Enfoiré d'Armistice ! Je pensais que si je m'abstenais d'appeler mon héros Jack, ça passerait Je pensais pas me faire owned si vite

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Un rictus étrange se dessina sur la bouche de Will au fur et à mesure qu'il dévissait son bidon. J'étais incapable de bouger le moindre muscle, le mieux était donc que je leur fasse croire que c'était du courage et de la détermination qui me faisait rester immobile. Une boule d'angoisse me vrillait le ventre, ma respiration se faisait rauque et je commençais à transpirer.

- Garde la foi Simon. susurra Charlotte à mon oreille en me prenant l'autre main.
- Pathétique... couina le punk.

Il ouvrit le bidon et en huma le contenu avec satisfaction. Puis tout en éclatant de rire, il déversa le liquide sur ma main. Je fermais les yeux, cherchant une prière muette qui pourrait m'aider, mais je n'en connaissait aucune. Je n'avais jamais cru que cela me serait un jour utile. Comment aurais-je pu penser que mon premier rencard se terminerait dans une maison vétuste avec deux tordus et une main brûlé au troisième degré. Le punk relâcha ma main.

Il n'y avait rien. Je n'avais senti aucune douleur et ma main ne portait pas les marques de brûlure du à de l'acide. Je la portais à mon nez. De l'eau ! C'était rien d'autre que de la putain de flotte. J'ai explosé de rire à mon tour à l'idée de cette angoisse inutile qui m'avait submergé pour un simple liquide innofensif.

- T'as des couilles. Tu me plais. F'ras voir c'que t'as dan'le ventre après.
- Et si vous m'expliquiez maintenant ? demandais-je en regardant Charlotte.

Elle jeta un oeil à ses camarades et me fit signe de m'asseoir. Je m'exécutais aussitôt. Hash partit dans la pièce d'à côté et ramena une bouteille en verre. Le punk alla s'accouder contre le mur du fond. Hash déboucha la bouteille et me servit un verre.

- Remet toi de tes émotions.
- Pas de blague cette fois ?
- Goûte, y a aucun risque.

Je portais la boisson à mes lèvres et faillit recracher aussitôt. C'était déjà en train de m'arracher le gosier. Une larme perlait déjà au coin de l'oeil.

- C'est fort hein ? De l'eau de vie que j'ai fait moi même, expliqua Hash, c'est mon passe-temps.
- C'est très... Enfin... Ca va aller... Stop, dis-je à Hash qui commençait à me resservir.
- Cul sec !

Je bus alors une seconde fois. La gorge s'enflamma et je crus que j'allais tomber raide sur la table. Je crois que boire de l'alcool à 90° n'aurait pas été pire.

- Alors ? Vous êtes qui ?
- Je m'en charge Will, dit Charlotte en lui faisant un geste de la main. Nous sommes ce que tu pourrais appeler des anarchistes purs et durs. On en a assez de cette civilisation qui nous force à nous comporter comme de vulgaires moutons. On veux pas être des codes barres au service de la mondialisation : nous ne sommes pas des marchandises. Will est un déçu du mouvement « No pasaran »
- Trop de parlote, pas assez d'action !
- Hash était un hippie pacifique jusqu'à ce qu'il se fasse tabasser par des flics lors d'une manif pour la paix. Aucun des groupes que nous avons fréquenté ne nous convenaient. Nous en avions marre de discuter autour d'une table à nous lamenter. Alors quand nous nous sommes croisés, nous avons décidé d'agir en vain.
- Vous êtes extrémistes ?
- On se contente de chambouler le quotidien des gens. Mettre un peu de panique dans la ruche en lui rappelant les vrais valeurs.
- Le fameux fight club en somme ?
- Tu peux le voir comme ça. Sauf que là, c'est pas un film. Et nous on existe vraiment.
- Je sais pas quoi dire...
- On a besoin de toi Simon. On est sur un gros coup et on aura besoin d'un quatrième homme si on veut réussir.
- Qui vous dit que je vais accepter ?
- Parce que tu pourras lui dire non à elle, rétorqua Hash.

Il avait raison, je ne pouvais pas dire non à Charlotte. Je n'aimais guère notre société mais je n'avais jamais songé à une vraie révolte active. Ces gens là étaient fous, mais tant que Charlotte serait avec eux, j'étais l'un des leurs.

- Soit. Quels sont vos but?
- Le chaos Simon ! On détruit les moyens de communication, on sabote les lignes de fer. Le but est créer un isolement pour briser la sécurité virtuelle dans laquelle les gens se cachent.
Jusqu'à notre but final ! hurla Will.
- Nous voulons faire sauter l'Élysée, me susurra dans l'oreille Charlotte.

C'est à ce moment là que la véritable terreur sourde gagna chaque pouce de mon corps.


Où étais-je tombé ?