« Qui es-tu ? Demanda Léon.
-Cela fait bien longtemps que j'ai oublié mon nom, mais on m'appelle « le vieil ermite ».
-Tu es réel ?
-Actuellement non. Je suis sous forme spirituelle, dans ton rêve. Mais cette forme existe dans le temps et dans l'espace. Je te vois aussi, de mon lit.
-Que fais-tu ici ?
-Je cherchais quelque-chose.
-Et l'avez-vous trouvé ?
-Je ne sais pas, à toi de me le dire.
-Expliquez-vous, dit Léon avec naïveté.
-Le monde est en danger, repris l'inconnu avec un air grave.
-Le vrai monde ?
-Oui, le vrai monde. Il est menacé dangereusement. Tout un panel de sentiments, l'amour, la joie, pourraient peu à peu s'effacer sous un voile d'ombre venu de l'espace.
-Et comment puis-je vous dire si vous avez trouvé comment sauver le monde ?
-Tu dois juste répondre à ma question : crois-tu avoir la force de sauver le monde ?
-Comment faire ?
-Viens à moi. Ensuite, je t'expliquerai les détails.
-Je ne peux pas, je n'ai que dix-sept ans...
-La jeunesse est la fleur de l'âge, mais si tu ne veux pas, tant pis, je vais arpenter les rêves des milliers de jeunes pour dénicher celui qui sera apte à réaliser mes désirs.
-Attendez. Vous dites que cette catastrophe supprimera tout le bonheur de cette terre ? Quelle est cette catastrophe ?
-Si tu acceptes, alors seulement tu connaitras tous les détails, mais tu ne pourras plus reculer. »
Ce soir là, par le biais d'un voyage astral, le vieil ermite réussit à convaincre Léon de vaincre le mal pur. Il lui expliqua qu'il devait venir jusqu'à chez lui à pied pour purifier son esprit, qu'il pouvait prendre autant de compagnons qu'il voulait et qu'il devait se préparer à mener une vie dure.
Ce soir là, Léon avait accepté de créer un groupe se survivants à la catastrophe.

« Je vous attendais, dit une voix de vieillard, dans un Français parfait. ».
Les trois jeunes hommes entrèrent dans une pièce à l'apparence traditionnellement , où un vieillard était assis sur un coussin. Il était très âgé, peut-être même avait-il plus de cent ans.
Le groupe des trois voyageurs s'assirent eux aussi sur les trois coussins disposés devant le vieillard. De l'encens brulait sur les diverses étagères, au milieu des vases traditionnels et autres décorations.
Un long silence s'installa, comme si le sage sondait les esprits des nouveaux arrivants, puis enfin il commença à parler.
« Savez-vous pourquoi vous êtes ici ?
-Moi non ! Dit Vector en souriant.
-Mais tu souhaites y participer ?
-Oui, j'ai besoin d'aventure.
-Alors qu'il en soit ainsi. »
Il prit une profonde inspiration, puis se décida à émettre des explications.
« En ce moment, dans le monde, il y a quatre personnes aux quatre coins du monde qui représentent actuellement un espoir pour l'humanité. Chacun d'eux a reçu des cellules extra-terrestres. Ces cellules sont capables de se régénérer – sauf exceptions, j'y viens ensuite – et de prendre le contrôle de l'hôte. Cependant pour le moment, ces personnes sont totalement normales... Pour un temps seulement. Et l'échéance arrive. Elle est imminente je dirais même.
-Et qu'arrive-t-il si ces cellules prennent le contrôle? demanda Jack, immédiatement captivé par ce scénario chaotique.
-La mort de l'âme. L'individu devient alors une machine contrôlée par les extra-terrestres. Ça ne s'arrête pas là. Si le sang ou la salive du greffé entre en contact avec le sang ou la salive d'un individu lambda, alors cet individu deviendra lui aussi une machine. A l'exception que ce dernier reste sous contrôle du greffé. Ils restent liés même à travers la mort. L'infecté peut ensuite infecter un autre individu, et restera ainsi lié à lui, et ainsi de suite... »
Léon coupa le vieillard.
« Attendez... Vous me dites qu'une invasion de zombie est imminente ? Mais pourquoi m'avoir prévenu moi ? Pourquoi ne pas avoir prévenu la NASA ou je ne sais quel autre truc militaire ? »
Le vieil homme gloussa.
« Sincèrement... Crois-tu qu'on m'aurait crut ? Je n'avais pas d'autre choix que de demander l'aide de personnes ouvertes comme toi, des personnes plus fortes que mon corps affaibli...
-Comment savez-vous toutes ces choses, vieillard ? Demanda Vector.
-Je suis depuis un moment la dernière personne sur terre capable de transporter son esprit à travers la ramification infinie du futur, mais aussi à travers l'univers. J'ai ainsi capté des conversations dans des langues perdues depuis des centaines de milliers d'années, des dialectes anciens qui ont autrefois été parlés sur notre terre. J'ai ensuite confirmé ces propos en regardant dans l'arbre de l'avenir, et toutes les branches contenaient les mêmes images. Un ombre noire qui s'abat peu à peu sur notre monde...
-Je crois que cette réponse me suffit, coupa Vector.
-Dites-nous, vieux sage, que devons-nous faire maintenant ? Demanda Léon.
-Vous trouverez Karl Newman et élaborerez un plan grâce à lui. La suite ne dépendra que de vous. Mais attention, vos ennemis, même s'il vous attaquent par l'intermédiaire de sous-fifres, sont particulièrement dangereux. Sur ce, je vais devoir vous quitter.
-Mais pour aller où ? Dit Jack.
-Le ciel, la terre, peu importe. Je vous suivrai jusqu'à la fin de votre quête, n'ayez crainte. »
L'ermite ferma les yeux. Léon se leva et lui attrapa les épaules à deux mains, puis le secoua légèrement.
« Allez, dites-nous une dernière indication, nous sommes perdus ! Nous n'avons tout de même pas fait ça pour rien !
-Ah... Le vieux fou... J'allais oublier de vous dire. Avant tout... créez une prophétie... le katana possède des vies sous sa responsabilité... »
Et son souffle s'arrêta.