La ferveur férante de l'araignée combattante était gageure pour le vieil hérisson hirsute hérissé et hésitant. Hésitant à partager avec la velue faucheuse l'art de manier les aiguilles. Art qui lui serait pourtant bien utile dans son aspiration à chasser les mouches. La descendance du bilant Érinacé obnubilée par la quête de l'herbe verte et du gris goudron l'avait dépité et détourné de son entourage. Ne pouvant se focaliser sur ses pieds, il envisageait d'embrigader la gauche araignée pour en faire sa Galatée. Auteure de sublime toiles tricotées, retenant moucherons, perce-oreilles, diptère, guêpes, libellules et papillons, de quoi nourrir ses neveux avides de limaces plates mille saisons.

Appliquant la règle des trois secondes et faisant fi des appréhensions de naguère. Il entreprit son grandiose projet. L'araignée mit un taon à comprendre l’intérêt de s'échigner à tricoter sa toile tissée pour ce qui lui semblait être un odieux Échidné. Le moindre lapereau mal réveillé détruisait sa toile nacrée pour se laver les babines. Il ne lui restait plus que ses yeux pour pleurer et ses pattes pour tisser. L'ancien lui confia les aiguilles sacrées et l'aiguilla sur la voie de la petite laine. L’entraînement fut harassant, demandant des kilomètres de fil crées, des centigrammes de fonte levés sous le regard luisant du hérisson. La toile laineuse apparue finalement sur un fourré. Attrapant rapidement mille insectes et un renardeau. La mère plaida son fils. Un regard de haut. le petiot fut rendu, sermonné. Apeurée, la forêt devint méfiante, le vieux fou apprenait sa technique à qui voulait l'apprendre, fier de sa miraculeuse trouvaille. Après que le troisième petit duc fut dévoré par des araignées malotrusément goujattes, Adrastée rattrapa le gourmand et préoccupé patriarche, trouvé un matin empêtré dans sa création par le duc souverain lors de sa dernière ronde. Sous l'emprise de Némésis et déjà repu, il le jeta sur l'asphalte, le matinal facteur fut bourreau à heure pleine.


Malheureusement, il était déjà trop tard. Le savoir se répandit parmi les araignées qui avaient besoin de plus d'aiguilles de hérisson. Sans la fragile protection du vil creveur de pneu, les Érinacés furent asservis. Le grand duc et ses vassaux de même. Le monde libre était menacé, les tricots meurtriers résistaient à toutes attaques...

Sempiternels pièges après le grand Arachnicide mondial : Homme, ébranlé de son piédestal, n'avait eu d'autres choix qu'entrer dans un suicidaire hiver pesticidaire. Tout d'abord repus puis fort confus, les hérissons jurèrent qu'on ne les y reprit plus.