Il pleuvait. La terre était comme nourrie après la violence qui lui avait été commise. On s'était réfugié derrière une vieille carcasse de voiture. D'ailleurs, l'Armée Noire avait annihilé toute présence, qui n'avait pas réussi à échapper à leur emprise virulente. Mais, le plus important c'est qu'on était en vie. Renier, quant à lui, les cheveux en bataille vérifiait ses munitions. Il guidait le groupe. Il était comme notre père. Notre protecteur, comme si tout dépendait de sa présence, devenue essentielle depuis mon départ, tout aussi véloce qu'étrange.
J'étais désormais embarqué dans une aventure, une péripétie, dont seul les Dieux connaissent les tribulations.
Absalon, le regard vague devait sans doute être en pleine réflexion.

Mais Renier, ferme, annonça :

- Mes amis, le quartier général de Sidera12 à été totalement détruit. Nos ressources sont désormais inexistante. On me confirme même la mort de plusieurs de nos leaders.

Renier savait garder son sang froid. Il était inébranlable. Impassible.

- Et maintenant ? Que fait-on ? demanda Absalon, perplexe, qui semblait s'être réveillé.
- Maintenant ? Mmmh, nous devons d'abord avancer jusqu'à Sidera9 pour en informer les autorités et la haute-garde. Ils s'occuperont du reste. affirma Renier.

Absalon, de manière totalement imprévisible se mit debout. Il rechargea son arme et annonça inflexiblement qu'il était désormais le temps de coopérer et de mettre au point un plan.

- Me comprends-tu, Renier ? Si par malheur, nous commençons à nous dispatcher pour chacun avoir une chance de survire, notre groupe courre à sa perte.
- J'ignorais le fait que tu admettes qu'il faut tenir ses gardes sur le chemin. D'habitude, tu es passif. répondit Renier.
- Nous sommes actuellement poursuivis par une horde de soldats obéissant aux ordres de leur Sergent. Ils savent que nous nous sommes échappés.
- Je te l'accorde. Sur ce coup, on est dans la merde. dit Renier, d'un ton humoristique.

Il fallait savoir garder son calme. Moi-même, j'étais passif, et je préférais me référer à l'expérience et à la sagesse, et par conséquent à ce cher Renier.

Absalon se tourna brusquement vers moi.

-Et toi ? Tu n'as pas dit un mot depuis maintenant notre fuite.
- Je..

J'hésitais à lui exprimer mon mal-être actuel. Je ne connaissais ni mon véritable nom, ni le pourquoi de ma présence, ni mon but. Je n'étais plus qu'un fantôme. Un homme sans âme, sans vie. Sans destin.


- Trêve de bavardages, il faut maintenant agir. Suivez-moi. Nous avons de la route à accomplir. affirma Renier, comme clôturant une discussion épique. Celle qui scellera notre destin, celle qui nous sauvera de l'ennemi.