L'achèvement d'une ère.
Par : Spyko
Genre : Action , Science-Fiction
Status : Terminée
Note :
Chapitre 56
Première affectation
Publié le 11/04/12 à 14:23:35 par Spyko
Plusieurs personnes regardèrent dans ma direction lorsque j'eus ce violent frisson, et mon groupe finit par s'arrêter, mais je ne m'en préoccupais pas. Pas du tout, même. Le fou furieux qui avait créé une créature redoutable et tenté de nous tuer... était le capitaine? Une personne pareille était réellement aux commandes de ce tas de ferraille volant?
« Bon, qu'est-ce que tu branle encore? »
Le ton particulièrement aimable de mon ''chef de groupe'' m'arracha à mes pensées, et je fus contraint de le suivre. Au moins, je serais peut-être réarmé, parce que je ne me sentais pas de patrouiller sans arme. Et je craignais toujours l'arrivée du dragon, probablement comme tous ceux qui étaient au courant de ce que je leur avait dit avant de sombrer, quatre jours plus tôt.
Nous sortîmes de la salle bondée, et parcourûmes plusieurs couloirs avant de rejoindre des dizaines d'autres petites escouades qui attendaient elles aussi d'être assignées à des lieux du gigantesque vaisseau. Deux nouvelles heures passèrent ainsi avant que ce ne soit notre tour. Les hommes et femmes chargés de ce travail paraissaient exténués, et nous répétèrent les phrases qu'ils devaient dire depuis le début, en modifiant uniquement le lieu d'affectation.
« Escouade 117-B hein... Cinq.. Non, six hommes... Ok, prenez des armes si vous n'en avez pas, un communicateur chacun et un plan du vaisseau. Votre zone de patrouille est dans la troisième cale, vous en avez pour un moment à la rejoindre. »
Je pris ainsi un fusil et un pistolet, déçu de ne plus avoir mon cutter plasma, qui s'était montré si efficace. Néanmoins, je continuai à penser que, peu importe l'arme dont je disposerais, des lasers, quels qu'ils soient, ne seraient pas d'une grande utilité contre la créature qui rodait dans les plaines. Le vaisseau en lui-même était en revanche équipé de tourelles très puissantes capables de détruire un astéroïde, et ce serait probablement le seul moyen de défense en cas d'attaque.
Même avec le système de tramway et d'ascenseurs, il nous fallut un bon quart d'heure supplémentaire pour atteindre notre destination. A peine sortis du dernier tramway situé juste au-dessus des soutes, nous vîmes l'une des bornes d'accès aux banques de données. Je mémorisai silencieusement sa position au cas où, espérant localiser mes amis si j'en avais l'occasion. Nous franchîmes une porte, avant d'emprunter une sorte de monte-charge. Raphaël regarda derrière lui pour s'assurer que personne n'arrivait.
Deux groupes de cinq et six soldats débarquèrent et montèrent à nos côtés, après quoi l'élévateur descendit dans une cage d'ascenseur assez sombre. Plusieurs d'entre eux eurent un mouvement de recul en m'aperçevant. Notre ''chef'' manipula le panneau holographique afin d'arrêter la plate-forme au bon niveau, et tout le monde sortit. Les deux autres groupes se dispersèrent dans des directions opposées, tandis que nous restions sur place pour déterminer l'emplacement de la troisième cale.
« Bon, alors, la première c'est par là, la deuxième, là... Bon, la troisième doit être dans ce sens là, on y va. »
« Eh Raph', t'crois qu'il y a beaucoup de monde là-bas? demanda l'un des soldats. »
« J'sais pas, y doit quand même y avoir plusieurs groupes par cale. On verra bien. Et toi, ajouta t-il en me fixant, évite de nous perdre en route cette fois. »
Je lui jetai un regard assassin, mais ne prononçai pas un mot. Être en vie, et de nouveau affecté à une équipe était magnifique, ce n'était pas la peine de tout plomber à cause d'un écart de comportement. D'autant plus qu'ils n'hésiteraient surement pas à ouvrir le feu, sachant que tout le monde me prenait pour un fou.
*Et tu l'es, pas vrai...?*
« Toi, tu la boucle...., marmonnais-je en plissant les yeux. »
« T'as dit quoi? »
Je m'aperçus alors que j'avais pensé à voix haute. Je secouai doucement la tête, et ils me jetèrent un regard de dégout avant de recommencer à marcher.
« Putain, mais quelle idée il a eu de nous coller un attardé...., grommela notre chef de groupe. »
« Attention, fit une voix métallique. Le vaisseau est désormais complet et prêt à décoller. Que les groupes situés dans les niveaux les plus bas prennent garde aux éventuelles secousses qu'entraineront cette manœuvre. Je vous rappelle que le vaisseau restera au-dessus de l'Europe jusqu'à demain. Bon voyage à tous. »
« Ah, on est parti. Accrochez-vous les gars, on sait jamais. »
La voix qui avait résonné dans les couloirs m'était totalement inconnue, et j'en déduisis qu'elle appartenait au capitaine, Nevers. Des grincements retentirent, puis le chuintement d'un train d'atterrissage qui se rétracte se fit entendre. Le sol trembla assez violemment au début, puis redevint stable. Apparemment, nous étions cette fois réellement partis. Mais autre chose occupait mes pensées pour le moment.
Nevers était-il à l'origine de cette idée de ''rester encore un moment à proximité de la Terre'', histoire de permettre à sa créature de frapper avant le départ définitif du vaisseau? Ou bien avait-il d'autre projet, à moins qu'il ne soit tout simplement pas celui qui ait proposé cela, et que le but de cette attente était simplement une synchronisation avec le dernier vaisseau existant, au Quebec.
Qu'importe, de toute manière, ce ne serait pas moi qui allait faire changer Morgan et Tony d'avis. Nous atteignîmes la cale n°3, et la porte s'ouvrit sur un nouvel élévateur. L'un des hommes de mon groupe l'appela, la plate-forme étant visiblement descendue, et elle monta tranquillement. Une fois à destination, notre patrouille commença, d'un ennui épouvantable. La cale en elle-même était gigantesque, comme toutes les autres probablement, et des millions de conteneurs, avec à l'intérieur de quoi entamer la construction d'une petite station spatiale, y étaient empilés.
Bien évidemment, il n'y avait pas de quoi construire une station gigantesque, mais il y en avait d'autres dispersées un peu partout dans l'univers, qui nous procureraient très certainement leur aide lorsque nous leur demanderons. D'autant plus que le vaisseau au Quebec devait lui aussi être équipé de ce genre d'éléments, et les deux vaisseaux suffisaient pour accueillir les survivants. La station était juste un moyen de ''revivre''...
Pendant une heure que nous marchâmes dans la zone, nous ne croisâmes en tout que quatre autres groupes, qui avaient l'air d'être tous dispersés aux quatre coins de la salle. Je regardai la montre qu'on m'avait fourni, et vis qu'il était à peu près 13h00. J'engouffrai rapidement un petit en-cas pioché dans la sacoche que je portais, et mon regard s'attarda sur un conteneur plus petit. Je vis la plaquette métallique dans un coin, et m'arrêtai net.
« Putain, mais qu'est-ce que tu fous encore! s'exclama Raphael, qui avait continué à marcher.»
« Continuez, fis-je sans même le regarder, je vous rejoins. »
« Ramène ton cul par ici, on a pas le droit de fouiner, on est juste chargés de patrouiller. »
« Ouais, ouais... »
Ça ne m'empêcha pas de m'approcher pour lire le nom incrusté dans l'acier, au coin de la caisse de petite taille. Mes doigts effleurèrent les lettres, suivant leur courbe.
« Nevers hein...? murmurais-je. Qu'est-ce que tu peux bien planquer au milieu de tout ce matos... »
Il s'était écoulé deux heures avant que tous les groupes ne soient envoyés vers l'endroit où ils connaitraient leur lieu d'affectation. Puis encore deux autres pour que nous même soyons envoyés ici, et encore, sans compter le trajet. Les autres groupes sur place n'y étaient donc surement pas depuis énormément de temps non plus. Cela avait laissé de deux à quatre heures pour que le capitaine dissimule cette caisse ici.
Néanmoins, elle était en bas d'une pile, ce qui signifiait qu'elle était là depuis le début du chargement, un à deux jours maximum. Je repoussai donc mon hypothèse, sachant qu'elle était impossible. Jusqu'à ce que je remarque que la boite était ouverte. Le ''couvercle'' était rabattu, mais le verrou n'était plus en place. Il avait eu entre deux et quatre heures pour ouvrir ce conteneur, donc. Mais pourquoi...?
N'y tenant plus, je glissai mes doigts dans l'interstice, et tirai doucement la porte.
« Alex putain, touche pas à ça! »
Ils étaient à une dizaine de mètres, mais je ne m'attardais pas sur ce qu'ils disaient. Toutes mes pensées venaient de se braquer sur autre chose. L'intérieur de la caisse était couvert de sang.
Des restes de chair, qui n'était certainement pas humaine, gisaient dans un coin, reliefs d'un repas non terminé. Une matière visqueuse et jaunâtre recouvrait le bas du conteneur, et le fluide me rappela instantanément des souvenirs lointains. Je n'avais vu cela que très peu de fois, mais cela suffisait pour ne pas l'oublier. Ce liquide appartenait à une espèce de nécromorphs.
Une espèce bien précise, avec une utilité toute particulière.
« Faut pas rester dans le coin, fis-je en haussant la voix pour qu'ils m'entendent, y a quelque chose qui rôde! »
« De quoi tu parles, qu'est-ce que t'as trouvé? »
Je me relevai avec hâte, et refermai la caisse. Quatre des membres de mon groupe s'étaient rapprochés. Seul Raphaël était resté au loin, visiblement de mauvaise humeur. Je me mis à regarder le sommet des gigantesques piles, guettant la moindre activité suspecte, et les autres en firent autant, bien qu'ils ignoraient pourquoi.
Un hurlement de douleur me ramena à la réalité, et je vis ce que j'avais tant redouté depuis la découverte du liquide jaune. Le chef de groupe venait de s'effondrer, le torse transpercé par le dard d'une sorte de grossière chauve-souris. Alors que nous empoignions seulement nos armes, la créature enveloppait le cadavre dans une membrane opaque, tout en gardant sa trompe plantée dans le front de sa victime, seule partie du corps qui dépassait.
Les premiers tirs de mes nouveaux partenaires fusèrent, mais la distance les empêchait d'être suffisamment précis pour sectionner le dard avant la fin de la métamorphose. Étant le plus à l'arrière, je reculai, et saisis mon communicateur. Le nécromorph trancha la membrane d'un mouvement de lame, et s'en servit ensuite pour se relever. L'autre bestiole, elle, s'éleva hors de portée, avant de fondre à la vitesse de l'éclair sur un autre soldat.
Dans le même temps, la seconde créature se jetait sur nous en poussant des hurlements, et la double attaque brisa totalement la minuscule escouade. La chauve-souris transforma l'homme pendant que son congénère faisait un bond spectaculaire pour atterrir devant les autres, décapitant l'un d'entre eux d'un bref mouvement circulaire. Je me mis à courir, pendant que le reste de mon escouade provisoire se faisait massacrer. Je jaillis de la rangée de conteneurs, en espérant sortir de cette cale.
« Ici Alex, du groupe 117-B, hurlais-je dans l'oreillette. Un nécromorph s'est introduit dans la cale n°3, tous mes partenaires ont été massacrés, et sont probablement déjà transformés. Je répète, au moins 6 nécromorphs dans la cale! »
Je n'obtins pas de réponse pendant plusieurs minutes. C'est ainsi que l'infection commença. Ou plutot, recommença.
« Bon, qu'est-ce que tu branle encore? »
Le ton particulièrement aimable de mon ''chef de groupe'' m'arracha à mes pensées, et je fus contraint de le suivre. Au moins, je serais peut-être réarmé, parce que je ne me sentais pas de patrouiller sans arme. Et je craignais toujours l'arrivée du dragon, probablement comme tous ceux qui étaient au courant de ce que je leur avait dit avant de sombrer, quatre jours plus tôt.
Nous sortîmes de la salle bondée, et parcourûmes plusieurs couloirs avant de rejoindre des dizaines d'autres petites escouades qui attendaient elles aussi d'être assignées à des lieux du gigantesque vaisseau. Deux nouvelles heures passèrent ainsi avant que ce ne soit notre tour. Les hommes et femmes chargés de ce travail paraissaient exténués, et nous répétèrent les phrases qu'ils devaient dire depuis le début, en modifiant uniquement le lieu d'affectation.
« Escouade 117-B hein... Cinq.. Non, six hommes... Ok, prenez des armes si vous n'en avez pas, un communicateur chacun et un plan du vaisseau. Votre zone de patrouille est dans la troisième cale, vous en avez pour un moment à la rejoindre. »
Je pris ainsi un fusil et un pistolet, déçu de ne plus avoir mon cutter plasma, qui s'était montré si efficace. Néanmoins, je continuai à penser que, peu importe l'arme dont je disposerais, des lasers, quels qu'ils soient, ne seraient pas d'une grande utilité contre la créature qui rodait dans les plaines. Le vaisseau en lui-même était en revanche équipé de tourelles très puissantes capables de détruire un astéroïde, et ce serait probablement le seul moyen de défense en cas d'attaque.
Même avec le système de tramway et d'ascenseurs, il nous fallut un bon quart d'heure supplémentaire pour atteindre notre destination. A peine sortis du dernier tramway situé juste au-dessus des soutes, nous vîmes l'une des bornes d'accès aux banques de données. Je mémorisai silencieusement sa position au cas où, espérant localiser mes amis si j'en avais l'occasion. Nous franchîmes une porte, avant d'emprunter une sorte de monte-charge. Raphaël regarda derrière lui pour s'assurer que personne n'arrivait.
Deux groupes de cinq et six soldats débarquèrent et montèrent à nos côtés, après quoi l'élévateur descendit dans une cage d'ascenseur assez sombre. Plusieurs d'entre eux eurent un mouvement de recul en m'aperçevant. Notre ''chef'' manipula le panneau holographique afin d'arrêter la plate-forme au bon niveau, et tout le monde sortit. Les deux autres groupes se dispersèrent dans des directions opposées, tandis que nous restions sur place pour déterminer l'emplacement de la troisième cale.
« Bon, alors, la première c'est par là, la deuxième, là... Bon, la troisième doit être dans ce sens là, on y va. »
« Eh Raph', t'crois qu'il y a beaucoup de monde là-bas? demanda l'un des soldats. »
« J'sais pas, y doit quand même y avoir plusieurs groupes par cale. On verra bien. Et toi, ajouta t-il en me fixant, évite de nous perdre en route cette fois. »
Je lui jetai un regard assassin, mais ne prononçai pas un mot. Être en vie, et de nouveau affecté à une équipe était magnifique, ce n'était pas la peine de tout plomber à cause d'un écart de comportement. D'autant plus qu'ils n'hésiteraient surement pas à ouvrir le feu, sachant que tout le monde me prenait pour un fou.
*Et tu l'es, pas vrai...?*
« Toi, tu la boucle...., marmonnais-je en plissant les yeux. »
« T'as dit quoi? »
Je m'aperçus alors que j'avais pensé à voix haute. Je secouai doucement la tête, et ils me jetèrent un regard de dégout avant de recommencer à marcher.
« Putain, mais quelle idée il a eu de nous coller un attardé...., grommela notre chef de groupe. »
« Attention, fit une voix métallique. Le vaisseau est désormais complet et prêt à décoller. Que les groupes situés dans les niveaux les plus bas prennent garde aux éventuelles secousses qu'entraineront cette manœuvre. Je vous rappelle que le vaisseau restera au-dessus de l'Europe jusqu'à demain. Bon voyage à tous. »
« Ah, on est parti. Accrochez-vous les gars, on sait jamais. »
La voix qui avait résonné dans les couloirs m'était totalement inconnue, et j'en déduisis qu'elle appartenait au capitaine, Nevers. Des grincements retentirent, puis le chuintement d'un train d'atterrissage qui se rétracte se fit entendre. Le sol trembla assez violemment au début, puis redevint stable. Apparemment, nous étions cette fois réellement partis. Mais autre chose occupait mes pensées pour le moment.
Nevers était-il à l'origine de cette idée de ''rester encore un moment à proximité de la Terre'', histoire de permettre à sa créature de frapper avant le départ définitif du vaisseau? Ou bien avait-il d'autre projet, à moins qu'il ne soit tout simplement pas celui qui ait proposé cela, et que le but de cette attente était simplement une synchronisation avec le dernier vaisseau existant, au Quebec.
Qu'importe, de toute manière, ce ne serait pas moi qui allait faire changer Morgan et Tony d'avis. Nous atteignîmes la cale n°3, et la porte s'ouvrit sur un nouvel élévateur. L'un des hommes de mon groupe l'appela, la plate-forme étant visiblement descendue, et elle monta tranquillement. Une fois à destination, notre patrouille commença, d'un ennui épouvantable. La cale en elle-même était gigantesque, comme toutes les autres probablement, et des millions de conteneurs, avec à l'intérieur de quoi entamer la construction d'une petite station spatiale, y étaient empilés.
Bien évidemment, il n'y avait pas de quoi construire une station gigantesque, mais il y en avait d'autres dispersées un peu partout dans l'univers, qui nous procureraient très certainement leur aide lorsque nous leur demanderons. D'autant plus que le vaisseau au Quebec devait lui aussi être équipé de ce genre d'éléments, et les deux vaisseaux suffisaient pour accueillir les survivants. La station était juste un moyen de ''revivre''...
Pendant une heure que nous marchâmes dans la zone, nous ne croisâmes en tout que quatre autres groupes, qui avaient l'air d'être tous dispersés aux quatre coins de la salle. Je regardai la montre qu'on m'avait fourni, et vis qu'il était à peu près 13h00. J'engouffrai rapidement un petit en-cas pioché dans la sacoche que je portais, et mon regard s'attarda sur un conteneur plus petit. Je vis la plaquette métallique dans un coin, et m'arrêtai net.
« Putain, mais qu'est-ce que tu fous encore! s'exclama Raphael, qui avait continué à marcher.»
« Continuez, fis-je sans même le regarder, je vous rejoins. »
« Ramène ton cul par ici, on a pas le droit de fouiner, on est juste chargés de patrouiller. »
« Ouais, ouais... »
Ça ne m'empêcha pas de m'approcher pour lire le nom incrusté dans l'acier, au coin de la caisse de petite taille. Mes doigts effleurèrent les lettres, suivant leur courbe.
« Nevers hein...? murmurais-je. Qu'est-ce que tu peux bien planquer au milieu de tout ce matos... »
Il s'était écoulé deux heures avant que tous les groupes ne soient envoyés vers l'endroit où ils connaitraient leur lieu d'affectation. Puis encore deux autres pour que nous même soyons envoyés ici, et encore, sans compter le trajet. Les autres groupes sur place n'y étaient donc surement pas depuis énormément de temps non plus. Cela avait laissé de deux à quatre heures pour que le capitaine dissimule cette caisse ici.
Néanmoins, elle était en bas d'une pile, ce qui signifiait qu'elle était là depuis le début du chargement, un à deux jours maximum. Je repoussai donc mon hypothèse, sachant qu'elle était impossible. Jusqu'à ce que je remarque que la boite était ouverte. Le ''couvercle'' était rabattu, mais le verrou n'était plus en place. Il avait eu entre deux et quatre heures pour ouvrir ce conteneur, donc. Mais pourquoi...?
N'y tenant plus, je glissai mes doigts dans l'interstice, et tirai doucement la porte.
« Alex putain, touche pas à ça! »
Ils étaient à une dizaine de mètres, mais je ne m'attardais pas sur ce qu'ils disaient. Toutes mes pensées venaient de se braquer sur autre chose. L'intérieur de la caisse était couvert de sang.
Des restes de chair, qui n'était certainement pas humaine, gisaient dans un coin, reliefs d'un repas non terminé. Une matière visqueuse et jaunâtre recouvrait le bas du conteneur, et le fluide me rappela instantanément des souvenirs lointains. Je n'avais vu cela que très peu de fois, mais cela suffisait pour ne pas l'oublier. Ce liquide appartenait à une espèce de nécromorphs.
Une espèce bien précise, avec une utilité toute particulière.
« Faut pas rester dans le coin, fis-je en haussant la voix pour qu'ils m'entendent, y a quelque chose qui rôde! »
« De quoi tu parles, qu'est-ce que t'as trouvé? »
Je me relevai avec hâte, et refermai la caisse. Quatre des membres de mon groupe s'étaient rapprochés. Seul Raphaël était resté au loin, visiblement de mauvaise humeur. Je me mis à regarder le sommet des gigantesques piles, guettant la moindre activité suspecte, et les autres en firent autant, bien qu'ils ignoraient pourquoi.
Un hurlement de douleur me ramena à la réalité, et je vis ce que j'avais tant redouté depuis la découverte du liquide jaune. Le chef de groupe venait de s'effondrer, le torse transpercé par le dard d'une sorte de grossière chauve-souris. Alors que nous empoignions seulement nos armes, la créature enveloppait le cadavre dans une membrane opaque, tout en gardant sa trompe plantée dans le front de sa victime, seule partie du corps qui dépassait.
Les premiers tirs de mes nouveaux partenaires fusèrent, mais la distance les empêchait d'être suffisamment précis pour sectionner le dard avant la fin de la métamorphose. Étant le plus à l'arrière, je reculai, et saisis mon communicateur. Le nécromorph trancha la membrane d'un mouvement de lame, et s'en servit ensuite pour se relever. L'autre bestiole, elle, s'éleva hors de portée, avant de fondre à la vitesse de l'éclair sur un autre soldat.
Dans le même temps, la seconde créature se jetait sur nous en poussant des hurlements, et la double attaque brisa totalement la minuscule escouade. La chauve-souris transforma l'homme pendant que son congénère faisait un bond spectaculaire pour atterrir devant les autres, décapitant l'un d'entre eux d'un bref mouvement circulaire. Je me mis à courir, pendant que le reste de mon escouade provisoire se faisait massacrer. Je jaillis de la rangée de conteneurs, en espérant sortir de cette cale.
« Ici Alex, du groupe 117-B, hurlais-je dans l'oreillette. Un nécromorph s'est introduit dans la cale n°3, tous mes partenaires ont été massacrés, et sont probablement déjà transformés. Je répète, au moins 6 nécromorphs dans la cale! »
Je n'obtins pas de réponse pendant plusieurs minutes. C'est ainsi que l'infection commença. Ou plutot, recommença.
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