Nouvelles, chansons et poêmes.
Par : PaulAllender
Genre : Réaliste
Status : C'est compliqué
Note :
Chapitre 11
Neige
Publié le 25/12/10 à 01:28:13 par PaulAllender
Le sol était blanc de partout, j'avais froid, et j'avançais péniblement dans l'atmosphère givrée de cette fin d'après-midi. Il était environ 18H30, je planais encore un peu après le joint que j'avais fumé avec mes potes. Mon père avait capté que je fumais, et le premier truc que j'ai fait, c'était d'aller cramer un joint avec les autres, alors que j'étais pas censé sortir. Enfin, sans portable, il pouvait pas m'appeler.
Je rentrai chez moi tant bien que mal, sous le ciel noir. J'avais l'impression qu'il pleuvait du coton, que les anges s'effritaient des nuages pour se rouler des pétards, ce qui aurait expliqué le bordel météorologique du moment. Je longeais la grille délimitant le trottoir des rails, tandis que mes pieds gelés s'enfonçaient dans la neige en suintant comme des éponges qu'on essorait. Merde, j'aurais du prendre les chaussures de mon père... J'étais tout seul, avec mes pensées, mes délires, mon imagination. Il n'y avait pas une voiture, avec le temps... Soudain, le mur de neige fut brisé, démoli par la vitesse du TGV qui glissait sur les rails. Je voyais les voyageurs me regarder, je les fixais moi aussi. Pendant un bref instant, j'avais eu de la compagnie. Une fois arrivés, se souviendraient ils du garçon qui marchait seul sous la neige... ?
Je m'en foutais un peu pour tout dire, j'étais captivé par les empreintes ancrées dans la neige. Ca m'amusait de me dire que yavait pas si longtemps, quelqu'un avait marché ici, exactement à cet endroit. Qui ? Un adulte ? Un enfant ? Un clochard ?
C'était étrange comme sensation, j'étais captivé, comme hypnotisé. Je reproduisis exactement les mêmes pas, que mes pieds ne fassent qu'un avec ces écrins qui semblaient taillés pour moi. Je me fichais de ce qui se passait autour ; les empreintes suivaient mon itinéraire, c'était parfait. Mes semelles épousaient parfaitement les traces au sol, elles semblaient m'être destinées. Je les suivais inlassablement, comme un mec en chien qui suivrait l'appel des parfums de salopes.
J'avais l'impression d'avoir trouvé mon but dans la vie ; suivre ces traces. D'un seul coup, tout s'arrêta. Les empreintes avaient disparues. Je relevai la tête, prenant conscience de ce qui se passait autour de moi. J'étais au milieu de la route à quelques mètres de chez moi. Une ambulance était garée devant ma maison. On transportait quelqu'un sur une civière. Il y avait du sang sur la route. Doush'ka aboyait, et mon frère était adossé au portail, la bouche ouverte, les yeux vitreux. Il me remarqua et me regarda dans les yeux, comme si j'étais un assassin.
Ouais. Un assassin.
Je rentrai chez moi tant bien que mal, sous le ciel noir. J'avais l'impression qu'il pleuvait du coton, que les anges s'effritaient des nuages pour se rouler des pétards, ce qui aurait expliqué le bordel météorologique du moment. Je longeais la grille délimitant le trottoir des rails, tandis que mes pieds gelés s'enfonçaient dans la neige en suintant comme des éponges qu'on essorait. Merde, j'aurais du prendre les chaussures de mon père... J'étais tout seul, avec mes pensées, mes délires, mon imagination. Il n'y avait pas une voiture, avec le temps... Soudain, le mur de neige fut brisé, démoli par la vitesse du TGV qui glissait sur les rails. Je voyais les voyageurs me regarder, je les fixais moi aussi. Pendant un bref instant, j'avais eu de la compagnie. Une fois arrivés, se souviendraient ils du garçon qui marchait seul sous la neige... ?
Je m'en foutais un peu pour tout dire, j'étais captivé par les empreintes ancrées dans la neige. Ca m'amusait de me dire que yavait pas si longtemps, quelqu'un avait marché ici, exactement à cet endroit. Qui ? Un adulte ? Un enfant ? Un clochard ?
C'était étrange comme sensation, j'étais captivé, comme hypnotisé. Je reproduisis exactement les mêmes pas, que mes pieds ne fassent qu'un avec ces écrins qui semblaient taillés pour moi. Je me fichais de ce qui se passait autour ; les empreintes suivaient mon itinéraire, c'était parfait. Mes semelles épousaient parfaitement les traces au sol, elles semblaient m'être destinées. Je les suivais inlassablement, comme un mec en chien qui suivrait l'appel des parfums de salopes.
J'avais l'impression d'avoir trouvé mon but dans la vie ; suivre ces traces. D'un seul coup, tout s'arrêta. Les empreintes avaient disparues. Je relevai la tête, prenant conscience de ce qui se passait autour de moi. J'étais au milieu de la route à quelques mètres de chez moi. Une ambulance était garée devant ma maison. On transportait quelqu'un sur une civière. Il y avait du sang sur la route. Doush'ka aboyait, et mon frère était adossé au portail, la bouche ouverte, les yeux vitreux. Il me remarqua et me regarda dans les yeux, comme si j'étais un assassin.
Ouais. Un assassin.
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