trucs de « famille » dont t’a parlé, ça m’a mit du baume au cœur et j’ai l’impression d’avoir un poids en moins sur les épaules.

— Je pensais vraiment ce que je disais, à propos de nous.

— J’en doute pas et pour ça, je vais t’offrir une glace, ça te va ?

L’animal lâcha un petit cri de joie suivi d’un rire de la part du garçon.

— Bizarrement, je connaissais la réponse à l’avance, lâcha ce dernier.

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