L'achèvement d'une ère.
Par : Spyko
Genre : Action , Science-Fiction
Status : Terminée
Note :
Chapitre 54
Retour imprévu.
Publié le 10/04/12 à 12:29:20 par Spyko
Ma décision ne fut pas longue à prendre. Plus rien à manger, et mon dernier repas commençait à dater. Je savais que je ne serais pas bien accueilli, et qu'on refuserait peut-être même de me laisser entrer. Cependant, je n'avais plus le choix. Je devais retourner au site de construction. Mieux valait tenter de le rejoindre, malgré le fait que mon délai n'était pas encore écoulé, plutôt que de crever de faim et faire la traversée jusqu'aux murailles dans un état qui ne me garantissait aucun chance de survie en cas d'attaque.
Mais, dans tous les cas, ce ne serait pas pour aujourd'hui. Ma cervelle menaçait de sortir de mon crâne, et j'avais besoin de repos avant de partir. Qui sait, peut-être que demain, je partirai... Peut-être...
La jour s'était levé depuis plus d'une heure quand je laissai derrière moi mon abri, le cadavre du nécromorph et les ruines de la chapelle. Mon estomac grondait, et je me sentais assez faible, en raison des évènements récents, mais je devais me mettre en route. La faim, la fatigue et la chaleur s'accumulaient à chaque pas, et j'en arrivai à me demander si j'arriverais à destination entier.
Le trajet de retour me sembla deux fois plus long que l'aller, et il fallu surement plus de deux heures pour que je distingue enfin les murailles de la zone. Mes jambes avançaient sans que je les sente, toutes mes pensées s'étant fixées sur un unique objectif; marcher. Un nouveau rugissement, lointain et sourd, me parvint, mais mon esprit ne dévia pas une seule seconde vers sa provenance.
Les murs étaient de plus en plus proches, mais je ne les voyais plus. Lorsque, moins d'une heure après, je m'effondrai à proximité de l'un des portails, je ne sentis rien d'autre que les trois facteurs que j'avais ressenti tout le long du trajet. Faim, fatigue et chaleur. Rien d'autre. Des cris d'alarme retentirent, et les portes finirent par s'ouvrir, laissant passer une petite escouade. Je m'étais écrasé face contre terre, et devais être méconnaissable. J'entendais à peine les voix qui m'entouraient.
« Bordel, je sais pas d'où il vient celui-là, mais il a l'air d'avoir morflé. »
« On ferait mieux de le rentrer à l'abri, au cas où des bestioles arriveraient. Vous avez entendus le rugissement, non? »
« Attendez, lança l'un des gardes, il me dit quelque chose... Retournez-le, qu'on voie un peu son visage. »
Je sentis que deux mains m'attrapaient et me faisaient rouler sur le dos, dévoilant mon identité à ces soldats. J'entrouvris légèrement les yeux, regardant ces hommes du mieux que je pouvais.
« C'est bien ce qu'il me semblait. Alex, j'imagine? »
« On dirait bien..., murmurais-je, non? »
Ma voix me parut étrangement rauque, et je toussai deux ou trois fois pour essayer d'en avoir une plus naturelle. Mais rien n'y fit. Je puisai dans mes forces pour appuyer mes mains au sol et me redresser en position assise, gardant les yeux rivés sur l'homme en face de moi. Ce n'est que lorsque je vis qu'il me détaillai avec un drôle d'air que je me rendis compte que je ne devais pas être en très bon état, notamment après l'attaque du nécromorph dans la nuit.
« Mon pauvre vieux, si tu voyais la gueule que tu tires, grognais-je en ricanant involontairement. »
« Toujours aussi barge? fit l'homme d'un air sarcastique. Allez chercher Tony, c'est lui qui décidera de son cas. »
« Barge? répondis-je avec un grand sourire béat. Nan, pas du tout. Peut-être un peu à l'ouest, éventuellement... »
Je m'ébrouai mentalement, afin de limiter le nombre de conneries que je pouvais débiter dans le brouillard où je me trouvais désormais. La faim était devenue le centre de mes soucis, et j'avais la tête qui tournait. C'était à peine si j'étais réellement conscient que je parlais à quelqu'un. Les traits du soldat se déformèrent, formant peu à peu, morceau par morceau, la silhouette d'un nécromorph.
Je fus saisi d'un frisson particulièrement violent, et la vision se volatilisa. Des pas se firent entendre, et je vis le chef de la sécurité approcher en toute hâte, comme s'il désirait avoir la preuve lui-même de ce qu'il avait appris. Arrivé à proximité, il se figea, me reconnaissant bel et bien. J'entraperçus sa main qui glissai vers son arme de poing, mais, décidant probablement que je n'étais pas dangereux dans mon état, il interrompit son geste.
« Je croyais t'avoir dis cinq jours, dit-il d'une voix froide. Pour autant que je sache, ça en fait trois. »
« J'ai déjà eu du mal à survivre pendant trois, marmonnais-je, alors cinq? »
« Et tu crois qu'on va t'accepter à nouveau? »
« Je préfère être dans une cellule de confinement, plutôt qu'en train de crever de faim au milieu de ces bestioles. Et j'ai une mauvaise nouvelle. »
L'étonnement se peignit sur son visage, sans qu'il parvienne à le cacher. Puis ce fut le tour de la curiosité, une curiosité anxieuse, mais c'en était une tout de même.
« Quel genre de nouvelles? demanda t-il finalement. »
« Vous avez entendu des rugissements, si j'ai bien compris. Je sais de quoi ils viennent. »
« Laisses-moi deviner, de votre ''dragon''? soupira t-il. »
« Ouais... Sauf que là, il a muté. Et il a l'air vachement plus gros qu'avant. Vous pouvez en parler à mes amis, ils savent de quoi ce truc est capable. »
Vacillant, je me relevai, doucement, obnubilé par l'envie de rentrer. Peu importe ce que je devais lui dire, il fallait absolument que je rentre, que je me repose, que je mange. N'importe quoi, tant que je quittai ces plaines. Je commençai à marcher vers Tony d'un pas plus qu'instable, les yeux désormais rivés sur le portail. Je ne pensai même pas à ce que je disais.
« Oh, arrêtes-toi, ordonna le chef de la sécurité, où est-ce que tu vas comme ça? »
« Enfermez-moi, soufflais-je entre deux pas, tuez-moi, faites ce qui vous plait, mais je ne vous laisserais pas me renvoyer là-bas. »
*Quand m'écouteras-tu?*
J'étais à peine arrivé à la hauteur de Tony, et le message qui s'afficha dans mon esprit me fit basculer en avant. Les jambes trainant sur le sol, je me raccrochai à ses bras, les yeux vides. Je me hissai pour me relever, sans le lâcher pour autant. Je vis qu'il semblait presque effrayé par l'état de semi-conscience dans lequel je me trouvais. J'empoignai mon couteau, et, d'un geste sec, le plantai dans sa cuisse. Je sentis la chair céder sous la lame, le sang couler entre mes doigts.
Un violent choc à l'arrière de mon crâne me fit définitivement tomber à genoux. Je vis que ma main était toujours dressée dans les airs, tenant l'arme fermement. Tony n'avait pas été blessé le moins du monde. Mais j'avais faillit le faire, ce qui expliquait le coup que je venais d'encaisser. J'écarquillai les yeux d'incrédulité, et le manche glissa entre mes doigts. Le poignard toucha le sol dans un bruit mat, et je fondis en larme.
« J'ai essayé... commençais-je à gémir, les larmes montant aux yeux. J'ai fais ce que j'ai pu pour me sortir de là... »
« Je comprends vraiment pas ce qu'il a. Envoyez le au scanner, puis plongez-le en état de stase une nouvelle fois s'il est négatif. S'il est positif, abattez-le. »
On me releva avec force, et je fus à moitié trainé à l'intérieur. Les soldats qui m'emmenaient me firent entrer dans la salle, avant d'aller enclencher la procédure. Les barrettes se déplacèrent devant moi, enregistrèrent les résultats et les envoyèrent dans la salle d'à côté. Ceux ci durent être satisfaisant, car ils vinrent vers moi sans crainte. L'un d'entre eux amena une sorte de bombonne dans laquelle bougeait une matière bleuâtre.
Sans prendre la peine de m'emmener ailleurs, ils m'allongèrent et m'installèrent un masque directement relié à la bouteille. Mes mouvements, ainsi que mes pensées commencèrent à ralentir. Mon champ de vision se rétrécit, puis mes paupières tombèrent d'elle-même. Le murmure devint imperceptible, puis disparut totalement. Puis le noir se fit.
Même lorsque, trois jours plus tard, je me réveillai, le murmure ne disparut pas. Jamais.
Mais, dans tous les cas, ce ne serait pas pour aujourd'hui. Ma cervelle menaçait de sortir de mon crâne, et j'avais besoin de repos avant de partir. Qui sait, peut-être que demain, je partirai... Peut-être...
La jour s'était levé depuis plus d'une heure quand je laissai derrière moi mon abri, le cadavre du nécromorph et les ruines de la chapelle. Mon estomac grondait, et je me sentais assez faible, en raison des évènements récents, mais je devais me mettre en route. La faim, la fatigue et la chaleur s'accumulaient à chaque pas, et j'en arrivai à me demander si j'arriverais à destination entier.
Le trajet de retour me sembla deux fois plus long que l'aller, et il fallu surement plus de deux heures pour que je distingue enfin les murailles de la zone. Mes jambes avançaient sans que je les sente, toutes mes pensées s'étant fixées sur un unique objectif; marcher. Un nouveau rugissement, lointain et sourd, me parvint, mais mon esprit ne dévia pas une seule seconde vers sa provenance.
Les murs étaient de plus en plus proches, mais je ne les voyais plus. Lorsque, moins d'une heure après, je m'effondrai à proximité de l'un des portails, je ne sentis rien d'autre que les trois facteurs que j'avais ressenti tout le long du trajet. Faim, fatigue et chaleur. Rien d'autre. Des cris d'alarme retentirent, et les portes finirent par s'ouvrir, laissant passer une petite escouade. Je m'étais écrasé face contre terre, et devais être méconnaissable. J'entendais à peine les voix qui m'entouraient.
« Bordel, je sais pas d'où il vient celui-là, mais il a l'air d'avoir morflé. »
« On ferait mieux de le rentrer à l'abri, au cas où des bestioles arriveraient. Vous avez entendus le rugissement, non? »
« Attendez, lança l'un des gardes, il me dit quelque chose... Retournez-le, qu'on voie un peu son visage. »
Je sentis que deux mains m'attrapaient et me faisaient rouler sur le dos, dévoilant mon identité à ces soldats. J'entrouvris légèrement les yeux, regardant ces hommes du mieux que je pouvais.
« C'est bien ce qu'il me semblait. Alex, j'imagine? »
« On dirait bien..., murmurais-je, non? »
Ma voix me parut étrangement rauque, et je toussai deux ou trois fois pour essayer d'en avoir une plus naturelle. Mais rien n'y fit. Je puisai dans mes forces pour appuyer mes mains au sol et me redresser en position assise, gardant les yeux rivés sur l'homme en face de moi. Ce n'est que lorsque je vis qu'il me détaillai avec un drôle d'air que je me rendis compte que je ne devais pas être en très bon état, notamment après l'attaque du nécromorph dans la nuit.
« Mon pauvre vieux, si tu voyais la gueule que tu tires, grognais-je en ricanant involontairement. »
« Toujours aussi barge? fit l'homme d'un air sarcastique. Allez chercher Tony, c'est lui qui décidera de son cas. »
« Barge? répondis-je avec un grand sourire béat. Nan, pas du tout. Peut-être un peu à l'ouest, éventuellement... »
Je m'ébrouai mentalement, afin de limiter le nombre de conneries que je pouvais débiter dans le brouillard où je me trouvais désormais. La faim était devenue le centre de mes soucis, et j'avais la tête qui tournait. C'était à peine si j'étais réellement conscient que je parlais à quelqu'un. Les traits du soldat se déformèrent, formant peu à peu, morceau par morceau, la silhouette d'un nécromorph.
Je fus saisi d'un frisson particulièrement violent, et la vision se volatilisa. Des pas se firent entendre, et je vis le chef de la sécurité approcher en toute hâte, comme s'il désirait avoir la preuve lui-même de ce qu'il avait appris. Arrivé à proximité, il se figea, me reconnaissant bel et bien. J'entraperçus sa main qui glissai vers son arme de poing, mais, décidant probablement que je n'étais pas dangereux dans mon état, il interrompit son geste.
« Je croyais t'avoir dis cinq jours, dit-il d'une voix froide. Pour autant que je sache, ça en fait trois. »
« J'ai déjà eu du mal à survivre pendant trois, marmonnais-je, alors cinq? »
« Et tu crois qu'on va t'accepter à nouveau? »
« Je préfère être dans une cellule de confinement, plutôt qu'en train de crever de faim au milieu de ces bestioles. Et j'ai une mauvaise nouvelle. »
L'étonnement se peignit sur son visage, sans qu'il parvienne à le cacher. Puis ce fut le tour de la curiosité, une curiosité anxieuse, mais c'en était une tout de même.
« Quel genre de nouvelles? demanda t-il finalement. »
« Vous avez entendu des rugissements, si j'ai bien compris. Je sais de quoi ils viennent. »
« Laisses-moi deviner, de votre ''dragon''? soupira t-il. »
« Ouais... Sauf que là, il a muté. Et il a l'air vachement plus gros qu'avant. Vous pouvez en parler à mes amis, ils savent de quoi ce truc est capable. »
Vacillant, je me relevai, doucement, obnubilé par l'envie de rentrer. Peu importe ce que je devais lui dire, il fallait absolument que je rentre, que je me repose, que je mange. N'importe quoi, tant que je quittai ces plaines. Je commençai à marcher vers Tony d'un pas plus qu'instable, les yeux désormais rivés sur le portail. Je ne pensai même pas à ce que je disais.
« Oh, arrêtes-toi, ordonna le chef de la sécurité, où est-ce que tu vas comme ça? »
« Enfermez-moi, soufflais-je entre deux pas, tuez-moi, faites ce qui vous plait, mais je ne vous laisserais pas me renvoyer là-bas. »
*Quand m'écouteras-tu?*
J'étais à peine arrivé à la hauteur de Tony, et le message qui s'afficha dans mon esprit me fit basculer en avant. Les jambes trainant sur le sol, je me raccrochai à ses bras, les yeux vides. Je me hissai pour me relever, sans le lâcher pour autant. Je vis qu'il semblait presque effrayé par l'état de semi-conscience dans lequel je me trouvais. J'empoignai mon couteau, et, d'un geste sec, le plantai dans sa cuisse. Je sentis la chair céder sous la lame, le sang couler entre mes doigts.
Un violent choc à l'arrière de mon crâne me fit définitivement tomber à genoux. Je vis que ma main était toujours dressée dans les airs, tenant l'arme fermement. Tony n'avait pas été blessé le moins du monde. Mais j'avais faillit le faire, ce qui expliquait le coup que je venais d'encaisser. J'écarquillai les yeux d'incrédulité, et le manche glissa entre mes doigts. Le poignard toucha le sol dans un bruit mat, et je fondis en larme.
« J'ai essayé... commençais-je à gémir, les larmes montant aux yeux. J'ai fais ce que j'ai pu pour me sortir de là... »
« Je comprends vraiment pas ce qu'il a. Envoyez le au scanner, puis plongez-le en état de stase une nouvelle fois s'il est négatif. S'il est positif, abattez-le. »
On me releva avec force, et je fus à moitié trainé à l'intérieur. Les soldats qui m'emmenaient me firent entrer dans la salle, avant d'aller enclencher la procédure. Les barrettes se déplacèrent devant moi, enregistrèrent les résultats et les envoyèrent dans la salle d'à côté. Ceux ci durent être satisfaisant, car ils vinrent vers moi sans crainte. L'un d'entre eux amena une sorte de bombonne dans laquelle bougeait une matière bleuâtre.
Sans prendre la peine de m'emmener ailleurs, ils m'allongèrent et m'installèrent un masque directement relié à la bouteille. Mes mouvements, ainsi que mes pensées commencèrent à ralentir. Mon champ de vision se rétrécit, puis mes paupières tombèrent d'elle-même. Le murmure devint imperceptible, puis disparut totalement. Puis le noir se fit.
Même lorsque, trois jours plus tard, je me réveillai, le murmure ne disparut pas. Jamais.
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