Justice - Réécriture
Par : Mati07
Genre : Réaliste
Status : En cours
Note :
Chapitre 10
Publié le 02/07/17 à 13:56:09 par Mati07
Les semaines défilent à une vitesse folle, pour finalement devenir des mois. J'enchaîne les missions avec Rapière et Sniper, et plus rarement avec Ombre. Je passe mes matinées à m'entraîner, et mes soirées à apprendre à maîtriser la Vision d'Aigle. Je progresse vite en grade jusqu'à finalement arriver au même rang qu'Ombre. Je n'ai plus entendu parler de David, ni de DGC. En fait, je commence à être impatient d'avoir une mission vraiment utile.
Un jour d'hiver, alors que la ville gelait au-dehors, j'étais en train de m'entraîner, comme à mon habitude, lorsque Sniper surgit dans la salle et se dirige vers moi. Surpris, je me stoppe dans mon enchaînement, et Rapière en profite pour me donner un coup en plein dans les côtes.
-Qu'est-ce qu'il y a, Snip ? je lui demande en me frottant les côtes, les larmes aux yeux. Tu n'es pas en mission ?
-Non. Patriarche te demande de partir au quartier des Halles avec Ombre et Rapière. Apparemment, la BAR se regroupe au nord, il craint qu'ils aient deviné notre alliance avec Dame Élise.
-Qu'est-ce qu'on est censés faire ?
-Enquêter. Ce n'est pas à moi de t'apprendre comment faire, tu es assez expérimenté maintenant, non ? réplique-t-il avec un sourire.
-Oui, oui.
Rapière et moi rangeons nos armes d'entraînement et sortons de la pièce pour aller retrouver Ombre. Nous la trouvons dans le réfectoire en train de regarder une vieille montre à gousset. Elle semble perdue dans ses pensées, ça ne lui ressemble pas. Je m'approche silencieusement et lui tape doucement l'épaule. Elle sursaute et s'empresse de cacher la montre. Elle se tourne vers moi en rougissant, l'air boudeur.
-Je ne savais pas que tu aimais ce genre de truc, lui dis-je en désignant la montre mal cachée d'un signe de tête.
-Elle appartenait à mon père.
-Oh. Désolé.
-Ne t'en fais pas. Bon, reprend-elle en soupirant, pourquoi tu es venu me voir ?
-Patriarche a une mission pour nous, explique Rapière. La BAR se regroupe au nord du quartier des Halles. On doit trouver pourquoi.
Elle se lève aussitôt et semble immédiatement prête à l'action. Nous commençons à partir lorsqu'elle m'appelle. Je me tourne vers elle et la vois me regarder d'un air pensif.
-Qu'est-ce qu'il y a ? je lui demande.
-Je pense qu'il est temps d'améliorer ton équipement. Tu n'iras pas loin avec un simple manteau sur les épaules, surtout que le pourpre n'est pas une couleur très discrète. Viens avec moi.
Je tourne un regard interrogateur vers Rapière, qui me répond d'un haussement d'épaules. Nous suivons Ombre jusqu'à l'armurerie. Elle disparaît du côté des armures. Nous entendons un boucan à réveiller les morts, puis elle revient vers nous, l'air de rien, les bras chargés.
-Qu'est-ce que c'est ?
-Un équipement en cuir, le meilleur que nous avons, me répond-elle. Ça ira bien avec ton manteau, en plus. Allez, mets-le, ajoute-t-elle en me le lançant.
Après quelques minutes de galère, j'ai enfin réussi à enfiler l'armure entière. Désormais, j'ai par-dessus mon manteau un plastron en cuir souple et renforcé, des protections sur les biceps et des bottes hautes de la même matière. Le tout est étonnement léger et confortable. Je prends le temps de regarder le résultat dans un miroir, puis nous sortons du QG dans un froid mordant. Nous arrivons rapidement au quartier des Halles, il ne nous reste plus qu'à aller au nord. C'est fou comme le froid nous fait accélérer le rythme. Rapière manque quelques fois de glisser sur les tuiles, mais il se rattrape au dernier moment. J'aurais été pareil lorsque je venais de rejoindre l'Ordre, mais j'ai désormais assez d'expérience pour garder l'équilibre en toutes circonstances.
-Dites, j'y pense, commence Rapière. On n'est pas censé avoir un tunnel entre le QG et la demeure de Dame Élise ?
-Il n'est pas encore terminé, je lui réponds.
-Bon sang, ça serait tellement pratique ! grommelle-t-il.
-Si ça peut te rassurer, il est bientôt terminé, lui dit Ombre par-dessus son épaule. Attends encore une petite semaine.
Nous arrivons finalement à destination. Étrangement, nous ne voyons aucun garde de la BAR. Rien. Les rues sont entièrement vides. Ombre et moi nous concentrons pour utiliser notre Vision d'Aigle. Nous regardons dans toutes les directions, mais nous ne voyons rien. Cela ne me dit rien qui vaille...
Soudain, dans un sursaut, j'aperçois une silhouette rouge au loin. Si loin qu'elle sort presque immédiatement du rayon d'action de la Vision. J'en alerte tout de suite mes coéquipiers et nous nous dirigeons rapidement vers cette silhouette grâce à nos grappins. J'arrive enfin à me balancer correctement, bien que j'aie encore un peu de mal à atterrir au bon endroit. Mais nous ne parvenons pas à la retrouver. Bon sang, elle ne peut pas avoir disparu comme ça ! Même si elle était entrée dans un tunnel, nous la verrions sous le sol ! Nous descendons des toits pour marcher sur la route, peut-être a-t-il trouvé un moyen de se cacher de la Vision d'Aigle et attend-il dans une maison.
Nous avançons lentement, le soleil commence à descendre derrière les nuages, projetant les ombres des bâtiments sur le bitume. Ombre s'arrête d'un coup, si bien que je manque de lui rentrer dedans.
-Ombre, préviens quand tu...
-Chut ! fait-elle.
Ses yeux scrutent quelque chose sur le mur d'en face, mais je ne sais pas bien quoi. Il n'y a aucune fenêtre, c'est un simple mur blanc, tout ce qu'il y a de plus banal.
Mais elle se retourne brusquement, me pousse, et saute sur Rapière pour l'envoyer à terre. Une seconde plus tard, quelqu'un atterrit près d'eux dans une roulade, à l'endroit même où se trouvait Rapière quelques secondes plus tôt. L'inconnu se relève avec une rapidité déconcertante, mais je lui donne un coup dans les genoux avant de lui donner un uppercut. Ombre se relève et sort un pistolet qu'elle braque sur la tête de l'autre.
-Bordel, mais d'où il vient ce type ? je demande en haletant.
-Du toit, me répond Ombre. J'ai vu son ombre sur le mur d'en face, et Rapière était le plus proche.
-Bien joué, je lui dis avec une pointe d'admiration.
-Merci, grogna Rapière en se relevant.
-Bon, qu'est-ce qu'on va faire de lui ?
Nous nous regroupons autour de l'inconnu qui remue faiblement et gémis de douleur. Je me penche vers lui et je reconnais l'écusson de la BAR sur sa poitrine. C'est un homme assez maigre, mais cela ne veut pas dire qu'il est faible. Au contraire, il est assez agile et se déplace assez vite, s'il a pu distancer la Vision d'Aigle et nous suivre des toits sans bruit. Ombre et moi le dépouillons de ses armes tandis que Rapière cherche une maison vide. Il en trouve une, et nous emmenons le garde à l'intérieur. Nous le balançons sans ménagement sur une chaise, contre un mur, et après un court silence, Ombre prend la parole :
-Qu'est-ce que la BAR vient faire ici ? demande-t-elle d'un ton brusque.
L'autre ne répond pas. Il se contente de rire. Nous attendons patiemment qu'il s'arrête, et il finit par répondre :
-David avait raison, ricane-t-il. Nous avons bien fait de suivre ses conseils.
-David ? je m'exclame. David de Fresnes ? Qu'est-ce qu'il vient faire ici ?
-Vous pensez qu'il n'a rien fait pendant ces dernières semaines ? Au contraire, grâce à lui, nous allons enfin pouvoir détruire les Assassins.
-Qu'est-ce que vous allez faire ? s'écrie Rapière en l'empoignant par le col. Qu'est-ce que les Templiers ont trouvé de si ingénieux pour se croire capable de nous détruire ?
L'autre rit à nouveau. Je ne sais pas comment fait Rapière pour garder son calme pendant qu'il lui rit au nez.
-Vous êtes vraiment stupides, reprend le garde de la BAR. Vous gardez votre territoire comme des chiens, et vous allez voir en masse ce qui se passe dès que vous le croyez menacé. Et pendant ce temps, vous ne voyez pas le vrai danger.
-Qu'est-ce que ça veut dire ?
Je me tourne vers Ombre, qui semble réfléchir. Soudain, ses yeux s’agrandissent sous la surprise.
-Qu'est-ce qu'il y a, Ombre ?
-C'est... C'est Sniper, dit-elle lentement. Il devait effectuer une mission seul aujourd'hui. Il devait observer une transaction entre un aristocrate et la BAR.
-Ce qui veut dire...
Je comprends soudainement ce que cela signifie. L'horreur s'empare de moi, et je me tourne vers notre otage, l'air furieux.
-Où est-il ?
-De quoi tu parles ? demande Rapière.
-Sniper ! Nous avons eu de fausses informations, et nous avons laissé Sniper s'occuper seul d'une mission !
-Ce qui signifie... Qu'ils l'ont capturé ? Ce regroupement de la BAR n'était qu'un leurre ?
-Exactement. Toi, je reprends en avançant. Dit-nous où est Sniper, immédiatement.
-L'entrepôt, à l'ouest de la ville, répond l'autre dans un rictus.
Mais il a vite fait d'arrêter de rire. Je sors mon pistolet et lui tire une balle entre les deux yeux. Je me retourne en rangeant mon arme et sors de la maison à grands pas. J'entends Ombre m'appeler dans mon dos. Je m'arrête et attends qu'elle me rattrape.
-Où est-ce que tu vas, Sabre ?
-À ton avis ? À l'entrepôt, évidemment ! Sniper a besoin de nous !
-Attends une seconde ! s'écrie-t-elle. Et si c'était un autre piège ?
-Il n'y a qu'un moyen d'être sûr, je lui réponds avec de la colère dans la voix.
-Non, il y a un autre moyen, répond-elle en s'énervant à son tour. On n'est pas obligé de foncer dans le tas, tu sais ? Je te rappelle que nous sommes des Assassins !
-Alors qu'est-ce que tu proposes ?
-Appelons le QG. Nous serons vite fixés s'ils ont des nouvelles de Sniper ou pas.
-Et pendant ce temps, la BAR aura le temps de le tuer dix fois !
-Sabre ! S'exclame-t-elle. Nous ne pouvons pas prendre le risque de courir à notre mort. Nous devons être sûrs que les informations que nous a données ce type étaient correctes.
Je me détourne, et je sens les regards d'Ombre et Rapière sur ma nuque. Je respire lentement pour me calmer. Je sais qu'elle a raison, mais je ne peux pas rester à ne rien faire pendant que mon coéquipier se fait torturer par les Templiers.
-Sabre, cela ne prendra qu'une minute.
-Bon, très bien, lui dis-je, toujours dos à elle. Mais pas plus.
Je l'entends aussitôt augmenter le signal de son oreillette, puis contacter l'Ordre. Elle demande des nouvelles immédiates de Sniper. Après plusieurs secondes qui semblent durer une éternité, on lui répond enfin.
Sniper est injoignable.
Un jour d'hiver, alors que la ville gelait au-dehors, j'étais en train de m'entraîner, comme à mon habitude, lorsque Sniper surgit dans la salle et se dirige vers moi. Surpris, je me stoppe dans mon enchaînement, et Rapière en profite pour me donner un coup en plein dans les côtes.
-Qu'est-ce qu'il y a, Snip ? je lui demande en me frottant les côtes, les larmes aux yeux. Tu n'es pas en mission ?
-Non. Patriarche te demande de partir au quartier des Halles avec Ombre et Rapière. Apparemment, la BAR se regroupe au nord, il craint qu'ils aient deviné notre alliance avec Dame Élise.
-Qu'est-ce qu'on est censés faire ?
-Enquêter. Ce n'est pas à moi de t'apprendre comment faire, tu es assez expérimenté maintenant, non ? réplique-t-il avec un sourire.
-Oui, oui.
Rapière et moi rangeons nos armes d'entraînement et sortons de la pièce pour aller retrouver Ombre. Nous la trouvons dans le réfectoire en train de regarder une vieille montre à gousset. Elle semble perdue dans ses pensées, ça ne lui ressemble pas. Je m'approche silencieusement et lui tape doucement l'épaule. Elle sursaute et s'empresse de cacher la montre. Elle se tourne vers moi en rougissant, l'air boudeur.
-Je ne savais pas que tu aimais ce genre de truc, lui dis-je en désignant la montre mal cachée d'un signe de tête.
-Elle appartenait à mon père.
-Oh. Désolé.
-Ne t'en fais pas. Bon, reprend-elle en soupirant, pourquoi tu es venu me voir ?
-Patriarche a une mission pour nous, explique Rapière. La BAR se regroupe au nord du quartier des Halles. On doit trouver pourquoi.
Elle se lève aussitôt et semble immédiatement prête à l'action. Nous commençons à partir lorsqu'elle m'appelle. Je me tourne vers elle et la vois me regarder d'un air pensif.
-Qu'est-ce qu'il y a ? je lui demande.
-Je pense qu'il est temps d'améliorer ton équipement. Tu n'iras pas loin avec un simple manteau sur les épaules, surtout que le pourpre n'est pas une couleur très discrète. Viens avec moi.
Je tourne un regard interrogateur vers Rapière, qui me répond d'un haussement d'épaules. Nous suivons Ombre jusqu'à l'armurerie. Elle disparaît du côté des armures. Nous entendons un boucan à réveiller les morts, puis elle revient vers nous, l'air de rien, les bras chargés.
-Qu'est-ce que c'est ?
-Un équipement en cuir, le meilleur que nous avons, me répond-elle. Ça ira bien avec ton manteau, en plus. Allez, mets-le, ajoute-t-elle en me le lançant.
Après quelques minutes de galère, j'ai enfin réussi à enfiler l'armure entière. Désormais, j'ai par-dessus mon manteau un plastron en cuir souple et renforcé, des protections sur les biceps et des bottes hautes de la même matière. Le tout est étonnement léger et confortable. Je prends le temps de regarder le résultat dans un miroir, puis nous sortons du QG dans un froid mordant. Nous arrivons rapidement au quartier des Halles, il ne nous reste plus qu'à aller au nord. C'est fou comme le froid nous fait accélérer le rythme. Rapière manque quelques fois de glisser sur les tuiles, mais il se rattrape au dernier moment. J'aurais été pareil lorsque je venais de rejoindre l'Ordre, mais j'ai désormais assez d'expérience pour garder l'équilibre en toutes circonstances.
-Dites, j'y pense, commence Rapière. On n'est pas censé avoir un tunnel entre le QG et la demeure de Dame Élise ?
-Il n'est pas encore terminé, je lui réponds.
-Bon sang, ça serait tellement pratique ! grommelle-t-il.
-Si ça peut te rassurer, il est bientôt terminé, lui dit Ombre par-dessus son épaule. Attends encore une petite semaine.
Nous arrivons finalement à destination. Étrangement, nous ne voyons aucun garde de la BAR. Rien. Les rues sont entièrement vides. Ombre et moi nous concentrons pour utiliser notre Vision d'Aigle. Nous regardons dans toutes les directions, mais nous ne voyons rien. Cela ne me dit rien qui vaille...
Soudain, dans un sursaut, j'aperçois une silhouette rouge au loin. Si loin qu'elle sort presque immédiatement du rayon d'action de la Vision. J'en alerte tout de suite mes coéquipiers et nous nous dirigeons rapidement vers cette silhouette grâce à nos grappins. J'arrive enfin à me balancer correctement, bien que j'aie encore un peu de mal à atterrir au bon endroit. Mais nous ne parvenons pas à la retrouver. Bon sang, elle ne peut pas avoir disparu comme ça ! Même si elle était entrée dans un tunnel, nous la verrions sous le sol ! Nous descendons des toits pour marcher sur la route, peut-être a-t-il trouvé un moyen de se cacher de la Vision d'Aigle et attend-il dans une maison.
Nous avançons lentement, le soleil commence à descendre derrière les nuages, projetant les ombres des bâtiments sur le bitume. Ombre s'arrête d'un coup, si bien que je manque de lui rentrer dedans.
-Ombre, préviens quand tu...
-Chut ! fait-elle.
Ses yeux scrutent quelque chose sur le mur d'en face, mais je ne sais pas bien quoi. Il n'y a aucune fenêtre, c'est un simple mur blanc, tout ce qu'il y a de plus banal.
Mais elle se retourne brusquement, me pousse, et saute sur Rapière pour l'envoyer à terre. Une seconde plus tard, quelqu'un atterrit près d'eux dans une roulade, à l'endroit même où se trouvait Rapière quelques secondes plus tôt. L'inconnu se relève avec une rapidité déconcertante, mais je lui donne un coup dans les genoux avant de lui donner un uppercut. Ombre se relève et sort un pistolet qu'elle braque sur la tête de l'autre.
-Bordel, mais d'où il vient ce type ? je demande en haletant.
-Du toit, me répond Ombre. J'ai vu son ombre sur le mur d'en face, et Rapière était le plus proche.
-Bien joué, je lui dis avec une pointe d'admiration.
-Merci, grogna Rapière en se relevant.
-Bon, qu'est-ce qu'on va faire de lui ?
Nous nous regroupons autour de l'inconnu qui remue faiblement et gémis de douleur. Je me penche vers lui et je reconnais l'écusson de la BAR sur sa poitrine. C'est un homme assez maigre, mais cela ne veut pas dire qu'il est faible. Au contraire, il est assez agile et se déplace assez vite, s'il a pu distancer la Vision d'Aigle et nous suivre des toits sans bruit. Ombre et moi le dépouillons de ses armes tandis que Rapière cherche une maison vide. Il en trouve une, et nous emmenons le garde à l'intérieur. Nous le balançons sans ménagement sur une chaise, contre un mur, et après un court silence, Ombre prend la parole :
-Qu'est-ce que la BAR vient faire ici ? demande-t-elle d'un ton brusque.
L'autre ne répond pas. Il se contente de rire. Nous attendons patiemment qu'il s'arrête, et il finit par répondre :
-David avait raison, ricane-t-il. Nous avons bien fait de suivre ses conseils.
-David ? je m'exclame. David de Fresnes ? Qu'est-ce qu'il vient faire ici ?
-Vous pensez qu'il n'a rien fait pendant ces dernières semaines ? Au contraire, grâce à lui, nous allons enfin pouvoir détruire les Assassins.
-Qu'est-ce que vous allez faire ? s'écrie Rapière en l'empoignant par le col. Qu'est-ce que les Templiers ont trouvé de si ingénieux pour se croire capable de nous détruire ?
L'autre rit à nouveau. Je ne sais pas comment fait Rapière pour garder son calme pendant qu'il lui rit au nez.
-Vous êtes vraiment stupides, reprend le garde de la BAR. Vous gardez votre territoire comme des chiens, et vous allez voir en masse ce qui se passe dès que vous le croyez menacé. Et pendant ce temps, vous ne voyez pas le vrai danger.
-Qu'est-ce que ça veut dire ?
Je me tourne vers Ombre, qui semble réfléchir. Soudain, ses yeux s’agrandissent sous la surprise.
-Qu'est-ce qu'il y a, Ombre ?
-C'est... C'est Sniper, dit-elle lentement. Il devait effectuer une mission seul aujourd'hui. Il devait observer une transaction entre un aristocrate et la BAR.
-Ce qui veut dire...
Je comprends soudainement ce que cela signifie. L'horreur s'empare de moi, et je me tourne vers notre otage, l'air furieux.
-Où est-il ?
-De quoi tu parles ? demande Rapière.
-Sniper ! Nous avons eu de fausses informations, et nous avons laissé Sniper s'occuper seul d'une mission !
-Ce qui signifie... Qu'ils l'ont capturé ? Ce regroupement de la BAR n'était qu'un leurre ?
-Exactement. Toi, je reprends en avançant. Dit-nous où est Sniper, immédiatement.
-L'entrepôt, à l'ouest de la ville, répond l'autre dans un rictus.
Mais il a vite fait d'arrêter de rire. Je sors mon pistolet et lui tire une balle entre les deux yeux. Je me retourne en rangeant mon arme et sors de la maison à grands pas. J'entends Ombre m'appeler dans mon dos. Je m'arrête et attends qu'elle me rattrape.
-Où est-ce que tu vas, Sabre ?
-À ton avis ? À l'entrepôt, évidemment ! Sniper a besoin de nous !
-Attends une seconde ! s'écrie-t-elle. Et si c'était un autre piège ?
-Il n'y a qu'un moyen d'être sûr, je lui réponds avec de la colère dans la voix.
-Non, il y a un autre moyen, répond-elle en s'énervant à son tour. On n'est pas obligé de foncer dans le tas, tu sais ? Je te rappelle que nous sommes des Assassins !
-Alors qu'est-ce que tu proposes ?
-Appelons le QG. Nous serons vite fixés s'ils ont des nouvelles de Sniper ou pas.
-Et pendant ce temps, la BAR aura le temps de le tuer dix fois !
-Sabre ! S'exclame-t-elle. Nous ne pouvons pas prendre le risque de courir à notre mort. Nous devons être sûrs que les informations que nous a données ce type étaient correctes.
Je me détourne, et je sens les regards d'Ombre et Rapière sur ma nuque. Je respire lentement pour me calmer. Je sais qu'elle a raison, mais je ne peux pas rester à ne rien faire pendant que mon coéquipier se fait torturer par les Templiers.
-Sabre, cela ne prendra qu'une minute.
-Bon, très bien, lui dis-je, toujours dos à elle. Mais pas plus.
Je l'entends aussitôt augmenter le signal de son oreillette, puis contacter l'Ordre. Elle demande des nouvelles immédiates de Sniper. Après plusieurs secondes qui semblent durer une éternité, on lui répond enfin.
Sniper est injoignable.
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