Alumnia
Par : Sheyne
Genre :
Status : En cours
Note :
Chapitre 2
L'Aube du Chaos
Publié le 08/11/24 à 13:09:46 par Sheyne
Le soleil déclinait sur la place de la Comédie, enveloppant les façades haussmanniennes d'une lueur chaleureuse. La scène s'était transformée en un théâtre où les murmures angoissés des passants se mêlaient aux ordres aboyés des reporters, leurs voix amplifiées par le grésillement des micros. Devant la statue des Trois Graces, un portail, flottant dans l'air comme une blessure ouverte dans le tissu même de la réalité, rayonait d'une lumière d'un vert émeraude chatoyant. La brèche semblait respirer, ses bords ondulant comme des vagues silencieuses. Derrière, on apercevait un autre monde, un décor de forêts chatoyantes et de rivières argentées, offrant un contraste saisissant avec l'agitation nerveuse de la place.
Les journalistes, tremblant de nervosité, tentaient de capturer chaque détail. « C'est historique ! » s'écria une voix, le regard rivé à la caméra. D'autres chuchotaient entre eux, le souffle court, cherchant des explications rationnelles dans un chaos où la logique semblait absente. Des visages illuminés par la curiosité se juxtaposaient à d'autres, marqués par la peur. Un enfant agrippait la main de sa mère, les yeux écarquillés devant le spectacle, ignorant encore la tempête qui allait déferler.
Le portail pulsait, hypnotisant les spectateurs comme une sirène silencieuse. Chaque seconde qui passait alourdissait l'air d'une tension électrique, tandis que le ciel, jusque-là paisible, prenait des nuances sombres. Les nuages commençaient à tourbillonner en spirales menaçantes, et un frisson glacé parcourut la foule, pressentant que ce miracle apparent n'était que le prélude à une tragédie imminente.
Un grondement sourd ébranla la ville, se répercutant jusqu'à la place de la Comédie où la foule, rassemblée, observait avec une fascination mêlée d'effroi. Les caméras vacillèrent un instant, capturant l’expression de stupeur des journalistes dont les visages se figeaient dans un mélange d’incrédulité et de peur. « Qu’est-ce que c’est ? » murmura un jeune reporter, la voix teintée de panique. Les badauds, tournant leurs regards vers le ciel, aperçurent la déchirure qui s'élargissait dans les nuages. Un craquement assourdissant fendit l'air, semblant briser le silence tendu qui régnait sur la place.
Plus loin, des ombres massives se détachaient sur l’horizon, des formes sombres et indiscernables s’extirpaient de cette plaie béante dans les cieux, se faufilant dans la pénombre comme des prédateurs surgis d’un cauchemar. La panique s’empara des quartiers éloignés, les premiers hurlements perçant l'air, portés jusqu'à la place par le vent. Les reporters, toujours fixés sur leur tâche, hésitèrent, filmant l’étrange ballet de lumières et d’ombres qui jouait au loin. Les créatures, avançaient, leurs yeux rouges incandescents perçant l'obscurité, absorbant la lumière comme pour drainer la vie des rues qu'elles envahissaient.
« Bordel ! » hurla un reporter, la voix brisée par l'effroi. La panique grandissait, et l'air vibrait de la tension entre les spectateurs qui commençaient à murmurer, leur instinct de survie s’éveillant malgré leur fascination. Les spectateurs, jusqu'ici pétrifiés, se tournèrent les uns vers les autres, cherchant désespérément des réponses dans des regards tout aussi perdus. De l’autre côté de la place, quelques cris étouffés émergeaient tandis que des familles s’éloignaient, pressentant le danger qui se rapprochait, bien que la menace fût encore distante.
Les journalistes, le front luisant de sueur sous la lueur crue des projecteurs, maintenaient leurs caméras obstinément fixées sur l'horizon. Les créatures lacéraient l'air à des rues de là, leur mouvement frénétique ponctué par des éclats de métal et le fracas de vitres brisées. La place de la Comédie, encore figée dans une expectative angoissante, commençait à vibrer d'une tension sourde, un grondement venu de loin qui ébranlait les coeurs et annonçait, comme un chuchotement sinistre, que l'horreur ne faisait que commencer.
Le chaos se répandait tel un incendie vorace, dévorant les rues adjacentes. Non loin, dans la rue de l'Opéra, des éclats de lumière jaillissaient, des reflets métalliques bondissant sur les murs, tandis qu'une créature imposante avançait, ses membres de fer martelant la chaussée avec la régularité implacable d'un métronome. C’est alors qu’une femme surgit d'une ruelle encombrée, ses respirations saccadées trahissant son épuisement. Ses jambes maigres et nues sous un jean déchiré par la course la portaient à une vitesse désespérée, tandis que la sueur collait un débardeur usé contre sa peau. Un gémissement de l’enfant qu’elle serrait contre sa poitrine brisa sa concentration, la forçant à le rassurer d’un murmure tremblant.
Elle tourna brièvement la tête, ses cheveux blonds, en bataille et mouillés de sueur, fouettant son visage marqué par la terreur. Derrière elle, le monstre mécanique avança, ses griffes raclant le bitume, envoyant des étincelles dans l’air saturé de hurlements. Des passants s’effondraient sous ses coups, leurs silhouettes disparaissant dans un maelström de métal et de chair. La femme, maintenant à bout de souffle, sentit son coeur cogner douloureusement dans sa poitrine.
Chaque pas la rapprochait de la place de la Comédie, son seul espoir. Ses yeux d’un bleu limpide reflétaient une peur muette et une détermination cruelle. Une autre explosion retentit, projetant des débris et la forçant à se couvrir brièvement le visage de son bras. Le bébé contre elle se mit à pleurer de plus belle, et elle sentit son poids, soudain insupportable, peser sur ses muscles tendus par la douleur.
La rue de l’Opéra, autrefois ornée de vitrines étincelantes et de lumières douces, se transformait en un gouffre de désespoir. Des corps jonchaient le pavé, et la mère enjamba ceux qui gisaient, les yeux vitreux, sans plus d’espoir. Elle serra plus fort l’enfant, se répétant qu’elle devait continuer, qu’elle ne pouvait pas s’arrêter.
La créature n’était plus qu’à quelques mètres. Un rugissement métallique, semblable à une lame frottant contre une autre, résonna derrière elle. L’effluve froid du métal et la chaleur âcre du sang semblaient fusionner dans un cocktail qui la poussait encore plus loin dans sa terreur. Mais la lumière du portail semblait l'appeler. Elle était enfin en vue, promettant une échappatoire au cauchemar qui l’engloutissait.
Ce fut les poumons en feu qu'elle déboucha sur la grande place. Le portail, d’un vert éclatant, projetait ses reflets surnaturels sur les façades de pierre, teintant l’agitation de la scène d’une lueur presque irréelle. Des journalistes, figés entre leur instinct de survie et leur quête insatiable d’images, braquaient leurs caméras sur cette femme dont la silhouette élancée fendait la foule. Ses cheveux blonds, trempés de sueur, collaient à son visage marqué par la peur.
Le bébé qu’elle tenait contre elle poussa un cri strident, un son aigu qui déchira l’air déjà saturé de hurlements et de fracas. D’un geste brusque, elle écarta un reporter s’approchant trop près, son micro tendu comme une arme intrusive. « Reculez ! » hurla-t-elle, la voix déchirée par l’effort. Le portail n’était plus qu’à quelques pas.
Derrière elle, le sol trembla sous l’approche de l'infernale créature, sa structure mi-organique et mi-mécanique vibrant de bruit et de rage. Ses griffes métalliques déchiraient les pavés, projetant des éclats de pierre dans un écho sinistre. La lumière des caméras vacilla lorsqu’un journaliste, tremblant, laissa tomber son appareil. Le choc résonna comme un coup de tonnerre.
Ce fut à ce moment que la mère franchit la barrière lumineuse du portail. Elle ressentit le picotement électrique de l’énergie contre sa peau, chaque fibre de son corps criant sous l’effort. À travers l'ouverture, la scène derrière elle se déployait en un tableau cauchemardesque. Montpellier se noyait dans le chaos : La créature, qui s’était jetée à sa suite, percuta la barrière de lumière, se désintégrant à mesure que son corps informe traversait la surface. Au loin, des créatures de métal et de chair arpentaient les rues, leurs hurlements mécaniques s’accordant aux éclats de voix stridents de la population en fuite. Des voitures renversées, des vitrines brisées et des corps jonchaient le sol, composant un spectacle d'une violence insoutenable.
Depuis la sécurité relative de l’autre côté, la femme ne pouvait que regarder, les yeux écarquillés par la vision dantesque. Un grondement profond emplit l’air, différent du tumulte des créatures : un Rafale, produit de la puissance militaire Française, fendit le ciel au-dessus de la ville, ses ailes étincelant sous le reflet des flammes. En une fraction de seconde, les missiles furent libérés, filant droit vers l'ouverture béante dans le ciel, d’où des milliers de créatures se déversaient en un flot continue.
L'impact fut instantané. Une lumière aveuglante illumina les cieux, suivie d'une déflagration qui fit vibrer le sol, éclatant les vitres des bâtiments restants. Des milliers de formes ténébreuses explosèrent en gerbes semi organiques, des fragments tourbillonnant et pleuvant sur la ville dans un ballet macabre. La détonation assourdissante résonna jusque de l'autre côté du portail, mêlé aux hurlements de ceux qui n’avaient pu fuir. La scène ressemblait à l’apocalypse elle-même, un moment suspendu où l’humanité se dressait contre l’inconcevable, bravant la fin du monde dans un ultime élan de résistance.
Les flammes et la fumée s’élevaient, à l'instar de colonnes noires, dévorant le ciel déjà déchiré. La femme, le souffle encore heurté, sentit sa poitrine se serrer devant cette vision terrifiante, ses yeux embués de larmes. Le chaos sur la place, vu à travers cette brèche entre les mondes, était un spectacle de désespoir et de lutte, où la survie et la destruction se mêlaient en une scène inoubliable.
Impuissante, elle s'effondra sur les genoux, le corps enfin rattrapé par l'épuisement et la douleur. L’air ici avait un goût différent, imprégné d'une essence fraîche, presque vivante. Le contraste était saisissant avec la macabre atmosphère cendrée de Montpellier, dont les derniers échos de déflagration résonnaient encore à travers l'ouverture. Des silhouettes humaines se pressaient autour d’elle, des rescapés, certains titubant, d'autres le regard vide, portant leur traumatisme comme une seconde peau.
La femme porta la main à son flanc gauche, une douleur vive irradiant de la plaie profonde qui s’était ouverte pendant sa fuite. Le sang s'écoulait, chaud et poisseux, tissant des chemins cramoisis le long de sa taille. Ses doigts tremblaient alors qu'elle peinait à garder ses paupières ouvertes, l'épuisement la submergeant peu à peu. Les pleurs de l’enfant qu’elle tenait contre elle lui parurent soudain si loin, assourdi par le battement de son propre coeur faiblissant.
Une présence s’approcha, un homme aux traits marqués et aux vêtements de cuir, qui s’agenouilla près d’elle. Elle leva un regard voilé par la douleur et le désespoir, ses yeux bleus rencontrant ceux, emplis d’inquiétude, de l’inconnu. La mère, avec un dernier élan de force, approcha l’enfant de sa poitrine, un sourire faible se dessinant sur ses lèvres fendues. « Son nom... est Émilie », murmura-t-elle, chaque mot lui coûtant comme si elle arrachait un morceau de son âme.
Le monde autour d’elle devint flou, le bruit se réduisit à un bourdonnement sourd. Les hurlements, les pleurs et le chaos qui avaient marqué les dernières heures s’éteignaient, comme un rideau tombant sur une scène tragique. Elle sentit la pression de ses bras se relâcher, le poids de l’enfant glisser des siens pour être pris par des mains sûres. Une dernière pensée, un dernier battement sourd dans sa poitrine, puis l’obscurité l’enveloppa.
Autour d’elle, Alumnia accueillait les rescapés dans un silence chargé de promesses inconnues, tandis qu’à travers le portail, les flammes et les débris de Montpellier continuaient de danser, vestiges vivants d’un monde au bord de l’extinction.
Les journalistes, tremblant de nervosité, tentaient de capturer chaque détail. « C'est historique ! » s'écria une voix, le regard rivé à la caméra. D'autres chuchotaient entre eux, le souffle court, cherchant des explications rationnelles dans un chaos où la logique semblait absente. Des visages illuminés par la curiosité se juxtaposaient à d'autres, marqués par la peur. Un enfant agrippait la main de sa mère, les yeux écarquillés devant le spectacle, ignorant encore la tempête qui allait déferler.
Le portail pulsait, hypnotisant les spectateurs comme une sirène silencieuse. Chaque seconde qui passait alourdissait l'air d'une tension électrique, tandis que le ciel, jusque-là paisible, prenait des nuances sombres. Les nuages commençaient à tourbillonner en spirales menaçantes, et un frisson glacé parcourut la foule, pressentant que ce miracle apparent n'était que le prélude à une tragédie imminente.
Un grondement sourd ébranla la ville, se répercutant jusqu'à la place de la Comédie où la foule, rassemblée, observait avec une fascination mêlée d'effroi. Les caméras vacillèrent un instant, capturant l’expression de stupeur des journalistes dont les visages se figeaient dans un mélange d’incrédulité et de peur. « Qu’est-ce que c’est ? » murmura un jeune reporter, la voix teintée de panique. Les badauds, tournant leurs regards vers le ciel, aperçurent la déchirure qui s'élargissait dans les nuages. Un craquement assourdissant fendit l'air, semblant briser le silence tendu qui régnait sur la place.
Plus loin, des ombres massives se détachaient sur l’horizon, des formes sombres et indiscernables s’extirpaient de cette plaie béante dans les cieux, se faufilant dans la pénombre comme des prédateurs surgis d’un cauchemar. La panique s’empara des quartiers éloignés, les premiers hurlements perçant l'air, portés jusqu'à la place par le vent. Les reporters, toujours fixés sur leur tâche, hésitèrent, filmant l’étrange ballet de lumières et d’ombres qui jouait au loin. Les créatures, avançaient, leurs yeux rouges incandescents perçant l'obscurité, absorbant la lumière comme pour drainer la vie des rues qu'elles envahissaient.
« Bordel ! » hurla un reporter, la voix brisée par l'effroi. La panique grandissait, et l'air vibrait de la tension entre les spectateurs qui commençaient à murmurer, leur instinct de survie s’éveillant malgré leur fascination. Les spectateurs, jusqu'ici pétrifiés, se tournèrent les uns vers les autres, cherchant désespérément des réponses dans des regards tout aussi perdus. De l’autre côté de la place, quelques cris étouffés émergeaient tandis que des familles s’éloignaient, pressentant le danger qui se rapprochait, bien que la menace fût encore distante.
Les journalistes, le front luisant de sueur sous la lueur crue des projecteurs, maintenaient leurs caméras obstinément fixées sur l'horizon. Les créatures lacéraient l'air à des rues de là, leur mouvement frénétique ponctué par des éclats de métal et le fracas de vitres brisées. La place de la Comédie, encore figée dans une expectative angoissante, commençait à vibrer d'une tension sourde, un grondement venu de loin qui ébranlait les coeurs et annonçait, comme un chuchotement sinistre, que l'horreur ne faisait que commencer.
Le chaos se répandait tel un incendie vorace, dévorant les rues adjacentes. Non loin, dans la rue de l'Opéra, des éclats de lumière jaillissaient, des reflets métalliques bondissant sur les murs, tandis qu'une créature imposante avançait, ses membres de fer martelant la chaussée avec la régularité implacable d'un métronome. C’est alors qu’une femme surgit d'une ruelle encombrée, ses respirations saccadées trahissant son épuisement. Ses jambes maigres et nues sous un jean déchiré par la course la portaient à une vitesse désespérée, tandis que la sueur collait un débardeur usé contre sa peau. Un gémissement de l’enfant qu’elle serrait contre sa poitrine brisa sa concentration, la forçant à le rassurer d’un murmure tremblant.
Elle tourna brièvement la tête, ses cheveux blonds, en bataille et mouillés de sueur, fouettant son visage marqué par la terreur. Derrière elle, le monstre mécanique avança, ses griffes raclant le bitume, envoyant des étincelles dans l’air saturé de hurlements. Des passants s’effondraient sous ses coups, leurs silhouettes disparaissant dans un maelström de métal et de chair. La femme, maintenant à bout de souffle, sentit son coeur cogner douloureusement dans sa poitrine.
Chaque pas la rapprochait de la place de la Comédie, son seul espoir. Ses yeux d’un bleu limpide reflétaient une peur muette et une détermination cruelle. Une autre explosion retentit, projetant des débris et la forçant à se couvrir brièvement le visage de son bras. Le bébé contre elle se mit à pleurer de plus belle, et elle sentit son poids, soudain insupportable, peser sur ses muscles tendus par la douleur.
La rue de l’Opéra, autrefois ornée de vitrines étincelantes et de lumières douces, se transformait en un gouffre de désespoir. Des corps jonchaient le pavé, et la mère enjamba ceux qui gisaient, les yeux vitreux, sans plus d’espoir. Elle serra plus fort l’enfant, se répétant qu’elle devait continuer, qu’elle ne pouvait pas s’arrêter.
La créature n’était plus qu’à quelques mètres. Un rugissement métallique, semblable à une lame frottant contre une autre, résonna derrière elle. L’effluve froid du métal et la chaleur âcre du sang semblaient fusionner dans un cocktail qui la poussait encore plus loin dans sa terreur. Mais la lumière du portail semblait l'appeler. Elle était enfin en vue, promettant une échappatoire au cauchemar qui l’engloutissait.
Ce fut les poumons en feu qu'elle déboucha sur la grande place. Le portail, d’un vert éclatant, projetait ses reflets surnaturels sur les façades de pierre, teintant l’agitation de la scène d’une lueur presque irréelle. Des journalistes, figés entre leur instinct de survie et leur quête insatiable d’images, braquaient leurs caméras sur cette femme dont la silhouette élancée fendait la foule. Ses cheveux blonds, trempés de sueur, collaient à son visage marqué par la peur.
Le bébé qu’elle tenait contre elle poussa un cri strident, un son aigu qui déchira l’air déjà saturé de hurlements et de fracas. D’un geste brusque, elle écarta un reporter s’approchant trop près, son micro tendu comme une arme intrusive. « Reculez ! » hurla-t-elle, la voix déchirée par l’effort. Le portail n’était plus qu’à quelques pas.
Derrière elle, le sol trembla sous l’approche de l'infernale créature, sa structure mi-organique et mi-mécanique vibrant de bruit et de rage. Ses griffes métalliques déchiraient les pavés, projetant des éclats de pierre dans un écho sinistre. La lumière des caméras vacilla lorsqu’un journaliste, tremblant, laissa tomber son appareil. Le choc résonna comme un coup de tonnerre.
Ce fut à ce moment que la mère franchit la barrière lumineuse du portail. Elle ressentit le picotement électrique de l’énergie contre sa peau, chaque fibre de son corps criant sous l’effort. À travers l'ouverture, la scène derrière elle se déployait en un tableau cauchemardesque. Montpellier se noyait dans le chaos : La créature, qui s’était jetée à sa suite, percuta la barrière de lumière, se désintégrant à mesure que son corps informe traversait la surface. Au loin, des créatures de métal et de chair arpentaient les rues, leurs hurlements mécaniques s’accordant aux éclats de voix stridents de la population en fuite. Des voitures renversées, des vitrines brisées et des corps jonchaient le sol, composant un spectacle d'une violence insoutenable.
Depuis la sécurité relative de l’autre côté, la femme ne pouvait que regarder, les yeux écarquillés par la vision dantesque. Un grondement profond emplit l’air, différent du tumulte des créatures : un Rafale, produit de la puissance militaire Française, fendit le ciel au-dessus de la ville, ses ailes étincelant sous le reflet des flammes. En une fraction de seconde, les missiles furent libérés, filant droit vers l'ouverture béante dans le ciel, d’où des milliers de créatures se déversaient en un flot continue.
L'impact fut instantané. Une lumière aveuglante illumina les cieux, suivie d'une déflagration qui fit vibrer le sol, éclatant les vitres des bâtiments restants. Des milliers de formes ténébreuses explosèrent en gerbes semi organiques, des fragments tourbillonnant et pleuvant sur la ville dans un ballet macabre. La détonation assourdissante résonna jusque de l'autre côté du portail, mêlé aux hurlements de ceux qui n’avaient pu fuir. La scène ressemblait à l’apocalypse elle-même, un moment suspendu où l’humanité se dressait contre l’inconcevable, bravant la fin du monde dans un ultime élan de résistance.
Les flammes et la fumée s’élevaient, à l'instar de colonnes noires, dévorant le ciel déjà déchiré. La femme, le souffle encore heurté, sentit sa poitrine se serrer devant cette vision terrifiante, ses yeux embués de larmes. Le chaos sur la place, vu à travers cette brèche entre les mondes, était un spectacle de désespoir et de lutte, où la survie et la destruction se mêlaient en une scène inoubliable.
Impuissante, elle s'effondra sur les genoux, le corps enfin rattrapé par l'épuisement et la douleur. L’air ici avait un goût différent, imprégné d'une essence fraîche, presque vivante. Le contraste était saisissant avec la macabre atmosphère cendrée de Montpellier, dont les derniers échos de déflagration résonnaient encore à travers l'ouverture. Des silhouettes humaines se pressaient autour d’elle, des rescapés, certains titubant, d'autres le regard vide, portant leur traumatisme comme une seconde peau.
La femme porta la main à son flanc gauche, une douleur vive irradiant de la plaie profonde qui s’était ouverte pendant sa fuite. Le sang s'écoulait, chaud et poisseux, tissant des chemins cramoisis le long de sa taille. Ses doigts tremblaient alors qu'elle peinait à garder ses paupières ouvertes, l'épuisement la submergeant peu à peu. Les pleurs de l’enfant qu’elle tenait contre elle lui parurent soudain si loin, assourdi par le battement de son propre coeur faiblissant.
Une présence s’approcha, un homme aux traits marqués et aux vêtements de cuir, qui s’agenouilla près d’elle. Elle leva un regard voilé par la douleur et le désespoir, ses yeux bleus rencontrant ceux, emplis d’inquiétude, de l’inconnu. La mère, avec un dernier élan de force, approcha l’enfant de sa poitrine, un sourire faible se dessinant sur ses lèvres fendues. « Son nom... est Émilie », murmura-t-elle, chaque mot lui coûtant comme si elle arrachait un morceau de son âme.
Le monde autour d’elle devint flou, le bruit se réduisit à un bourdonnement sourd. Les hurlements, les pleurs et le chaos qui avaient marqué les dernières heures s’éteignaient, comme un rideau tombant sur une scène tragique. Elle sentit la pression de ses bras se relâcher, le poids de l’enfant glisser des siens pour être pris par des mains sûres. Une dernière pensée, un dernier battement sourd dans sa poitrine, puis l’obscurité l’enveloppa.
Autour d’elle, Alumnia accueillait les rescapés dans un silence chargé de promesses inconnues, tandis qu’à travers le portail, les flammes et les débris de Montpellier continuaient de danser, vestiges vivants d’un monde au bord de l’extinction.
11/12/24 à 21:39:48
Sweet!
Vous devez être connecté pour poster un commentaire