Siana
Par : -AtantoinE-
Genre : Sentimental
Status : Terminée
Note :
Chapitre 2
Publié le 29/01/10 à 08:22:38 par -AtantoinE-
II
J’étais là, allongé sur le lit, les doigts croisés derrière la nuque, en train d’écouter le tumulte des éléments. Le bruit inquiétant du vent et celui consolant de la mer apaisaient mon âme. Je fermais les yeux. Je me croyais échappé dans un autre monde. Un monde hors de tout, irréel et inhabité. J’aurais aimé y rester plus longtemps.
Mais je venais d’entendre un bruit vers l’entrée de la maison. Le facteur ? En effet, il venait d’apporter quelques lettres sur lesquelles je me précipitais tout à coup. En les faisant rapidement défiler devant mes yeux, je remarquais que mes mains tremblaient. Une goutte de sueur perlait sur ma tempe, mes yeux scrutaient avidement chaque mot présents sur l’avant des lettres. Et enfin je la vis. Presque soulagé, je déchirais lentement le papier et en sortis le précieux texte. En commençant, ou plutôt en essayant de le lire, je m’aperçus que j’étais inquiet. Car la lecture devenait alors de plus en plus pénible. Encre qui bavait, mots illisibles… Mais qui a écrit ce torchon ? A moins que ça ne vienne de moi ? J’étais debout depuis longtemps et les voyages en train me fatiguaient, c’est vrai. Je n’arrivais plus à distinguer clairement les lettres, j’avais du mal à me concentrer, d’autant que la pièce était plutôt mal éclairée. Enfin, je crois…
__________________________________________
La nuit était maintenant complètement tombée. J’étais sorti pour y admirer le coucher de soleil. Je ne le regrette pas. Le vent soufflait encore, mais sa compagnie me rassurait. Assis au bord de la falaise que la mer léchait dangereusement à chaque vague, je contemplais le ciel qui se garnissait d’encore plus d’étoiles à chaque minute. Une jambe se balançait dans le vide, j’entourais le genou de l’autre avec mes mains. Et le regard se tournant devant moi, face à l’horizon.
Comme je le craignais, la lettre n’annonçait pas une bonne nouvelle. J’ai dû aller en ville prendre un rendez-vous avec une dame en blouse blanche. Elle était charmante, mais j’aurais préféré ne jamais la rencontrer. Elle m’a fait passé des tests, m’a posé pas mal de questions, m’a beaucoup parlé…
Deux semaines. C’est le temps qu’il me reste pour voir la vie. Pour graver le maximum de choses dans mon esprit. Et les relire en souvenir lorsque le désespoir m’aura envahi. Oui. Dans deux semaines, j’aurai perdu la vue. C’est vrai que je distinguais de moins en moins les choses qui m’entouraient. Je confondais les objets, je devais parfois scruter quelque chose pendant plusieurs secondes pour saisir de quoi il s’agissait… Les mots flous, les salles un peu sombres par endroit… Je remettais sans cesse ces causes sur des éléments indépendants de moi. Je me voilais la face. Je croyais que j’avais un simple problème passager, sans plus. Mes pensées étaient déjà assez occupées. Et maintenant, c’est un peu tard pour faire quelque chose.
Siana aurait pu se trouver très loin, à ce moment-là. Pourtant, je crois qu’elle n’eus jamais été aussi proche. Il me suffisait de fermer les yeux pour revoir distinctement le grain de sa peau, respirer à nouveau le parfum qui courait sur son sillage, me sentir imprégné au plus profond de mon âme par son regard pénétrant…
Mais qu’est-ce que je faisais ? Dans un souffle de surprise, je rouvris rapidement mes paupières. Il fallait que je profite au maximum des dernières choses que la nature pourra offrir à mes yeux. Deux semaines… Ah ! Que ce compte à rebours m’obsède ! Mais ma vie a beau avoir pris un tournant radical, mes pensées demeurent identiques. Siana. C’est elle qui les occupent. Encore et toujours. Je ne fais que penser à elle depuis que je suis ici. Elle est si proche et à la fois si inaccessible, si lointaine… Je crois que j’en souffre.
Je venais de lâcher la lettre par-dessus la falaise. Le vent s’empressa de la faire danser quelque part plus en bas. Moi, je demeurais là, la tête abaissée, à regarder mes mains qui tremblaient. Oui, c’est vrai, j’avais du mal à les voir, elles étaient flous. Mais ça n’avait rien à voir avec la maladie.
Il faut dire que je pleurais un peu, ce soir-là…
J’étais là, allongé sur le lit, les doigts croisés derrière la nuque, en train d’écouter le tumulte des éléments. Le bruit inquiétant du vent et celui consolant de la mer apaisaient mon âme. Je fermais les yeux. Je me croyais échappé dans un autre monde. Un monde hors de tout, irréel et inhabité. J’aurais aimé y rester plus longtemps.
Mais je venais d’entendre un bruit vers l’entrée de la maison. Le facteur ? En effet, il venait d’apporter quelques lettres sur lesquelles je me précipitais tout à coup. En les faisant rapidement défiler devant mes yeux, je remarquais que mes mains tremblaient. Une goutte de sueur perlait sur ma tempe, mes yeux scrutaient avidement chaque mot présents sur l’avant des lettres. Et enfin je la vis. Presque soulagé, je déchirais lentement le papier et en sortis le précieux texte. En commençant, ou plutôt en essayant de le lire, je m’aperçus que j’étais inquiet. Car la lecture devenait alors de plus en plus pénible. Encre qui bavait, mots illisibles… Mais qui a écrit ce torchon ? A moins que ça ne vienne de moi ? J’étais debout depuis longtemps et les voyages en train me fatiguaient, c’est vrai. Je n’arrivais plus à distinguer clairement les lettres, j’avais du mal à me concentrer, d’autant que la pièce était plutôt mal éclairée. Enfin, je crois…
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La nuit était maintenant complètement tombée. J’étais sorti pour y admirer le coucher de soleil. Je ne le regrette pas. Le vent soufflait encore, mais sa compagnie me rassurait. Assis au bord de la falaise que la mer léchait dangereusement à chaque vague, je contemplais le ciel qui se garnissait d’encore plus d’étoiles à chaque minute. Une jambe se balançait dans le vide, j’entourais le genou de l’autre avec mes mains. Et le regard se tournant devant moi, face à l’horizon.
Comme je le craignais, la lettre n’annonçait pas une bonne nouvelle. J’ai dû aller en ville prendre un rendez-vous avec une dame en blouse blanche. Elle était charmante, mais j’aurais préféré ne jamais la rencontrer. Elle m’a fait passé des tests, m’a posé pas mal de questions, m’a beaucoup parlé…
Deux semaines. C’est le temps qu’il me reste pour voir la vie. Pour graver le maximum de choses dans mon esprit. Et les relire en souvenir lorsque le désespoir m’aura envahi. Oui. Dans deux semaines, j’aurai perdu la vue. C’est vrai que je distinguais de moins en moins les choses qui m’entouraient. Je confondais les objets, je devais parfois scruter quelque chose pendant plusieurs secondes pour saisir de quoi il s’agissait… Les mots flous, les salles un peu sombres par endroit… Je remettais sans cesse ces causes sur des éléments indépendants de moi. Je me voilais la face. Je croyais que j’avais un simple problème passager, sans plus. Mes pensées étaient déjà assez occupées. Et maintenant, c’est un peu tard pour faire quelque chose.
Siana aurait pu se trouver très loin, à ce moment-là. Pourtant, je crois qu’elle n’eus jamais été aussi proche. Il me suffisait de fermer les yeux pour revoir distinctement le grain de sa peau, respirer à nouveau le parfum qui courait sur son sillage, me sentir imprégné au plus profond de mon âme par son regard pénétrant…
Mais qu’est-ce que je faisais ? Dans un souffle de surprise, je rouvris rapidement mes paupières. Il fallait que je profite au maximum des dernières choses que la nature pourra offrir à mes yeux. Deux semaines… Ah ! Que ce compte à rebours m’obsède ! Mais ma vie a beau avoir pris un tournant radical, mes pensées demeurent identiques. Siana. C’est elle qui les occupent. Encore et toujours. Je ne fais que penser à elle depuis que je suis ici. Elle est si proche et à la fois si inaccessible, si lointaine… Je crois que j’en souffre.
Je venais de lâcher la lettre par-dessus la falaise. Le vent s’empressa de la faire danser quelque part plus en bas. Moi, je demeurais là, la tête abaissée, à regarder mes mains qui tremblaient. Oui, c’est vrai, j’avais du mal à les voir, elles étaient flous. Mais ça n’avait rien à voir avec la maladie.
Il faut dire que je pleurais un peu, ce soir-là…
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