<h1>Noelfic</h1>

De l'autre côté du miroir


Par : Schivardi

Genre : Fantastique

Status : C'est compliqué

Note :


Chapitre 12

Publié le 14/02/10 à 16:51:25 par Schivardi

Chapitre 12 : Une ombre dans le désert.
Midna rêvait encore. Le loup gris avait disparu, et elle marchait sans fin dans la neige, enfonçant péniblement ses pieds dans l’épaisseur blanche. Le droit, puis le gauche, puis il fallait dépêtrer le droit, le lever très haut, le ré-enfonçer, pour refaire de même avec le gauche, et ce indéfiniment… Et cette satanée poudreuse qui n’en finissait pas d’être là, partout, de tomber, de lui obscurcir le regard, de lui piquer les yeux telle une myriade de flocons de cristal.
Du verre, du verre… Celui-ci s’estompait, fondait sous une chaleur inconnue. Il devenait brûlant, se solidifiait, revenant à son état premier, la recouvrant de grains de sable incandescents.

« - Midna ,Midna ! »
Une voix l’appelait au-dessus, mais lever la tête était si difficile : elle risquait de se calciner les yeux, de les percer comme des montgolfières recevant des flèches enflammées. Tout était perdu. Prenant son courage à deux mains, elle tenta un regard et hurla immédiatement de douleur, se roulant sur le côté en s'agrippant le visage,frottant frénétiquement ses paupières encloses.
La twilienne s’immobilisa soudain et écouta le silence des respirations coupées des personnes qui l’entouraient. Éveillée, elle se dévoila lentement. Malgré la chaleur infernale qui subsistait, la souffrance de ses yeux s’était envolée en deux secondes, lui laissant une simple impression d’éblouissement instantané ; en effet, le soleil l’avait frappée de plein fouet et ses rayons continuaient de luire sur sa joue couverte de sueur et de terre. Où était-elle ?

« - Tu es enfin ranimée… » Soupira la voix de Zelda qui l‘avait appelée un peu plus tôt pour la sortir de son cauchemar. « On peut dire que tu as fait un rêve difficile, tu vas bien ?
- Que… Qu’est ce qu’il s’est passé ? » Demanda Midna en plissant les yeux, mettant la main en guise de visière pour tenter de les habituer aux raies de lumière agressives qui fusaient de toutes parts.
Elle distingua une étendue jaune-brun infinie, ponctuée de méandres et de trous qui n’avaient rien à faire là. Autour d’elle, le sable s’infiltrait déjà dans ses vêtements, et non loin de là, un crâne d’animal mort gisait au sol, morcelé par le temps, le vent, et l’usure. Ce lieu désertique et vide, sans mouvements ni bruit, car même le vent paraissait faible en cet instant, était bien un désert en effet, le désert Gerudo.

« - Deby a dévié le canon en sautant dedans. » Expliqua Maryele, mimant en faisant de gracieux mouvements de bras. « Il y a du y avoir un problème technique parce que nous avons été propulsés très vivement, et tu as perdu connaissance pendant le trajet… »
C’était suffisant pour que Midna comprenne le pétrin dans lequel ils se trouvaient désormais : perdus dans ce grand désert, sans savoir quelle était la prochaine destination, la troisième sage se trouvait-elle loin ? Allaient-elles pouvoir rentrer sur le continent désormais ? Sa vue s’habituait peu à peu, et elle sursauta en apercevant Zelda, vêtue différemment qu’avant d’avoir pris le canon. Cette dernière avait défait sa coiffure, enlevé sa couronne, lâchant ses cheveux au vent qui les faisait onduler vivement dans tout les sens.

« - Qu’est-ce que… Qu’est-ce que tu as fait de ta robe ? » Lui demanda-t-elle en clignant des yeux, encore irritée par la lumière et le sable piquant.
« - Elle me gênait. Comme c’est un tissu qui la rend lourde et chaude, j’ai pris la liberté de m’en séparer momentanément. » Répondit la princesse en désignant un tas de tissus blancs et roses qui gisait au sol. « J’espère que ça ne te dérange pas que je me promène en jupons et bustier ? »
La princesse du crépuscule observa les jupes bleu ciel à cordon bleu marine qui serraient le tissu au niveau du bas de la taille, ainsi que le body rose. Les mœurs d’Hyrule étaient étranges, on portait donc tant d’épaisseurs par bienséance ? Après un sourire à l’Hylienne, Midna lui assura qu’il n’y avait aucun problème, et même qu’elle la trouvait beaucoup plus jolie arrangée ainsi, puis elle attendit qu’on la renseigne sur la suite du voyage.

« - Connais-tu l’histoire de l’extermination des habitants du désert Gerudo ? » Demanda Zelda en guise d’introduction.
« - Non… Qu’est-ce qu’elle dit ?
- Lors de la guerre des peuples d’Hyrule, vivait ici un clan de femmes guerrières terriblement féroces. Elles refusaient la présence d’hommes, mais s’allièrent à Ganondorf en tant que bandits lorsqu’il leur promis le gain des pillages et les restes des batailles. Le héros parvint à ramener la paix et à les rebeller contre leur nouveau seigneur, ainsi elles l’aidèrent à la fin de sa quête. Malheureusement, après son départ, une nouvelle génération de femmes guerrières se rebella de nouveau et provoqua de graves troubles dans le royaume. Le roi de l’époque envoya alors de nombreuses troupes qui construisirent la prison de la tour du Jugement afin d’assurer la répression des crimes commis.
Il nomma une femme terrible à la tête de ces prisons. Elle n’hésitait en rien à recourir aux tortures et envoya un nombre considérable de criminel au Twilight, si ce n’était dans l’au-delà. Cependant, sa force considérable fut détruite par Agahnim qui voulait s’attitrer le pouvoir de Sage qu’elle gardait. Elle ne pu assister à l’expulsion du sorcier ténébreux, mais son corps se trouve toujours quelque part dans la tour du Jugement… »
- Génial, on va devoir errer des heures durant dans ce lieu glauque plein d’insectes et de monstres, alors. » Gémit Midna tandis qu’ils commençaient leur marche dans le désert pour atteindre la tour qui se dressait au loin.
Le lieu était aussi vide et silencieux que les pics blancs et le château d’Hyrule ; et le moindre crissement de leur pas sur le sable semblait résonner au loin pour revenir à la façon d’un grondement menaçant. La princesse du crépuscule se demandait si elle pouvait se permettre de fredonner un chant de marche twilien et l’enseigner aux autres afin de meubler leur procession silencieuse, mais l’oreille de Deby se dressa soudain, et il huma l’air en murmurant :

« - J’entends une présence… Il y a quelqu’un ici, oui, quelqu’un ! Vous ne pouvez pas l’entendre ? »
Levant la tête comme pour essayer de capter le moindre son, les quatre jeunes filles firent halte et écoutèrent, tentant de distinguer un bruit étrange dans le faible bruissement du vent. Rien ne parvint à leur oreille au début, puis Midna commença à discerner un faible grognement, proche mais éloigné à la fois, elle fouilla nerveusement autour d’elle du regard, mais ne vit rien. Zelda fit alors signe d’un haussement d’épaule qu’il fallait continuer, quoi qu’il arrive, et comme de toute façon ils n’avaient rien d’autre à faire de mieux pour le moment, le groupe repris donc précautionneusement sa route.
Toutes barrières et portes étaient ouvertes sur le chemin, aucun garde orque ne les guettait, mais était-ce justement un signe que leur passage était prévu ? Le sentiment d’être observé s’intensifia, ainsi que le feulement rauque qui semblait émaner de l'accès sombre de la tour du Jugement.
Le groupe fit halte devant l’entrée, et Maryele et Eva s’assirent piteusement sur les marches poussiéreuses, soufflant et manquant d’eau après cette longue marche. Midna se tourna alors vers la princesse d’Hyrule en lui demandant :

« - Personne n’est sensé nous accueillir ici ?
- Apparemment non. Le peuple qui vivait là a entièrement disparu, il n’y a pas eu de descendant ou de quelconque survivant, surtout avec les évènements récents… » Expliqua Zelda.
« - C’est tout de même étrange que la sage du désert soit celle qui ait fait tant de mal, elle doit être différente des autres…
- Chaque sage est une personne à part entière, même si tu ne l’as pas remarqué » Soupira la princesse Hylienne, exaspérée. « Elles ont chacune leur histoire, leurs goûts… Et leur élément naturel.
- Je le sais bien, d’ailleurs, ces deux-là n’ont pas l’air de beaucoup apprécier la chaleur. » Ajouta Midna en jetant un regard sur les deux filles exténuées à ses pieds. « Je trouvais juste anormal que… Laisse tomber. » Termina-t-elle brusquement en voyant le regard de Zelda.
Sans discuter plus longtemps, les deux princesses aidèrent les retardataires à se remettre sur pied, et le groupe reparti vaillamment, pénétrant dans la tour de pierre inondée de sables mouvants et de dangers.

« - Ouah ! Et bien dites donc, c’est d’une propreté ici ! Ils se sont enfin payé une femme de ménage ? » S’exclama la princesse du crépuscule en pénétrant dans les premières salles. Le lieu était en effet d’une netteté inégalable, les tourbillons de sable n’avaient plus l’air de fonctionner, et seules les torches allumées produisaient un crépitement lumineux, éclairant les murs de pierres jaunes orangés morcelés de toutes parts.
Le groupe traversa sans encombre la première salle, sautant par précaution de dalles en dalles, évitant les parties douteuses qui risquaient de renfermer quelques pièges. Le grognement inquiétant s’était comme estompé à leur entrée dans le temple, et le groupe avait totalement oublié sa présence précédente. Mais soudainement, Eva leva le doigt et pointa le fond d’une pièce en s’écriant «Ho, regardez! ». Midna scruta alors le fond de la salle où elles se trouvaient et commença à courir, Deby sur les épaules, talonnée par Zelda, Eva et Maryele.
Sans perdre son souffle, elle se précipita vers l’ombre encapuchonnée qui se tenait debout devant la porte, reconnaissant la silhouette qu’elle avait en fait vu, et pas seulement cru voir un certain nombre de fois. Mais l’ombre disparu derrière la porte, on pouvait entendre le bruit de ses bras précipité et l’étoffe qui se froissait en mouvement.
Sans perdre une minute, le groupe se précipita de l’autre côté de la paroi, lancé pour de bon à la poursuite de la personne inconnue qui trafiquait dans leur dos. L’ombre les entraîna un certain temps dans les profondeurs du temple, les faisait tourner en rond, retourner sur leur pas. Une porte se refermait lorsque la compagnie entrait dans une salle, les forçant à accélérer le pas ou à écouter pour savoir laquelle elle avait pris, ou alors la silhouette produisait des acrobaties prodigieuses, sautant plus loin qu’eux, et revenant au point de départ lorsqu’ils la rejoignait… Finalement, elle stoppa en haut des marches de la grande salle centrale autrefois hantée, et, se tournant face au quatre jeunes filles essoufflées mais prêtes à se battre, elle claqua des doigts.
Midna allait s’élancer pour l’attraper, mais un déclic se produisit quelque part, faisant trembler la plate-forme ouvragée et délimitée, qui s’éleva soudainement, et, à grand renfort de cris, propulsa ses passagers dans une nouvelle direction.

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