Note de la fic : :noel: :noel: :noel:

Purpose


Par : Pronche
Genre : Science-Fiction
Statut : C'est compliqué



Chapitre 5


Publié le 20/12/2012 à 22:11:34 par Pronche

Peu à peu, la douleur fit sa réapparition, prouvant ainsi que l'effet de la morphine s'estompait. Ethan fit son possible pour ne pas montrer de signe de faiblesse malgré le mal qui rongeait son bassin gauche. La cicatrice qui s'y trouvait le démangeait beaucoup et il lui fallu tous les efforts du monde pour ne pas gratter. Trois jours s’étaient écoulés, dont un où il avait émergé du pays des songes, depuis la mission et entre-temps, il avait reçu la visite de Ian et Anthony, quelque peu soulagés de voir le jeune homme qui récupérait plutôt bien et rapidement de sa blessure. Ce dernier avait décidé de rester muet concernant la révélation qu’il avait eue avant de sombrer dans l’inconscience. Il ne devait en parler qu’avec une seule personne et ce, le plus tôt possible. Lors de la mission, les autres membres de l’escouade ont réussis à récupérer quelques données intéressantes dont le pourquoi de l’envoi du S.O.S.
Selon les enregistrements vidéo et les micro-disques servant d’historiques sur les robots, il s’agissait d’un virus qui a infecté tous les équipements électroniques pour qu’ils se retournent contre toute forme de vie non mécanique et s’en débarrasse, définitivement. L’un des scientifiques avait réussi à s’échapper et activer la balise de secours juste avant de se faire percer l’estomac.
Lorsqu’Anthony et les autres ont rejoints ceux qui étaient restés dans la grande salle, ils ont fait face à une dizaine d’exosquelettes automatisés, dirigés par une I.A et les ont affrontés. Par miracle, aucune perte humaine n’était à déclarer. Une question restait malheureusement en suspend….qui ? Qui pouvait être derrière cet acte ? Ethan avait déjà une idée préconçue, du fait qu’un fantôme de son passé avait refait surface, mais le fait que ‘Purity’ soit derrière tout ça lui paraissait être un peu facile. Si cette hypothèse se trouvait être fondée, alors plusieurs autres interrogations pouvaient s’en former.
Comment certains membres du groupuscule avaient pu survivre alors que leur base principale était partie en fumée ? Pourquoi décidaient-ils d’agir uniquement maintenant et pas plus tôt, au moment où l’Alliance se trouvait être le moins alerte ? Voulaient-ils continuer leur croisade contre les Keidrans et l’Alliance ou souhaitaient-ils uniquement se venger du jeune homme en s’en prenant à sa personne et à ses proches ? Avec le peu de données à sa disposition, le jeune Gray ne pouvait qu’émettre de simples spéculations. Il lui faudrait rester sur le qui-vive en attendant d’en savoir plus.
Finalement, après avoir patienté pendant une nuit entière et une demi-journée, il fut rapidement ennuyé par la situation dans laquelle il se trouvait et décida, malgré ce que lui avait conseillé Claire, de quitter son lit pour s’aventurer dans les couloirs monotones de l’Orion. Rapidement, il trouva son chemin jusqu’à un croisement, situé au second étage de la frégate, et décida de continuer tout droit avant d’arriver devant une petite porte avec marqué « Armurerie » dessus. Sans plus de cérémonie, Ethan ouvrit la porte et entra. L’unique chaise de la pièce, où se trouvait habituellement James, l’armurier du vaisseau, était désertée. Le professeur s’approcha de la porte le séparant de l’arrière-boutique, là où se trouvait le gros de l’arsenal, et tenta de l’ouvrir. Nul étonnement ne se peignît sur son visage lorsque celle-ci refusa de bouger. D’un geste brutal, le jeune homme tambourina trois fois.
— James, ouvre cette porte, c’est Ethan.
Il recula et attendit. Sa patience fut récompensée quelques instants plus tard par un bruit de déverrouillage et la porte qui s’entrouvrit. Le visage d’un homme, dans la cinquantaine, au crâne dégarni, aux sourcils foncés et aux yeux noirs, le regardait d’un air surpris et à la fois anxieux.
— Ethan ? Qu’est-ce que tu fais là ? Je croyais que tu étais encore dans les vapes ?
— Je me suis réveillé hier et il a fallu que j’attende aujourd’hui pour sortir de mon lit. Je pense que Claire risque de me passer un savon quand elle verra que j’ai quitté l’infirmerie. Bref, tu me laisse entrer ?
Le réserviste parût hésitant. Il aurait volontiers dit non, s’il s’agissait d’une autre personne, mais pas pour Ethan. Au fond de son être, le refus n’était pas une option, même si accepter de laisser entrer son ami pourrait avoir des conséquences irrémédiables. Finalement, il ouvrit la porte en grand et s’écarta pour laisser entrer l’ex-militaire. Ce dernier le remercia d’un léger signe de la tête avant d’avancer dans la salle contenant les raques d’armes et de combinaisons. Il continua de marcher jusqu’à se retrouver devant un objet aussi grand et large que lui, aux traits humains mais fait d’acier. La forme générale épousait les formes du jeune homme malgré les quelques enfoncements et autres parties manquantes comme le bras droit. Sans un mot, l’armurier se mit à ses côtés et admira l’exosquelette à son tour.
— Claire m’a dit pour ton implant. J’ai eu du mal à l’accepter et j’ai espérer que même si ton augmentation ne fonctionnait plus jamais, ton armure le pourrait, elle. Alors j’ai passé les trois derniers jours, avec très peu de sommeil et beaucoup de café, à essayer de lui rendre sa forme et sa fonction originelle.
A ce moment-là, James posa une main sur l’épaule d’Ethan avant de reprendre, plus difficilement.
— Tu sais à quel point je déteste quand un objet ne veut pas fonctionner et que je m’acharne dessus. Eh bien, j’en ai fait de même avec elle et j’ai lamentablement échoué. Malgré toute la technologie et la connaissance à ma disposition, ta combinaison n’est pas récupérable. Les principaux circuits électroniques qui lui permettaient de fonctionner ont grillés. La tension à laquelle elle fut soumise n’a rien laissé intact. Le générateur de bouclier…il ne génère plus rien. Les systèmes de survie : injecteurs de shot d’adrénaline, recycleurs d’air et même régulateurs de température interne…tout a cramé. Ce qui m’abat le plus n’est pas l’armure en elle-même, c’est ton arme.
Il n’osa pas sortir un mot de plus, craignant la réaction de son ami. Ce dernier ne dit rien et s’avança vers l’unique table de la pièce où se trouvait plusieurs longs morceaux de métal argenté. Les pièces étaient séparées les unes des autres par de nettes cassures, à divers endroits. Là où se tenait autrefois l’arme la plus puissante de l’univers, il n’y avait désormais plus qu’un simple tas de pièces de titane. A côté, se trouvait une toute petite carte électronique avec quelques diodes et un minuscule carré noir, d’un diamètre de cinq millimètres. La pièce maitresse de l’objet : le système d’absorption.
— Soumise à une tension de plus de 50.000 volts, la micro-puce qui permettait d'acquérir les capacités spéciales des autres armes a littéralement fondue. Je n'ai rien pu tenter pour essayer de la sauver tellement ses composants étaient endommagés. Désolé.
Ethan observait ce qui restait du bras canon sans piper mot. Il joua avec un petit morceau de métal pendant quelques instants avant de le reposer à sa place.
— James, une fois que j'aurais franchi cette porte, je veux que tu te débarrasse de l'armure. Il ne doit plus rien en rester. La seule chose que j'en conserverais, c'est le casque, dit-il sur le ton le plus neutre qu'il pouvait adopter, avant d'avancer vers ce qui fût autrefois le fer de lance de l'Alliance et l'objet qui lui sauva la vie dans bien des situations.
Il récupéra le heaume noir, à la visière couleur sang et quitta la salle silencieusement.
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Ethan exalta une bouffée d’air au moment où il posa le pied dehors. Ne perdant pas de temps à contempler la ville émeraude, il quitta la base où était accostée la frégate et s’aventura dans les grandes rues de Seattle. Désormais, il ne restait absolument plus aucune trace de la bataille qui s’y était déroulée, sept ans plus tôt, et qui s’était soldée par la victoire des forces humaine…mais au prix de lourdes pertes. À cette pensée, le regard d’Ethan s’assombrit et une lueur de tristesse apparût, l’espace d’un instant. Malgré tout ce temps, elle lui manquait. Malgré tous ses efforts pour l’oublier, son image restait quand même gravée dans son esprit mais beaucoup moins présente que par le passé.
Finalement, il arriva devant un grand bâtiment ovale, de couleur beige avec un long couloir vitré à mi-hauteur. Tenant toujours son casque sous le bras et une photo dans la main droite, l’homme aux cheveux gris entra. Il fut accueilli par un sol bétonné recouvert d'une moquette rouge. Face à lui se trouvait un comptoir en bois massif où étaient assises deux hôtesses, visiblement occupées. Sans plus de cérémonies, il se dirigea vers les ascenseurs et appuya sur un bouton pour le mener aux étages supérieurs.
Quelques instants plus tard, la double porte s’ouvrit, le laissant entrer dans le fameux couloir vitré sur le côté droit, avant de reprendre sa marche. Peu de temps après, il prit un autre ascenseur qui le mena dans une pièce où se trouvait une jeune femme, dans la trentaine, occupée par une conversation téléphonique. Le major ne prit pas la peine d'annoncer sa présence. Il s'avança et ouvrit la porte menant à un bureau qu'il ne connaissait que trop bien. La secrétaire tenta de l'empêcher d'entrer en l'interpellant, mais en vain.
Confortablement installé dans son siège en cuir couleur ébène, avec un fin stylo plume à la main, Jack Gray remplissait des documents administratifs. La surprise se peignit sur son visage lorsqu'il entendit et vit l'unique accès de son lieu de travail vers l'extérieur s'ouvrir. Rapidement, la personne s'approcha de son bureau pour y jeter violemment un morceau de papier qui s'apparentait à une photo. Il posa le casque face à Jack avant de s'installer sur un siège.
— Tu comptais me le dire quand ?, lança Ethan sur un ton acerbe.
Le président releva la tête pour croiser les yeux bleu acier de son oncle avant de les baisser pour regarder la photo plus en détail. Ses sourcils se froncèrent.
— Je n'avais aucune obligation de te parler de ce projet. Cela aurait pu rester un secret jusqu'au moment où j'en aurais décidé autrement.
— Je te demande pardon ? S'il y avait bien une personne que tu devais consulter avant de faire quoi que ce soit, c'était moi. On peut savoir ce qui t'es passé dans le crâne pour recréer cette machine porteuse de mort ?
Intérieurement, Ethan bouillonnait de rage. Ce qu'avait fait son neveu était une erreur qui aurait pu coûter la vie de toute l'escouade si le jeune homme n'avait pas été là. Il lui en voulait beaucoup pour cela.
Malgré l'apparente hostilité que montrait le professeur, Jack gardait un calme pour le moins exemplaire.
— Même si ce robot a un passé quelque peu sanglant, nous avons besoin d'une arme assez puissante et dévastatrice pour effrayer nos ennemis.
— Mais lesquels ? Il n'y a rien qui puisse se révéler être une menace pour l'Univers, à moins que....non...tu n'oserais tout de même pas...
—...déclarer la guerre aux Keidrans ? Désolé de briser tes rêves utopiques mais il y a de grandes probabilités que tout finisse ainsi. Comme tu as pu certainement le constater, nos relations se sont fortement dégradées ces derniers temps. Dans plusieurs des colonies que nous partageons, nos concitoyens se sont plains du mépris et de l’hostilité des Keidrans à leur égard. Je n’ai pas eu le choix que promettre que j’allais m’entretenir avec leur dirigeant pour essayer de trouver une solution pacifique. Je sais que cela n’est pas évident pour toi mais tu dois te préparer au pire. Je ne pense pas que retourner sur Kruah soi une bonne idée, tu pourrais être pris à parti par la population locale.
Ethan resta sans voix, trop choqué pour accepter pleinement la nouvelle. Même si chaque fibre de son être refusait d'admettre cette possibilité, les faits étaient bien là. Son cerveau et son cœur ne voulaient croire que tous les efforts, tous les sacrifices faits jusqu’à maintenant, aient été en vain.
— Et moi dans tout ça ? Tout ce que j’ai fait, et que je fais actuellement, pour la communauté n’a donc servi à rien ? Cela n’a donc aucune importance pour tous ces politicards et vieux militaires avachis dans leurs bureaux à siroter tranquillement leurs whiskys ? Toutes ces missions où j’aurais pu laisser ma peau, dans le but de protéger la galaxie et de veiller sur cette paix si fragile entre nos deux peuples. Ces heures passées dans une salle de classe, à apprendre à près d’une centaine d’élèves que nous sommes tous pareils, tout ce temps….balayé comme les feuilles mortes lors de l’arrivée d’une bourrasque d’automne. C’est de l’hérésie, dit simplement le major, sur un ton neutre.
Un regard peiné et empli de culpabilité déforma les traits du président. Il se leva de son siège et contourna son bureau pour poser une main amicale, réconfortante voire presque familiale sur l’épaule de son aîné. Ce dernier restait encore abasourdi par ces nouvelles données.
— Je ne le sais que trop bien mais…qu’adviendra-t-il de nos proches s’ils décident de prendre les armes ? Nous les laisserons faire ou est-ce que nous nous défendrons ? Pose-toi cette question.
Le jeune Gray croisa le regard de son neveu et soupira.
— S’il fallait en arriver là alors je ferais en sorte d’arrêter cette guerre. Ce que toi et les autres n’ont pas l’air de comprendre, c’est que cette paix a déjà coûtée beaucoup trop de vies et il est hors de question d’en perdre d’autres. D’un côté comme de l’autre. Tu ferais mieux de concentrer tes ressources sur autre chose, comme Purity par exemple.
— Eux ? Qu’est-ce que ces dégénérés mentaux ont avoir avec ça ? Ils n’ont pas pu attaquer et envahir la base sans que nous ayons été mis au courant.
— Règle n°5 : Si tu ne peux pas abattre tes ennemis de l’extérieur alors fais-le de l’intérieur. Le virus qui a prit le contrôle de tes robots flambants neufs est une de leurs créations. Pour en arriver à s’en prendre à un sujet classé confidentiel, ils doivent avoir des espions plutôt bien placés. A l’avenir, tu devrais aussi te méfier de tes collaborateurs, on ne sait jamais.
Jack recula d’un pas et lança un regard surpris à l’unique personne qui composait sa famille. Ce dernier posa un petit objet circulaire, de couleur or et d’un diamètre de deux centimètres, sur la table.
— Dans ce micro-disque se trouve un enregistrement vidéo et audio de mon combat. L’autre voix que tu entendras est celle d’Amanda, leur défunte chef, tuée de ma main, sept ans auparavant. Personnellement, je pense qu’il ne s’agissait que d’une I.A modifiée avec sa voix, créée pour insérer le doute dans mon esprit mais je ne tomberai pas dans le piège. Sur ce, je dois partir, j’ai des cours à assurer.
C’est ainsi que le jeune homme récupéra son casque et sortit de la pièce. Aucun signe extérieur ne montrait la tristesse et le doute dans lequel il nageait. Les récents évènements venaient de faire prendre une pente dangereusement descendante à sa vie et il lui faudra beaucoup de courage et de détermination pour espérer la remonter.


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