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Le Cycle Des Calepins Oubliés


Par : Tacitus42
Genre : Science-Fiction, Action
Statut : Terminée



Chapitre 12 : Agent


Publié le 09/02/2012 à 19:34:12 par Tacitus42

2. Agent.


Au soir du troisième jour, il a finalement réussi à « rompre les rangs » pour s’enterrer dans le treizième secteur et s’occuper à maquiller le décès d’inconnus isolés (des suites de maladies ou d’infections) en vendettas personnelles.
A la faveur des senseurs explosés dans une bonne partie de notre niveau (en prévision de notre offensive vers le toit), il se serait fait passé pour un garde « blessé » (il aura demandé à un sous-fifre de lui entaillé le bras gauche) et à court de munitions lors de la sortie en force de la compagnie vers les étages supérieurs…
Il y avait bien des microprocesseurs de traçage implémentés peu après la naissance (ou lors de la « demande d’obtention » d’un remède contre les diverses maladies que Lilith avait sciemment répandues dans sa propre ville), mais qui aurait pensé à vérifier à l’heure de l’assaut vers la superstructure ?

Nota bene : Au sujet des puces en question, Domakhol a du par la suite en recueillir une sur le cadavre encore chaud d’un vagabond mort d’une vilaine infection (et il devait être pratiquement tout en bas de l’échelle sociale pour qu’on lui ait refusé ce genre de soin de base), avant de se l’injecter lui-même et d’usurper son identité (qu’il n’apprit que grâce à son ordinateur portable bien qu’il eut pu pratiquement s’en passer comme vous allez vous en rendre compte)...

Une chance pour lui qu’il ait eu de vagues connaissances en premiers soins et que sa plaie au bras n’ait pas suppuré (étant entendu qu’il ne pouvait évidemment pas se permettre de recourir aux services d’un quelconque département sanitaire : pas sans puce).
On lui avait tout de même confié au préalable quelques ampoules d’un dérivé du curare à sa demande (on avait un toubib dans notre délégation) et « deux » pistolets à injections qu’il a du troquer contre ses « Pacificators »… Il a d’ailleurs galéré par la suite pour se procurer deux pauvres semi-automatiques « placebos » (de plus petits calibres).

Mais pour lors, il était muni du bon injecteur et de celui de secours : mis à part certains toxicomanes, on n’utilise pratiquement plus de seringue pour des raisons d’hygiènes et de recyclage.
Il n’aura eu qu’à endormir deux gardes de factions devant une entrée tertiaire après avoir systématiquement demandé son chemin vers l’infirmerie la plus proche à chaque surveillant qu’il avait le malheur de rencontrer (en n’allant dans le sens cité que le temps que l’autre disparaisse).

A cet effet, il nous confia plus tard avoir eu quelques difficultés à se débarrasser de certains d’entres eux pour le seul motif que sa plaie superficiel ne l’empêchait nullement de se battre. Mais Furius se venta (chose exceptionnelle s’il en est) d’avoir eu le bagout suffisant (saupoudrant son don pour la dramaturgie) pour s’en défaire sans trop se démener.

« Je crois qu’elle a touché l’artère » raillait-il lors des trop rares occasions où l’on le voyait rire de bon cœur.
C’est vrai que la « blessure » avait saigné abondamment (à défaut d’être réellement profonde).

Pour le reste, il est peu probable que les veilleurs endormis aient fait cas de leur « défaillance » (je suppose qu’ils l’auront chèrement payé sinon). Notre homme a par ailleurs assuré par la suite qu’ils n’avaient vraisemblablement pas eu le temps de le voir : il a tiré sur les deux en même temps et à bout portant (forcément) au sortir d’une porte coulissante automatique (et elles coulissent assez vite en général).

Nota bene : c’est une des raisons pour lesquelles les vieilles portes à charnières (bien que blindées) sont privilégiées dans toutes constructions militaires : elles ont un sens d’ouverture bien précis sensé favorisé le défenseur.

Ne restait plus à Furius qu’à acquérir une notoriété le plus rapidement possible pour approcher Lilith au plus près (ce qui n’était pourtant que l’objectif secondaire).
Et plus on avançait à l’intérieur de la sphère de la reine, plus on découvrait l’étendue des horreurs en cours dans le treizième secteur.
L’espionnage (ou le contre-espionnage en l’occurrence puisque Lilith avait quelques uns de nos diplomates dans sa poche) était vraisemblablement la meilleure solution…
Et ce, même s’il a amené pas mal de répercutions néfastes par la suite (dont le fait qu’il devenait impossible de se fier à un quelconque document à dater de cette époque).

Notre espion s’est même proposé pour demander une entrevue directe avec Lilith (comme il y avait techniquement droit en tant que simple citoyen).
Mais le commandeur a refusé : c’eut été suicidaire.

Victor entendait se battre pour la vie, dans la vie.

Pour ce que ça change…

Après tout, nous ne sommes rien d’autre que des chiens de guerre : je continue d’ailleurs à croire que Furius détenait-là, la seule vraie solution à toutes nos emmerdes…
(Et ce, même si je suis le premier à dire qu’on ne remplacera jamais quelqu’un comme Domakhol).

Pour le reste, il n’aurait rien pu faire tout seul de toute façon.
Pirater l’image d’un homme sur un lit dans sa chambre, c’est une chose…
Simuler une scène de barbarie avec tous ses acteurs en est une autre.

Il aurait fallu tout un studio d’animation et je vois mal les militaires se coller à ce genre de réalisations qui supposaient des compétences artistiques ou simplement nous, demandant à des civils de simuler des scènes totalement obscènes.
D’autant qu’il nous fallait le matériel dans des délais beaucoup trop brefs.

Mais nous avions mieux que de la main d’œuvre humaine en réserve.

C’est pour cette raison que notre homme était en permanence en communication avec le Q.G. ou plus précisément en relais avec un ordinateur de nouvelle génération (enfin la nouvelle génération d’il y a plus de cent cinquante ans pour être précis)…

La Pythie…

(Une chance que cette saloperie de machine ait claquée, sept jours à peine après son achèvement).

Nota bene : Paraît que la Terre comptait d’autres unités similaires auparavant…
Mais pas dans les citées dômes (et pas de ce calibre)…
(Enfin, pas à ma connaissance en tout cas : ni celle de Pandora).
Leur intelligence mise en commune devait techniquement dépasser la nôtre de loin: le voyage interstellaire était à portée de main juste avant 2166…
Juste avant que le ciel ne nous tombe sur la tête en somme.

La crise diplomatique qui a suivi le passage de notre délégation nous a prouvé que nous n’étions pas suffisamment balaises en matière d’encodage (ou d’espionnage en général). Un problème auquel pouvait facilement remédier cette entité électronique.
Et si nous n’y avons pas eu recours plus tôt, c’est entre autre parce qu’elle était encore inachevée (et que nous pensions encore pouvoir nous débrouiller tous seuls : nous avions torts).

A la fin de sa conception (qui n’a duré que trois ans, étant donné que le chantier était à l’abandon depuis plus d’un siècle), la Pythie pouvait tout faire : simulation, extrapolation, prescience (bien que limitée) et même déformation du tissu spatial (pour les sauts quantiques : c’est en partie à cause de ça qu’elle nous a planté)…
Vu de loin, la structure principale tenait juste de la calculatrice géante mais quand on y regardait de plus près on pouvait noter la mesure du programme qui la contraignait à l’innovation perpétuelle par n’importe quel moyen (un peu comme un trouble obsessionnel compulsif).

Le truc qui se ramasse fatalement la gueule au bout du compte, comme l’avaient eux-mêmes prédit les humains bien avant 2166 que ce soit dans la plupart de leurs films ou dans leur littérature d’anticipation…
(Mais ils sont généralement trop cons pour écouter leurs propres conseils).

La chose avait de quoi faire peur pour sûr…

Théoriquement, un engin à chaos : pareil que dans l’antique jeu vidéo des frères du bitmap (que je ne traduirai pas en anglais).
D’autant qu’elle touchait vraiment à tout sans qu’on le lui demande (jusqu’aux êtres vivants en fait) mais j’y reviendrai peut-être dans une autre chronique.

Il s’agissait en tout cas de l’arme suprême comme l’assuraient nos ingénieurs (bien que son intelligence fût encore moindre).

Et notre problème était alors suffisamment grave pour la remettre en service à la va-vite.

On m’a dit bien plus tard qu’une unité Pandora aurait largement suffi pour exécuter les simulations (mais la Pythie ne les avait pas inventée pour lors). Peu d’ordinateurs « portables » ont survécu aux cent cinquante ans de marasme : on a plus ou moins du bidouiller de « nouveaux » ordi avec les restes des « anciens » (en perdant pas mal du potentiel d’origine).
On aurait quand même pu se passer de l’ordinateur de classe Titan à dire la vérité : simplement en se servant des structures du trognon central par exemple. Mais les huiles voulaient être « certains » de ne pas faire de bourde cette fois…

Seule une représentation tridimensionnelle de chaque sujet était nécessaire aux affaires de Furius (ce qui n’était pas spécialement difficile à avoir).
L’imagerie médicale est ce qui se fait de plus performant en la matière. Par ailleurs, comme tout le monde avait le droit de conserver son dossier dans le treizième (un des rares droits d’ailleurs), Domakhol volait ceux de ses prétendues victimes ou piratait la banque de données principale : celles des trois Tours centrales (par le biais de la Pythie, opérationnelle à environ dix pour cent seulement).

Il aurait même fait passer le fichier informatique de son IRM - qui demeurait encore dans son P.C. - au commandeur, avant de s’infiltrer (version douteuse mais officielle)…
L’échange de données (ou d’ordres) se faisait alors via intermédiaire et dans des lieux où les capteurs étaient suffisamment mauvais pour ne pas lire les données d’une simple unité portative (dans les couloirs donc)…

Nota bene : C’est d’ailleurs lors du rapport obligatoire aux autres pontes que ça a coincé.

Enfin, bref : tout ça pour vous dire que le rendu des vidéos factices était presque parfait (jusqu’aux éléments attenants à la mauvaise définition de certains vieux senseurs quand cela s’avérait nécessaire). Il y a juste le détail du miroir (auquel Furius accordait de l’importance) qui aurait pu en trahir la nature.

Nota bene : ce singulier détail n’était pourtant visible que sur des vidéos supposées bidimensionnelles (via objectif de caméra donc)…
Mais Furius choisissait ses « victimes » en conséquence, d’autant qu’il était sensé « se » filmer lui-même la plupart du temps…

Domakhol n’avait d’ailleurs obtenu qu’à posteriori la faveur de Gretchencko pour appliquer cette mesure parce qu’il avait lui-même (et seul) découvert le poteau rose et qu’il ne risquait pas grand-chose, puisqu’il débutait en bas de l’échelle sociale…
Le type dont il avait usurpé l’identité n’était pas passé par les crèches royales en raison de son âge mais il a quand même fallu remodeler une partie de son passé par l’entremise de l’I.A. de classe titan (bien qu’embryonnaire).

Personne n’aurait pensé à chercher plus loin d’autant que Furius prenait un maximum de précautions. Le décès de ses fausses victimes n’était pas sensé être directement du à ses sévices virtuels (même s’il pouvait prétendre l’être de ses suites : quand une infection avait été déclarée par exemple).
Il faisait dire aux morts ce qu’il voulait en somme.

Par ailleurs, la Pythie était déjà capable de crypter l’envoi de données de manière trop complexe pour être décodées par les ordinateurs du Treizième (quand bien même elles eussent été interceptées) : Les gens de Lilith en ont même conclu que le grésillement persistant que représentait les fichiers cryptés s’apparentait aux perturbations résiduelles dues au Big Bang (selon leurs meilleurs savants : ils n’auraient pas pu comprendre).

Pour la petite histoire, cette entité électronique n’avait pas autorité pour rechercher de documents d’exactions dans la banque de données principale du Treizième (parce que d’aucuns auraient pu prétendre qu’elles fussent falsifiées) : il fallait un maximum de transparence et de documents en durs.
Des bandes, des disques ou même de paléo vidéocassettes que seul Furius avait droit d’amasser (et qu’il ramena lors de sa seule sortie)…
Et ce, même si cela ne servait pas à grand-chose (puisque le super ordinateur a démontré - peu avant sa destruction, trois ans plus tard- qu’il pouvait agir de manière totalement autonome : ce qui l’a perdu d’ailleurs, ainsi que treize milliards d’êtres humains).

Et pour ceux que ça intéresse vraiment, si le domaine de Lilith ne fut pas doté d’une unité cybernétique analogue (même en chantier), c’est précisément parce que notre secteur était encore le plus important (démographiquement parlant), nos deux citées étant basées dans ce que l’on appelait encore le Québec indépendant avant 2166…

Nota bene : « Viva Québec libré » comme ironisa un célèbre humoriste originaire de l’Ontario (pastichant la formule d’un certain de Gaulle et le « viva Cuba libré ») vers la moitié du vingt-et-unième siècle (devant les revendications d’indépendance totale découlant de la crise mondiale du pétrole après l’épuisement des dernières réserves de l’Alaska)…
Sécession qui advint pourtant quelques temps plus tard (à son grand dam).

Quoiqu’il en soit, ce jour-là (celui de la réunion de notre septemvirat), Domakhol s’était éclipsé à la faveur d’un mois de permission suite au trépas de sa fausse mère : les matrones sont sacrées dans le Treizième. Lilith aurait ravisé son jugement sur la maternité après sa troisième « portée » (comme elle l’appelait encore elle-même) : une fille.
Le clone numérique de notre agent quant à lui faisait les cent pas dans sa maison ou préparait à manger de temps à autres (quand il n’était pas occupé à pleurer sa mère, laquelle aurait été incinérée sous les yeux de son fils unique, seul témoin de cette scène qui était plutôt touchante d’ailleurs)…

Furius n’avait pas d’amis et se gardait bien de s’en faire : personne ne serait venu le chercher chez-lui puisqu’il ne faisait jamais mention d’une adresse après postage de ses vidéos (surtout parce qu’il n’en avait simplement pas auparavant).

Il avait juste une certaine notoriété virtuelle qui lui permettait d’accéder à des niveaux moyens dans la société de Lilith.

Mais l’imminence de l’opération l’avait toutefois contraint à obtenir un domicile (faveur obtenue en devenant le valet du garde d’un garde de Lilith : il vivait dans la rue jusqu’alors.)…

Une demeure qu’ils eurent tôt fait de truffer de capteurs malheureusement (précisément parce que Furius se rapprochait trop de Lilith).

Ca n’a rien changé à la donne.

Mais quand bien même, son affliction virtuelle lui permettait de ne pas répondre à quelqu’un sonnant à la porte, cela risquait fort de compromettre notre agent à la longue : une raison parmi tant d’autres pour lesquels il devenait impossible d’empêcher la mise en branle de la machine (qui ne devait théoriquement tuer que la suzeraine du treizième secteur à la base)…
De toute façon, les gens du treizième n’étaient pas du genre à signaler une disparition.

Détail futile : Furius avait du se procurer le nombre de provisions nécessaires sachant pertinemment qu’il faudrait en détruire une quantité variable (suivant le manque que supposerait la vidéo avant de l’arrêter : c.à.d. après notre passage)…
Une mesure qui n’aurait toutefois pris effet que si nous avions manqué notre coup (ce qui fut le cas mais Domakhol ne vécu pas assez longtemps pour appliquer la directive).

Ce qui est triste, c’est que nous n’avions pas spécialement besoin de lui pour cette mission en fin de compte…
Si ce n’est pour l’accès à ses quartiers bien sûr : un appartement situé au rez-de-chaussée d’un building d’une trentaine d’étages environs (et qui n’avait pas été choisi par hasard)…

Mais il tenait à en être, lui aussi : il estimait que c’était logique, que c’était son droit.
Il n’était pourtant pas assez haut gradé pour servir de plan de rechange.



Pour ceux que ça intéresse, on l’appelait Furius (au lieu de Rufius) pour ses accès de rage légendaire : une transe guerrière que certains imbéciles ont pu apparenter au berserk (une soi-disant ire sainte chez certains guerriers vikings).
Je sais juste ce que le caporal Everett Bramwell m’avait dit de lui à l’époque (puisqu’ils ont pratiquement grandi ensembles)…

Il rapportait que Domakhol n’avait jamais été qu’un garçon chétif et pleurnichard jusqu’à la mort de ses parents (qui advint peu après ses quatorze ans).
Ils laissaient derrière eux deux enfants.
Deux jumeaux dizygotes : un frère et sa sœur…
Rufius et Darline.

Le premier se serait alors senti investi du devoir de protéger la seconde (qui devenait sa seule famille désormais)…
Et ce, malgré le fait que la demoiselle était plutôt volage selon la rumeur : elle ne bénéficiait pas d’une excellente réputation à en croire Bramwell qui - je pense - a bien du la sauter à un moment ou un autre (puis affronter son frère ensuite, à voir leur mésentente chronique à l’époque ou simplement sa médisance à son encontre).

Qu’importe : pour R.D. Domakhol, il s’agissait de sa jumelle et - toujours selon Evy - c’est de là que lui viendrait ses colères (d’autant qu’il avait appris à refouler la plupart de ses sentiments depuis la disparition de ses géniteurs).

Il la défendait obstinément contre tout soupirant trop jaloux : il mettait un poing d’honneur à ce qu’elle ait toujours le choix (chose que la plupart des femmes à l’époque n’avaient pas).

Il lui est arrivé de mettre K.O. plus de trois hommes à lui tout seul dans un même engagement (à en croire Bramwell).

Mais on dit surtout de lui qu’il savait diriger cette rage : la faire naître (je ne sais par quel moyen) à l’instant précis où il en avait besoin et s’en servir au moment opportun…
Chose assez rare puisque s’énerver pour rien à l’entame d’un combat - par exemple - amène systématiquement des erreurs cruciales de jugement.

Lui-même n’a jamais trouvé aucune compagne (pas même un flirt à ma connaissance : un vrai moine-guerrier).

Il disait à sa sœur (qui se faisait du souci à son sujet) qu’il n’était jamais qu’un soldat…
Et se faisant, qu’il ne pouvait se permettre d’accumuler les connaissances ou les amis, lesquelles devenaient potentiellement des moyens de pression : une faiblesse pour lui ou lui, une faiblesse qui pouvait nuire aux autres…
Bien qu’il ne l’ait jamais dit de la sorte (pour ne pas risquer de vexer sa sœur qu’il adorait par-dessus tout).

Darline s’est mariée deux fois (et a eu trois enfants) mais elle s’est assagie depuis la mort de son frère (en mémoire de lui je suppose)…

Le fait de ne pas pouvoir porter ne serait-ce qu’une fleur sur sa tombe lui pèse énormément je crois.

De nous tous, il était celui qui devait prendre le moins de risque (pour pouvoir mettre sur pied une nouvelle opération si nécessaire) : il devait s’éloigner le plus possible de Lilith…
Ou même rester dans le Primus Sector (pourquoi pas) : nous laisser faire notre travail en somme.

Savait-il que quelque chose n’allait pas ?
(Quelque chose qu’il aurait appris dans les rangs de Lilith peut-être)…

Voyait-il déjà le fond de l’impasse dans laquelle nous nous fourrions ?!

Aujourd’hui je me dis que c’est simplement le sens du devoir qui l’a poussé plus avant vers ce destin funeste.

Après tout, comme le dit un proverbe latin : la mort est certaine, l’heure ne l’est pas (mors certa incerta hora est ou quelque chose comme ça si j’ai bonne souvenance).

Quoiqu’il en soit (et pour en revenir à notre cabale), Lilith n’aurait pas pu comprendre, elle n’aurait pas pu se prémunir : elle devait logiquement mourir.

D’autant que nous savions qu’elle allait bientôt assister à un défilé militaire : pour faire la revue de ses effectifs (comme il se doit pour un despote qui entend tant démontrer sa puissance que se rassurer lui-même sur l’issue plus qu’incertaine d’une guerre globale).

Le problème était qu’elle y assisterait bien à l’abri derrière une vitre blindée que ce fût sous la coupole du hublot surmontant la tourelle d’un tank ou dans la tribune officielle où elle devait trôner pratiquement seule (hormis quelques gardes et le fils de son père qu’elle tenait en lesse en permanence).

Alors il fallait impérativement trouver un moyen de la faire sortir…


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