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Adam Williams


Par : VonDaklage
Genre : Réaliste
Statut : Terminée



Chapitre 1


Publié le 05/10/2012 à 19:34:50 par VonDaklage

Une salle dans l'obscurité. Il était là, assis contre un mur, tête rentrée dans les genoux. Une douce mélodie était jouée par les chaînes se frottant les unes contre les autres. Actuellement il ne pensait a rien, ne ressentait rien. Comme si il était mort avant l'heure. La lumière illuminait la salle où il se trouvait. Il était cloitré dans une cellule d'isolement dont chaque mur étaient rembourrés, de sorte à ce que les prisonniers ne puissent plus se donner la mort en fonçant contre les parois. Lui était là, les cheveux en bataille, ses grands yeux bleus plissés, s'habituant tant bien que mal à la lumière, ses poches sous les yeux lui donnait un air dangereux. Il avait la mâchoire carrée comme ces grands hommes à la volonté de fer qui ne pliaient sous aucune contrainte et le nez cassé, qui lui donnait une belle gueule, qui avait du vécu. Son visage restait fermé et il attendait. La porte s'ouvrit légèrement, laissant entrer un gardien et une belle jeune femme. Le gardien posa alors un plateau repas à ses pieds.

- Mange bien, tu vas avoir une longue journée, dit-il avec une pointe de malice dans la voix.

Il quitta la salle, laissant ainsi la jeune femme en tête-à-tête avec le prisonnier. Elle possédait une longue crinière blonde, ainsi que de beaux yeux cyan. Une bouche pulpeuse avec des lèvres couvertes d'un rouge à lèvres carmin. Elle était vêtue d'un tailleur rouge, sous lequel était placée une chemise noire ainsi que d'une paire d'escarpins noires. Cette femme, c'était sa confidente. Il l'avait rencontrée peu avant son incarcération.

- Adam...Tu sais pourquoi je suis la ? Questionne-t-elle d'un air presque inquiet.
- Ouais, j'ai bien ma petite idée...

Adam se releva alors tant bien que mal, ayant les mains liées et reliées à ses chevilles. Il était vêtu de ces tenues oranges de taulards, mais cela lui allait presque bien, lui donnant un de ces airs de mauvais garçon. Il fit face à la sulfureuse blonde et ses lèvres frémirent, comme si il avait essayé d’esquisser un sourire.

- Plaide la folie Adam. Tu pourrais t'en sortir, d'ici dix ou vingt ans ! Tu subiras un suivi psychologique, mais tu n'auras qu'à feindre l'amélioration mentale, je sais parfaitement que tu en es capable !
- Feindre la folie hein... ? Je ne suis pas fou, et je préférerais mourir plutôt que l'on puisse penser ça de moi.
- Mais c'est ce qui va arriver si tu ne le fais pas, ils t'enverront sur la chaise !
- Mais je ne suis pas fou Helena et ça ne regarde que moi de toute façon, déclare le prisonnier d'un air désinvolte.
- Mais ce n'est pas qu'à propos de toi ! Est-ce que tu as pensé à tout ceux que tu laisserais si tu mourrais maintenant ?! As-tu pensé à moi ?!

Sa voix se brisa sous l’émotion. Une petite rivière naissait sur ses paupières, prête à déborder, mais elle la contenait, préférant jouer la corde de la raison plutôt que celle de la manipulation sentimentale.

- ...

La porte s'ouvrit et le gardien arriva.

- C'est l'heure monsieur le criminel...

Il jeta un coup d'œil au plateau et le regarda à nouveau.

- Tu ne manges pas ?
- Non, j'ai pas vraiment faim.
- Comme tu veux... Si tu veux bien me suivre.

Il se mit à marcher en direction de la sortie de la salle et la blonde s'écarta de son chemin à contre cœur.

- N'oublie pas ce que je t'ai dis...

Adam continua sa route sans se retourner, tandis que le gardien gardait une main sur l'épaule du prisonnier tout en le faisant avancer. Après quelques minutes de marche, ils arrivèrent devant une porte.

- Je me demande si tu seras diagnostiqué fou, t'as une idée ? Dit-il d'un air sadique, narquois.

Il n'obtenu pour réponse que le silence du détenu, ce qui le fit pester contre lui. Adam entra alors dans la salle et s'assit sur une chaise en son milieu, avant qu'Helena n'entre et ne reste sur le côté. Deux personnes firent leur entrée quasiment au même moment, passant par l’autre porte, celle-ci menant à la partie centrale de la structure carcérale. Un homme et une femme s'assirent derrière le bureau posté en face de lui. L'homme semblait assez âgé. Chauve sur le dessus du crâne et pourvu d'une couronne de cheveux blancs, ainsi que d’une paire de lunettes posée sur le bout de son nez, tandis que la femme semblait plus jeune. Elle approchait de la quarantaine mais dans la force de l'âge. Le corps ferme, le regard vif et les cheveux longs, bruns et soyeux. Les yeux du binôme dévisageaient celui qui était devenu leur patient par la force des choses.

- Bonjour Mr. Williams, je suis Stan Clark et je vous présente ma collègue, Mme Rebecca Grey.
- Bonjour Mr. Williams. Permettez-vous que je vous appele par votre prénom ?
- Faites comme vous voulez, j'en ai rien a foutre.
- Bien, poursuit le vieil homme. Savez-vous pourquoi nous sommes ici ?
- Vous êtes ici pour diagnostiquer si je suis stable mentalement, répond le jeune homme toujours sans montrer l'ombre d'une émotion.
- C'est bien ça. Avant que l'on avance, pouvez-vous vous présenter, pour être sur que vous n'êtes pas atteint de schizophrénie.
- Je m'appele Adam Williams, fils de Christopher Williams et Kate Irvine. Je suis né le 28 mai 2019, j'ai donc 22 ans, 23 dans exactement deux mois. Je suis célibataire et avant cette affaire, je poursuivais des études de commerce... Je pense que c'est bon ?

Les stylos glissèrent sur les feuilles, laissant ainsi leurs empreintes dessus sous la forme de mots. La psychologue leva ensuite le nez.

- Ah oui... Maintenant ma question est pourquoi vous êtes la ? Demande la femme d'une voix posée, presque maternelle.
- Pour que vous diagnostiquiez mon état mental.
- Vous m’avez mal compris Adam. Je vous demande ce qui a fait que VOUS vous retrouviez ici, dans cette prison où sont concentrés les plus grands criminels de notre époque ?

La mâchoire du détenu se resserra, ses poings se refermèrent sur le bas de son uniforme et il semblait se crisper légèrement.

- Un criminel hein ? C'est vraiment ce que vous pensez ?! Vous savez très bien pourquoi je suis ici ! Hurle-t-il.
- Adam, calmez-vous... Conseille Mr. Clark.
- Calme-toi Adam s'il te plaît, supplie la plantureuse blonde.
- Ne me dis pas de me calmer ! Je suis calme.

Le prisonnier secoua la tête et se mit à respirer calmement, avant de reprendre un aspect impassible.

- Vous connaissez la raison de mon emprisonnement et tout sera annulé ou confirmé suite à notre entretien, j'en ai bien conscience. Mais que pourrais-je dire ? Nier ce qu'il s'est passé, ce que j'ai dis ?! Non, je ne suis pas fou. Tout ce que j'ai dis est vrai. Mes actes n'étaient pas guidés par la folie, par une drogue ou je ne sais quelle chose pouvant altérer ma conscience. J'étais parfaitement maître de moi-même à ce moment là, tout comme je le suis maintenant, reprit l'homme aux yeux de saphir.

Les deux psychologues prenaient des notes, tout en gardant un œil et une oreille attentive sur le jeune homme et ses propos.

- Malgré ça, ce que j'ai fais n'est pas un acte criminel ! Il leur fallait un bouc émissaire, quelqu'un pour empêcher la population de sombrer dans la peur… Mais tout ça n'est qu'un mensonge de plus, comme le gouvernement sait si bien le faire. Je ne vais pas essayer de vous convaincre, ce n'est pas vous qui lèverez ma peine. La seule chose que vous pouvez faire c'est donner un diagnostic sur ma santé mentale. Je suis parfaitement conscient des deux possibilités qui s'offrent à moi. La vie au prix de quelques années gâchées en prison et en psychiatrie, ou bien la mort. Lente et douloureuse... Mais au-delà de ça, c'est mon honneur, ma parole d'homme qui est sur la table et une fois qu'on a donné sa parole, on ne peut pas revenir en arrière. Je ne suis pas un lâche, je ne suis pas un menteur, je ne suis pas un fou. Je ne suis qu'un homme qui a dévoilé une vérité à laquelle le peuple n'était pas préparé. Bientôt, le gouvernement regrettera de m'avoir exécuté et je suis prêt à parier que ce genre d'incidents s'est déjà reproduit à plusieurs reprises maintenant, ajoute-t-il en affichant l'ombre d'un sourire.
- Comment ça ? S'enquière la femme mure.
- Arh, ne faites pas attention à ce que je dis...
- Et bien Monsieur Williams, j'aimerais vous poser une question, est-ce que...
- Non. Non, je ne suis pas fou. Non, je ne plaiderais pas la folie. Non, je n'ai pas peur de mourir. Non, je ne vous en voudrais pas de me déclarer sain d'esprit, dit-il d'une voix basse, presque murmurante. Oui, les dirigeants regretteront d'avoir envoyé la clé de leur salut sur la chaise. Oui, cela me fait plaisir ! D'autres questions ?

Le psychologue était sans voix, ce cas était du jamais vu. La folie s’exprimait-t-elle à travers sa bouche ou bien était-ce cette vérité à laquelle il avait été confronté ? Stan n’aurait su le dire à ce moment précis, mais malgré ça il tâchait de garder une expression neutre alors que Rebecca était clairement dubitative.

- En partant de l'hypothèse où ce que vous avez dit est vrai, que devrions-nous faire ? S'interroge le Dr. Grey.
- Attendre... Ou pour les plus faibles, la mort serait préférable, déclare-t-il d'un air triste.

La salle resta alors silencieuse tandis que les larmes montaient aux yeux d'Helena. Les psychologues griffonnèrent quelques petites phrases avant de tasser leurs documents contre la table et de se lever.

- Et bien, ce fut un plaisir de vous parler Mr Williams, dit le cinquantenaire.
- Je vous aurais bien souhaité bonne continuation, mais…

Elle avait commencée sa phrase sans savoir de quel manière la terminer, elle afficha donc un sourire légèrement crispé, plein d’empathie. Ils n'eurent pour réponse qu'un hochement de tête et un sourire dont émanait une certaine chaleur. Comme si c'était un signe de sa victoire, qu'il avait gagné. Gagné quoi ? La liberté, la preuve de sa stabilité mentale, la libération. Helena s'approcha de lui et laissa échapper ses larmes avant de passer derrière lui et de passer les mains autour de son cou, se laissant aller en sanglots.

- Tout ira bien, tout sera bientôt fini, je te le promet... Murmure l'homme vêtu d'orange.

Les deux psychologues passèrent la porte et devant eux se trouvait une vitre sans teint d'ou l'on pouvait voir Adam.

- Qu'est-ce que tu en penses ? Questionne l'homme à la couronne grisonnante.
- Pour moi il est sain d'esprit. Cohérent et perspicace, bien qu'il soit quelque peu à fleur de peau.
- Etre dans les mêmes conditions que lui rendrait n’importe qui à fleur de peau.
- A part ça, qu’en penses-tu ?
- Plus ou moins la même chose que toi. Il ne me semble pas fou, ce serait même le contraire. Cependant, je n'arrive toujours pas a croire que ce qu'il dise puisse être vrai...
- C'est vrai que cela semble surréaliste, cependant notre travail n'est pas de le croire ou de prouver qu'il a raison, mais de déterminer si il est en mesure de répondre de ses actes ou non.
- Effectivement, rien ne sert de prendre parti.
- Dois-je le ramener dans sa cellule ?! Demande le gardien.
- Non... Il va avoir besoin de temps pour digérer ça, laissez-le seul encore quelques temps... Déclare la belle trentenaire.

Les deux docteurs firent leurs salutations au gardien avant de partir, le laissant seul à fixer Adam Williams.

- Mouais, n'empêche que je le sens pas ce gars moi... Passer ses journées à parler tout seul, c’est vraiment étrange… M'enfin ça doit être ça de se savoir condamné.

Le gardien cracha alors son chewing-gum dans la poubelle laissant le détenu seul avec lui-même.


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