Guillaume se met en route vers l'hôpital, il doit faire en sorte que Lucas arrête tout ça. Il passe les quelques rues qui séparent le poste de police et l'hôpital, et il se met devant la porte d'entrée. C'est une porte automatique, Guillaume a un as à faire en avant et elle s'ouvre. Mais d'une façon, il en a aussi peur. Manu qui attendait, assis dans cette même salle où il a dû attendre le réveil de Greg, il est visiblement pas très bien. Il remarque alors Guillaume dehors. Manu se lève et va le voir, il passe la porte, et confronte Guillaume.

Manu : "Je ne suis pas sûr que tu sois censé être là."
Guillaume : "Je veux juste prendre des nouvelles."
Manu : "Lucas va bien, il s'est réveillé, il est surtout bien brûlé et on doit lui filer de la morphine tout le temps pour calmer sa douleur, mais sinon il est très bien."
Guillaume : "Est-ce que je peux lui parler ?"
Manu : "Je crois pas que ça soit possible."
Guillaume : "Et pourquoi ? On est pote, tu peux bien faire ça pour moi."
Manu : "Pote ? Tu crois qu'on est pote ? Je crois plus que tu sors cette excuse à la con au pire moment de ta vie parce que tu crois encore avoir de l'importance à nos yeux. As-tu oublié le début de l'année ? Quand toi, Tristan, Ben, Alex, vous étiez trop "occupés" pour nous invitez à vos fêtes ou juste traîner un peu. Quand on était vraiment potes, et qu'après on est tous devenu des putains d'étrangers ! Alors, Guillaume, rentre toi bien ça dans le crâne... Tu n'as rien à faire ici."
Guillaume : "Ok... Je comprends... Dis au moins à Lucas que je suis passé."
Manu : "J'y manquerais pas."

Manu repart en marchant à reculons, toujours faisant face à Guillaume avec un regards déçu sur le visage. Les portes se ferment alors entre les deux personnages, à ce moment là Manu se retourne et va droit vers la chambre de Lucas. Guillaume se retourne aussi et décide qu'il est temps d'aller manger au McDo. Personne ne veut l'aider, rien à foutre ! Alors autant manger salement et grassement avant d'avoir de la bouffe de prison.

Mais ce que Guillaume n'avais pas calculé, c'est qu'il perdrait bien 40 minutes de liberté dans la queue pour un simple hamburger et des frites. Il en avait surtout marre des deux gosses de 12 ans derrière lui qui ont remarqué son bracelet électronique et qui commentaient sur le fait que c'était peut-être un violeur ou un grand criminel.

Guillaume : "Bon écoutez-moi les deux nains derrière moi : je ne suis pas un violeur ni un super-méchant de films de super-héros. J'ai juste défoncé la gueule d'un mec."
*gamin* : "Wow cool, mais pourquoi ?"
Guillaume : "Parce qu'il me faisait un peu trop chié... Comme vous."

Les gamins ferment alors leurs bouches et ne l'ouvriront plus pendant le reste de l'attente. Guillaume arrive enfin au comptoir et s'apprête à commander, mais il se rappelle qu'il est un peu à cours de liquidité. Il prend alors quelques pièces dans sa poche de jean. Il met les quelques pièces sur le comptoir.

Guillaume : "Bien... Alors... Euh... Qu'est-ce que je peux avoir pour... 345fr (2.87€) ?"
*serveuse* : "Rien. Mais pour 355fr il y a un simple cheeseburger."
Guillaume : "OK... Attendez, je dois bien avoir une ou deux pièces dans mes autres poches." il n'en sort que 5fr "Vous bien me faire un discount de 5fr sur ça, quand même."
*serveuse* : "Nan, on fait pas ça."
Guillaume : se retourne "Quelqu'un peut me filer 5fr ?"

Un gars lance une grosse pièce à Guillaume, qui la rattrape et la donne immédiatement à la serveuse. Ce geste de générosité venait plus du fait que ce gars voulait passer plus vite à la caisse que de la gentillesse pure. Guillaume paye donc son cheeseburger. On lui donne alors un sandwich rabougri avec un vieux steak et une vieille tranche de fromage bidon dedans. Sans compter les trois gouttes de ketchups qui servent de sauce.
Guillaume marche donc innocemment vers la sortie du fast-food, mais à peine sorti, un gars débarque l'air visiblement en colère, et prend le cheeseburger pour le jeter avec force par terre.

Guillaume : "Hoy ! Putain ! J'ai payer pour cette merde !"
Jake : "Pour qui tu te prends !? Tu voles mes vêtements ! Tu baises ma soeur de 14 ans ! Et maintenant t'oses traîner dans le coin !? Je vais te péter la gueule !"
Guillaume : "Ta soeur ? Je ne te connais même pas !"
Jake : "Ouais, mais tu connais Carla !"
Guillaume : "Cette cinglée ? C'est ta soeur ?"

À peine Guillaume a-t-il fini sa phrase que Jake lui met immédiatement un coup de poing au visage. Il est suivi de 3 potes qui n'en avaient jusque là rien à foutre, mais s'il faut taper un mec à terre, ils sont toujours partant.

C'est alors que Ben débarque, il marchait tranquillement dans la rue quand il a été témoin de la scène. Ben accourt vers son pote et repousse Jake assez longtemps pour que Guillaume se relève et lance "Merci, frère". Ça fait du 4 contre 2, c'est déjà plus égal. Et puis une autre connaissance arrive en marchant sereinement, un mec respecté par tout le monde.
Peeto débarque.

Peeto : "OK la bande... On arrête les conneries. Jake, rentre chez toi. Vous, les deux glandus du Nord, venez avec moi."
Jake : "OK je me casses, mais si je te revois Guillaume Forre, je te défonces !"
Guillaume : "Tu peux compter là-dessus, tête de pine."

Les 3 mecs de Koné vont se poser dans un parc pas loin pour discuter et fumer un peu.

Peeto : "Je veux pas te faire chier, Guillaume. Mais c'est la merde dans ta vie là."
Guillaume : "Ça j'ai pu le remarquer. Mais qu'est-ce que je peux faire ?"
Peeto : "Pourquoi tu ne t'es pas rendu ? Pourquoi ne pas faire profil bas pour une fois ?"
Guillaume : "Parce que c'est pas moi ! Je ne baisse pas la tête ! Je reste vrai à qui je suis. Même si je dois tout faire péter."
Ben : "Peut-être faut-il que tu changes."
Guillaume : "Va te faire mettre, Ben. Tout ça, je l'ai fait en partie pour toi ! Et regardes ce que tu es devenu ! Une vieille loque qui pleur pour une meuf... T'as réussi à passer du mec le plus génial du lycée, au gars le plus pathétique."
Ben : se lève et commence à s'en aller, se retourne une dernière fois "Et toi, avant t'étais une blague, maintenant tu es encore le même... Il était peut-être temps pour nous de changer." s'en va.
Guillaume : "Va te faire mettre, Ben !" fait un doigt à son pote.
Peeto : "Bordel... C'est pas la joix dans votre p'tite bande..."
Guillaume : "C'est la merde."
Peeto : "Écoutes, si t'as pas d'endroit où aller ce soir. J'ai un appart'."
Guillaume : "T'as un appart', toi ?"
Peeto : "On va dire qu'une fille me le prête."
Guillaume : "Ahah ! Ça c'est ce que j'appelle rester vrai à soi-même ! J'te kif' Peeto, t'es trop énorme comme gars."

Peeto : "Aller ! Viens. Vaut mieux que tu te prépares à ton procés."