Été 2009

La Russie puis la Chine dépêchèrent des troupes pour mettre fin au chaos régional. L'occident, pétrifié, assistait impuissant au bouleversement de l'ordre mondial. En représailles de ses condamnations véhémentes, les robinets du pétrole se fermèrent. L'islamisme radical, victorieux de son ennemi héréditaire, possesseur des principales ressources énergétiques, tenait sa revanche sur un monde occidental qui l'avait, estimait-il, trop longtemps dominé et humilié.

L'effondrement des bourses mondiales détruisit les derniers piliers de la suprématie occidentale. La Chine et dans une moindre mesure la Russie, devinrent aussitôt les médiateurs et les références mondiales. Elles venaient, en quelques mois, d'accéder au statut de régulateur de la planète. Repliées dans ses frontières, face à un monde déchainé contre ses intérêts, Europe et Amérique du Nord ne purent, eux, que constater leur chute soudaine à leur nouveau rang... d'impuissance. Des géant qui n'étaient, finalement, qu'aux pieds d'argile.

Automne 2009

Rapidement, les sociétés occidentales entrèrent dans une crise profonde tant économique que sociale. Deux camps diamétralement opposés se dessinèrent. Ceux qui refusaient ce nouvel ordre et exhortaient à la réaction et à l'interventionnisme sous toutes ses formes; Et ceux qui rejoignaient de grandissants mais hétéroclites mouvements qui prônaient une révolution complète du mode de vie et de pensée. Sur fond d'agitation, de désarroi et de peur, cette confrontation bascula vers l'affrontement violent.

Dans ce climat délétère de chute d'empire, la fin de règne se confondit en fin de monde. Les opinions religieuses se radicalisèrent tandis que des courants mystiques et ésotériques traversaient la société : prophéties de fin des temps, apocalypse biblique, conspiration élitiste mondiale, implication extraterrestre... Les évènements récents et leur origine apportaient une nouvelle crédibilité à ces mouvements. Sectes, prophètes et fanatismes se multiplièrent et concernèrent tous les milieux.

Aux USA, la nouvelle administration et les condamnations en justice des conspirateurs du 11 Septembre n'apaisèrent en rien le désordre social. Une partie de la population accusa les nouveaux gouvernants de condamner de simples marionnettes en préservant dans l'ombre les réels instigateurs, tandis que l'autre partie dénonçait au contraire une tentative de déstabilisation. La fracture était profonde. La désobéissance civile s'amplifia. Les mouvements glissèrent vers les extrêmes.