Vivien tremble, avoir tué son premier homme semble l’affecter un peu. Moins que je ne l’aurais pensé.
Nous nous dirigeons vers le bâtiment de cours vers lequel Luciano et son acolyte se dirigeaient après le meurtre d’un des leurs.
« - Tu vises bien. »
Il me regarde dans les yeux avec cet étrange regard voilé qu’ont ceux qui se papellent un souvenir lointain:
« - C’est mon père qui m’a appris quand j’étais petit. Mais c’était à la carabine et sur des tessons de bouteilles.
- Il devait être bon professeur.
- Oui…
- Et que fait-il? Il est militaire?
- Était… Il est mort… Il était soldat d’élite et est mort pendant une prise d’otages similaire il y a douze ans. Vous en avez sûrement entendu parler, c’était un truc genre ‘mission Paradis’ ou un truc du genre. Un vrai massacre… »
Il s’arrête et se retourne vers moi, surpris. Je suis resté cinq mètres en arrière.
« - Projet EDEN? »
Ma voix est rauque. C’est vrai qu’il ressemble à Daniel, mais c’est impossible! Pas dans le lycée où je travail, je l’aurais su!
A moins que… A moins que Max me l’ait caché?
« - Oui! C’est ça! Vous en avez entendu parler?
- Ton père s’appelait Daniel?
- Ou… oui… Comment vous savez ça? »
Il semble effrayé. Moi je suis dans une colère noire. Pourquoi me l’avoir caché?
Parce que… Parce qu’il me connaissait bien, il aurait su que je n’aurais pas put regarder ce gosse sans plonger dans les remords.
« - Oui… Oui, je le connaissais… On était dans la même équipe d’intervention… Il est mort sous mes ordres… »
Une lueur d’appréhension dans le regard de Vivien m’indique que le mien doit être semblable.
« - Pendant l’intervention du projet EDEN, il est mort pas ma faute… Alors que j’étais sûr d’avoir abattu tous les terroristes, y en a un qui s’est relevé. Le voyant me mettre en joue, Daniel, ton père. C’est jeté sur lui et à pris la balle à ma place. Il a tué l’ennemi mais est mort de ses blessures avant l’arrivée de l’ambulance… Deux de mes hommes avaient déjà été tués pendant l’opération, ton père aurait du vivre, mais à cause de mon incompétence, il y a laissé la vie… J’aurais du mourir ce jour là mais ton père à sacrifié sa vie pour me sauver… Suite à cette erreur, j’ai quitté l’armée en même temps que Maxime… »
Vivien s’assoit et met son visage dans ses bras. Moi je reste comme un con debout, je peux pas le regarder, je ne le mérite pas, ça gosse à perdu un parent par ma faute…