En cette fin d'après midi du 13 février, dans la petite ville de San Bernardino en Californie, Sarah était en route pour son travail. Du haut de ses 25 ans cette femme au physique élancé et aux cheveux bruns était employée dans un petit supermarché du centre ville qui était ouvert de 8h du matin à minuit. Son patron Max Kickerman qui habitait à l'arrière de la boutique assurait les heures de la journée et Sarah s'occupait du magasin durant la soirée. Elle n'était pas très bien payée pour ce boulot mais c'était le seul qu'elle avait pu trouver et elle avait désespérément besoin d'argent.

En effet ses parents étaient morts il y a de ça six mois suite à un accident de voiture et elle avait dû prendre en charge son petit frère de 11 ans qui était encore sous la garde des défunts. Devant maintenant subvenir à ses propres besoins et à ceux de son son plus jeune frère Matthew elle avait directement accepté ce poste de caissière.

En se garant devant l'endroit elle comprit que quelque chose était anormal: aucune lumière ne se dégageait du magasin. On avait l'impression que celui-ci était fermé. Et c'est là que madame Boyle tenant son petit chien avec une laisse vint à sa rencontre : « Ah ma petite Sarah! Il était temps que tu arrives pour ouvrir la boutique. J'ai absolument besoin d'acheter de la nourriture pour Daisy. ».

Daisy, le chien de Boyle, se mit à japper en voyant Sarah. Celle-ci était de plus en plus soucieuse. Pourquoi Max n'avait pas ouvert le magasin aujourd'hui? Il la prévenait d'habitude si de telles choses arrivaient. Elle s'avança vers la porte d'entrée et l'ouvrit avec ses clés. Il sortit de l'intérieur une horrible odeur comparable à du fumier. Sarah se couvrit la bouche et le nez pour ne pas respirez et manqua de vomir. De son côté madame Boyle toussait et Daisy essayait de s'enfuir à l'opposé du supermarché. Mais qu'est qui se passait ici?

« Attendez ici madame Boyle. Je vais voir ce qui se passe », dit Sarah mais Boyle n'écoutait pas toujours occupée à suffoquer face à cette terrible odeur qui continuait de polluer l'air ambiant.

En rentrant Sarah se rendit compte que cet air pestilentiel était encore plus présent. C'est là qu'elle vit avec effarement que les rayons du magasin étaient complètement saccagés. De nombreux produits trainaient à terre à moitié déchiquetés et des débris de bouteilles d'alcools étaient disséminés un peu partout. Il y aurait-il eu un cambriolage?

« Monsieur Kickerman?! Il y a quelqu'un? », appela-elle. Mais aucune réponse ne lui parvint. Plus elle avançait vers le fond du bâtiment plus l'odeur était suffocante. Cela ne sentait pas que le fumier: en effet elle avait l'impression d'être dans une décharge publique. Cet endroit sentait la mort sans qu'elle ne puisse expliquer pourquoi.

Tout en continuant de marcher, elle entendit du bruit venant de la remise, pièce à l'arrière du super marché. Elle se dirigea immédiatement là bas pour comprendre ce qui se tramait ici. Elle passa dans l'autre pièce et laissa la porte grande ouverte. Comme la salle étant plongée dans les ténèbres, elle appuya sur l'interrupteur à sa gauche. La lumière apparut montrant alors une immense pièce contenant des étagères sur lesquels étaient entreposées les réserves de marchandise.

Des dizaines de mouches voletaient dans l'air et cela n'avait rien d'étonnant avec cette horrible odeur qui y planait. Certaines venaient s'écraser sur Sarah et celle ci essayait de les éloigner en les chassant de la main. Elle était en train d'avancer quand tout à coup l'endroit fut replongé dans le noir et elle entendit la porte se refermer. Elle ne voyait plus rien mais une chose était sûre: quelqu'un était dans la pièce avec elle et venait de fermer la lumière et la porte.

Elle commença à vraiment avoir peur. Quelle idée stupide elle avait eu de rentrer toute seule ici. Elle aurait mieux fait d'appeler la police. Elle entendit alors la respiration de l'inconnu qui devait être à quelques mètres d'elle. Celui ci émettait un râle rauque et des petits grognements. Elle entendit aussi les pas de son assaillant s'approcher d'elle. Pris de panique, elle se rua vers la sortie percutant une caisse au passage. Elle arriva à l'endroit ou devait se trouver l'interrupteur de la lumière et l'alluma. L'ampoule se remit en marche . Elle comptait maintenant vite ouvrir la porte et s'enfuir mais c'est là qu'elle sentit le souffle du mystérieux homme juste derrière elle. Elle se retourna pour voir celui-ci et faillit s'évanouir face à la puanteur que celui ci dégageait.

Cet être était une créature hideuse ayant une forme humaine mais avec le corps complètement ravagé. Des plaques pullulaient sur son visage et suintaient du pus. Ses yeux étaient infectés de sang et la plupart de ses cheveux tombaient en charpie. Elle se rendit compte avec effroi que cette chose était en fait son employeur Max Kickerman: elle pouvait le reconnaitre grâce aux vêtements et à la forme générale du corps de celui-ci.

Ce qui avait été autrefois Kickerman se tenait maintenant devant Sarah prêt à lui bondir dessus. Il la regardait avec une envie folle de la dévorer. Un silence de mort s'était installé dans la pièce pendant lequel Sarah et ce monstre se regardèrent intensément.

Ce fut finalement le mort vivant qui passa le premier à l'action. Poussant un hurlement déchirant, il se rua sur Sarah qui eut à peine le temps de bondir pour l'éviter. Celui ci s'écrasa alors tête première avec une force inouïe dans le mur et quelques gravats se détachèrent de ce dernier.

Sarah analysa rapidement la situation. Il était clair que Max n'était plus le même et qu'il voulait la mort de celle ci. Elle devait agir et vite. Elle vit que Kickerman se trouvait au pied d'une grande étagère. Elle courra et de l'autre côté et poussa de toute ses forces celle ci qui s'écrasa dans un immense fracas sur le zombi. Celui ci venait de se faire ensevelir sous une masse de facilement 100kg et devait sans doute être mort. Mais soudain Sarah vit que quelque chose sous les décombres se mit à bouger et vit la main cadavérique du monstre en sortir. Hurlant de peur, elle fuya dans la pièce d'à côté et verrouilla la porte de la remise enfermant ainsi Max.

Elle sortit du magasin en trombe et ne fit même pas attention à madame Boyle qui lui demandait ce qui se passait. Elle s'arrêta dans le parking et se mit à pleurer. Elle ne savait pas ce qui était arrivé à Max mais c'est comme s'il avait attrapé la rage. C'est alors qu'elle se souvint de ce bulletin d'information qui avait été diffusé ce matin où un certain Goodspeed avait parlé d'une maladie qui touchait l'Etat en ce moment. C'était sans doute cette saloperie qui avait contaminé Kickerman. Reprenant ses esprits, elle rentra dans sa voiture demandant à madame Boyle d'immédiatement appeler les urgences. Elle... elle n'avait plus la force de rien faire.