Chapitre 2 :




Bip bip bip bip.

- Allo ? Sarah ?
- Salut Glenn ! Oui c’est moi ! Tu m’as gentiment proposé ton aide en cours de math … Ca tient toujours ?
- Oui ! Pas de soucis ! Tu veux qu’on se voit quand ?
- Cet après midi, à 15h devant le Moulin Rouge, ça te va ?
- Ok, on fait ça. A toute à l’heure.
- Bizzz
A peine avait-il eu le temps de se lever puis de se laver qu’on commençait déjà à l’appeler. Ses nouveaux amis étaient très différents de ceux qu’il avait eus à Phoenix, ils avaient l’air toujours prêts à faire la fête et réfractaires à toute forme d’autorité.
Cela faisait une semaine qu’il les fréquentait et il ne savait pas s’il devait les apprécier ou les redouter. Il s’inquiétait surtout pour Sarah, elle représentait le noyau du groupe et même avec ses airs de jeune fille modèle, Glenn sentait au fond de lui qu’elle pouvait être dangereuse, à la fois pour lui et pour les autres. Mais ses trois amis semblaient suffisamment inconscients pour ne pas le voir.
Depuis qu’il avait trouvé son pendentif teinté de rouge, il n’avait plus fait de cauchemars mais le visage de cette fille restait obstinément dans son esprit. Peu à peu, il oublia les détails de celui-ci et il finit par l’oublier complètement.
L’heure du rendez-vous arriva et il partit à la rencontre du vieux restaurant récemment renommé le « Moulin Rouge » et c’est avec une certaine surprise qu’il découvrit la bande rassemblée au complet.

- Salut Glenn ! T’as toujours pas changé de coiffure à ce que je vois ! Fit le dénommé Nicolas avec un sourire narquois.
- Rhoo mais laisse le tranquille, sois pas jaloux à la fin ! Répliqua Sarah avec un clin d’œil complice.
- Ouai salut. On n’était pas censés réviser les maths ? Enfin .. c’est ce que tu m’as dit au téléphone. Ajouta Glenn irrité.
- Oui mais j’ai changé d’avis, on va plutôt aller à la plage et peut être même aller se baigner !
- Désolé mais ce sera sans moi ! L’eau ce n’est pas mon truc.
- Bon … comme tu veux. Mais tu vas faire quoi alors ?

Un bruit de bottes se fit entendre à quelques pas du groupe et interrompit la discussion.
Une jeune fille de leur âge marchait vers eux avec le regard un peu perdu. Glenn voyant une porte de secours profita de l’occasion :

- Tu as besoin d’aide ?
- Bonjour. Oui je veux bien ! Je cherche la bibliothèque municipale …
- Ah, je vois ou c’est, je t’y amène ! A la prochaine ! Fit-il en direction du groupe.

Décidemment, il avait le chic pour fréquenter les mauvaises personnes.
Heureusement que cette fille était intervenue, il aurait été dans une situation délicate. D’ailleurs, il lui semblait l’avoir déjà vu … mais il ne savait plus ou.

- Tu viens d’arriver en ville ? Je ne t’ai jamais vue au lycée … Fit Glenn avec curiosité.
- Oui, je suis arrivée il y a quelques jours, à la fin du week end, j’intégrerai ton lycée. Lui répondit-elle.
- Que cherches-tu à la bibliothèque ? A la différence de celle qui se situe au centre de la ville, la notre est très ancienne. Enfin c’est ce qu’on m’a dit. Je ne suis là que depuis une semaine !
- Ah oui ! Tu pourras peut-être m’aider alors ! Enfin si ça ne te dérange pas … Fit-elle avec un sourire.

Nous marchions depuis plusieurs minutes et je me sentis très à l’aise en sa compagnie. Elle semblait être sure d’elle et j’avais l’impression de pouvoir distinguer une aura autour de sa silhouette. De temps à autres, elle se tournait vers moi et j’avais l’impression qu’elle me jaugeait.
Arrivés devant la bibliothèque du quartier, le ciel commença a rapidement s’assombrir et de fines gouttelettes commencèrent à tomber par intermittence sur le bitume. Je comptais la laisser à ses affaires et je rentrerai chez moi.

- On est arrivé, c’est ici ! J’espère que tu sauras retrouver ton chemin … Lui dis-je.
- Oui, ne t’inquiète pas pour ça. Je te remercie. Répondit-elle avec gratitude.
- Pas de soucis, au faites, tu ne m’as pas dit comment tu t’appelais !
- … Helene. Fit-elle avec hésitation.
- Ok, moi c’est Glenn, on se verra peut-être Lundi !
- Oui, je l’espère ! A bientôt.

Sur le chemin du retour, ma tête commença à m’élancer et même à mon arriver devant chez moi j’eus beau me passer de l’eau sur le visage, rien n’y fit. Mes grands-parents n’étaient pas rentrés, ils devaient être chez un de leurs amis. J’en profitai donc pour m’allonger sur le canapé du salon afin de laisser passer la douleur. Une certaine nostalgie m’envahit au souvenir de mes parents, je fermais alors les yeux afin de me rappeler tous les bons moments passés avec eux.
Soudain, une terrible douleur me transperça, pire que toutes les autres et aussi dévastatrice qu’un coup de marteau sur le crâne. Je me retrouvais par terre avec les mains en sang … ce sang, c’était le mien.