De l'autre côté du miroir
Par : Schivardi
Genre : Fantastique
Status : C'est compliqué
Note :
Chapitre 4
Publié le 14/02/10 à 16:43:54 par Schivardi
Chapitre 4 : Infiltration (Je mets le titre moi-même, l'auteur l'a oublié)
Il est des fois où, bien que tout se trouve en mouvement autour de soi, on prenne un certain plaisir à sentir le temps s’arrêter car on est immobile.
C’est ainsi que la princesse Midna traversait à dos de cheval le décor grandiose qu’était la plaine d’Hyrule. Après avoir mis un certain temps à trouver une position confortable sur le dos nu de Jeanne, elle était passée par toutes les acrobaties avant d’opter pour une façon de monter à l’amazone.
Et ainsi, bien installée, les deux jambes passées du même côté de l’encolure, se tenant fermement à la crinière par précaution, elle regardait défiler le chemin de terre bordé d’herbe et de collines surplombées d’arbres et de cours d’eau traversés par de petits ponts en bois robuste et résistant, mais très jolis.
Parfois, lasse de voir le château d’Hyrule et ses hautes tourelles pointues se rapprocher ; et en dessous desquelles la tête de sa jument montait et descendait au rythme de son galop imperturbable, surplombée par Deby, agrippé à sa frange et qui planait entre les deux oreilles dressée à chaque secousse en poussant des petits couinements surexcités, la princesse se retournait et scrutait l’horizon d’où la forêt de Firone avait disparu depuis longtemps.
Au bout d’un moment, les trois compagnons s’engagèrent entre deux parois de terre et continuèrent leur route dans cet environnement plus restreint, sillonnant aussi souplement qu’un serpent entre les roches. Après avoir bifurqué à droite, la vue se dégagea enfin et une immense étendue de vide se découvrit, au milieu de laquelle un pont de pierres grises d’une taille impressionnante semblait tenir appuyé sur les bords de falaises aux deux extrémités, permettant à la route de continuer son cours.
Les sabots du cheval claquaient bruyamment sur le sol devenu plus dur, et elle ralenti, passant au trot pour traverser le pont.
« - C’est le lac Hylia en dessous de nous. Impressionnant, n’est-ce pas ? Commenta Jeanne.
- Oui, je me souviens d’y être passé une fois. » Souffla Midna, se rééquilibrant après le changement de rythme, et se souvenant par la même occasion de sa chute du haut du pont, à dos de loup. Elle frissonna, se demandant s’il lui était encore possible de faire de telles acrobaties.
Mais durant le temps qu’elle avait passé perdue dans ses pensées et ses souvenirs, le bout du pont se faisait voir, ainsi qu’une troupe de soldats hyliens qui semblait faire office de douane.
Jeanne passa du trot au pas, puis stoppa totalement devant eux, car ils s’avancèrent et bloquèrent le chemin, faisant signe qu’ils allaient procéder à un contrôle. On pouvait voir une barrière fermée plus loin.
« - Dis que tu vas au château pour le rassemblement des villages ; tu viens offrir un cadeau d’hommage à la princesse. Henni doucement la jument.
- Compris. » Souffla Midna.
Trois des huit gardes s’avancèrent vers la cavalière, deux étaient armés de lances, et le troisième farfouillait dans des papiers.
« - Que venez vous faire à Lanelle ? Demanda le premier, un homme de forte carrure portant une épaisse moustache brune.
- Je suis ici pour le rassemblement des villages, je viens offrir un présent en hommage à la princesse Zelda. Débita la jeune fille avec une rapidité et un sérieux qui faisaient bon leurre.
Et voyant le regard encore soupçonneux des gardes, elle ajouta :
- Je viens du village caché.
- Attendez une seconde, je vous prie. Fit le premier garde en scrutant ses papiers, tandis que le reste du groupe, assis plus loin, bavassait en jetant des regards appuyés à la jeune cavalière.
- Vous avez vu comment elle monte ?
-Oui, sans selle, hahaha ! On aurait envie de venir avec elle pour qu’elle ne risque pas de tomber… »
Pendant que des rires lourds éclataient, la princesse se forçait à garder la tête basse et à ne rien faire, elle fut reconnaissante et sourit au sérieux soldat qui levait enfin la tête de ses papiers.
« - Je suis désolé mademoiselle, mais le représentant du village caché est déjà arrivé.»
Midna perdit son sourire immédiatement, tandis que l’hylien reprenait :
« - Je ne sais pas ce que vous êtes venue accomplir, mais je vous conseille de repartir au plus vite si vous voulez éviter les ennuis.
- Viens, nous allons passer par un autre chemin » Henni la jument.
La twilienne hocha la tête et sa monture fit sagement demi-tour, prenant le pont en sens inverse. Mais elle avait à peine parcouru trois mètres qu’un autre soldat l’interpella :
« - Hey ! Si tu veux passer, on peut t’arranger ça en échange d’une petite compensation !
- Silence ! » Cria le responsable à moustache qui fouillait encore dans ses papiers.
Sans se retourner, la princesse poursuivi sa route. Dix mètres. On l’interpella de nouveau, mais cette fois c’était le chef de la troupe :
« - Attendez ! Revenez par ici s’il vous plaît. »
« Un miracle, enfin ? » Pensa la princesse tandis que Jeanne tournait sur elle-même et revenait au point de départ.
Le soldat la dévisagea, lisant un parchemin dont on pouvait voir la marque confidentielle par le sceau apposé derrière. Tandis qu’un autre soldat s’approchait de lui, le général lui attrapa le coude et chuchota :
« - Tu ne trouve pas qu’elle ressemble à la description ?
- Oui, plutôt… » Répondit l’autre soldat faisant l’aller-retour entre la feuille et le visage de Midna à moitié engoncé dans son capuchon.
« Hoho… » Pensa cette dernière tandis que le soldat s’approchait et mettait une main sur le museau de Jeanne.
« - Veuillez mettre pied à terre, vous êtes en état d’arrestation. »
Stupéfiée par ce qu’elle entendait, bien qu’elle n’ait pas à être si surprise que ça après tout, la princesse eut juste le temps d’entendre l’écureuil couiner « Accroche toi ! » que la jument mordait la main qu’elle avait sur les naseaux, faisant reculer le soldat qui hurla de douleur. Puis, sous le regard ébahi des autres hommes présents, elle se cabra et galopa en direction de la barrière qu’elle sauta sans aucune difficulté ; prenant pour clore un virage qui la fit instantanément disparaître de leur vue.
« - Eu… Qu’est ce qu’il s’est passé général ? Demanda l’un d’eux encore sous le choc.
- Il s’est passé, que vous vous êtes incroyablement mal conduit envers une dame, en état d’arrestation. Et que par votre faute, non seulement elle ne s’est pas rendue, mais en plus elle m’a arraché la lettre d’ordre tellement elle était outragée !
- Quel est le rapport ?
- Peu importe ! Je cours au château avec deux d’entre vous pour donner l’alerte. »
« Ordre d’arrestation top secret.
Ne laissez pas traîner ce document confidentiel à portée de main des civils !
Militaires,
En raison de la menace que représentent les twiliens face à Hyrule, suite à des événements tragiques classés top secrets, il est impératif qu’aucun de ces individus ne s’approche librement du château.
Vous trouverez ci-jointe une feuille faisant la description de leurs particularités physiques, mais ne vous y fiez pas : Bien que proches des humains, ils n’en ont pas les sentiments, SOUVENEZ VOUS DE LA LÉGENDE ! Les descendants des criminels sont tout aussi dangereux que ceux dont les actes leur ont valu d’être expulsé du monde de lumière!
Ne vous attardez pas sur leurs paroles, s’ils résistent, n’hésitez pas à recourir à la force, continuez de protéger votre pays comme vous le faites si bien habituellement… »
Midna ne fini même pas de lire et froissa furieusement la feuille en plantant ses ongles dedans.
« - Quel ramassis de…
- Chuut… Murmura Deby.
- Les soldats du pont viennent donner l’alerte… » Expliqua Jeanne.
Tous trois cachés sous un bosquets d’arbre en vue de l’entrée ouest de la citadelle, ils observaient les environs, épiant les tours de gardes et les allées venues des marchands et soldats.
Désormais, chacun réfléchissait à un plan pour entrer sans être repéré.
« - Je crains d’être trop reconnaissable… » Fit Jeanne en regardant tristement le soleil décliner et faire rougir le paysage. « Et pas assez discrète, ni assez présentable pour pénétrer dans le château royal.
-Moi je n’aurais aucun problème ! Couina joyeusement Deby. Mais comment Midna va t’elle faire ? »
Après un instant de silence, une illumination frappa l’esprit de la princesse:
« - J’ai une idée. » Souri t’elle alors en fouillant dans sa poche.
Il était temps d’utiliser ce pouvoir qu’elle avait arraché à Xanto, qu’elle n’avait pas utilisé depuis qu’elle avait trouvé un moyen de le contrer, parce qu’elle n’en avait pas eu besoin, mais aussi sûrement pour ne pas retomber dans les souvenirs et une éventuelle mélancolie… Avec précaution, elle sorti un petit globe en verre de sa poche et le brisa. Un cristal noir et inquiétant en sorti, qui se décomposa en particules d’ombres, qui l’enveloppèrent et déchirèrent sa silhouette.
Tandis que Deby se réfugiait derrière un sabot de Jeanne, une nuée de petits carrés d’ombres s’éleva, et, tels des milliers de papillons noirs, se posa sur le sol, reconstituant des pieds à la tête un être totalement différent.
Dans un soupir, la princesse du crépuscule s ‘éleva, faisant palpiter derrière elle la cape qui s’était déchirée et avait viré au violet à ses extrémités. Toujours coiffée comme la souveraine des ombres, ce qui semblait être ses cheveux étaient retenus par une grosse broche sous son menton, ne laissant qu’une petite pointe s’échapper vers le bas. Ses longues oreilles noires marbrées de vert dépassaient de sa cape attachée à un triangle d’or inversé posé sur le sommet de son crâne et surplombé par une miniature dorée du masque des ombres.
http://www.enregistrersous.com/images/2/128956572820070813201942.html
Après avoir regardé autour de lui, le petit être dentu pris la parole :
« - Jeanne, je te conseille de partir pour ne pas te faire capturer, passe par Cocorico si nécessaire. Deby, je vais t’expliquer mon plan pour entrer incognito dans la citadelle…
- Bien compris ! » Firent les deux animaux en choeur.
Et tandis qu’ils mettaient au point un raisonnement presque infaillible, le soleil finissait sa course et disparaissait sous la ligne d’horizon, partant illuminer des contrées inconnues.
« Attention charrettes… Attention pieds… Attention charrettes… Attention pieds… » Un écureuil marmonnait en courant avec précaution sur le pavé de la ruelle est de la citadelle. Il était désagréable de marcher en ayant l’air naturel dans ce genre de situation, surtout que Deby essayait instinctivement de « voir » l’ombre mêlée à la sienne par toutes sortes de jeux.
Après avoir ralentit et accéléré brusquement, il avançait désormais par bons pour voir l’effet que cela faisait et oublia de regarder devant lui, les yeux rivés au sol ; et bien évidemment, il rentra dans une masse poilue qui le projeta à terre en feulant méchamment.
Étourdi, il se remit sur patte en chancelant et leva enfin la tête, poussant un couinement de détresse quand il vit à qui il avait affaire.
« - Salut… Souris. » Miaula le chat en s’étirant et en sortant ses griffes.
« Ho non… » Pensa l’ombre. Elle avait omit de réfléchir au fait que les écureuils étaient plus vulnérables aux autres animaux que les loups, et elle voyait Deby se recroqueviller stupidement sur lui même au lieu de s’enfuir, sans pouvoir rien faire pour lui sans risquer d’être démasquée. Elle pensait avec tristesse qu’elle allait sans doute devoir l’abandonner à son triste sort quand un puissant couinement ressemblant à une sirène s’éleva d’un coin sombre, se répercutant dans toute la rue tandis qu’un trognon de pomme sortait de nulle part et venait s’écraser contre le museau du fauve. Le félin feula une fois de plus et sauta sur un toit avant de s’enfuir, la queue hérissée, pendant qu’un groupe de véritables souris grises sortait de la pénombre.
« - Ouf, c’était moins une ! Merci ! Merci ! Souffla l’écureuil.
- De rien confrère ! » Fit l’une d’entre elles avec sa toute petite voix.
Se réfugiant dans un trou, les rongeurs discutèrent et firent rapidement connaissances. Le groupe de souris habitait le réseau de la ville et de l’entrée du château ; elles furent rapidement d’accord pour guider l’écureuil jusqu’au palais après avoir écouté l’histoire de la disparition des esprits, et une souris dans la force de l’âge et expérimentée se porta immédiatement volontaire pour l’accompagner.
« - Tu sais, il se passe de drôles de choses au château ces derniers temps ! Couina cette dernière tandis qu’ils s’enfonçaient dans les tunnels miniatures permettant de se promener sans danger.
- Ha bon ? Comment ça ? Comment ça ? S’exclama Deby.
- Et bien les souris qui vivent là-bas ont mystérieusement disparu ! Elles ne donnent plus de nouvelles en tout cas…
- Ho… C’est triste ! Très triste ! » Murmura l’écureuil qui avait du mal à se glisser dans l’étroit tunnel fait sur mesure de souris.
Le guide laissa enfin les voyageurs à la sortie du mur qui tombait dans le jardin du château, leur indiquant au cas où, un chemin de galerie partant de la cuisine en cas de problèmes, puis elle les quitta.
Les deux compagnons attendirent silencieusement que le bruit des petites pattes cesse de résonner, et après avoir vérifié que personne ne se trouvait aux alentours, Midna sorti de l’ombre.
« - Heureusement que les souris étaient là, sinon je ne donnais pas cher de ta peau ! Grogna t’elle.
- Désolé ! J’avais pas fait exprès, pas fait exprès !
- La prochaine fois, tu n’auras pas d’aide ! Et ne compte pas sur moi pour venir à ton secour et me dévoiler pour toi.
- Oui, oui ! Compris !
- Très bien, redouble de prudence maintenant, le château est sans doute bien gardé, mais il faut écouter les gardes pour essayer d’avoir des informations. »
« Tentons de savoir à quel problème nous avons à faire avant de nous rendre dans la plus haute tour du château… » Pensa la princesse, qui ne comprenait toujours pas ce qu’on pouvait vouloir à son peuple et de quel incident il était accusé. Mais ce qui la révoltait le plus était le sentiment d’injustice totale, et le mensonge que l’on faisait circuler au sujet des twiliens.
Étrangement, l’intérieur du château était très peu gardé, ce qui était bizarre de la part d’une princesse l’ayant rencontré, et sachant donc à quel type de personne elle avait affaire, s’étonna Midna. Les rares soldats postés relâchaient totalement leur attention, et l’écureuil accompagné de son ombre n’eut aucun mal à circuler librement dans les couloirs, se cachant derrière les statues et les armures. Ils passaient devant une salle de repos des soldats lorsqu’une voix attira son oreille, elle fit signe à Deby de s’arrêter et d’écouter attentivement.
« - Vraiment, vous avez lancé une folle aventure ! Comment pouvez-vous avoir autant de cran ?
- Bah, il suffit de bien savoir jauger les gens pour savoir comment les renverser à leur insu.
- Mais maintenant que vous l’avez enfermé, comment allez vous faire ? Vous ne pourrez pas dissimuler cette disparition derrière une simple maladie.
- Tu sais, Yan, les maladies peuvent s’aggraver et devenir mortelle… »
Les deux voix s’esclaffèrent tandis qu’un bruit de bouteilles que l’on cogne résonnait au moment où les deux hommes trinquaient, pas pour la première fois de la soirée apparemment.
« De quoi peuvent-ils bien parler… » S’interrogea Midna, « il y a quelque chose de louche, c’est sûr. »
« - Dès que j’aurai trouvé le secret de la triforce, je pourrais mener mon plan à bien, et enfin me débarrasser de tout élément gênant. La mort de la princesse est imminente… Dès que je lui aurais arraché son petit triangle doré, tu pourra t’amuser avec elle à ta guise, Yan.
- Haha… Merci, Vous êtes trop bon, général Heart. » Renchérit l’autre homme.
« Un comploteur avec un lèche-botte sadique … Mais tout c’est détraqué ou quoi ? » pensa la princesse en faisant signe à l’écureuil de la suivre. « Quoi qu’il en soit, je n’ai toujours pas de réponse au sujet de mon peuple, mais tout est forcément lié, il ne me reste plus qu’une chose a faire… »
Il est des fois où, bien que tout se trouve en mouvement autour de soi, on prenne un certain plaisir à sentir le temps s’arrêter car on est immobile.
C’est ainsi que la princesse Midna traversait à dos de cheval le décor grandiose qu’était la plaine d’Hyrule. Après avoir mis un certain temps à trouver une position confortable sur le dos nu de Jeanne, elle était passée par toutes les acrobaties avant d’opter pour une façon de monter à l’amazone.
Et ainsi, bien installée, les deux jambes passées du même côté de l’encolure, se tenant fermement à la crinière par précaution, elle regardait défiler le chemin de terre bordé d’herbe et de collines surplombées d’arbres et de cours d’eau traversés par de petits ponts en bois robuste et résistant, mais très jolis.
Parfois, lasse de voir le château d’Hyrule et ses hautes tourelles pointues se rapprocher ; et en dessous desquelles la tête de sa jument montait et descendait au rythme de son galop imperturbable, surplombée par Deby, agrippé à sa frange et qui planait entre les deux oreilles dressée à chaque secousse en poussant des petits couinements surexcités, la princesse se retournait et scrutait l’horizon d’où la forêt de Firone avait disparu depuis longtemps.
Au bout d’un moment, les trois compagnons s’engagèrent entre deux parois de terre et continuèrent leur route dans cet environnement plus restreint, sillonnant aussi souplement qu’un serpent entre les roches. Après avoir bifurqué à droite, la vue se dégagea enfin et une immense étendue de vide se découvrit, au milieu de laquelle un pont de pierres grises d’une taille impressionnante semblait tenir appuyé sur les bords de falaises aux deux extrémités, permettant à la route de continuer son cours.
Les sabots du cheval claquaient bruyamment sur le sol devenu plus dur, et elle ralenti, passant au trot pour traverser le pont.
« - C’est le lac Hylia en dessous de nous. Impressionnant, n’est-ce pas ? Commenta Jeanne.
- Oui, je me souviens d’y être passé une fois. » Souffla Midna, se rééquilibrant après le changement de rythme, et se souvenant par la même occasion de sa chute du haut du pont, à dos de loup. Elle frissonna, se demandant s’il lui était encore possible de faire de telles acrobaties.
Mais durant le temps qu’elle avait passé perdue dans ses pensées et ses souvenirs, le bout du pont se faisait voir, ainsi qu’une troupe de soldats hyliens qui semblait faire office de douane.
Jeanne passa du trot au pas, puis stoppa totalement devant eux, car ils s’avancèrent et bloquèrent le chemin, faisant signe qu’ils allaient procéder à un contrôle. On pouvait voir une barrière fermée plus loin.
« - Dis que tu vas au château pour le rassemblement des villages ; tu viens offrir un cadeau d’hommage à la princesse. Henni doucement la jument.
- Compris. » Souffla Midna.
Trois des huit gardes s’avancèrent vers la cavalière, deux étaient armés de lances, et le troisième farfouillait dans des papiers.
« - Que venez vous faire à Lanelle ? Demanda le premier, un homme de forte carrure portant une épaisse moustache brune.
- Je suis ici pour le rassemblement des villages, je viens offrir un présent en hommage à la princesse Zelda. Débita la jeune fille avec une rapidité et un sérieux qui faisaient bon leurre.
Et voyant le regard encore soupçonneux des gardes, elle ajouta :
- Je viens du village caché.
- Attendez une seconde, je vous prie. Fit le premier garde en scrutant ses papiers, tandis que le reste du groupe, assis plus loin, bavassait en jetant des regards appuyés à la jeune cavalière.
- Vous avez vu comment elle monte ?
-Oui, sans selle, hahaha ! On aurait envie de venir avec elle pour qu’elle ne risque pas de tomber… »
Pendant que des rires lourds éclataient, la princesse se forçait à garder la tête basse et à ne rien faire, elle fut reconnaissante et sourit au sérieux soldat qui levait enfin la tête de ses papiers.
« - Je suis désolé mademoiselle, mais le représentant du village caché est déjà arrivé.»
Midna perdit son sourire immédiatement, tandis que l’hylien reprenait :
« - Je ne sais pas ce que vous êtes venue accomplir, mais je vous conseille de repartir au plus vite si vous voulez éviter les ennuis.
- Viens, nous allons passer par un autre chemin » Henni la jument.
La twilienne hocha la tête et sa monture fit sagement demi-tour, prenant le pont en sens inverse. Mais elle avait à peine parcouru trois mètres qu’un autre soldat l’interpella :
« - Hey ! Si tu veux passer, on peut t’arranger ça en échange d’une petite compensation !
- Silence ! » Cria le responsable à moustache qui fouillait encore dans ses papiers.
Sans se retourner, la princesse poursuivi sa route. Dix mètres. On l’interpella de nouveau, mais cette fois c’était le chef de la troupe :
« - Attendez ! Revenez par ici s’il vous plaît. »
« Un miracle, enfin ? » Pensa la princesse tandis que Jeanne tournait sur elle-même et revenait au point de départ.
Le soldat la dévisagea, lisant un parchemin dont on pouvait voir la marque confidentielle par le sceau apposé derrière. Tandis qu’un autre soldat s’approchait de lui, le général lui attrapa le coude et chuchota :
« - Tu ne trouve pas qu’elle ressemble à la description ?
- Oui, plutôt… » Répondit l’autre soldat faisant l’aller-retour entre la feuille et le visage de Midna à moitié engoncé dans son capuchon.
« Hoho… » Pensa cette dernière tandis que le soldat s’approchait et mettait une main sur le museau de Jeanne.
« - Veuillez mettre pied à terre, vous êtes en état d’arrestation. »
Stupéfiée par ce qu’elle entendait, bien qu’elle n’ait pas à être si surprise que ça après tout, la princesse eut juste le temps d’entendre l’écureuil couiner « Accroche toi ! » que la jument mordait la main qu’elle avait sur les naseaux, faisant reculer le soldat qui hurla de douleur. Puis, sous le regard ébahi des autres hommes présents, elle se cabra et galopa en direction de la barrière qu’elle sauta sans aucune difficulté ; prenant pour clore un virage qui la fit instantanément disparaître de leur vue.
« - Eu… Qu’est ce qu’il s’est passé général ? Demanda l’un d’eux encore sous le choc.
- Il s’est passé, que vous vous êtes incroyablement mal conduit envers une dame, en état d’arrestation. Et que par votre faute, non seulement elle ne s’est pas rendue, mais en plus elle m’a arraché la lettre d’ordre tellement elle était outragée !
- Quel est le rapport ?
- Peu importe ! Je cours au château avec deux d’entre vous pour donner l’alerte. »
« Ordre d’arrestation top secret.
Ne laissez pas traîner ce document confidentiel à portée de main des civils !
Militaires,
En raison de la menace que représentent les twiliens face à Hyrule, suite à des événements tragiques classés top secrets, il est impératif qu’aucun de ces individus ne s’approche librement du château.
Vous trouverez ci-jointe une feuille faisant la description de leurs particularités physiques, mais ne vous y fiez pas : Bien que proches des humains, ils n’en ont pas les sentiments, SOUVENEZ VOUS DE LA LÉGENDE ! Les descendants des criminels sont tout aussi dangereux que ceux dont les actes leur ont valu d’être expulsé du monde de lumière!
Ne vous attardez pas sur leurs paroles, s’ils résistent, n’hésitez pas à recourir à la force, continuez de protéger votre pays comme vous le faites si bien habituellement… »
Midna ne fini même pas de lire et froissa furieusement la feuille en plantant ses ongles dedans.
« - Quel ramassis de…
- Chuut… Murmura Deby.
- Les soldats du pont viennent donner l’alerte… » Expliqua Jeanne.
Tous trois cachés sous un bosquets d’arbre en vue de l’entrée ouest de la citadelle, ils observaient les environs, épiant les tours de gardes et les allées venues des marchands et soldats.
Désormais, chacun réfléchissait à un plan pour entrer sans être repéré.
« - Je crains d’être trop reconnaissable… » Fit Jeanne en regardant tristement le soleil décliner et faire rougir le paysage. « Et pas assez discrète, ni assez présentable pour pénétrer dans le château royal.
-Moi je n’aurais aucun problème ! Couina joyeusement Deby. Mais comment Midna va t’elle faire ? »
Après un instant de silence, une illumination frappa l’esprit de la princesse:
« - J’ai une idée. » Souri t’elle alors en fouillant dans sa poche.
Il était temps d’utiliser ce pouvoir qu’elle avait arraché à Xanto, qu’elle n’avait pas utilisé depuis qu’elle avait trouvé un moyen de le contrer, parce qu’elle n’en avait pas eu besoin, mais aussi sûrement pour ne pas retomber dans les souvenirs et une éventuelle mélancolie… Avec précaution, elle sorti un petit globe en verre de sa poche et le brisa. Un cristal noir et inquiétant en sorti, qui se décomposa en particules d’ombres, qui l’enveloppèrent et déchirèrent sa silhouette.
Tandis que Deby se réfugiait derrière un sabot de Jeanne, une nuée de petits carrés d’ombres s’éleva, et, tels des milliers de papillons noirs, se posa sur le sol, reconstituant des pieds à la tête un être totalement différent.
Dans un soupir, la princesse du crépuscule s ‘éleva, faisant palpiter derrière elle la cape qui s’était déchirée et avait viré au violet à ses extrémités. Toujours coiffée comme la souveraine des ombres, ce qui semblait être ses cheveux étaient retenus par une grosse broche sous son menton, ne laissant qu’une petite pointe s’échapper vers le bas. Ses longues oreilles noires marbrées de vert dépassaient de sa cape attachée à un triangle d’or inversé posé sur le sommet de son crâne et surplombé par une miniature dorée du masque des ombres.
http://www.enregistrersous.com/images/2/128956572820070813201942.html
Après avoir regardé autour de lui, le petit être dentu pris la parole :
« - Jeanne, je te conseille de partir pour ne pas te faire capturer, passe par Cocorico si nécessaire. Deby, je vais t’expliquer mon plan pour entrer incognito dans la citadelle…
- Bien compris ! » Firent les deux animaux en choeur.
Et tandis qu’ils mettaient au point un raisonnement presque infaillible, le soleil finissait sa course et disparaissait sous la ligne d’horizon, partant illuminer des contrées inconnues.
« Attention charrettes… Attention pieds… Attention charrettes… Attention pieds… » Un écureuil marmonnait en courant avec précaution sur le pavé de la ruelle est de la citadelle. Il était désagréable de marcher en ayant l’air naturel dans ce genre de situation, surtout que Deby essayait instinctivement de « voir » l’ombre mêlée à la sienne par toutes sortes de jeux.
Après avoir ralentit et accéléré brusquement, il avançait désormais par bons pour voir l’effet que cela faisait et oublia de regarder devant lui, les yeux rivés au sol ; et bien évidemment, il rentra dans une masse poilue qui le projeta à terre en feulant méchamment.
Étourdi, il se remit sur patte en chancelant et leva enfin la tête, poussant un couinement de détresse quand il vit à qui il avait affaire.
« - Salut… Souris. » Miaula le chat en s’étirant et en sortant ses griffes.
« Ho non… » Pensa l’ombre. Elle avait omit de réfléchir au fait que les écureuils étaient plus vulnérables aux autres animaux que les loups, et elle voyait Deby se recroqueviller stupidement sur lui même au lieu de s’enfuir, sans pouvoir rien faire pour lui sans risquer d’être démasquée. Elle pensait avec tristesse qu’elle allait sans doute devoir l’abandonner à son triste sort quand un puissant couinement ressemblant à une sirène s’éleva d’un coin sombre, se répercutant dans toute la rue tandis qu’un trognon de pomme sortait de nulle part et venait s’écraser contre le museau du fauve. Le félin feula une fois de plus et sauta sur un toit avant de s’enfuir, la queue hérissée, pendant qu’un groupe de véritables souris grises sortait de la pénombre.
« - Ouf, c’était moins une ! Merci ! Merci ! Souffla l’écureuil.
- De rien confrère ! » Fit l’une d’entre elles avec sa toute petite voix.
Se réfugiant dans un trou, les rongeurs discutèrent et firent rapidement connaissances. Le groupe de souris habitait le réseau de la ville et de l’entrée du château ; elles furent rapidement d’accord pour guider l’écureuil jusqu’au palais après avoir écouté l’histoire de la disparition des esprits, et une souris dans la force de l’âge et expérimentée se porta immédiatement volontaire pour l’accompagner.
« - Tu sais, il se passe de drôles de choses au château ces derniers temps ! Couina cette dernière tandis qu’ils s’enfonçaient dans les tunnels miniatures permettant de se promener sans danger.
- Ha bon ? Comment ça ? Comment ça ? S’exclama Deby.
- Et bien les souris qui vivent là-bas ont mystérieusement disparu ! Elles ne donnent plus de nouvelles en tout cas…
- Ho… C’est triste ! Très triste ! » Murmura l’écureuil qui avait du mal à se glisser dans l’étroit tunnel fait sur mesure de souris.
Le guide laissa enfin les voyageurs à la sortie du mur qui tombait dans le jardin du château, leur indiquant au cas où, un chemin de galerie partant de la cuisine en cas de problèmes, puis elle les quitta.
Les deux compagnons attendirent silencieusement que le bruit des petites pattes cesse de résonner, et après avoir vérifié que personne ne se trouvait aux alentours, Midna sorti de l’ombre.
« - Heureusement que les souris étaient là, sinon je ne donnais pas cher de ta peau ! Grogna t’elle.
- Désolé ! J’avais pas fait exprès, pas fait exprès !
- La prochaine fois, tu n’auras pas d’aide ! Et ne compte pas sur moi pour venir à ton secour et me dévoiler pour toi.
- Oui, oui ! Compris !
- Très bien, redouble de prudence maintenant, le château est sans doute bien gardé, mais il faut écouter les gardes pour essayer d’avoir des informations. »
« Tentons de savoir à quel problème nous avons à faire avant de nous rendre dans la plus haute tour du château… » Pensa la princesse, qui ne comprenait toujours pas ce qu’on pouvait vouloir à son peuple et de quel incident il était accusé. Mais ce qui la révoltait le plus était le sentiment d’injustice totale, et le mensonge que l’on faisait circuler au sujet des twiliens.
Étrangement, l’intérieur du château était très peu gardé, ce qui était bizarre de la part d’une princesse l’ayant rencontré, et sachant donc à quel type de personne elle avait affaire, s’étonna Midna. Les rares soldats postés relâchaient totalement leur attention, et l’écureuil accompagné de son ombre n’eut aucun mal à circuler librement dans les couloirs, se cachant derrière les statues et les armures. Ils passaient devant une salle de repos des soldats lorsqu’une voix attira son oreille, elle fit signe à Deby de s’arrêter et d’écouter attentivement.
« - Vraiment, vous avez lancé une folle aventure ! Comment pouvez-vous avoir autant de cran ?
- Bah, il suffit de bien savoir jauger les gens pour savoir comment les renverser à leur insu.
- Mais maintenant que vous l’avez enfermé, comment allez vous faire ? Vous ne pourrez pas dissimuler cette disparition derrière une simple maladie.
- Tu sais, Yan, les maladies peuvent s’aggraver et devenir mortelle… »
Les deux voix s’esclaffèrent tandis qu’un bruit de bouteilles que l’on cogne résonnait au moment où les deux hommes trinquaient, pas pour la première fois de la soirée apparemment.
« De quoi peuvent-ils bien parler… » S’interrogea Midna, « il y a quelque chose de louche, c’est sûr. »
« - Dès que j’aurai trouvé le secret de la triforce, je pourrais mener mon plan à bien, et enfin me débarrasser de tout élément gênant. La mort de la princesse est imminente… Dès que je lui aurais arraché son petit triangle doré, tu pourra t’amuser avec elle à ta guise, Yan.
- Haha… Merci, Vous êtes trop bon, général Heart. » Renchérit l’autre homme.
« Un comploteur avec un lèche-botte sadique … Mais tout c’est détraqué ou quoi ? » pensa la princesse en faisant signe à l’écureuil de la suivre. « Quoi qu’il en soit, je n’ai toujours pas de réponse au sujet de mon peuple, mais tout est forcément lié, il ne me reste plus qu’une chose a faire… »
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