Le Poids Des Mots
Par : MassiveDynamic
Genre : Science-Fiction
Status : C'est compliqué
Note :
Chapitre 5
"Qu'est-ce que tu deviens ? "
Publié le 05/07/11 à 19:43:54 par MassiveDynamic
Retour de vacances, mais je repars bientôt, et pour 15 jours :/
Je vais quand même pouvoir sweeter quelques jours.
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"Qu'est-ce que tu deviens ? "
<<[...] Alors voilà, tu dois l'accepter, maintenant. Et n'oublie pas quelle place tu tiens. Ni ce que tu as fait. [...] >>
Un long bruit continue m'extirpait petit à petit du sommeil. Et je me réveillai, le corps déjà à moitié hors du drap, pour une nouvelle journée de grâce, dans mon lit, dans ma chambre. Cependant, j'avais le souvenir d'un rêve particulièrement troublant. J'étais dans un hangar... J'ai de très vagues souvenirs... on aurait dit une réminiscence d'un souvenir lointain... Et pourtant si proche... Mais bon, pas de place pour la fantaisie. Ce soir, j'ai un rencard. Et je compte bien lui mettre une cartouche à la Cécile.
Mes parents trainaient à la maison, ma mère se pressait aux fourneaux, et mon père faisait de l'excercice sur une machine. Une pile de lettres était posée sur la table à manger. Je m'installai pour déjeuner tout en prenant de quoi manger. Après quelques gorgées de chocolat chaud, je me mis à fouiller dans le tas de lettres. La plupart était des invitations à des évènements, d'autres de la publicité. Une lettre anonyme trainait dans la pile. Je la mis à la poubelle puis débarassai la table. Un sms de Simon -mon meilleur ami qui m'évite depuis un certain temps- m'invitait à passer le voir cette après-midi. Pourquoi pas ? Après tout, le rendez-vous avec Cécile n'était pas pour tout de suite. J'avais pas mal de temps à tuer.
Simon et moi avions convenu de manger dans un fast-food. Généralement, je les évite, ces centres qui prouvent l'américanisation de la société europénne juste sous nos yeux, mais pour une fois, je mis mes apréhensions de côté pour déguster avec lui un "savoureux hamburger préparé à une cuisson optimale". Sur l'image, tout du moins. Tout est toujours plus petit et moins appétissant, une fois sous nos yeux.
Mon entrevue avec Simon se fit dans un fast-food juste au coin d'une rue. L'endroit pullulait de touristes et personnes en tout genre, et l'odeur de la nourriture grasse flottait et se répandait dans toute la surface du bâtiment. Je m'assis néanmoins à une table, accompagné de Simon, après avoir passé commande. Je tentais tant bien que mal d'ignorer le bruit ambiant et le son des fritures pour converser avec l'homme qui me faisait face. Mon ami, en apparence.
"Alors, qu'est-ce que tu deviens ? "
Demandais-je tout en piochant dans mes frites.
"Boarf, tu sais, pas grand chose, j'ai obtenu mon BTS et maintenant je suis dans la vente. Et toi, alors, depuis le temps ? "
Je bus une gorgée puis lui répondis.
"Et bien, comme tu le sais, depuis peu, je vis plutôt bien. Je n'ai pas vraiment besoin de me plaindre. J'ai rencontré une fille dernièrement et avec elle les choses sérieuses commencent ce soir. "
"Ah, une copine en vue ? "
Me rétorqua-t-il.
"Une conquête, plutôt. M'encombrer d'une petite amie maintenant, c'est le cadet de mes soucis. A mon âge, c'est beaucoup de problèmes pour pas grand chose. "
Dis-je d'un air assuré avec un brin de sarcasme.
Il ricana légèrement, mettant en valeur ses joues légèrement creusées, puis rétorqua.
"Des soucis, des soucis... tu ne diras pas ça quand tu seras amoureux, crois-moi ! "
"Et t'en sais quoi de l'amour, toi ? "
Lançais-je sèchement. Il parut surpris par ce soudain revirement dans mon intonation et se mit à jouer la même carte en me lançant une pique.
"Je pense en savoir un peu plus que toi, vu comment tu traites les gens. Comme des moins que rien et des poupées vides. "
"Ne commence pas, Simon. De nous deux, c'est toi le sujet à reproches. Tu m'as oublié, tu ne me répondais plus, un simple soir comme les autres nous nous sommes dis à demain et par la suite, plus rien. Ma famille nous a sorti de nos dettes, j'ai enfin pu jouir des loisirs qui sont un droit naturel à chacun, j'ai pu m'habiller décemment, j'ai découvert cette ironie qu'est la vie, un changement brutal. Je manquais de tout, et d'un coup, grâce au sort, j'ai découvert le plaisir ostentatoire, l'argent à outrance. Et toi, tu t'es éloigné, sans explications, alors que j'avais encore besoin de toi. Plus que jamais, d'ailleurs. "
Ma tirade jeta un froid dans la conversation, et les parasites sonores du fast-food reprirent le dessus. Quelques rots de non-éduqués consommateurs me parvinrent même à l'oreille. Simon me fixait d'un regard inquisiteur, comme s'il préparait un plaidoyer, mais il conclut brièvement.
"Moi aussi, j'ai perdu de vue mon meilleur ami. "
Puis il rajouta quelques dernières paroles avant de s'en aller.
"Je suis heureux de t'avoir revu, Isaac. J'espère qu'un jour tu comprendras pourquoi je t'ai ignoré. "
Je ne sais pas si c'était vraiment par jalousie, quoi qu'il en soit ses dernières paroles étaient sincères.
Je vais quand même pouvoir sweeter quelques jours.
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"Qu'est-ce que tu deviens ? "
<<[...] Alors voilà, tu dois l'accepter, maintenant. Et n'oublie pas quelle place tu tiens. Ni ce que tu as fait. [...] >>
Un long bruit continue m'extirpait petit à petit du sommeil. Et je me réveillai, le corps déjà à moitié hors du drap, pour une nouvelle journée de grâce, dans mon lit, dans ma chambre. Cependant, j'avais le souvenir d'un rêve particulièrement troublant. J'étais dans un hangar... J'ai de très vagues souvenirs... on aurait dit une réminiscence d'un souvenir lointain... Et pourtant si proche... Mais bon, pas de place pour la fantaisie. Ce soir, j'ai un rencard. Et je compte bien lui mettre une cartouche à la Cécile.
Mes parents trainaient à la maison, ma mère se pressait aux fourneaux, et mon père faisait de l'excercice sur une machine. Une pile de lettres était posée sur la table à manger. Je m'installai pour déjeuner tout en prenant de quoi manger. Après quelques gorgées de chocolat chaud, je me mis à fouiller dans le tas de lettres. La plupart était des invitations à des évènements, d'autres de la publicité. Une lettre anonyme trainait dans la pile. Je la mis à la poubelle puis débarassai la table. Un sms de Simon -mon meilleur ami qui m'évite depuis un certain temps- m'invitait à passer le voir cette après-midi. Pourquoi pas ? Après tout, le rendez-vous avec Cécile n'était pas pour tout de suite. J'avais pas mal de temps à tuer.
Simon et moi avions convenu de manger dans un fast-food. Généralement, je les évite, ces centres qui prouvent l'américanisation de la société europénne juste sous nos yeux, mais pour une fois, je mis mes apréhensions de côté pour déguster avec lui un "savoureux hamburger préparé à une cuisson optimale". Sur l'image, tout du moins. Tout est toujours plus petit et moins appétissant, une fois sous nos yeux.
Mon entrevue avec Simon se fit dans un fast-food juste au coin d'une rue. L'endroit pullulait de touristes et personnes en tout genre, et l'odeur de la nourriture grasse flottait et se répandait dans toute la surface du bâtiment. Je m'assis néanmoins à une table, accompagné de Simon, après avoir passé commande. Je tentais tant bien que mal d'ignorer le bruit ambiant et le son des fritures pour converser avec l'homme qui me faisait face. Mon ami, en apparence.
"Alors, qu'est-ce que tu deviens ? "
Demandais-je tout en piochant dans mes frites.
"Boarf, tu sais, pas grand chose, j'ai obtenu mon BTS et maintenant je suis dans la vente. Et toi, alors, depuis le temps ? "
Je bus une gorgée puis lui répondis.
"Et bien, comme tu le sais, depuis peu, je vis plutôt bien. Je n'ai pas vraiment besoin de me plaindre. J'ai rencontré une fille dernièrement et avec elle les choses sérieuses commencent ce soir. "
"Ah, une copine en vue ? "
Me rétorqua-t-il.
"Une conquête, plutôt. M'encombrer d'une petite amie maintenant, c'est le cadet de mes soucis. A mon âge, c'est beaucoup de problèmes pour pas grand chose. "
Dis-je d'un air assuré avec un brin de sarcasme.
Il ricana légèrement, mettant en valeur ses joues légèrement creusées, puis rétorqua.
"Des soucis, des soucis... tu ne diras pas ça quand tu seras amoureux, crois-moi ! "
"Et t'en sais quoi de l'amour, toi ? "
Lançais-je sèchement. Il parut surpris par ce soudain revirement dans mon intonation et se mit à jouer la même carte en me lançant une pique.
"Je pense en savoir un peu plus que toi, vu comment tu traites les gens. Comme des moins que rien et des poupées vides. "
"Ne commence pas, Simon. De nous deux, c'est toi le sujet à reproches. Tu m'as oublié, tu ne me répondais plus, un simple soir comme les autres nous nous sommes dis à demain et par la suite, plus rien. Ma famille nous a sorti de nos dettes, j'ai enfin pu jouir des loisirs qui sont un droit naturel à chacun, j'ai pu m'habiller décemment, j'ai découvert cette ironie qu'est la vie, un changement brutal. Je manquais de tout, et d'un coup, grâce au sort, j'ai découvert le plaisir ostentatoire, l'argent à outrance. Et toi, tu t'es éloigné, sans explications, alors que j'avais encore besoin de toi. Plus que jamais, d'ailleurs. "
Ma tirade jeta un froid dans la conversation, et les parasites sonores du fast-food reprirent le dessus. Quelques rots de non-éduqués consommateurs me parvinrent même à l'oreille. Simon me fixait d'un regard inquisiteur, comme s'il préparait un plaidoyer, mais il conclut brièvement.
"Moi aussi, j'ai perdu de vue mon meilleur ami. "
Puis il rajouta quelques dernières paroles avant de s'en aller.
"Je suis heureux de t'avoir revu, Isaac. J'espère qu'un jour tu comprendras pourquoi je t'ai ignoré. "
Je ne sais pas si c'était vraiment par jalousie, quoi qu'il en soit ses dernières paroles étaient sincères.
29/06/11 à 16:22:14
Raaaah, j'ai cliqué trop vite
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