Chapitre 87


Nous allions être 5, les filles à l'arrière bien évidemment, et Benji et moi à l'avant. Nous nous retrouvions à 6h quelques jours après avoir eu cette discussion, et après avoir tout prévu avec Benjamin qui nous rejoignait peu de temps après. Nous comptions bien profiter le plus possible des ces vacances en arrivant le plus tôt possible, malheureusement Benji n'aimait pas conduire de nuit. C'était ma foi compréhensible. Ces vacances s’annonçaient parfaites, et rien ne laissait présager qu'elles allaient si mal tourner.


J'aimais bien les trajets en voiture. Pouvoir écouter sa musique, admirer du paysage, et se reposer. Les voyages entre potes sont censés être encore meilleur. On se dit que le temps va passer encore plus vite, qu'on va pouvoir discuter pendant des heures comme des frères et soeurs. Cependant la réalité nous rattrape vite, et rapidement les sujets de discussions se font rare, et la fatigue s'empare d'une ou plusieurs personnes, vous laissant ainsi seul dans votre ennui. Plus de 6h de route à faire, dans une voiture moribonde qui sentait la mort, entre mégots de clopes mal éteintes et junk-food s'entassant sur le sol de la clio. Benjamin qui était le seul à pouvoir conduire, essayait tant bien que mal de remettre un peu d'ambiance :

- Vous pioncez tous ou quoi ? On est parti depuis seulement deux heures, et à vous voir on dirait qu'on part en Russie bordel.
- Ahah tu sais, peut-être que si t'avais pensé à prendre de la musique, on serait un peu plus actif ! Ironisait Mélanie. C'est pas avec ta radio pourrie que...
- Fais attention à ce que tu dis, c'est très bien Nostalgie
- Tant que t'y es, tu peux aussi...

Il avait réussi ce con. Cassandra et Laura, qui étaient chacune du côté fenêtre venaient de se réveiller d'un coup sec. Il y avait une certaine chaleur humaine que je ressentais, et je ne pouvais m'empêcher d'afficher un sourire béat, tout en observant la scène dans les rétros, au milieu des rires communicatifs de Benjamin. Tellement que Mélanie me vit et échangea un regard que je ne sus décrypter, au travers du rétroviseur. Je me sentais étonnamment heureux, et je n'avais pas éprouvé cette sensation depuis un moment. Cette fin d'année s'annonçait vraiment bien pour moi, malgré mes problèmes amoureux.

- Allez, pause clope ! Ca pue la mort ici, et je vais jamais arriver à rouler vu comment il conduit ce connard
- Passe déjà ton permis mon p'tit on parlera après
- Owned...

La clope après le repas, une des meilleures. Nous étions arrêtés sur une aire d'autoroute, après avoir mangé comme on pouvait dans la voiture. J'étais surpris de voir Mélanie et Laura fumer, qui d'habitude ne le faisait que très rarement. Cela me faisait me sentir un peu coupable, et cette pensée me plongea dans une profonde réflexion, qui eue pour effet de changer mon humeur. La raison n'était qu'un prétexte. C'était surtout une manière détournée pour me faire prendre conscience de mes réels soucis, à savoir la culpabilité que j'éprouvais encore à l'égard de Mélanie... et de Laura. Concernant Cassandra c'était clairement différent, tant elle était sortie de mon esprit. C'était juste une pote désormais, voire une simple connaissance.

Je comptais bien profiter de ce séjour pour me faire complétement pardonner par Mélanie, et lui faire oublier mes erreurs, bien que je savais la tâche extrêmement ardue, sur le long terme. Mais surtout, je souhaitais vraiment me rapprocher de Laura, et renforcer la complicité que nous avions récemment retrouvé.


Quelques heures plus tard, nous étions enfin arrivés dans la ville. Juste le temps d'effectuer quelques allers-retours, vider le coffre, garer les voiture, et voilà . Nous y étions enfin, juste au pied de l'immeuble dans lequel nous allons passer ces 2 prochaines semaines.