Je m'appelle Eleanor
Par : Hold-em
Genre : Science-Fiction , Réaliste
Status : C'est compliqué
Note :
Chapitre 7
Publié le 22/01/11 à 16:57:35 par Hold-em
http://www.deezer.com/listen-7850071
En revenant de cet entretien pour le moins… controversé, Sofia était assez satisfaite de voir que finalement, même dans une ville qui est la sienne, Andrew Ryan avait malgré tout des opposants. Sofia n’était pas plus intelligente que les autres citoyens, seulement, elle avait le courage de dire à cet homme la vérité que lui ne semblait pas vouloir voir.
C’est vrai! Si on considère qu’un homme est plus fort seul, alors il peut tout simplement partir dans une voie totalement tracée uniquement par lui, et faire reposer sa vie sur son propre idéal, alors il n’y aurait plus qu’un pas pour s’égarer du droit chemin, et se laisser guider par sa propre subjectivité. Il y a certes les lois qui creusent des fossés au bord de ce droit chemin, mais il est assez naïf de penser que cela suffit. C’est pourquoi il faut savoir ne plus écouter son moi intérieur et agir en communauté. Plusieurs avis différents peuvent arriver à prendre de bonne décision guidé non seulement par l’intérêt commun pour assurer une bonne cohésion mais aussi guidé par l’effet de masse, indubitablement. Pour en revenir à ce parallèle à la loi, des jurés dans un procès jouent ce rôle de collectivité pensante et s’approchant de l’objectivité. C’est pourquoi Sofia concluait que le collectivisme (au moins intellectuel) conduisait au bien commun.
Tandis qu’elle expliquait cela à sa fille, Sofia devait faire des pauses à presque chaque phrase pour qu’Eleanor assimile bien ces notions et aussi pour expliquer certains mots. N’était-ce pas un langage un peu compliqué pour une petite fille? Elle semblait comprendre pourtant…
Eleanor ne s’intéressait pas autant que sa mère à tout ça. A son âge, c’était bien normal. Elle, elle voulait vivre comme une enfant normale, avec un père, aller à l’école et avoir des amis. Elle ne sortait pas de chez elle… Sa mère pensait que c’était bien pour elle, mais en un sens, n’était-elle pas elle-même prisonnière de sa subjectivité concernant l’éducation d’Eleanor? Elle traçait un chemin qu’elle pensait bon, oui, mais comment en être sûr? Elle éduquait sa fille pour servir l’intérêt général, mais peut-être allait-elle trop loin? Pas assez? Sofia ne se posait évidemment pas ces questions, elle était profondément convaincue que tout ce qu’elle faisait était bon.
Sofia réfléchissait. Comment empêcher Eleanor d’aller voir au-dehors? Tout les enfants sont curieux, et si intelligente soit-elle, Eleanor en demeurait une. Il fallait inventer un mensonge pour l’en décourager…
Sofia réfléchit un instant… A ce moment, elle se posait ces questions. Etait-ce vraiment bon de mentir à sa propre fille? Son instinct collectiviste repris presque immédiatement le dessus. «Mais vois-tu Eleanor… Il ne peut y avoir de révolution sans sacrifice» «Eleanor, aujourd’hui, on va voir le monsieur qui ment, d’accord? » «Alors si on veut que Rapture aille bien, il faut qu’il se rende compte de ses erreurs.» « On va montrer au peuple qu’il a raison d’espérer. »… C’était pour ça que Sofia faisait ça. Une partie du peuple croyait peut-être en elle, ou alors en ses idéaux, alors elle ne devait pas faillir. Elle mentirait à sa fille. Pour son bien. Sofia chassa de sa tête sa culpabilité en pensant au monde une fois qu’Eleanor l’aurait sauvé. Quelques mensonges pour un monde meilleur, c’est un petit prix à payer, n’est-ce pas?
Plus tard dans la journée, Sofia se rendit au club des Dames. Elle pensait simplement y aller comme leur présidente et amie, mais là elle trouvait dans le regard de ces femmes de la joie, de l’espoir et parfois de mécontentement. En la voyant arriver, trois sont parties. Apparemment toutes ici au courant de son débat avec Ryan, et toutes ou presque l’acclamait et la harcelait de questions. A-t-elle eu peur de faire face au maître de la ville? Lui a-t-on craché dessus en rentrant chez elle? Pouvait-elle expliquer ce qu’elle a dit? Car il est vrai que Sofia n’avait pas été très explicite. Elle ne ressentit pas le besoin de se justifier ou de s’expliquer. Comprenais qui comprenais et c’était tout. L’important à retenir pour elle était que Ryan était une de ces personnes qui non seulement allait dans la mauvaise voie, mais emportait tout un peuple avec lui, en plus de définir arbitrairement où creuser les fossés que sont les lois.
Sofia avait besoin d’un vrai endroit pour se rassembler. Le club des dames ne lui suffisait plus. Faire vagabonder son groupe de pensée à des endroits publics ne lui assurait aucun calme, presque aucune place et aucune crédibilité. C’était comme si le Conseil de Rapture se réunissait chez Ryan, ça n’inspire ni confiance ni respect, si bonnes soient leur décisions.
Il fallait de la place, mais Rapture est une petite ville, les loyers sont chers, très chers… Sofia avait besoin d’argent.
Gagner beaucoup d’argent en restant honnête. Un pari difficile… Elle devait réfléchir à quelques moyens de gagner de l’argent.
Travailler? Et ainsi obéir aux idéaux de Ryan et prendre le risque de laisser Eleanor seul à la maison? Certainement pas, et de toute façon ça ne rapporterait pas assez. Un emprunt à la banque? Ca faisait longtemps que Sofia n’avait pas entendu parler de ça… Les emprunts, ce serait aider le peuple qui doit travailler pour lui, selon la philosophie égoïste au possible de Ryan.
Sofia eu tout à coup un éclair de génie… Si elle plaçait son argent en bourse? Elle réfléchit quelques instants pour chercher une contradiction morale avec ses idéaux, mais rien ne l’empêchait plus de le faire. Bien sûr il y avait des risques, c’est pourquoi elle devait miser sur une bonne entreprise.
L’oxygène, surtout pas, les arbres de l’Arcadie appartiennent directement à Ryan Industries. L’alimentaire ne présentait pas vraiment de risque. C’est un besoin vital, et avec la population obligatoirement croissante, les actions en bourse prendraient forcément de la valeur à un moment où à un autre.
Une entreprise pas trop développé ou nouvelle pour pouvoir être un gros actionnaire ou même majoritaire.
Sofia lut donc le journal à la page de la bourse… Ca allait vite, Rapture était quand même petite. Quelques petites boîtes s’étaient déjà formées, et peu concernaient la nourriture, et c’était compréhensible avec toutes les opportunités qu’offre cette ville. Ah, voilà! Les pêcheries Fontaine, affilié à Fontaine Futuristics. Sofia compta son argent et se mit en route sans attendre.
En espérant que ça vous a plus :)
En revenant de cet entretien pour le moins… controversé, Sofia était assez satisfaite de voir que finalement, même dans une ville qui est la sienne, Andrew Ryan avait malgré tout des opposants. Sofia n’était pas plus intelligente que les autres citoyens, seulement, elle avait le courage de dire à cet homme la vérité que lui ne semblait pas vouloir voir.
C’est vrai! Si on considère qu’un homme est plus fort seul, alors il peut tout simplement partir dans une voie totalement tracée uniquement par lui, et faire reposer sa vie sur son propre idéal, alors il n’y aurait plus qu’un pas pour s’égarer du droit chemin, et se laisser guider par sa propre subjectivité. Il y a certes les lois qui creusent des fossés au bord de ce droit chemin, mais il est assez naïf de penser que cela suffit. C’est pourquoi il faut savoir ne plus écouter son moi intérieur et agir en communauté. Plusieurs avis différents peuvent arriver à prendre de bonne décision guidé non seulement par l’intérêt commun pour assurer une bonne cohésion mais aussi guidé par l’effet de masse, indubitablement. Pour en revenir à ce parallèle à la loi, des jurés dans un procès jouent ce rôle de collectivité pensante et s’approchant de l’objectivité. C’est pourquoi Sofia concluait que le collectivisme (au moins intellectuel) conduisait au bien commun.
Tandis qu’elle expliquait cela à sa fille, Sofia devait faire des pauses à presque chaque phrase pour qu’Eleanor assimile bien ces notions et aussi pour expliquer certains mots. N’était-ce pas un langage un peu compliqué pour une petite fille? Elle semblait comprendre pourtant…
Eleanor ne s’intéressait pas autant que sa mère à tout ça. A son âge, c’était bien normal. Elle, elle voulait vivre comme une enfant normale, avec un père, aller à l’école et avoir des amis. Elle ne sortait pas de chez elle… Sa mère pensait que c’était bien pour elle, mais en un sens, n’était-elle pas elle-même prisonnière de sa subjectivité concernant l’éducation d’Eleanor? Elle traçait un chemin qu’elle pensait bon, oui, mais comment en être sûr? Elle éduquait sa fille pour servir l’intérêt général, mais peut-être allait-elle trop loin? Pas assez? Sofia ne se posait évidemment pas ces questions, elle était profondément convaincue que tout ce qu’elle faisait était bon.
Sofia réfléchissait. Comment empêcher Eleanor d’aller voir au-dehors? Tout les enfants sont curieux, et si intelligente soit-elle, Eleanor en demeurait une. Il fallait inventer un mensonge pour l’en décourager…
Sofia réfléchit un instant… A ce moment, elle se posait ces questions. Etait-ce vraiment bon de mentir à sa propre fille? Son instinct collectiviste repris presque immédiatement le dessus. «Mais vois-tu Eleanor… Il ne peut y avoir de révolution sans sacrifice» «Eleanor, aujourd’hui, on va voir le monsieur qui ment, d’accord? » «Alors si on veut que Rapture aille bien, il faut qu’il se rende compte de ses erreurs.» « On va montrer au peuple qu’il a raison d’espérer. »… C’était pour ça que Sofia faisait ça. Une partie du peuple croyait peut-être en elle, ou alors en ses idéaux, alors elle ne devait pas faillir. Elle mentirait à sa fille. Pour son bien. Sofia chassa de sa tête sa culpabilité en pensant au monde une fois qu’Eleanor l’aurait sauvé. Quelques mensonges pour un monde meilleur, c’est un petit prix à payer, n’est-ce pas?
Plus tard dans la journée, Sofia se rendit au club des Dames. Elle pensait simplement y aller comme leur présidente et amie, mais là elle trouvait dans le regard de ces femmes de la joie, de l’espoir et parfois de mécontentement. En la voyant arriver, trois sont parties. Apparemment toutes ici au courant de son débat avec Ryan, et toutes ou presque l’acclamait et la harcelait de questions. A-t-elle eu peur de faire face au maître de la ville? Lui a-t-on craché dessus en rentrant chez elle? Pouvait-elle expliquer ce qu’elle a dit? Car il est vrai que Sofia n’avait pas été très explicite. Elle ne ressentit pas le besoin de se justifier ou de s’expliquer. Comprenais qui comprenais et c’était tout. L’important à retenir pour elle était que Ryan était une de ces personnes qui non seulement allait dans la mauvaise voie, mais emportait tout un peuple avec lui, en plus de définir arbitrairement où creuser les fossés que sont les lois.
Sofia avait besoin d’un vrai endroit pour se rassembler. Le club des dames ne lui suffisait plus. Faire vagabonder son groupe de pensée à des endroits publics ne lui assurait aucun calme, presque aucune place et aucune crédibilité. C’était comme si le Conseil de Rapture se réunissait chez Ryan, ça n’inspire ni confiance ni respect, si bonnes soient leur décisions.
Il fallait de la place, mais Rapture est une petite ville, les loyers sont chers, très chers… Sofia avait besoin d’argent.
Gagner beaucoup d’argent en restant honnête. Un pari difficile… Elle devait réfléchir à quelques moyens de gagner de l’argent.
Travailler? Et ainsi obéir aux idéaux de Ryan et prendre le risque de laisser Eleanor seul à la maison? Certainement pas, et de toute façon ça ne rapporterait pas assez. Un emprunt à la banque? Ca faisait longtemps que Sofia n’avait pas entendu parler de ça… Les emprunts, ce serait aider le peuple qui doit travailler pour lui, selon la philosophie égoïste au possible de Ryan.
Sofia eu tout à coup un éclair de génie… Si elle plaçait son argent en bourse? Elle réfléchit quelques instants pour chercher une contradiction morale avec ses idéaux, mais rien ne l’empêchait plus de le faire. Bien sûr il y avait des risques, c’est pourquoi elle devait miser sur une bonne entreprise.
L’oxygène, surtout pas, les arbres de l’Arcadie appartiennent directement à Ryan Industries. L’alimentaire ne présentait pas vraiment de risque. C’est un besoin vital, et avec la population obligatoirement croissante, les actions en bourse prendraient forcément de la valeur à un moment où à un autre.
Une entreprise pas trop développé ou nouvelle pour pouvoir être un gros actionnaire ou même majoritaire.
Sofia lut donc le journal à la page de la bourse… Ca allait vite, Rapture était quand même petite. Quelques petites boîtes s’étaient déjà formées, et peu concernaient la nourriture, et c’était compréhensible avec toutes les opportunités qu’offre cette ville. Ah, voilà! Les pêcheries Fontaine, affilié à Fontaine Futuristics. Sofia compta son argent et se mit en route sans attendre.
En espérant que ça vous a plus :)
Vous devez être connecté pour poster un commentaire