Moi, Gordon C., blasé, désocialisé
Par : Megakoul
Genre : Nawak
Status : Terminée
Note :
Chapitre 14
Publié le 15/07/10 à 14:26:13 par Megakoul
Chapitre 14 – Un bol de chocolat noir et une cuillère de lait
Je pouvais plus reculer, ca sentait pas bon cette histoire... J’espère qu’il ne lui a rien fait...
Au diable le juge, je prendrais cher mais je peux pas laisser ce gros porc de Basile faire du mal à Louisa... Je m’occuperais de Gary et son père après. Et je finirais par le mien...
- Wesh man on passe au bloc nord sud ouest chercher les frangins et les cousins.
- Et tu sais ou est planqué Basile toi ?
- Wesh, mes 18 frangins fument à eux seuls la moitié du trafic colombien, alors t’inquiètes cousin, c’est dans la cheupo.
On marchait, tels deux soldats, vers la lutte finale. Comme Luke contre Dark Vador, Marty contre Biff, Sonic contre Robotnik, Mario contre Bowser, Zinedine contre Marco...
Nous voilâmes arrivés à la cité Noartémor, blocs nord sud ouest. Une bande d’une dizaine de blacks tous aussi blacks les uns que les autres nous attendaient.
- Wesh les frangins, j’vous présente Gordon, c’est mon pote alors vous lui faites confiance t’as vu ? Il est p’tet blanc mais il a du cran !
- Euh... salut les gars.
- Wesh Gordon ramène toi j’te fais les présentations t’as vu !
- C’est obligé ?
- Wesh j’te présente de gauche à droite, Tonton Brahim, Little Karim, Boussouf la gaule, Samir la trouille, Fat-méga Kaméhamohamed, Sagaf’ Rika, Doudou la planque, Rachid Tallon, Mohamat-yo, Ralif le tronc, Zoulou Matmikoulound’houloufouzou, Hakim Hiraïkonenne et Momo Kass’den.
- Enchanté...
Les racailles se mirent tous en cœur à dirent : « Wesh ! ». Une wesh party comme c’étais pas permis.
- Wesh les keums, v’la le plan. Je vais pas y aller par 4 mincheu t’as vu. Mais l’heure est gravée. La mission sera hard mais le quartier ne cesse de sombrer dans le shit et la beuh.
- Wesh mon frère t’as raison ! réagi l’un d’eux.
- Aujourd’hui, la téci sent la came de partout. Les murs sont salis par les griffes de ces enfoirés de dealeurs ! Mes petits frères sont tous accrocs à la dope. Mon plus jeune frère, Abdul-Jacob, boit dans son biberon du lait en poudre dilué avec de la cocaïne ! La grand-mère de Ralif fait les meilleurs tartes aux pommes du coin t’as vu, mais on ne sent même plus l’odeur délicate et sensuelle du parfum qui sort du four... Et c’est pas tout...
Merde il est en train de chialer, ils chialent tous. C’est une blague, une dizaine de wesh qui chialent en même temps !
- Wesh t’as un plan mon pote ? souleva l’un deux, séchant ses larmes.
- Wesh on fonce dans le tas et on les bute tous ces fils de pute !
On file tout droit à la morgue à ce train la...
- Euh je veux pas casser votre délire... mais on ferait p’tet mieux d’élaborer un plan digne de ce nom... Si vous voulez pas mourir hein... Moi ca me dis rien...
- Wesh, mon pote a raison t’as vu ! On t’écoute mon frère !
- Euh... déjà, commençons par parler logistique...
- Wesh quoi ? Du plastique ? Pour quoi faire ?
- Nan, logistique... Autrement dit, le matériel ! Moyen de transport, de défense, de fuite ? Qui fait quoi ? Et ou ?
- Wesh fallait le dire plutôt ! T’sais mon pote le plus diplômé d’entre nous c’est Little Karim, et il a tout juste été jusqu’en 3ème...
- Okay... hum bon niveau transport on fait comment ? C’est loin ?
- Wesh nan, on a les gives t’as vu t’inquiètes cousin ! On y est en 10 minutes top chronos sisi...
- Bon... Et leur planque ? C’est comment ? Ils sont armés ?
- Wesh, un vieux hangar tout pérave t’as vu, on y rentre comme dans la teu-cha à Clara Morgane, t’as vu !
On est mal barré.
- Wesh et les mecs ont plus rien, dit l’un d’entre eux. C’est mon cousin, Fat Loubard qui m’la dit t’as vu. Après la descente des condés, ils ont pas eu le temps de se réapprovisionner en guns...
- Mais ils auront quand même ceux qu’ils gardaient sur eux...
- Wesh ouais !
- Et nous on a quoi ? Des flingues ?
- Wesh nan mais t’as fumé ou quoi cousin ? On est pas du genre à bouffer d’la caillasse dans les armes !
- Okay... des trucs pour taper au moins ?
- Wesh, club de golf, batte de baseball, j’ai c’qui faut chez wam, je bosse dans un magasin de sport et je chourave tout c’que j’veux sisi !!! dit-il en explosant de rire.
- Okay c’est déjà ca... Le temps presse...
- Wesh mon frère t’as raison, alors le plan c’est quoi ?
- Putain, j’ai pas d’inspi la... Si on rentre dans le tas, on aura l’effet de surprise avec nous et ca les effrayera p’tet ... Ils sont combien ?
- Wesh une dizaine t’as vu, on est plus qu’eux y’a moyen sisi...
- Mais ils ont Louisa... Pas question de prendre le risque qu’ils lui fassent du mal... On y va, on fonce dans le tas mais faites gaffe à c’que vous faites okay ?
Ils se mirent tous à hurler de joie, à siffler et scander mon nom... La scène mérite d’être filmée... Je me suis fait plus d’amis wesh en 2 minutes que je ne m’en suis fait en plus d’une dizaine d’année...
- Wesh les mecs avant de partir, j’ai un truc à vous dire, dit Abdul Kader.
Il se mit debout sur le petit rebord du coin de l’escalier, nous fit face main sur le coeur et nous dit :
« Wesh, j’vous l’dis aujourd'hui, mes frères, bien que, wesh bien que nous ayons à faire face aux moments hardcore d'aujourd'hui et de main-de, j’fais pourtant un putain de rêve. C'est un rêve profondément ancré dans le rêve des blackos du coin.
Je rêve qu'un jour, notre cité se lèvera pour vivre véritablement sa life : “Nous tenons pour vérité sur la vie d’ma mère que tous les frères de cité ont été créés égaux.”
Je rêve qu'un jour, sur les cages d’escaliers de la Téci, les fils d'anciens dealers et les fils d'anciennes caille-ra pourront s'asseoir ensemble et écouter d’la zik sur les blocs de la fraternité.
Je rêve qu'un jour, même les quartiers de files de pute de bourge, un quartier où le racisme et l'oppression foutent une putain de merde, sera transformé en une cité de cousins et de frères amicaux.
Je rêve que mes 18 jeunes frères vivront un jour dans une téci où ils ne seront pas jugés sur la taille de leur zgueg, mais sur la valeur de leur courage. Je rêve aujourd'hui sisi !
Je rêve qu'un jour, dans le Aldi du coin, avec ses abominables pétasses de caissières, avec son gérant qui n'a aux lèvres que les mots d'"enfoirés de sales racailles" et d'"enculés de drogués », que là même chez Aldi un jour les frères noirs et les sœurs noires avec les cousins blancs et les cousines blanches pourront acheter ensemble les même fruits et légumes, comme sœurs et frères.
Je rêve aujourd'hui t’as vu !
Je rêve qu'un jour toute cité sera élevée, tout immeuble et toute bmw seront rabaissés. Les endroits qui craignent seront aplanis et les chemins tordus redressés. Et la gloire de Mohamed 6 soit révélée et toute chair lui dira : Wesh !
Aye Haveux Drouime ! »
Tout le monde se mit à pleurer... Le spectacle, aussi pitoyable qu’il était, était pourtant pourvu d’une immense sincèrité. Même si le discours d’Abdul Kader était légèrement chaotique, il n’en était pas moins plein de courage et d’espoir. Je me suis peut-être trompé sur les « racailles ». En tout cas aujourd’hui, on se bat dans la même équipe.
D’ailleurs, ce discours, il me dit quelque chose...
- Les mecs, allons-y !
- Wesh mon pote Gordon a raison, on a un honneur à laver, et n’oubliez pas la frangine de notre pote Bastien, personne n’y touche, c’est comme la famille t’as vu sisi ! En avant frères !
On se mit en route, tous les 15. C’était presque fini, sans avoir réellement commencé. P’tet ma vie, et la fin de l’histoire. On arriva au quartier général du big boss.
A l’entrée du hangar, 2 d’entre eux nous fit barrage.
- Wesh les gars, qu’est-ce que vous foutez la ? Vous venez faire quoi ici ?
- Hey les renois, laissez nous passer, on doit voir Basile.
- Wesh Abdul Kader, toi et ta bande de pacifiste de mes couilles, retournez jouer à PES et faites nous pas yech.
- Wesh d’où tu me parle comme ça toi batard ? Toi et tes potes les camés, vous avez foutu la merde dans la téci. Maintenant tout le monde parle de nous en mal, genre on est tous des dealers de beuh. Maintenant laisse moi passer sinan j’te nique !
- Wesh vient la enfoiré de traître.
Le mec se jetta sur Abdul Kader, qui répliqua d’un violent uppercut du droit dans sa gueule. L’autre sortit son couteau et s’approcha de AK. C’est alors que je lui sauta dessus, le désarma et lui enfila trois coups dans la tête. Deux coups droits et un revers. Jeu set et match.
- En avant les mecs !
- Wesh tous à l’intérieur !
Nous nous ruèrent à l’intérieur du hangar. La surprise fut totale. Les quelques sbires de Basile fut maitrisés par notre bande. La pièce ou se trouvait Basile était tout au fond, c’étais la seule et elle était bien évidemment gardée par... Big Abdel !!!
Big Abdel, le mastoc que j’ai rencontré la première fois que j’ai arpenté les rues de la cité Noartémor. Lui qui a failli me faire pisser dans le slip. J’étais pas de taille, AK non plus.
- Merde il a pas grossi lui depuis la dernière fois ?
- BANDE DE FILS DE PUTE, VOUS ALLEZ LE PAYER, JE VOUS PRENDS UN PAR UN !
- Wesh Gordon, t’en fais pas, on à l’arme idéal contre ce genre de caille-ra surdimensionnée !
L’un de mecs de la bande, Fat-méga Kaméhamohamed. Il faisait au bas mot 2 mètres 20 et affichait 160 kilos à la balance. Le combat allait être épique. Les deux mastodontes se livrèrent à un combat dantesque.
- La voie est libre ! Allons-y !
- Wesh les mecs, restez la et aidez le frère, et surveillez bien les entrées et sorties wesh t’as vu ?
- A nous d’jouer...
Nous fîmes irruption dans le bureau. Ce n’était pas un mais deux ennemis qui nous faisaient face. Basile et... M. Mavecpa, le père de Gary. Lui il va devoir payer...
- C’EST QUOI CE DELIRE ? C’EST TOI LE FILS DE PUTE QUI A FOUTU LE BORDEL CHEZ MOI LA DERNIERE FOIS ? TU VAS CREVER PETIT CON DE BLANC !
Basile ouvrit son tiroir pour y sortir son arme. Je l’en empêcha en lui sautant dessus. Le père de Gary en profita pour s’enfuir.
- AK, poursuis le, je m’occupe de Basile !
- Wesh, okay mec, je le défonce et j’reviens t’aider !
Si je suis pas mort avant...
Le combat était violent. Merde, je ne m’étais jamais battu de cette façon. Je prenais 10 fois plus de coup que lui ne m’en mettaient.
- JE VAIS TE FAIRE PAYER ! TU AS RUINE TOUT CE QUE J’AVAIS ENTREPRIS ICI ! TU VA PAYER !
- Cette cité étais tranquille... avant que vous n’y mettiez votre putain de trafic !
- CE N’EST PAS TES AFFAIRE, ENCULE, ET MAINTENANT TU VAS CREVER !
Il me fit voler par-dessus la table. Je prenais les coups un par un. Ce chien avait fermé le bureau à clef. J’étais seul contre ce monstre.
Il me prit par le bras et me jeta contre le mur. J’arrivais à peine à le toucher. Quel cauchemar.
- C’EST POUR L’AUTRE PETITE PUTE QUE TU ES VENU HARHARHARHAR !
- Quoi ? LOUISA ? Tu lui as fait quoi ?
- HAR HAR HAR ! PAS MAL BONNASSE POUR UNE BLANCHE ! UNE FOIS QUE JE T’AURAIS TUE, ELLE SUBIRA LA PRESSION D’UN BOUT DE CHAIR DE 25 CM HAR HAR HAR.
- Si tu la touches, je...
- TU QUOI ? HAR HAR HAR.
Il me mit un coup violent à la tête qui me fit vaciller. Je m’étalai par terre, sonné.
- MAINTENANT LE COUP FINAL. PETIT ENCULE, TU AURAIS MIEUX FAIS DE RESTER CHEZ TOI. DIS ADIEU A LA VIE ET A TA COPINE QUI VA MORFLER COMME JAMAIS... HAR HAR HAR.
Il approcha son pied. Je pouvais distinguer sous sa chaussure le nombre 54. Je lui attrapa sa jambe gauche, et le mordit violemment. Je lui arracha un bout de chair. Il hurla de douleur, tituba et tomba à la renverse. Le bruit de sa chute fut violent. Il se releva presque aussitôt. Moi aussi.
- PETIT ENCULE, TU VA ME LE PAYER. JE VAIS TE TUER, ET APRES JE M’OCCUPERAIS DE TA FAMILLE, TES AMIS, ET CETTE PETITE SALOPE DE LOUISA.
C’étaient les mots de trop.
Les mots de Basile m’avaient galvanisé. J’étais rentré dans une rage folle. Je sauta sur lui, malgré mes 20 centimètres et mes quelques dizaines d’années de musculation de moins. Je lui mis plusieurs salves de coup à la tête. Il me suppliait limite d’arrêter.
- RAAAAHHH LAISSE MOI, ESPECE DE TARE, ARRETE !!! PUTAIN !!!
- Espèce d’enfoiré, dis moi ou elle est !!!!
- OKAY COUSIN OKAY !
- Je suis pas ton cousin ! Dis moi le ou je te tues !
- CHEZ MAVECPA !! DANS SON CHATEAU !! JE SUIS JUSTE SON FOURNISSEUR, J’AI RIEN A VOIR LA DEDANS !!!
- Putain, je vais le tuer.
Je m’enleva de ma proie, ouvra la porte et appela les autres.
- Hey les mecs, il est a vous. Attachez le et appeler les flics. Et surtout ne restez pas la.
- Wesh mon frère, tu t’en es sorti ! Tu l’a marave ? Putain t’es un vrai de vrai toi ! T’as vu !
- Et l’autre enfoiré, tu l’as eu ?
- Wesh il croyait quoi lui ? Courir aussi vite qu’un renoi, il est fou lui ! Je l’ai pécho, à l’heure qu’il est il est pendu par les pieds tout en haut d’un arbre.
- Bien joué AK !
- Wesh ! On appelle les keufs, et on s’tire. Hey mon pote ca va, t’as morflé dis donc !
- Ca va t’inquiètes... Moi j’ai une dernière visite à rendre.
- Wesh ou ca ? Tu vas ou ?
- Chez Gary. Louisa est là-bas, et j’ai un compte à rendre.
- Wesh tu veux pas qu’je vienne ?
- Nan ca ira, maintenant c’est mon problème. Merci pour tout AK, on s’capte après tout ça okay ?
- Wesh mon pote, sans toi c’étais la galère. Tous les frères et moi on te doit la vie !
- Tu m’payeras un kebab à la fin, ca suffira, dis-je en souriant.
- No problème, mon frère, bonne chance.
Je sortis du hangar, à moitié égratigné de partout. Ce salop m’avait bien arrangé. Je m’approcha de l’arbre ou étais attaché le père de Gary.
- Petit con, détache-moi ou tu auras de sérieux problèmes !
- C’est pas comme ça qu’on va devenir pote, vieux.
- Ne me parles pas comme ça, petit abruti. Tu vas le regretter !
- Quand les flics vont venir te détacher, tu feras moins le malin, papy.
- Je m’en fous, tout ce qui m’appartient est en train de prendre l’avion avec mon cher fils. Un endroit où la police ne pourra rien faire. Et où je vais pouvoir profiter de mon argent... Héhé...
- Et comment tu penses en profiter en prison ?
- Tu crois que je resterais 30 ans derrière les barreaux ? J’ai tout une pléiade d’avocats renommés. Au pire je prendrais 1 voire 2 ans. Pas plus. Et sans preuve réelle, je ne crains pas grand chose...
- Enfoiré... On verra bien ce que je trouverais chez toi...
- Haha, à part cette chère petite gamine, rien. Si ce n’est mon cher associé, à qui j’ai gentiment demandé « d’effacer » les preuves...
- Louisa... effacé ? L’associé c’est...
- Ca t’en bouche un coin hein ? Lui aussi sera parti très loin une fois sa dernière mission remplie... Tu croyais quand même pas nous arrêter... Toi un gamin stupide... Ton père est plus malin que toi...
- S’il lui a fait du mal, je reviens de faire la peau !
- Hahahahaha...
Bon sang, c’est pas terminé... Faut que je file chez lui. Je pris la voiture d’un des mecs de la bande et démarra en 4ème vitesse.
Le voyage dura 15 minutes. Vitesse moyenne : 120 km/h.
Me voila arrivé devant le manoir de Bowser... euh de Gary.
J’allais entrer dans la maison de mon ennemi juré, pour me battre contre celui qui m’a élevé et menti durant toutes ces années...
Je pouvais plus reculer, ca sentait pas bon cette histoire... J’espère qu’il ne lui a rien fait...
Au diable le juge, je prendrais cher mais je peux pas laisser ce gros porc de Basile faire du mal à Louisa... Je m’occuperais de Gary et son père après. Et je finirais par le mien...
- Wesh man on passe au bloc nord sud ouest chercher les frangins et les cousins.
- Et tu sais ou est planqué Basile toi ?
- Wesh, mes 18 frangins fument à eux seuls la moitié du trafic colombien, alors t’inquiètes cousin, c’est dans la cheupo.
On marchait, tels deux soldats, vers la lutte finale. Comme Luke contre Dark Vador, Marty contre Biff, Sonic contre Robotnik, Mario contre Bowser, Zinedine contre Marco...
Nous voilâmes arrivés à la cité Noartémor, blocs nord sud ouest. Une bande d’une dizaine de blacks tous aussi blacks les uns que les autres nous attendaient.
- Wesh les frangins, j’vous présente Gordon, c’est mon pote alors vous lui faites confiance t’as vu ? Il est p’tet blanc mais il a du cran !
- Euh... salut les gars.
- Wesh Gordon ramène toi j’te fais les présentations t’as vu !
- C’est obligé ?
- Wesh j’te présente de gauche à droite, Tonton Brahim, Little Karim, Boussouf la gaule, Samir la trouille, Fat-méga Kaméhamohamed, Sagaf’ Rika, Doudou la planque, Rachid Tallon, Mohamat-yo, Ralif le tronc, Zoulou Matmikoulound’houloufouzou, Hakim Hiraïkonenne et Momo Kass’den.
- Enchanté...
Les racailles se mirent tous en cœur à dirent : « Wesh ! ». Une wesh party comme c’étais pas permis.
- Wesh les keums, v’la le plan. Je vais pas y aller par 4 mincheu t’as vu. Mais l’heure est gravée. La mission sera hard mais le quartier ne cesse de sombrer dans le shit et la beuh.
- Wesh mon frère t’as raison ! réagi l’un d’eux.
- Aujourd’hui, la téci sent la came de partout. Les murs sont salis par les griffes de ces enfoirés de dealeurs ! Mes petits frères sont tous accrocs à la dope. Mon plus jeune frère, Abdul-Jacob, boit dans son biberon du lait en poudre dilué avec de la cocaïne ! La grand-mère de Ralif fait les meilleurs tartes aux pommes du coin t’as vu, mais on ne sent même plus l’odeur délicate et sensuelle du parfum qui sort du four... Et c’est pas tout...
Merde il est en train de chialer, ils chialent tous. C’est une blague, une dizaine de wesh qui chialent en même temps !
- Wesh t’as un plan mon pote ? souleva l’un deux, séchant ses larmes.
- Wesh on fonce dans le tas et on les bute tous ces fils de pute !
On file tout droit à la morgue à ce train la...
- Euh je veux pas casser votre délire... mais on ferait p’tet mieux d’élaborer un plan digne de ce nom... Si vous voulez pas mourir hein... Moi ca me dis rien...
- Wesh, mon pote a raison t’as vu ! On t’écoute mon frère !
- Euh... déjà, commençons par parler logistique...
- Wesh quoi ? Du plastique ? Pour quoi faire ?
- Nan, logistique... Autrement dit, le matériel ! Moyen de transport, de défense, de fuite ? Qui fait quoi ? Et ou ?
- Wesh fallait le dire plutôt ! T’sais mon pote le plus diplômé d’entre nous c’est Little Karim, et il a tout juste été jusqu’en 3ème...
- Okay... hum bon niveau transport on fait comment ? C’est loin ?
- Wesh nan, on a les gives t’as vu t’inquiètes cousin ! On y est en 10 minutes top chronos sisi...
- Bon... Et leur planque ? C’est comment ? Ils sont armés ?
- Wesh, un vieux hangar tout pérave t’as vu, on y rentre comme dans la teu-cha à Clara Morgane, t’as vu !
On est mal barré.
- Wesh et les mecs ont plus rien, dit l’un d’entre eux. C’est mon cousin, Fat Loubard qui m’la dit t’as vu. Après la descente des condés, ils ont pas eu le temps de se réapprovisionner en guns...
- Mais ils auront quand même ceux qu’ils gardaient sur eux...
- Wesh ouais !
- Et nous on a quoi ? Des flingues ?
- Wesh nan mais t’as fumé ou quoi cousin ? On est pas du genre à bouffer d’la caillasse dans les armes !
- Okay... des trucs pour taper au moins ?
- Wesh, club de golf, batte de baseball, j’ai c’qui faut chez wam, je bosse dans un magasin de sport et je chourave tout c’que j’veux sisi !!! dit-il en explosant de rire.
- Okay c’est déjà ca... Le temps presse...
- Wesh mon frère t’as raison, alors le plan c’est quoi ?
- Putain, j’ai pas d’inspi la... Si on rentre dans le tas, on aura l’effet de surprise avec nous et ca les effrayera p’tet ... Ils sont combien ?
- Wesh une dizaine t’as vu, on est plus qu’eux y’a moyen sisi...
- Mais ils ont Louisa... Pas question de prendre le risque qu’ils lui fassent du mal... On y va, on fonce dans le tas mais faites gaffe à c’que vous faites okay ?
Ils se mirent tous à hurler de joie, à siffler et scander mon nom... La scène mérite d’être filmée... Je me suis fait plus d’amis wesh en 2 minutes que je ne m’en suis fait en plus d’une dizaine d’année...
- Wesh les mecs avant de partir, j’ai un truc à vous dire, dit Abdul Kader.
Il se mit debout sur le petit rebord du coin de l’escalier, nous fit face main sur le coeur et nous dit :
« Wesh, j’vous l’dis aujourd'hui, mes frères, bien que, wesh bien que nous ayons à faire face aux moments hardcore d'aujourd'hui et de main-de, j’fais pourtant un putain de rêve. C'est un rêve profondément ancré dans le rêve des blackos du coin.
Je rêve qu'un jour, notre cité se lèvera pour vivre véritablement sa life : “Nous tenons pour vérité sur la vie d’ma mère que tous les frères de cité ont été créés égaux.”
Je rêve qu'un jour, sur les cages d’escaliers de la Téci, les fils d'anciens dealers et les fils d'anciennes caille-ra pourront s'asseoir ensemble et écouter d’la zik sur les blocs de la fraternité.
Je rêve qu'un jour, même les quartiers de files de pute de bourge, un quartier où le racisme et l'oppression foutent une putain de merde, sera transformé en une cité de cousins et de frères amicaux.
Je rêve que mes 18 jeunes frères vivront un jour dans une téci où ils ne seront pas jugés sur la taille de leur zgueg, mais sur la valeur de leur courage. Je rêve aujourd'hui sisi !
Je rêve qu'un jour, dans le Aldi du coin, avec ses abominables pétasses de caissières, avec son gérant qui n'a aux lèvres que les mots d'"enfoirés de sales racailles" et d'"enculés de drogués », que là même chez Aldi un jour les frères noirs et les sœurs noires avec les cousins blancs et les cousines blanches pourront acheter ensemble les même fruits et légumes, comme sœurs et frères.
Je rêve aujourd'hui t’as vu !
Je rêve qu'un jour toute cité sera élevée, tout immeuble et toute bmw seront rabaissés. Les endroits qui craignent seront aplanis et les chemins tordus redressés. Et la gloire de Mohamed 6 soit révélée et toute chair lui dira : Wesh !
Aye Haveux Drouime ! »
Tout le monde se mit à pleurer... Le spectacle, aussi pitoyable qu’il était, était pourtant pourvu d’une immense sincèrité. Même si le discours d’Abdul Kader était légèrement chaotique, il n’en était pas moins plein de courage et d’espoir. Je me suis peut-être trompé sur les « racailles ». En tout cas aujourd’hui, on se bat dans la même équipe.
D’ailleurs, ce discours, il me dit quelque chose...
- Les mecs, allons-y !
- Wesh mon pote Gordon a raison, on a un honneur à laver, et n’oubliez pas la frangine de notre pote Bastien, personne n’y touche, c’est comme la famille t’as vu sisi ! En avant frères !
On se mit en route, tous les 15. C’était presque fini, sans avoir réellement commencé. P’tet ma vie, et la fin de l’histoire. On arriva au quartier général du big boss.
A l’entrée du hangar, 2 d’entre eux nous fit barrage.
- Wesh les gars, qu’est-ce que vous foutez la ? Vous venez faire quoi ici ?
- Hey les renois, laissez nous passer, on doit voir Basile.
- Wesh Abdul Kader, toi et ta bande de pacifiste de mes couilles, retournez jouer à PES et faites nous pas yech.
- Wesh d’où tu me parle comme ça toi batard ? Toi et tes potes les camés, vous avez foutu la merde dans la téci. Maintenant tout le monde parle de nous en mal, genre on est tous des dealers de beuh. Maintenant laisse moi passer sinan j’te nique !
- Wesh vient la enfoiré de traître.
Le mec se jetta sur Abdul Kader, qui répliqua d’un violent uppercut du droit dans sa gueule. L’autre sortit son couteau et s’approcha de AK. C’est alors que je lui sauta dessus, le désarma et lui enfila trois coups dans la tête. Deux coups droits et un revers. Jeu set et match.
- En avant les mecs !
- Wesh tous à l’intérieur !
Nous nous ruèrent à l’intérieur du hangar. La surprise fut totale. Les quelques sbires de Basile fut maitrisés par notre bande. La pièce ou se trouvait Basile était tout au fond, c’étais la seule et elle était bien évidemment gardée par... Big Abdel !!!
Big Abdel, le mastoc que j’ai rencontré la première fois que j’ai arpenté les rues de la cité Noartémor. Lui qui a failli me faire pisser dans le slip. J’étais pas de taille, AK non plus.
- Merde il a pas grossi lui depuis la dernière fois ?
- BANDE DE FILS DE PUTE, VOUS ALLEZ LE PAYER, JE VOUS PRENDS UN PAR UN !
- Wesh Gordon, t’en fais pas, on à l’arme idéal contre ce genre de caille-ra surdimensionnée !
L’un de mecs de la bande, Fat-méga Kaméhamohamed. Il faisait au bas mot 2 mètres 20 et affichait 160 kilos à la balance. Le combat allait être épique. Les deux mastodontes se livrèrent à un combat dantesque.
- La voie est libre ! Allons-y !
- Wesh les mecs, restez la et aidez le frère, et surveillez bien les entrées et sorties wesh t’as vu ?
- A nous d’jouer...
Nous fîmes irruption dans le bureau. Ce n’était pas un mais deux ennemis qui nous faisaient face. Basile et... M. Mavecpa, le père de Gary. Lui il va devoir payer...
- C’EST QUOI CE DELIRE ? C’EST TOI LE FILS DE PUTE QUI A FOUTU LE BORDEL CHEZ MOI LA DERNIERE FOIS ? TU VAS CREVER PETIT CON DE BLANC !
Basile ouvrit son tiroir pour y sortir son arme. Je l’en empêcha en lui sautant dessus. Le père de Gary en profita pour s’enfuir.
- AK, poursuis le, je m’occupe de Basile !
- Wesh, okay mec, je le défonce et j’reviens t’aider !
Si je suis pas mort avant...
Le combat était violent. Merde, je ne m’étais jamais battu de cette façon. Je prenais 10 fois plus de coup que lui ne m’en mettaient.
- JE VAIS TE FAIRE PAYER ! TU AS RUINE TOUT CE QUE J’AVAIS ENTREPRIS ICI ! TU VA PAYER !
- Cette cité étais tranquille... avant que vous n’y mettiez votre putain de trafic !
- CE N’EST PAS TES AFFAIRE, ENCULE, ET MAINTENANT TU VAS CREVER !
Il me fit voler par-dessus la table. Je prenais les coups un par un. Ce chien avait fermé le bureau à clef. J’étais seul contre ce monstre.
Il me prit par le bras et me jeta contre le mur. J’arrivais à peine à le toucher. Quel cauchemar.
- C’EST POUR L’AUTRE PETITE PUTE QUE TU ES VENU HARHARHARHAR !
- Quoi ? LOUISA ? Tu lui as fait quoi ?
- HAR HAR HAR ! PAS MAL BONNASSE POUR UNE BLANCHE ! UNE FOIS QUE JE T’AURAIS TUE, ELLE SUBIRA LA PRESSION D’UN BOUT DE CHAIR DE 25 CM HAR HAR HAR.
- Si tu la touches, je...
- TU QUOI ? HAR HAR HAR.
Il me mit un coup violent à la tête qui me fit vaciller. Je m’étalai par terre, sonné.
- MAINTENANT LE COUP FINAL. PETIT ENCULE, TU AURAIS MIEUX FAIS DE RESTER CHEZ TOI. DIS ADIEU A LA VIE ET A TA COPINE QUI VA MORFLER COMME JAMAIS... HAR HAR HAR.
Il approcha son pied. Je pouvais distinguer sous sa chaussure le nombre 54. Je lui attrapa sa jambe gauche, et le mordit violemment. Je lui arracha un bout de chair. Il hurla de douleur, tituba et tomba à la renverse. Le bruit de sa chute fut violent. Il se releva presque aussitôt. Moi aussi.
- PETIT ENCULE, TU VA ME LE PAYER. JE VAIS TE TUER, ET APRES JE M’OCCUPERAIS DE TA FAMILLE, TES AMIS, ET CETTE PETITE SALOPE DE LOUISA.
C’étaient les mots de trop.
Les mots de Basile m’avaient galvanisé. J’étais rentré dans une rage folle. Je sauta sur lui, malgré mes 20 centimètres et mes quelques dizaines d’années de musculation de moins. Je lui mis plusieurs salves de coup à la tête. Il me suppliait limite d’arrêter.
- RAAAAHHH LAISSE MOI, ESPECE DE TARE, ARRETE !!! PUTAIN !!!
- Espèce d’enfoiré, dis moi ou elle est !!!!
- OKAY COUSIN OKAY !
- Je suis pas ton cousin ! Dis moi le ou je te tues !
- CHEZ MAVECPA !! DANS SON CHATEAU !! JE SUIS JUSTE SON FOURNISSEUR, J’AI RIEN A VOIR LA DEDANS !!!
- Putain, je vais le tuer.
Je m’enleva de ma proie, ouvra la porte et appela les autres.
- Hey les mecs, il est a vous. Attachez le et appeler les flics. Et surtout ne restez pas la.
- Wesh mon frère, tu t’en es sorti ! Tu l’a marave ? Putain t’es un vrai de vrai toi ! T’as vu !
- Et l’autre enfoiré, tu l’as eu ?
- Wesh il croyait quoi lui ? Courir aussi vite qu’un renoi, il est fou lui ! Je l’ai pécho, à l’heure qu’il est il est pendu par les pieds tout en haut d’un arbre.
- Bien joué AK !
- Wesh ! On appelle les keufs, et on s’tire. Hey mon pote ca va, t’as morflé dis donc !
- Ca va t’inquiètes... Moi j’ai une dernière visite à rendre.
- Wesh ou ca ? Tu vas ou ?
- Chez Gary. Louisa est là-bas, et j’ai un compte à rendre.
- Wesh tu veux pas qu’je vienne ?
- Nan ca ira, maintenant c’est mon problème. Merci pour tout AK, on s’capte après tout ça okay ?
- Wesh mon pote, sans toi c’étais la galère. Tous les frères et moi on te doit la vie !
- Tu m’payeras un kebab à la fin, ca suffira, dis-je en souriant.
- No problème, mon frère, bonne chance.
Je sortis du hangar, à moitié égratigné de partout. Ce salop m’avait bien arrangé. Je m’approcha de l’arbre ou étais attaché le père de Gary.
- Petit con, détache-moi ou tu auras de sérieux problèmes !
- C’est pas comme ça qu’on va devenir pote, vieux.
- Ne me parles pas comme ça, petit abruti. Tu vas le regretter !
- Quand les flics vont venir te détacher, tu feras moins le malin, papy.
- Je m’en fous, tout ce qui m’appartient est en train de prendre l’avion avec mon cher fils. Un endroit où la police ne pourra rien faire. Et où je vais pouvoir profiter de mon argent... Héhé...
- Et comment tu penses en profiter en prison ?
- Tu crois que je resterais 30 ans derrière les barreaux ? J’ai tout une pléiade d’avocats renommés. Au pire je prendrais 1 voire 2 ans. Pas plus. Et sans preuve réelle, je ne crains pas grand chose...
- Enfoiré... On verra bien ce que je trouverais chez toi...
- Haha, à part cette chère petite gamine, rien. Si ce n’est mon cher associé, à qui j’ai gentiment demandé « d’effacer » les preuves...
- Louisa... effacé ? L’associé c’est...
- Ca t’en bouche un coin hein ? Lui aussi sera parti très loin une fois sa dernière mission remplie... Tu croyais quand même pas nous arrêter... Toi un gamin stupide... Ton père est plus malin que toi...
- S’il lui a fait du mal, je reviens de faire la peau !
- Hahahahaha...
Bon sang, c’est pas terminé... Faut que je file chez lui. Je pris la voiture d’un des mecs de la bande et démarra en 4ème vitesse.
Le voyage dura 15 minutes. Vitesse moyenne : 120 km/h.
Me voila arrivé devant le manoir de Bowser... euh de Gary.
J’allais entrer dans la maison de mon ennemi juré, pour me battre contre celui qui m’a élevé et menti durant toutes ces années...
16/07/10 à 03:04:17
Owiii, le donjon final.
15/07/10 à 21:30:15
Dois-je en conclure que tu me lis, crazymarty ?
Ça m'étonnerais
15/07/10 à 21:27:48
Ça promet d'être épique
15/07/10 à 16:33:07
D'ailleurs j'en profite pour dire que je suis un grand admirateur de MLK
C'est pourquoi je m'excuse d'avoir massacrer son texte
Suite très bientôt
15/07/10 à 15:44:42
Pinaise, c'est bon, j'aime le côté semi-réaliste, semi-décalé, le discours de Luther King à la façon Wesh
Une très bonne fic dont j'attends impatiemment la sweet (et peut-être fin :snif)
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